"ici pourri " vous cause
Ah la la mon bon monsieur c'est pas une vie la vie qu'on vit!
Bon, bon….Que répondre à ça ? C’est que c’est si difficile de savoir moi-même ce que je veux, alors l’expliquer….
La vraie raison qui m’a empêchée d’intervenir plus tôt ? L’idée que c’était à lui de démêler cette histoire et non à moi qui n’avais rien demandé à personne… L’idée qu’il était sincère et qu’il s’était vraiment fourvoyé dans un guêpier dont il lui était difficile de sortir (idée relayée par mes proches, mon médecin et même ma psy qui considère sa copine comme une paranoïaque potentiellement dangereuse depuis la scène qu’elle est venue faire chez moi) et que ça pouvait être dangereux pour moi (j’ai pas vraiment compris mais autour de moi, tout le monde flippait ! Ou je suis naïve ou je suis entourée de phobiques). L’idée que si j’intervenais, je devenais à mon tour cette folle hystérique (et même si je suis une grande amoureuse, rien ne compte plus pour moi, je l’avoue, que le self contrôle et la dignité, c’est dû à une blessure d’enfance dont je ne parlerai pas et que je démêle en thérapie, mais se rouler par terre, pouah quelle horreur ! il y a donc des choses qu’à tort ou à raison je ne PEUX PAS faire (d’où sans doute mon malaise après mon « coup d’éclat »)
Enfin et en dernier, l’idée (relayée par lui constamment dans ses dires) que si je démêle ça moi-même, je le prends encore une fois en charge et c’est la seule raison (dit-il) pour laquelle il est parti, parce qu’il voulait s’assumer (c’est réussi !)
Je veux revenir un peu en arrière sur le moment de son départ en février….La vie n’était pas toujours rose avec mon homme dans la mesure où tout le poids de la vie quotidienne était sur mes épaules (pas d’aide matérielle, peu d’aide physique à part m’accompagner en courses pour vérifier que je ne dépensais pas trop) mais il y avait une autre vie (un peu schizo d’ailleurs…) quand nous n’avions pas mes fils, nous partions en voyage, sac au dos, au bout du monde, ou bien nous arpentions Paris de long en large et là notre entente était parfaite : mêmes goûts littéraires, mêmes compétences en anglais ce qui nous permettait de nous débrouiller dans le monde sans que l’un dépende de l’autre, mêmes goûts artistiques…..depuis son départ, il s’est même découvert avec sa nouvelle belle-mère (un cas intéressant et sans doute capital dans sa relation actuelle, lui qui n’a pas eu de mère…) un goût commun pour les médecines orientales et le bouddhisme, goût que j’avais depuis longtemps…
mon mec répétait partout que j’étais la femme de sa vie, que moi seule le comprenais (depuis j’évite systématiquement tout mec qui me dit ça et il y en a ! ! ! !)
Au mois de janvier, il est parti en stage il disait qu’il se sentait mal, qu’il ne savait pas comment résoudre çà….J’ai cherché une thérapeute…pour moi ! Moi aussi je voulais savoir où j’en étais dans la vie, ce que je voulais profondément. Je savais bien confusément que je n’étais pas la fille équilibrée et dévouée que tout le monde louait ; que tout ça et ce que j’acceptais de lui cachait des blessures….Je me disais aussi que si je clarifiais mon moi, je serais plus apte à l’aider….C’était déjà trop tard, le 14 février (jour de la saint Valentin ah ah ! ! !) nous sommes rentrés de Floride, nous n’étions pas bien et n’avions pas dormi de la nuit. Il est allé au courrier, il est revenu (lui avait-il téléphoné ?) et m’a dit qu’il allait voir « une copine » qu’il était avec elle depuis le stage…La suite, tu la connais….Je crois qu’il s’est trouvé sur son palier sans même comprendre pourquoi il y était et ce qu’il voulait vraiment. Il a emménagé chez elle aussitôt, alors qu’ils n’avaient même pas été amants auparavant (je ne l’ai su qu’après !) Changer de femme c’était juste changer de bagnole (il se servait de la mienne, il lui a pris la sienne mais il disait qu’elle était moins bien que la mienne ), changer d’appart (mais il disait que son appart et sa ville étaient tristes par rapport à chez moi) et puis après, je sais pas, lui seul saurait te dire…
Je crois que c’est tout ça qui me fait penser qu’il est incapable de revenir et que ça ne vaut pas la peine que je m’use à le faire revenir. Parce que toute sa vie il fuira, jusqu’à ce qu’il accepte…il fuira comme il a changé de femme, il fuira comme quand il partait au bout du monde (mais que sur place rien n’était bien), il fuira comme il zappait, incapable de regarder une émission télé jusqu’au bout…je crois que l’homme que j’aime est malade, malade son enfance sans mère, enlevé par son père dans un pays dont il ne comprenait ni la langue ni la religion….L’homme que j’aime est malade et je ne peux rien pour lui, juste fuir pour me protéger comme ces femmes qui aiment des drogués ou des malades mentaux (il y en a dans ce forum, comme je les comprends ces femmes, pourtant il n’est ni fou, ni drogué juste « cassé » comme dit ma psy)…
Moi aussi j’ai tenté ce que tu tentes, voir le positif….Pour moi ça n’a pas marché, ça l’a je le crains juste conforté dans l’idée que c’était pas si mal d’avoir deux femmes : une jeune pour la bagatelle (bien qu’il prétende que sa vie intime soit un fiasco avec elle mais ça….je n’y suis pas !), une plus mure pour le rassurer. Plus j’étais zen, plus j’étais gaie plus je le confortais dans cette idée je crois….Maintenant, pas d’amalgame, lui c’est lui et ton mec est un autre….
Le fond du problème Kat ? J’y arrive….c’est que ce n’est pas cette jeune fille la vraie raison et que le fait qu’il la quitte ne résoudra rien de sa problématique. Oui, cette fille est aussi une victime, je le reconnais, c’est un alibi et elle le sait bien d’où ses crises violentes (il lui arrive de se taper la tête contre les murs….) mais ça c’est un autre problème qui ne me concerne pas…
Il y a des moment où je me sens forte, bien dans ma peau,ce sont à ces moments là que me viennent des colères contre lui et où je me dis que ma vie seule (mais avec mes enfants, mes amis, mon ex mari tjrs fidèle au poste…) vaut le coup d’être vécue comme ça et que je pourrai y prendre goût… Les moments où je vais le plus mal sont ceux où je le vois comme une victime, hier, j’ai eu sa soeur au téléphone, je lui ai dit « C. ne va pas bien, appelle-le… » et elle m’a répondu « Elle doit recommencer à ne rien faire à bouffer, ils vont se faire crever ! » Alors dans ce cas, je lutte, je me dis que sa sœur peut avoir ces angoisses, mais que je ne suis ni sa sœur ni sa mère, qu’il est adulte et mène la vie qu’il choisit. J’en viens même à me dire « et si tout ca n’était que pure comédie ? Et s’il allait très bien en fait et qu’il joue juste un jeu pervers avec moi ? Mais au fond de moi, je sais bien que le dernier lien n’est pas coupé et qu’il me tient par la seule chose qui puisse me retenir moi qui suis une fille généreuse et aimante : l’angoisse et la culpabilité. La seule solution pour me sortir de là sera l’éloignement total, c’est ce que j’ai décidé de faire. Je peux m’y tenir assez facilement dans la mesure où je suis de moins en moins dépendante de lui, ce dernier mois de sorties en douce m’a confirmé une chose : en ce moment il ne m’apporte plus rien et me demande tout. Je vais remplir ma vie, au maximum, pour ne plus avoir une minute pour lui. Après, on verra bien, je ne sais de quoi demain sera fait, je verrai bien, l’essentiel c’est que demain m’apporte des choses pour moi... ce sera ma conclusion
bisous Kat…
Et c'est peu de le dire.
Il y a une dizaine d'années j'avais une copine qui fréquentait un homme marié et je me sentais à 10 000 lieues de ce qu'elle vivait. Je me disais qu'elle n'était vraiment pas débrouillarde, qu'à sa place... Quoi à sa place ?
...S'il m'aime vraiment il devrait agir, réagir. Au pire s'il manque à ce point de courage, je trouverai, moi, un moyen d'intervenir. Mais vivre une telle situation, moi ? Pfff... Ce serait mal me connaître ! Je suis bien trop orgueilleuse !
Voilà ! Voilà...
Es-tu sûre aujourd'hui Belette de vouloir t'éloigner de lui ? De le pouvoir ?
Oui l'homme que j'aime est faible, lâche. Bien sûr je me suis 100 fois demandé si tout au fond de lui il n'était pas finalement tellement heureux d'être ainsi entouré, adulé de deux femmes à la fois. Mais il sursaute quand je le suggère, me dit qu'à la limite avec toute autre que moi... Mais pas moi ! Et il a les larmes aux yeux en le disant. Et comme le chantait Patricia Kaas : "Pauvre de moi j'y crois".
Notre entente physique est magnifique, nous avons un lien artistique important, mais par dessus tout il y a cette complicité miraculeuse qui rappelle les grands sentiments d'amitié exclusifs que l'on vit à l'adolescence. Nous sommes tellement semblables parfois ! Mais tellement différents aussi !
Il me semble que vis à vis de quelqu'un qui m'importe tellement, je ne pourrais pas ainsi tenter d'imposer mon manque de courage. Je pense même que j'irais chercher en l'autre les forces qui me manquent, qu'il m'importerait de ne pas décevoir.
Mais sais-tu quoi Belette ? Je suis persuadée que les exemples si courants, si commentés de situations semblables jouent contre nous. Un homme qui se retrouve partagé entre deux femmes se sent dans une situation particulière mais tout à fait acceptable. Il se rassure en se disant qu'il n'est pas le seul et que d'autres parviennent à continuer comme ça. Que si d'autres l'assument c'est que ce n'est pas si grave.
Bon ! Je le constate mais à quoi bon ?
Hier nous avons passé ensemble une magnifique soirée. Ça n'a été possible qu'en oubliant, volontairement, qu'une autre femme posait les mains sur lui et prenait la première place dans sa vie.
Ces derniers temps je nous avais (je ?) plongés en enfer. Et je sais, je constate que mon humeur détermine la sienne, que mon désespoir conditionne son inertie. Alors j'ai décidé de tenter un revirement total sur tout le mois d'octobre : soleil, optimisme, confiance. Et d'aller voir au bout du mois ce que ça aura changé. Me fixer des délais m'aide à ne pas sombrer.
Que de chemin !
Et lui quel chemin fait-il ?
Tout de même, en rapport avec ce que j'écrivais plus haut : pourquoi ne pas agir, intervenir ?
J'y pense, j'y pense de plus en plus sérieusement. J'ai vraiment le désir d'en parler avc toi Belette. Y a-t-il une vraie raison qui t'a toujours empêchée de le faire ? As-tu réfléchi au fond du problème ?
Tu mentionnes qu'après ton coup de fil qui avait chassé sa conjointe (fugitivement) il avait juste repris sa vie comme avant.
J'ai vraiment ressenti la même chose après être allée m'asseoir devant sa maison : voilà que j'avais tant fait et qu'il s'est contenté de trouver le geste beau, de me raccompagner et de reprendre sa vie comme si de rien n'était.
Mais je veux, je veux voir tout le positif, je veux y croire, l'amener à y croire aussi. Il a déjà pris souvent des risques pour moi. Il y a sûrement de l'espoir !