Encore une fois, il m'aide à y voir clair et en tout cas à me calmer, et ça, ce n'est pas du luxe effectivement.
Tu sais, aujourd'hui, les choses ont encore avancé d'un cran (enfin, le mot serait plutôt reculé, et pas que d'un cran). Il m'a appelée hier soir comme promis, et a commencé la discussion de façon très "complice", du style "Bon alors, que se passe-t-il, tu n'es pas contente parce que tu as l'impression que je te délaisse... et tu trouves mes messages froids". Je lui ai répondu qu'effectivement, ses messages étaient froids patati patata, très calmememnt. Et là, il me sort, d'un air joyeux, qui ne voit pas où est le problème :"Ben ouais mais c'est comme ça qu'on se comporte entre amis non ?". End of the story. Bien que je m'y attendais, j'ai quand même pris ça comme un coup de massue sur la tête. Non pas tant que j'apprenne au détour d'une phrase, que, suis-je donc bête, mais c'est bien sûr, nous ne sommes que de simples amis ! Mais sa façon de le dire, comme si ça allait complètement de soi... Alors, on est rentré dans une discussion complètement hallucinante, où je lui ai dit que, non, je suis désolée, on avait beau être des amis, pour moi, ces 3 derniers mois, on était un peu plus, et je trouve ça un peu léger de retourner au point de départ comme si rien ne séait passé. En somme, son discour c'était :"On est d'abord des amis, et après, bon, on a fait ce qu'on a fait, mais on est en fait des amis". J'étais abasourdie. Je lui ai fait remarquer quand même que moi, désolée, mais ce n'est pas vraiment comme ça que je conçois l'amitié : j'ai beau avoir plein de copains (mecs), je ne couche pas avec tous mes potes en trouvant cela parfaitement normal dans une relation d'amitié !!... mais peut-être suis-je très étroite d'esprit. Il a semblé reconnaître que sa "vision" de l'amitié genre "On est tous potes et je me tape une de mes amies sans vergogne ni scrupule quand ça me chante, puis on redevient amis quand j'en ai marre et c'est normal, c'est ça l'amitié, un self-service du sexe" était un peu limite. Au début de la conversation, il disait "Mais non, mais je trouve que c'est plus sage qu'on redevienne amis". Plus sage par rapport à quoi ? Finalement, j'ai compris que c'était plus sage par rapport à rien, qu'il voulait juste qu'on se comporte comme des amis. Je n'ai pas trop insisté, il a ses raisons, et elles ne sont pas toutes bonnes à entendre (il flippe par rapport à ses potes, il ne sait plus ce qu'il veut, il en a marre de moi, il veut se taper tranquilou l'autre "pétasse" de sa bande qui elle a l'air de trouver complètement au max de se taper tous ses potes). A aucun moment il ne m'a dit :"Il faut qu'on se calme, on verra plus tard". Pour lui, l'histoire est close. Quand je lui ai dit qu'on aurait pu en parler (et je mettais tout dans cette phrase : discuter si le problème était juste qu'il fallait qu'on calme le jeu ou bien parler pour qu'il me dise "On arrête" plutôt que de me balancer des messages désagréables pour que je comprenne toute seule sans qu'il n'ait à afronter la situation), il s'est marré (jaune) en arguant que dans un couple il faut être 2, donc dès lors qu'il avait décidé d'arrêter, il ne voyait pas bien le point de me consulter, et puis venir me voir pour me dire qu'il veut tout arrêter parce que ras-le-bol, il ne concevait pas de le faire, il trouve cela inélégant et brutal.
Bref, le point est assez clair : notre histoire st terminée. Et cette fois-ci, il n'y avait pas de "Je t'adore, c'est trop compliqué, il faut qu'on y aille mollo...". Non, là, c'était : à partir d'aujourd'hui, nous sommes amis. Point.
Alors, effectivement, une chose est assez certaine, c'est qu'il était complètement flippé face à notre histoire.
Tu écris :"je vous vois bien stressés tous les deux, alors que vous démarrez quand mme une histoire d'amour ce qui est le plus beau moment de l'existence" et "je crois qu'il t'aime vraiment ce mec et que s'il ne t'aimait pas, tt ça se serait résolu séchement depuis longtemps!
", ben honnêtement, je ne crois pas tant que ça finalement.
Tu as raison sur un point : on est EXTREMEMENT STRESSES. De par notre "formation", et notre job, on a effectivement appris à être rentable, à être au top tout le temps. Je me suis déjà fait la remarque, en d'autres occasions. Je mène ma vie comme je travaille, tout doit être efficace, pas de place au doute, à la lenteur, aux tergiversations, aux trucs qui partent en couille. C'est une déformation professionnelle. C'est triste mais c'est difficile d'en sortir. Je suis habituée à bosser dans un milieu très élitiste, où il faut toujours être au max, garder la face, donner le meilleur, pas seulement de soi, donner le meilleur tout court. Et effectivement cet homme est comme ça à la puissance 20 !! Il a d'ailleurs beaucoup de mal en amour. Et moi aussi finalement, et je sais que c'est parce que je suis comme ça. Je sais que j'enlève tout le côté "vital" aux sentiments, la vie, ce n'est pas un bilan et un compte de résultat !! Voilou, donc je suis impatiente, je veux que tout aille vite, que tout soit efficace ou ait un sens, que tout serve à quelque chose, je suis intransigeante, exigeante. Il faut que je change tout cela, que je donne du mou à ma vie, sinon je vais tout rater. Je le sais, dès que les choses trainent (dans n'importe quelle situation), ça m'énerve. Lui pareil. La lenteur (la caissière, le trafic routier, le courrier...) m'horripile. Lui aussi. Les temps morts et le désoeuvrement m'angoissent (je suis incapable de me "reposer"). Donc forcément, quand on voit ça... on comprend que quand il ne se passe RIEN (ni en bien ni en mal, RIEN), je m'énerve... il faut que je travaille là-dessus.
Enfin, tout ça pour dire, que malgré cela, je ne suis pas certaine qu'on était en train de commencer une histoire d'amour, je ne suis pas certaine que cet homme m'aimait. J'ai l'impression que dans le fond il est très inconséquent. Il agit, mais dans le fond, il se fout éperdument des conséquences de ses actes. Il s'en fout parce qu'il est persuadé qu'il est tout-puissant. Se taper sa consultante qui est également la petite-amie d'un bon copain (un mec qui fait partie de sa bande de pote unis comme les doigts de la main, la vraie bande de potes, qui se voient tout le temps), ça ne lui pose aucun problème de conscience. Que veut-il se prouver ?? Qu'il est plus fort que tout le monde ? Que tout ce que les autres ont, il peut l'avoir ? Que tout ce qui est interdit normalement, il peut le faire ? Ceci n'est pas conscient chez lui, mais je crois que cet homme a un terrible déséquilibre affectif, et c'est ce qui le rend si attachant finalement. Mais c'est aussi ce qui le rend si instable...
Mais peut-être que je me trompe. Peut-être qu'on s'est pris les pieds dans le tapis, étouffé par tout ça... et qu'il faut qu'on déblaie tranquilou la forêt vierge, et ça ne va pas se faire en 2 minutes avec un coupe-ongle.
Enfin, on verra. Bizarrement, je suis triste, mais en même temps, je ne trouve pas cela catastrophique. De toute façon, vu l'histoire, ça ne pouvait pas aller comme sur des roulettes. Il y avait 90% de risques que tout merde, j'ai tenté pour les 10%, je ne vais pas me plaindre.
Alors, oui, tu as raison, je vais tâcher de ne pas me mettre dans le caniveau toute seule (enfin, j'y suis déjà remarque ). En séminaire, inutile de jouer un jeu à la noix, inutile de me mettre en garde style "Je t'en veux, tu es un salaud ! Jamais je ne te pardonnerai ce que tu as fait ! Tu me le paieras", tu as raison, pour avoir déjà été dans ce genre de situaion à la place de mon amant, j'avais efectivement envie de cogner. On n'appartient à personne, et là, on a l'impression d'être pris au piège, comme s'il fallait qu'on marche exactement dans les traces que l'autre veut dessiner pour nous... Donc, si c'est dur, j'irai voir ailleurs si j'y suis. Et dans les moments où je peux être agréable, je discuterai et rirai de bon coeur, sans chercher midi à 14 heures... sans prise de tête dans le fond. De toute façon, je lui ai exprimé mon désarroi, inutile de ruminer le sujet pendant des années.
Voilou voilou. Je vais le laisser faire le ménage dans sa vie, parce qu'à mon avis, il a un peu de mal à savoir ce qu'il veut, ce qu'il fait, pourquoi il le fait, où est le sens de tout cela... et ça, je ne peux pas le faire pour lui. La seule chose que je peux faire, c'est le respecter, et lui foutre une paix royale.
Merci Camelia !