Hello Belette !!
J'ai l'impression qu'on attaque toutes les trois (ouf, pour le moment, personne ne nous a appelé les 3 grosses ! ) une phase de consolidation, non pas de ce que l'on vit, mais de nous. Après des évènements agités, et même si ça continue encore (ton prince vient t'attendre, celui de Kat a fait un come-back), je nous trouve plus posées, plus "réfléchies" sur tout ça, on prend sagement du recul, c'est bien.
Je suis contente que mon message t'ai fait du bien. C'est vrai que comme le dit ta copine, je t'ai trouvée très courageuse, là où toi tu n'y as peut-être vu sur le moment que de la faiblesse ou de la fuite de ta part. Oui, tu as "fuis" ton prince, mais en le fuyant lui, tu t'es rapprochée de toi. Tu n'étais pas prête à le voir et à lui parler, tu sentais que ce n'était sûrement pas le moment, tu n'en avais simplement pas envie. C'est très fort au contraire d'assumer cela, très courageux oui. On a tellement tendance à étouffer ce qu'on ressent profondément pour agir selon des schémas qui nous paraissent les bons à ce moment-là. Mais les bons par rapport à quoi ? Là, tu as choisi de ne pas te forcer, tu as choisi de prendre le temps, tu as choisi de choisir. Tu ne veux pas le voir là, lui qui s'impose ? Eh bien tu t'es dit "Alors je n'accède pas à sa demande, je ne considère pas que ce qu'homme veut, femme le veut aussi". Et du coup, tu l'as évité. C'est parfait. Ca démontre aussi d'une grande confiance en toi. Dans le fond, et c'est ce que je disais dans le dernier message, tu sais que si tu veux le revoir, tu pourras. Et tu oses ne pas décider que son "moule" et ses envies sont les tiens.
Bien souvent j'ai accédé aux désirs de mes mecs sans même me poser la question : "Et moi, est-ce que ça me va ? Est-ce que j'en ai envie ?". Leurs désirs étaient les miens. Par flemme de me demander qui je suis, par manque de confiance en moi, par manque d'amour et de respect de moi-même, par crainte de perdre l'être aimé en m'opposant (ce qui est tout l'inverse…). C'est le meilleur moyen pour perdre contact avec soi-même. Pour se perdre soi-même.
En tout cas, tu verras bien ce qui se passera par la suite, mais je pense qu'en ce moment tu dois être fière de toi, d'avoir pu t'imposer "contre" ton homme, avec tes envies, tes désirs, tes hésitations etc.
Peut-être que vous vous oublierez (enfin, lui n'a pas l'air parti pour t'oublier), peut-être que vous reviendrez ensemble. Il faut laisser les jours passer, et écouter les évènements, prendre le temps de les écouter (c'est moi qui dit ça, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité !!). Agir par petites touches successives, comme les pointillistes, à la fin, ça peut donner un joli tableau.
J'ai beaucoup réfléchi ces derniers jours, quand je n'étais pas en train d'angoisser. J'ai réfléchi à partir de tout ce que j'ai lu ici, ce que j'ai lu ailleurs, les discussions que j'ai pu avoir, ce que j'ai vu.
La première chose, c'est que c'est la première fois que je me pose réellement face à une situation. Jusqu'à aujourd'hui, je ne prenais jamais le temps de réfléchir à ce qui se passait, de prendre tout simplement du recul, de chercher à m'écouter profondément, pour comprendre ce que telle ou telle situation me fait, ce que j'en retire de bon, de mauvais, ce qui est important pour moi et ce qui ne l'est pas. Il fallait que tout "se fasse", qu'il y ait de l'action, chaque temps mort, loin d'être bon et nécessaire pour faire le point et approfondir ou enrichir mes sentiments et mes sensations et me permettre alors de continuer à avancer en réajustant toujours la direction, était pour moi une perte de temps, un frein à l'avancement… Alors je combattais ces moments de lenteur, ces moments vides. Je me situais uniquement dans l'action, et je ne laissais aucune place à l'émotion, à l'introspection, à la digestion. J'avais peur que ces ralentissements ou même ces pas en arrière soient synonymes d'arrêt total, sans même prendre le temps et m'offrir la chance de me poser une question pourtant cruciale :"Et moi, finalement, est-ce que j'ai tant envie que ça continue ??". Non il fallait que ça continue !!
Parler ici avec toi Belette m'a fait un bien fou, tu m'as réellement appris à voir les choses d'une autre façon, à me poser, à approfondir, à m'approfondir, à ne plus avoir peur de me retrouver en face de moi-même et en face des autres, de nos doutes, de nos émotions, de nos hésitations. J'ai retrouvé mes sensations profondes, et c'est comme si je redécouvrais une clairière pleine de soleil et de marguerites odorantes après avoir vécu pendant des années dans un tunnel gris avec une lumière jaune au fond vers laquelle je fonce sans réfléchir
Ensuite, et ça découle du fait que j'ai réussi à me réconcilier avec moi-même, je viens donc de réaliser qu'une véritable histoire d'amour, c'est tout autre chose qu'un amour romantique qui se voudrait magique et lisse. Et pourtant c'est exactement ce que je recherchais avant. Chaque obstacle me faisait douter, chaque accroc était une entaille mortifère. Alors que tout ça permet au contraire de construire, si tant est qu'on veut et peut les surmonter, les solutionner…
Tu parlais l'autre jour d'ajustements, de tâtonnements…Je trouvais cela horrible avant cette idée d'ajuster et de tâtonner !! Mais là où je me trompais, c'est que ne pas passer par ces phases ne signifie pas pour autant que l'amour est fort et solide. J'ai toujours tout fait pour ne pas passer par ses phases et résultat : je me suis privée des questionnements, remises en question, hésitations nécessaires pour être sûre de vouloir continuer. J'ai parfois privé l'homme en face de moi des mêmes choses… Moi, j'ai choisi d'emblée de continuer jusqu'au bout sans écouter quelqu'indice, j'avançais avec des ornières… surtout ne rien écouter, ne pas s'arrêter en chemin, ça pourrait tout faire foirer…. Et c'est comme ça que je me retrouve au bout de 4 ans ou plus ou moins avec une relation foirée, à me poser les questions que j'aurais du m'être posée au début !!…
L'interview de Kimberlain est assez éloquente à ce sujet (bien que Kimberlain ne détienne pas non plus la science divine à propos du coup de foudre) : le coup de foudre, ce n'est pas un truc lisse et rose avec des paillettes, c'est violent, ça secoue dans tous les sens…
Et je me disais : mais bien sûr, une relation qui "va très bien dès le départ", sans heurts, sans doutes, sans peurs, dans laquelle on arrondit systématiquement les angles… c'est une relation qui reste superficielle, privée de l'accès à une profondeur supplémentaire
Il y a encore sûrement d'autres choses que j'ai réalisées, mais on verra plus tard !
Tu as effectivement très bien visé quant à mes angoisses de ne pas être assez aimée. La façon dont tu formules ceci est la bonne. Je me disais toujours que j'angoissais à l'idée d'être abandonnée par l'être que j'aime, or non, c'est effectivement de ne pas être assez aimée dont j'ai peur. Ou bien les deux cohabitent. Je me dis depuis longtemps que je devrais m'y pencher sérieusement oui. Parce que c'est pour ça que je veux que tout aille si vite. C'est en voulant à tout prix que tout aille bien que je fais tout si mal et que je fais finalement tout aller mal… l'inverse donc de ce que je recherche. Je sais d'où ça vient : j'en parlais l'autre jour, mon père, mon ex (mais c'était sûrement une quête du père ce bougre-là…).Et puis maintenant je réalise que l'autre pendant, c'est ma mère, qui m'a énormément aimée. Et ma sœur, avec qui j'ai eu une entente quasi fusionnelle, on s'adorait (on s'adore toujours, mais je laisse la place à son mari !! ). C'était pas de l'amour, c'était une confiance absolue, un amour de sœurs en somme. J'ai grandi dans un univers dualiste, avec d'un côté un environnement exceptionnel d'amour inconditionnel et durable, de partage, de confiance, de disponibilité absolue, et de l'autre l'obstacle incompréhensible et "infondé" du père qui a décidé qu'il ne m'aimerait pas, point (ou au moins qu'il me priverait de son amour). Bref, j'ai compris effectivement que je demande trop, trop vite. Je demande d'avoir en une semaine ce qu'on obtient en des mois, des années, je "demande"" une dose d'amour énorme !!
J'ai décidé effectivement de travailler là-dessus, de me calmer un peu, de me faire confiance, de faire confiance dans la vie en général, parce que je suis quand même pas mal gâtée. Je vais regarder le verre à moitié plein, plutôt que de le regarder à moitié vide en somme !! Et de me réjouir de ce qu'on me donne quand on me le donne, parce que parfois, c'est quand même énorme et je ne m'en rends même pas compte, tellement flippée.
J'ai commencé hier. En fait, suite au mutisme le plus total des deux côtés, j'en étais venue à être désespérée jeudi soir. Je suis partie me coucher (la mort dans l'âme, évidemment), et vendredi matin, j'avais deux messages, l'un laissé à 1h30 du matin ("T'es où ?"), l'autre à 2h ("Quelle déception…"). J'ai trouvé ça un peu gonflé de sa part de m'envoyer des messages à 1h du mat !! Qu'est-ce qu'il espérait ?? Que j'étais dans mon salon à attendre qu'il m'appelle ?? Bref, je me suis dit qu'il se fouettait de ma gueule. J'ai répondu vendredi matin, juste histoire de répondre que ben ouais, à 1h30 du mat, il y avait de fortes chances que je ne sois pas dispo, pas de "déception" qui tienne, je pouvais être en train de dormir, comme je pouvais très bien ne pas dormir d'ailleurs. Je n'ai pas été méchante, juste remis les choses à leur place. Du coup, il n'a pas répondu de la journée.
Ce week-end, c'est son anniversaire, et je savais que mon ex (qui donc est son ami) remontait à Paris pour justement fêter son anniversaire. Je me suis dit que c'était peut-être ça qui faisait que mon amant était si distant cette semaine, il devait être gêné aux entournures, avec ce bâton merdeux dans les mains : comment me dire que je ne suis pas la bienvenue ce week-end. J'ai décidé de lui enlever une épine du pied en prenant les devants et de lui dire que je partais en week-end (ce qui est totalement faux), comme ça…
Je l'ai appelé hier soir pour lui proposer un petit dîner, au cas où il ne serait pas accaparé par ses potes dès le vendredi soir. Il était plutôt content, il s'est renseigné auprès de ses potes, et puis s'est réjoui qu'ils soient tous pris. Je lui ai dit que je partais samedi matin en week-end, il avait l'air étonné mais soulagé, parce qu'effectivement, il ne savait pas bien comment amener le truc sur le tapis… On s'est retrouvé hier soir, on est allé dîner dehors, c'était une belle belle soirée. Je crois effectivement qu'il a peur de s'engager. Même s'il m'aime beaucoup, il lui faut du temps, ne rien précipiter inutilement. Au détour de discussions, je sens qu'il me teste, moi qui prenais ça comme de la muflerie, je crois qu'il a besoin de savoir qui je suis dans le fond, alors il me provoque sur certains sujets, pour voir quelles sont mes valeurs.
J'ai décidé de prendre les bons moments comme ils viennent, et voilà on a passé une très belle soirée, parce que j'étais du coup très détendue.
Là où c'est pas facile, c'est que mon ex a demandé s'il pouvait dormir chez mon amant (puisqu'il vient du Sud, il n'a pas de pied-à-terre à Paris). Lui pouvait difficilement refuser. Mais ça ne lui faisait pas plaisir, mais mon ex avait insisté. Mon ex a effectivement rappelé pendant la soirée, mon amant a tenté de lui vendre la solution de dormir ailleurs, chez son frère chez qui il dînait (qui a un appart minus), mais non, mon ex n'en démordait pas… Alors on s'est séparé après le restau, c'était mimi.
Donc voilà. J'ai décidé de prendre les bons moments comme ils viennent, quand ils viennent. Sans me prendre la tête. Je ne sais pas si je vais y arriver aussi bien que je le dis, mais je vais me forcer…
Histoire de ne pas avoir abandonné lâchement mon amour pour son anniversaire, j'ai appelé hier pour faire livrer chez lui demain matin un bouquet (ben oui, les hommes aussi ont le droit de recevoir des fleurs ! ) de 31 (son âge) tulipes avec un petit message gentil, sans pour autant être amoureux transi (ce qui vaut mieux, si c'est mon ex qui réceptionne le bouquet… d'ailleurs, et ce n'est pas fait exprès, j'ai signé un surnom que mon amant m'avait donné, ce qui est, ma foi, une bonne idée !…). Qu'est ce qu'on ferait pas des fois….