Mis à jour régulièrement.

Le DSM-5, la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (1), a été publié en 2013 par l'American Psychiatric Association (APA). La dernière révision majeure, le DSM-IV, datait de 1994 (2). La traduction française est parue en 2015.

La nouvelle édition n'apporte pas de changement majeur dans la façon de poser les diagnostics psychiatriques.

Voyez, dans ce qui suit ces quelques commentaires, une série d'articles portant sur :

  • Les changements dans l'organisation du manuel ;
  • L'organisation des chapitres et les critères diagnostiques de plusieurs troubles ;
  • Les limites et critiques ;
  • L'application mobile et la traduction française.

Alors qu'un idéal affirmé serait d'établir une classification sur la base de données neurobiologiques, les connaissances sont encore nettement insuffisantes pour établir un tel système.

Le système actuel a le mérite de permettre une fiabilité des diagnostics (uniformité entre praticiens), ce qui est déjà beaucoup, mais il manque de validité (de concordance avec les phénomènes neurobiologiques sous-tendant les pathologies), a souligné le directeur du National Institute of Mental Health (NIMH), le principal organisme américain subventionnant la recherche en santé mentale.

Outre cette limite majeure qui ne peut être surmontée à court terme dans l'état actuel des connaissances, la principale critique qui est faite au nouveau manuel est l'augmentation du nombre de diagnostics et l'abaissement de certains seuils qui laissent craindre des surdiagnostics et des surtraitements. Et ce, dans le contexte où une proportion effarante d'enfants se font déjà prescrire des médicaments psychotropes (psychostimulants, antipsychotiques…) et où plus de 10 % des adultes, chaque année, se font prescrire des antidépresseurs et/ou des anxiolytiques.

Changements dans l'organisation du manuel

Chapitres et diagnostics

Troubles neurodéveloppementaux
Troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques
Troubles bipolaires et connexes
Troubles dépressifs
Troubles anxieux
Troubles obsessionnel-compulsif et connexes
Troubles liés au traumatisme et au stress
Troubles dissociatifs
Troubles de symptôme somatique et connexes
Troubles des conduites alimentaires
Troubles de l'élimination
Troubles du sommeil-veille
Dysfonctions sexuelles
Dysphorie liée au genre
Troubles des conduites et des impulsions
Troubles liés aux substances et troubles d'addictions

Les diagnostics d'abus de substance et de dépendance à une substance du DSM-IV sont combinés en un seul nouveau diagnostic de trouble d'utilisation de substance : Un nouveau trouble d'utilisation de substances remplace l'abus et la dépendance.

Pour 10 substances, sont décrits les critères du trouble d'utilisation et ceux de troubles induits par la substance : intoxication, sevrage et autres troubles spécifiques. Voici quelques-uns de ces troubles :

Le trouble du jeu d'argent et de hasard est le seul trouble d'addiction non lié à une substance qui figure dans le manuel.

Un trouble du jeu vidéo sur Internet est présenté dans la section III comme nécessitant des études supplémentaires avant une éventuelle adoption.

Troubles neurocognitifs
Troubles de la personnalité
Troubles paraphiliques
Autres troubles mentaux
Troubles des mouvements induits par les médicaments et autres effets indésirables des médicaments
Autres conditions pouvant être l'objet d'une attention clinique
Concepts culturels de détresse

Limites et critiques

Application mobile et traduction française

(1) « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. » (2) Le DSM-I a été publié en 1952, le DSM-II en 1968 et le DSM-III en 1980. Notez qu'il s'agit bien du DSM-5 et non du DSM-V, les chiffres romains ayant été abandonnés.

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