Ma Belette,
Tu as raison, je crois que ni lui ni moi n’avons envie d’arrêter. Je pense même que c’est une évidence, car quand je lui ai dit vendredi « Bon ok, c’est pas raisonnable, so what ? », il a eu l’air effrayé et s’est empressé de dire « On continue ». Et puis, il a déjà eu l’occasion de pouvoir me quitter en septembre (il m’avait d’ailleurs dit qu’il valait mieux qu’on arrête, ça serait « plus sage ») et puis finalement, on s’était retrouvés, fous amoureux, et depuis on ne se quitte plus… Mais oui, tu as raison, je crois que cet homme balise comme un malade. Ca va faire 4 mois qu’on est ensemble. Notre relation est en train de prendre une nouvelle tournure, et on se rend bien compte qu’on ne va pas vivre éternellement « cachés ». Or se découvrir promet quelques jours difficiles. Bref, c’est un joli merdier tout ça.
Vendredi soir, on a diné avec un ami qui a certains liens avec notre boite, donc c’était incognito, en toute « discretion ». Au restau, mon Amour faisait des commentaires sur toutes les filles pas mal qui passaient, style « Ah, celle là…dommage elle a un mec », etc… Une fois ça va, mais quand tu réalises qu’il passe au scanner TOUTES les minettes qui passent, ça finit par faire mal… Mais, je ne pouvais évidemment pas faire une remarque à mon Amour, notre ami se serait demandé de quel droit je fais les yeux ronds et la jalouse. Donc, j’encaisse, souriante (et c’est bien ça le pire).
On est rentrés à la maison, j’ai expliqué à mon cher et tendre Amour qu’il n’avait pas été très sympa sur ce coup-là. Qu’il le fasse avec ce pote, très bien, mais avec moi à côté, au bout de 2-3 filles, c’est trop. Il a pris la mouche, me faisant remarquer en souriant « Oh la la… mais tu es jalououououse… », et se défendant de quoi que ce soit, « Mais enfin, ce ne sont que des mots… c’est tout, et ça ne va pas chercher plus loin… oh la la… je n’ai rien fait de mal… Et c’est ça qui compte, non ? ». Ok, ok d’accord mon chéri. On va se coucher, d’assez bonne humeur je crois, il me dis « Allez, viens dans les bras de ton patron ». Je lui réponds en riant : « Euh, ex-patron ! ». Ca ne l’a pas fait rire aux éclats en fait, il a répondu « Hein ? Ex-paron ? Comment ça ? Tu démissionnes ? Ah mais non, c’est pas possible, tu es top dans la boite, non non, je refuse ta dem ». Bref, je n’en pouvais plus, je me suis couchée, j’ai posé ma tête sur l’oreiller, face au mur, et les larmes sont montées toutes seules. J’étais désespérée. Quand il s’en est rendu compte, il m’a serrée dans ses bras, était dépité, désolé, m’a dit « Mon pauvre chat… je te mène la vie dure, je sais bien… », l’air vraiment désolé… m’a promis de m’amener au Salon du Chat (j’adore les chats) le lendemain, a séché mes larmes. C’était mimi, j’ai souri, mais ça n’enlevait pas complètement mon désespoir, ancré, bien ancré en moi. Je n’étais pas calmé depuis 2 minutes, que les larmes sont revenues, il était désespéré ! Il m’a alors demandé de parler, de dire ce qui n’allait pas « pour une fois, arrête donc de faire ton autiste » (tiens tiens)… Alors je lui redit, comme le matin, que j’avais mal quand il me disait constamment « Ce n’est pas raisonnable. C’est interdit. C’est pas bien…. », en plus là il mate toutes les minettes qui passent style « Je suis en chasse », donc je ne comprends pas, je ne comprends pas où on va. Alors bon, il m’a expliqué, une fois encore que notre histoire est compliquée et on est aujourd’hui entre le vert et le rouge (ou le bien et le mal, mais ça m’a fait mal quand il a dit ça, alors il a pris des couleurs !), le vert (bien) étant de tout arrêter et de redevenir des amis, le rouge (mal) étant de continuer (je ne sais plus s’il m’a dit continuer dans l’ombre ou continuer en avançant, en se « découvrant »). Bien bien bien… Et il m’explique qu’il a vraiment du mal avec les interdits, la situation pas clean au niveau moral (il a quand même dû constater que Ô joie, il n’y a plus de problème d’adultère dans cette relation), il a besoin que la vie soit comme une nappe, bien lisse… et quand il y a des nœuds, il n’aime pas, il faut les enlever ces nœuds… Il a besoin de vivre en parfaite harmonie avec tout… J’étais un peu abasourdie : il m’explique que son but dans la vie, c’est de tendre au maximum au Bien ; et il me dit le Bien c’est de tout arrêter, le Mal de continuer… Comment dire… Je lui dis : « Ben alors, pourquoi on n’arrête pas alors ? ». « On devrait oui. Mais c’est trop difficile. Mais je me rends bien compte que je devrais donner plus dans cette relation, je ne suis pas très « Prince Charmant », je ne te donne pas beaucoup… ». Il ne m’a pas dit ce qu’il comptait faire pour changer cela, et s’il comptait changer quoi que ce soit d’ailleurs, et j’ai oublié de lui demander. Bref, pas beaucoup de mots d’amour là-dedans, ni venant de moi (tétanisée et triste, à me dire déjà que j’étais en train de me perdre dans une relation où on me mène effectivement la vie dure) ni venant de lui… Je ne sais plus comment la discussion s’est terminée, on s’est serré dans les bras et on s’est endormis comme ça. On a passé tout le week-end ensemble (dîner avec des amis chez lui samedi soir où il a reçu comme un roi… jamais je ne l’avais vu dresser une table aussi belle chez lui ! !). On est allé se coucher, il avait préparé un lit magnifique… mais étais-ce pour se rattraper ? Dimanche matin, il s’est réveillé tête de lard. S’est levé sans même me regarder… Pas top tendre le matin. Cela dit, on avait eu une soirée un peu difficile… Je l’ai joué zen, de bonne humeur malgré tout. A un moment, ça a sonné à l’interphone, c’était son cousin qui venait pour qu’ils partent ensemble déjeuner chez les parents de mon chéri. Il a ouvert et m’a dit « Au fait, tu n’es pas censée être là toi… »… Ce qui est vrai (puisque notre relation est clandestine)… J’étais décontenancée ; J’ai balbutié : « Euh, ben qu’est-ce que je fais ? Je pars ? Je vais me planquer dans la chambre ? ». « Ben non, tu pars en prenant l’escalier, lui doit être monté en ascenseur… ». En moins de 5 secondes j’étais dehors. Mon amour m’a dit « Je t’appelle mon chat. Gros mimis ». J’étais un peu abrutie.
Je suis allée bruncher avec une amie, l’ex de mon chéri d’ailleurs, et là j’en avais ras le bol de cette histoire à la con, de ce mec qui me dit « Je te mène la vie dure » mais que fait-il pour arranger les choses ? Une table de rêve pour ses invités ? Un lit en portefeuille ? Bref, j’ai répensé à la façon expéditive dont j’ai été jetée de chez lui… Quand même… Dis donc, tu n’es pas CENSEE être là… Parce que son cousin était plus censé être là ? ?
J’ai pas mal discuté avec ma copine, et ça avait cela d’instructif que j’ai appris que sa relation avec mon chéri n’avait pas été une partie de plaisir. C’était même pire que ce que je vis… A elle il n’a jamais dit qu’elle était belle ou jolie, il n’arrêtait pas de la critiquer même (tu as des grosses fesses, des yeux trop petits, tu es nulle en cuisine…)… Mais j’ai retrouvé des traits de caractère, comme son renfermement sur lui-même qui nous vaut de nous faire parfois rembarrer quand on veut lui faire un mimi (pour moi, c’est : C’est interdit ! Pour elle c’était : « Tu empiètes sur mon espace vital ! ») et son côté « radin » (Lui me dit qu’il pourrait être plus attentionné… A elle il n’a jamais offert le moindre petit cadeau…). Bref, quelque part j’ai été rassurée car je me rends compte que le problème vient de lui, mais dans un autre sens, j’étais triste, car si c’est pour finir comme elle… Enfin, chacun est unique, et je suis moins malmenée qu’elle dans notre relation.
Hier soir, j’étais chez moi, il ne m’avait pas appelée, alors qu’on avait dit qu’on irait au Salon du chat… Oublié le Salon du Chat. J’aurais pu le lui rappeler, mais j’étais dans un mode « Il faudrait peut-être que je me barre, non ? ». A 21 heures, il a commencé à m’envoyer plein de messages (Où es-tu ? Merde on a loupé le Salon du Chat ! ! Tu veux pas venir diner à la maison ? etc etc…). J’ai répondu que j’étais chez moi, point. Alors il a appelé, tout mimi. Pour l’invitation chez lui, j’ai dit que je ne savais pas… de toute façon, je n’avais pas faim, et puis même, non, je ne savais pas… Il a été un peu décontenancé, il m’a dit qu’il fallait que je fasse exactement comme je le sentais, que je voyais. On a raccroché, il m’a fait plein de mimis, moi aussi, et puis voilà. J’ai continué à regarder Basic Instinct, en me disant que je n’irai pas. Que je n’irai plus, sauf s’il se démenait pour venir me rechercher. Puis j’ai hésité, je me suis dit que j’étais un peu dure, à me la jouer Princesse. Et puis oui mais il faut qu’il comprenne que s’il ne fait pas d’effort, s’il continue à me mener la vie dure comme il dit, je vais partir, il faut qu’il le sente et le croit ça. Donc, forte de cette décision, j’étais bien décidée à ne pas y aller, quand il a rappelé, pour savoir si je venais alors ; J’ai encore dit que je ne savais pas… (style : je ne le sens pas…), il était pétrifié, j’ai même l’impression qu’il avait la voix qui trembalit, mais ça m’étonne quand même. Il a insisté, et finalement j’ai craqué parce que mince, je l’aime. Il était content. Je suis arrivée chez lui, il était mimi, moi aussi, mais moi j’étais « en attente », et rien ne venait, et moi je n’avais pas envie d’avancer vers lui. En fait j’étais bloquée. Il s’est plongé dans une revue, l’air soucieux et absorbé. Toute la fin de la soirée. Il a terminé son magazine, il en a pris un autre, même scénario ! ! J’avais l’impression d’être dans la salle d’attente d’un dentiste… Et moi j’étais bloquée… Mais quand il a commencé son magazine, je lui ai proposé d’arrêter, et de le lire le lendemain dans l’avion. On est partis se coucher, il était très « Je reçois tout ce que tu me donnes mais je ne donne rien » (je lui ai fait un massage, mais quand je lui ai demandé de me gratouiller le dos aussi, il s’est montré offusqué de cette « bizarre exigence de retour »… quand même fou… je lui ai expliqué que ça s’appelle « le partage », et ça peut être agréable de partager… ), puis, il s’est tourné en position « Je vais m’endormir », j’ai glissé la jambre entre les siennes et là, Badaboum,le voilà qui me dit « Ah non… je ne crois pas que ce soit très approprié ce que tu fais là… » « Ah oui, pourquoi ? » « Ben parce que c’est interdit ! C’est interdit par la morale…». Non, mais il se fout de moi, c’est pas possible ! ! J’ai explosé silencieusement (enlevé ma jambe et éteint ma lumière), il a coupé court : « Oh a la… c’est fou comme tu prends la mouche… si on ne peut plus plaisanter… » Mouais. Je lui ai dit qu’il savait parfaitement que ça m’énerve, alors s’il dit ça pour plaisanter, il sait qu’il va m’énerver… bizarre. Il n’a pas relevé.
Ce matin, il était tout mimi. Il a mis une des deux cravates que je lui avais offertes vendedi soir (je fais une mission dans une boite de luxe et du coup j’ai des prix imbattables sur les produits, alors je lui en ai offert deux), tout guilleret, m’a embrassée, m’a souhaité 3 fois une bonne journée et dit 4 fois Au revoir. Bon.
J’ai réfléchi aujourd’hui, et je n’en sais toujours fichtre rien. Dans un sens, je pense qu’on s’adore. Puis après je me dis que dans le fond, il est peut-être avec moi juste pour passer du bon temps. Vaut mieux être avec quelqu’un que seul… Enfin, j’ai quand même regardé la situation en face, et c’est vrai que des nœuds dans la nappe, il y en a des tonnes. Je ne sais honnêtement pas comment on va la repasser cette nappe, et je crois qu’il faut qu’on investisse assez rapidos dans le fer à repasser cependant, sinon l’histoire va pourir sur pied. Pour moi, il n’y a aucune difficulté majeure, si ce n’est que je dois démissionner, ok.
C’est pour lui que tout est difficile.
1) Affronter ses potes, dont mon ex. Je pense qu’il a peur que les mecs lui tombent sur le coin de la figure pour des raisons diverses et variées : « Traitre ! Tu as piqué la copine de X. ! ! », « Salaud, tu sors avec mon ex ! », « Cet homme est dangereux, ce n’est pas un ami… C’est le loup dans la bergerie ! ! ! Fuyons ! ! », « Quoi, tu te tapes encore une de tes employées ? Tu vas toutes les faire ? ? », « Notre ami est malade, il ne peut pas s’empêcher de sortir avec ses collaboratrices… »…
2) Affronter ses associés : « Comment as-tu pu faire ça ? Tu sabotes la société en la vidant de ses éléments ! ! » (je ne dis pas que je suis indispensable à cette boite, d’ailleurs si je veux me barrer je suis libre, non ? Mais les mecs n’ont pas envie de me voir partir, alors si en plus c’est à cause de mon patron…), « Il y a une charte éthique, et tu ne la respectes pas ! ! », « Tu as déjà fait le même coup avec Y. (son ex, mon amie, qui bossait aussi ici), elle a dû partir…et pourquoi, pour rien… t’en as pas marre? ? »…
3) Plus la mauvaise conscience liée à tout ça… lui qui rêve d’harmonie et de grande moralité
Bref, pas facile tout ça… Moi, je me dis que ce ne sont pas mes affaires, mais un peu quand même si… et je ne sais pas trop quoi faire… Mais je n’ai pas envie que tout foire pour des raisons exogènes, parce que c’est trop compliqué, trop lourd à porter, que les risques sont trop grands… En même temps, il faut laisser du temps au temps… mettre à l’épreuve la relation peut-être… encore un peu tôt pour les grands changements… être surs qu’on a vraiment envie d’y aller, que la relation est solide avant d’affronter les moments délicats… Serait débile en effet de tout annoncer, si notre histoire ne dure pas… et 4 mois, c’est encore peu pour juger
Et toi, comment ça va ? Parce qu’on parle de moi, mais et toi ?
Gros bisous.