Comment rompre ?

Bonjour à vous deux,

Il y a pas mal de temps que je suis vos échanges, et puisque premièrement Belette demande un avis extérieur, et comme ta problématique me touche quelque part, chère Onyx, j’ai décidé de donner mon avis…bon ou mauvais, à toi de prendre ce qui t’intéresse et laisser ce qui ne te convient pas.

La relation que j’ai eue avec mon ex ressemble terriblement à celle que tu vis…et je sais tellement comment on se sent dans ce genre de situation.

Comprends une fois pour toutes qu’il agit comme un pervers (pourquoi ? comment ?, ce n’est pas à toi de répondre à ces questions, il n’a qu’à se chercher lui-même), en te maltraitant et en te faisant croire que c’est toi qui te fais des idées.

Tu est un peu comme un poisson face à un pêcheur qui te tiens au bout de sa ligne, qui ne te pêche pas vraiment mais ne te laisse pas retrouver les eaux claires non plus. Dès que tu suffoques trop, ou que tu te débats pour t’arracher à l’hameçon, il donne juste le petit coup de poignet qu’il faut pour te remettre à flot, sans te relâcher pour autant…et le processus recommence !

Te sens-tu capable d’étouffer de la sorte toute ta vie durant ?

Quand tu ne te laisses plus manipuler, alors Monsieur mufle se fait tout gentil…le persécuteur devenant victime, tu connais ? Ce même persécuteur qui fait juste ce qu’il faut pour te récupérer quand il sent que tu perds pied et devenir le sauveur, tu connais aussi ?

Faut-il te faire un dessin ? Ce type ne peut que détruire, fuis-le, fais le pour toi…il ne te mérite pas !

Quand on aime (réellement) quelqu’un, on ne le fait pas souffrir de cette façon…parole de mec !

Je sais la difficulté de se résoudre à l’échec de la relation, mais tu n’es pas responsable de ce qu’il y a injecté…car c’est aussi l’arme du pervers de te faire croire que tu es responsable (toute seule ?) de tout ce qui arrive.

J’ai lu l’histoire du CD à reporter, du traiteur…quelle finesse ! , mais c’est ton patron, normal que tu soies à sa botte, seul inconvénient que dans la relation intime, il ne supporterait pas d’être à égalité avec toi…il doit être bien pauvre intérieurement pour ne te donner (bien que je préfère le mot prêter dans son cas) que cela !

Je comprend aussi que tu ne saches pas prendre une décision dans cette relation et que tu attendes dans la douleur la mise à mort…mais c’est aussi un attribut du pervers d’anésthésier sa proie pour l’empêcher de bouger !

Fais ce qu’il faut pour te sortir de ce cercle vicieux, tu ne démérites pas d’avoir essayé de redresser la barre.

Ce sera le premier geste vers un bonheur qui t’attend sûrement, ne te le refuses pas, tu es jeune et tu mérites mieux que la négation d’un narcissique.

Belette a bien vu, c’est lumineux de vivre sa relation sainement…tu vis dans le noir actuellement, Onyx, ouvres la porte et éclaires-toi.

C’était là ce que j’avais envie de te faire savoir, Onyx

C’était aussi l’avis de quelqu’un d’autre, Belette

Accolade virtuelle,

Bearded_Collie

ma douce,
je sais bien que c'est dur et je sais ce que tu ressens, tu te sens dévalorisée d'admettre que tu aimes un abruti. pourtnat ma douce, c'est tout à ton honneur d'aimer, c'est très beau, très généreux de ta part! simplement il te le fait payer en te détruisant! j'aimerais que quelqu'un d'autre que moi te le dise aussi, avec ses mots que tu sentes combien on est tous d'accord sur ce truc là! ce n'est pas ma relation buggée avec mon ex qui me fait dire ça, c'est la lumière que je reçois depuis que je vis enfin quelque chose de sain! j'y vois enfin clair et j'aimerais tant t'encourager à suivre ce chemin!
sur la répétiton je vais te raconter une anecdote rigolote: l'autre jour ma directrice (une névrosée de première)me sort de façon parfaitement incongrue "en fait si tu refais ta vie, tu retomberas forcément sur le m^me homme, parce que l'on reproduit toujours!" modérant mon ironie féroce qui me poussait à lui dire "premièrement on se mêle pas de la vie privée de ses instits, deuxièmement parle pour toi pauvre chose et ne m'implique pas dans tes fantasmes!" je me suis contentée de répondre "tu sais depuis un an je paie chaque semaine pour accomplir un boulot qui s'appelle psychanalyse et qui sert justement à éviter de reproduire! je peux te garantir que ça marche, tu peux essayer pour toi!" et je l'ai plantée là...Il faudrait que tu décides une fois pour toute de consacrer cette énergie que tu dépenses pour un connard (désolée c'est mon opinion crue)à toi m^me! tu verrras tu n'auras m^me pas le temps de t'ennuyeret je peux te garantir que le bien être est à la clef! allez ma doudouce, courage, je pense à toi et je t'accompagne! mais quel crétin ce type, j'en suffoque de rage!
énormes bisous
belette

Ma Belette,

Merci d’avoir répondu si rapidement. Ca m’a fait chaud au cœur, et Dieu sait s’il ressemble à un véritable petit glaçon en ce moment…
Je n’arrête pas de penser à tout ça depuis hier soir… pas une minute sans un terrifiant pincement au cœur… Je me suis même relevée vers 1 heure du mat, complètement stressée, impossible de m’endormir… J'en suis arrivée à un point où je n'arrive même plus à pleurer, je suis pétrifiée, comme cimentée...

J’ai eu les larmes aux yeux en lisant certains mots dans ton message : « ce que je viens de lire sur ses attitudes, ses tergiversations, sa muflerie me laisse sans voix! » et « il vaut mieux ne rien recevoir de personne que ne recevoir que du doute, des souffrances et des humiliations! ». C’est comme s’il fallait que quelqu’un me confirme qu’il est effectivement un mufle, c’est le mot. Comme si toute seule je n’arrivais pas à bien comprendre que non, définitivement, c’est pas comme ça qu’on se comporte… Comme si toute seule je n’arrivais pas à mesurer l’ampleur du désastre. Je minimise. Je passe l’éponge.

J’en ai eu les larmes aux yeux, parce que je n’arrive pas à comprendre pourquoi je supporte tout cela, pourquoi je n’envoie pas tout bouler en deux secondes chrono, car ce qu’il m’a fait vivre ses dernières semaines est tout simplement inacceptable. Ce gars-là a des problèmes, c’est certain, il ne peut peut-être pas faire autrement que de se comporter comme un mufle avec moi, pétri de doutes, de craintes, de tout ce qu’on veut… mais je n’ai effectivement pas à payer pour lui, pour son passé, pour ses ex qui se sont foutues de lui. Il me fait en effet payer un prix trop élevé et rien ne peut justifier que je paie ce prix, même tout l’amour que j’ai pour lui. Ce discours ne me ressemble pas, je le trouve terriblement égoïste, mais il faut que je me protège.

J’en ai eu les larmes aux yeux parce que cette relation me rappelle ma relation avec mon ex, qui vivait sa vie et m’en a fait voir des vertes et des pas mûres… exactement dans le même style (voire même moins cruel) ; Et moi, je suis restée jusqu’au bout, pleine d’espoir que les choses changent. Or, elles n’ont jamais changé, et je ne sais que trop bien qu’il n’y a aucune raison qu’elles changent par magie. Lorsque mon ex m’avait finalement quittée (parce que ça se termine forcément comme ça, et toute cette muflerie ne vise qu’un seul but final : la rupture), ma meilleure amie m’avait soutenue et m’avait ouvert les yeux, me disant que j’étais passée par des trous de souris avec lui, et que je n’aurais jamais dû accepter un quart du tiers de ce qu’il m’avait infligé. Et tout le monde m’avait dit les même choses, tout le monde… Qu’à la première alerte, j’aurais dû dire Stop !, et à la deuxième, si deuxième il y avait eu, me barrer. Qu’il faut savoir mettre des limites très claires si on veut se faire respecter, et si elles sont transgressées, partir ou demander réparation. Mais ne pas pardonner, ne pas « oublier ». Et oui, ça fait mal de mettre soi-même un point final à une histoire avec quelqu’un qu’on aime, d’accepter de le perdre, mais qu’il fallait que je comprenne que quand on accepte de s’engager sur cette pente, de toute façon, on se dirige avec une probabilité de 100% vers la fin de la relation, sauf que c’est lui qui un jour la met, qu’il ne faut pas croire au miracle. Le fait même qu’on continue pourrit même davantage la relation.
J’en avais tiré des leçons, et je me souviens parfaitement m’être « mise en garde » au début de ma relation avec mon Loulou en me disant qu’il ne fallait plus que j’accepte ce genre de comportements… Que j’allais être une grande fille maintenant. Chassez le naturel il revient au galop

J’ai quand même mûri sur un point : je vois aujourd’hui, à la différence de mon histoire passée, très très nettement que ce que je vis est absolument sans issue et inacceptable. Mais je n’ai pas mûri sur l’autre point qui consiste à prendre les mesures qui s’imposent… Je suis comme sans défense, immobile, incapable d’agir pour mon bien…
Je reste en me disant que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes comme par magie, qu’il ne faut pas brusquer les choses, notre histoire se construit lentement (or, en réalité, je crois que je vois bien que non, on ne va pas du tout sur le chemin de la construction…), il faut garder espoir…
Je reste parce que j’ai encore cette étrange perception des choses : je n’arrive pas à équilibrer correctement les choses dans la balance… J’ai décidé que la balance serait équilibrée d’office, et du coup, je change ma perception de la réalité afin qu’elle reste équilibrée… c’est sans fin, car au début une bonne action prend 50 points, une mauvaise en retire 50… Puis peu à peu, comme il y a plus de mauvaises actions, je donne 100 à une bonne et 10 aux mauvaises… pour garder l’équilibre…. l’équilibre est conservé dans mon « calcul inconscient », mais qu’est-ce que j’accepte de souffrir pour cela… Alors que non, il faut que je prenne la réalité telle qu’elle est, et que j’accepte de voir les choses telles qu’elles sont : cet homme est mufle, la relation est déséquilibrée. Et je ne dois pas accepter davantage de muflerie de sa part. Ne serait-ce que ce que je l’ai entendu dire à l’autre conne à propos du voyage à Rome est inacceptable. Et ça, je ne devrais pas le laisser passer.
Je reste parce que je n’ai pas envie de partir. Je préfère encore m’accrocher à une histoire qui me fait souffrir aujourd’hui en me remémorant les bons moments passés (et présents, il y en a quand même, faut pas exagérer ! !), en espérant une chose qui ne vient pas, et ne viendra peut-être jamais, plutôt que de partir parce que la relation me rend aujourd’hui malade

Je m’aime si peu que ça, pour m’infliger de si mauvais traitements ? ? Pourquoi je « supporte » que les gens me fassent tant de mal, et particulièrement l’homme que j’aime ? ?
Il faut que j’apprenne enfin à me respecter et à me faire respecter. Facile à faire quand l’homme en face est respectueux. Mais quand il ne l’est plus, il faut que je sache détecter ces agissements comme irrespectueux, humiliants, et que je les refusent. Je n’aide personne en ne mouftant pas, en ne refusant pas cela. Ni lui, ni moi.

Merci pour ton attention ma Belette… Si tu peux me répondre ce soir, ça me fera vraiment vraiment chaud au cœur, parce que j’ai encore du mal à y voir clair… et c’est tellement difficile de décider de lâcher un homme qu’on aime…