Me revoilà, j’étais un peu sous l’eau hier, ce qui explique que je n’ai pas pu te répondre… et j’en suis désolée, moi aussi, j’aime bien t’écrire et avoir de tes nouvelles.
C’est vrai qu’en ce moment j’avance énormément et ces derniers jours j’ai carrément fait un pas de géant, c’est phénoménal !
Pendant des années, j’ai cru que je souffrais d’avoir été mal-aimée, et je m’arrêtais au simple fait que mon père m’avait dit qu’il ne m’aimait pas. Et je me disais : bon, c’est indéniable, j’ai des problèmes dans mes relations avec les mecs que j’aime, c’est parce que mon père m’a dit un jour devant une mousse au chocolat qu’il ne m’aimait pas, et du coup je recherche des mecs qui ne m’aimeront pas, comme papa et voilà. Un peu facile, et surtout, ça me permettait de rejeter la faute sur mes mecs sans supporter une seule part de responsabilité, si ce n’est de « choisir des mecs maboules »…
Là, j’ai réalisé que ce n’était sûrement pas ce que mon père m’a dit ce jour-là qui m’empêchait d’avancer ni les mecs que je "choisissais" mais ce problème de communication, réel problème de communication avec mon père qui existe depuis toujours (? Serait intéressant justement de comprendre d’où vient ce problème) et qui continue encore d’exister… Ce problème qui s’est transformé en véritable « papaphobie » ! !
J’ai donc effectivement fait un pas de géant, parce que ce problème de communication, je ne l’avais jamais regardé en face, je l’avais toujours minimisé, je n’avais jamais réalisé que je suis réellement « papaphobe » et que c’est quand même grâve, qu’il y a forcément des conséquences, je n’avais jamais réalsié que ce problème de communication, cette peur ou ce rejet de l’intimité n’existe pas seulement avec mon père, mais avec toutes mes relations importantes.
Je suis considérée comme souvent distante, surtout dans des relations qui se voudraient intimes, je me rends compte d’ailleurs que je n’arrive pas à enclencher la vitesse supérieure, que j’ai toujours une espèce de réticence quand je vois des relations devenir de plus en plus intimes. Ce qui s’exprime de la façon suivante :
- avec ma famille, mes amis : j’évite de les voir trop souvent, je « coupe » le lien régulièrement, je refuse des invitations et dans ces cas-là, je le fais parce que j’ai la désagréable sensation de rentrer dans une contrainte, qu’on va m’étouffer, que je vas me perdre.
- avec mes petits-amis, je ne peux pas couper le lien, ce qui rendrait la relation caduque donc, je dois saboter inconsciemment ?
En plus d’être distante, évitante, on me fait souvent remarquer que je suis secrète, intérieurement inaccessible. Je me suis toujours dit « Ben ouais et alors… c’est mon caractère et puis voilà » Je réalise que non, ce n’est peut-être pas mon caractère, c’est mon problème.
Maintenant, j’ai beau avoir avancé, il reste encore du boulot, ça c’est clair, et comme tu dis, au delà du constat, il faut que je comprenne ce qui se passe, pourquoi j’ai cette « papaphobie » et cette « intimitéphobie »… Donc, je vais aller voir un psy parce que seule je suis absolument incapable de trouver, et je suis heureuse, j’ai enfin l’impression de me libérer de drôles de chaines qui m’ihnibaient dans tant de choses
Depuis deux jours, je fais des progrès (minimes, mais c’est déjà ça), je me force à reconsidérer mes comportement vis-à-vis d’autrui, à oser enfin m’ouvrir sans crainte. Et ce n’est pas facile.
Tu me dis que je me débrouille très bien toute seule, mais je ne me suis pas débrouillée toute seule. Tu m’as énormément aidée, en me guidant, en m’encourageant, en me mettant face à mes contradictions, en me proposant de reconsidérer certains angles de vue… ça m’a fait réfléchr, et je suis allée confiante me « chercher » parce que tu me soutenais. C’est pour une grande part grâce à toi si j’en suis là aujourd’hui, et si jai cette impression d’un ciel qui se découvre, et je tiens à t’en remercier !
Aujourd’hui, avec mon amant, ça va mieux , notamment grâce à ces petits progrès. Des fois, je ne sais pas ce qui me rend le plus heureuse aujourd’hui : ces petits progrès qui vont me permettre enfin d’avoir des relations normales, profondes et riches avec les gens que j’aime ou le bonheur de voir mon histoire repartir sur de bonnes bases.
Je dis que mon histoire « repart » parce que j’ai angoissé ces derniers temps comme une maboule … mais mon incapacité à dire et à faire, ce blocage me rendait tellement malheureuse, je sentais tellement profondément que si rien ne changeait on allait droit à la catastrophe… mas je ne trouvais pas… là j’ai trouvé, il faut que je communique sur ce que j’aime, ce que je n’aime pas, ce que je veux, ce que je ne veux pas… seul moyen d’installer une intimité… nécessaire pour continuer… j’étais en train de l’auto-saboter consciencieusement…
Je l’ai vu mercredi soir et c’était parfait, on est allé au Salon de l’Auto, on a dîné avec deux de ses amis ensuite, et on a passé vraiment une soirée excellente. On était très tendres, très complices, j’étais heureuse. En osant « aller » vers lui sans détour, je me suis retrouvée et je l’ai retrouvé. Hier soir, on a passé la soirée ensemble. Quand je suis arrivée chez lui, on s’est étreint d’entrée, finies les hésitations, les « Oh, mais non, ce n’est pas bien… » et ce matin, quand je suis partie bosser, il m’a dit qu’il n’était pas là ce soir (sous-entendu sinon, on se serait vu) car il allait voir PSG-Marseille au Parc des Princes, moi j’ai une soirée avec des copines… on se verra demain, c’est bien.
Bref, aujourd’hui, je suis plus sereine, bizarrement parce que j’ai reconnu que j’avais aussi une part de responsabilité dans cette histoire. Parce que j’arrive à recoller mes actes avec ce que je veux, alors qu’avant je partais dans un délire qui me faisait faire exactement l’inverse de ce que je voulais…
Alors que « normalement », j’aurais déjà été super angoissée, à me demander si on va se revoir, s’il va appeler, si si si… là je suis sereine. Je me voile peut-être la face ar excès d’euphorie, mais bon, je me préfère comme ça… et surtout, je n’ai plus peur de l’appeler ou de lui envoyer un message pour qu’on passe la journée de demain ensemble, ou n’importe quoi d’autre… tout simplement… je dédramatise le truc.
Je vois que tu as fait un pas vers ton chat. Tu as bien fait de lui écrire. Je ne crois en effet pas que le silence soit notre meilleur allié. C’est très romantqiue le silence, partir et se draper, offensée, dans sa dignité, attendant que notre homme vienne nous enlever sur son cheval blanc, mais ce genre de silence-là permet bien plus à l’insompréhension de s’installer qu’à la folle passion romantique de s’exprimer… Partir et décider d’être silencieuse et cachée, oui, mais expliquer avant. Donner des indices pour que l’autre sache à quoi s’en tenir. J’ai lu tes mots, ils sont très clairs, très beaux. Tu es forte et sensible à la fois. Orgueilleuse (dans le bon sens du terme) et vulnérable en même temps, ferme très ferme mais pas cassante, juste il doit comprendre il doit prendre conscience.
J’imagine que ça n’a pas du être très facile de lire sa réponse, qui se veut mi-figue mi-raisin… Bon, il y travaille, et rien que pour ça, on peut se réjouir, mais, aurait-on envie de dire, « Et alors ?… What next ? ? »… Peut-être rien pour le moment justement, il faut le laisser travailler…
Ah pas facile
Je t’embrasse et te souhaite un bon week-end (je n’ai pas d’ordi chez moi, samedi dernier j’étais passée au bureau..) !