J'ai donc quitté mon ami fin août. La décision a été difficile, comme toute décision dans ces cas-là, et même si, au cours des semaines précédentes, mes certitudes s'amplifiaient sur le fait que je devais le quitter, je n'étais pas moins prise de doutes quelques fois, me demandant si je n'étais pas en train de quitter mon ami juste parce que j'étais tombée amoureuse de mon amant. La relation avec mon ami devenant de toute façon invivable, je suis partie.
J'ai été bien soutenue par mon amant immédiatement, qui s'est montré très présent, très mignon, très adorable. On s'est vus tous les soirs après ma rupture avec mon ex.
Moi, j'étais un peu déboussolée pour tout dire. Car l'air de rien, ma rupture avec mon ami a forcément remis "à plat" ma relation avec mon amant : celui-ci perdait sa place d'amant, et si on décidait de continuer à se revoir (ce qui, pour le coup était uné evidence), on passait d'une relation "interdite" d'adultère à une relation normale. Sans limite. Moi, ça ne me faisait pas peur. Mas j'ai commencé à me demander si mon "amant" n'allait pas rejeter tout d'un coup en bloc cette nouvelle forme de relation (ça ne changeait rien au quotidien, c'est juste le sens de notre couple qui change), se disant que du coup, ça l'engage un peu plus, puisqu'il n'y a plus de barrière, et ça, brrr..., surtout pas. Mais manifestement non, bien au contraire, il m'appelait, m'envoyait des messages, voulait me voir.
Première entaille à mes espoirs : deux jours après ma rupture, il m'envoie un message en me demandant "Crois-tu mon chat qu'on pourrait rester très bons amis complices sans pour autant se sauter dssus ?". Je l'ai appelé en louant sa façon élégnate de rompre, mais il m'a dit que ce n'est pas ce qu'il voulait, mais que notre histoire est si compliquée (je suis son employée, l'ex de son pote...), on ne peut pas se pointer dès le lendemain de ma rupture tranquillement, bras dessus-bras dessous... il faut absolument qu'on y aille très très doucement... Bref, ce que je comprenais moi, c'est qu'il ne voulait pas entrer de plein pied dans une "vraie" relation avec moi ou il n'y aurait plus d'obstacles, et qu'il ne voulait pas non plus tirer un trait définitif. Il n'était pas prêt pour qu'on soit "ensemble". J'étais déçue, bien sûr, parce que j'ai un peu de mal avec cette notion "d'être patient, d'y aller mollo". On y va ou on n'y va pas, mince !! Je lui en ai fait part, on a décidé de dîner ensemble le soir au restau, le dîner s'est très très très bien passé, on a discuté de tout, de nous, on a rigolé, il était adorable adorable, puis il m'a dit "Bon, allez, minuit, on va se coucher... On va être bien sous la couette !". J'ai cru comprendre qu'il entendait "toi+moi ensemble sous la couette", mais là, je trouvais ça un peu fort !! Il m'a dit "Bon, tu viens à la maison ?". Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me dire le matin qu'on allait rester "bon amis sans se sauter dessus" et trouver normal le soir que je vienne dormir à la maison !! Alors il s'est excusé, m'a certifié que ce qu'il a dit le matin, il ne le voulait pas, c'était pour mettre du piment, mais dans le fond, il n'a jamais voulu remettre en question notre relation. Comme une idiote, j'ai craqué, et on a passé une soirée et une nuit magnifiques.
Le lendemain soir, il m'a appelée pour qu'on dîne ensemble avec des amis. Puis il est parti le surlendemain en vacances une semaine.
Et là, la descente aux enfers commence. Premier jour, il m'envoie des messages adorables. Puis, les messages se sont fait de plus en plus rares. La communicatoin devenait laborieuse. Et pas des tonnes de messages mimi. Mais bon, je me disais qu'il n'avait pas que ça à faire non plus. Mais j'ai été blessée. A la fin de son séjour, les messages sont devenus plus mignons, on remontait la pente...
Dès qu'il est rentré de vacances, il m'a appelée immédiatement pour qu'on se voit. De la façon la plus naturelle du monde. On est ensemble, donc on se voit.
Mais moi, j'avais tellement cogité pendant la semaine, me demandant s'il ne voualit pas me quitter, pourqui il ne répondait pas vite à mes messages, etc, que j'étais terrorisée. Comme si un truc s'était cassé pendant cette semaine. Une sorte de confiance ou je ne sais quoi. On a passé le vendredi soir ensemble, et tout le week-end d'ailleurs, mais pour la première fois de notre relation, j'étais très mal à l'aise. J'avais l'impression de ne pas avoir ma place. Ceci était amplifié par son comportement paradoxal : il était lui aussi comme sur la défensive, partagé entre le désir d'être avec moi et le besoin de me repousser. Par exemple, une fois sur deux, quand je voulais lui témoigner un geste d'affection, il érigeait une barrière :"Ah mais non, ce n'est pas comme ça qu'on se comporte entre amis non ?" ou "Ah mais non, ce n'est pas come ça qu'un patron doit se comporter avec sa consultante". Et immédiatement après, bisous ou pas bisous accepté. Mais il m'a quand même appelée dimanche après-midi pour qu'on aille au ciné, il voulait vraiment me voir. Mais moi, ce discours m'a mise terriblement mal à l'aise. Incapable de m'imposer à la place qu'il m'offrait, car justement, je ne comprenais pas bien quelle place il m'offre !! Comme la séance était passée quand je l'ai rappelé, il m'a dit que du coup, il était chez lui le soir et qu'il n'allait rien faire, en plus il avait mal au ventre... Sans dire :"Tu viens". Alors c'est moi qui aie pris les devants, "Et qu'est-ce que tu fais... et je pourrais venir et on ferait "rien" ensemble !!". Il m'a dit "Bien sûr, tu es la bienvenue, bien au contraire !". Bref, assez laborieux, manque d'assurance tout ça. On a passé la soirée de dimanche ensemble, très caline.
Et là, on arrive à la cruauté suprême. Lundi, je passe au bureau. Il était là. Il me dit "Bon, allez moi j'y vais. Tu en as encore pour longtemps ? Je vais louer un film, ça te dis une pizza ?". J'exultais. En fait, mes doutes allaient se dissiper petit à petit... Il est parti, j'ai terminé deux-trois trucs, et je n'ai pas pu résister à la curiosité de regarder ses mails... Et là, je tombe sur un mail envoyé le matin même à une amie de longue date (celle qui lui tourne autour mielleuse, celle qu'il m'a tant de fois opposé comme étant ma rivale, pour me taquiner) où il se plaint qu'elle n'a jamais de temps pour venir aux diners qu'on fait entre potes, il lui dit qu'il espère qu'elle aura un de ses 4 une soirée de libre pour qu'il l'invite à dîner et il lui propose :"Que dirais-tu de venir avec moi en week-end à Rome en octobre, puisque j'y vais pour le boulot le vendredi, tu n'as qu'à payer l'avion, et sur place, je m'occupe de toi(eh eh eh)". J'en suis tombée littéralement de ma chaise !! QUOI !! Il se prépare un petit week-end à Rome, j'étais avec lui la veille, et je suis d'ailleurs avec lui depuis 3 mois, il me dit que non, il ne veut surtout pas me quitter, il m'adore, mis pour son petit week-end, ce n'est pas moi qu'il a envie d'inviter, c'est la bonne copine, et manifestement, il lui promet un programme "prometteur" !!
Alos, je suis allée chez lui, je n'arrêtais pas d'y penser, ça me faisait un mal de chien. Lui était tout mimi. Comment peut-il être tout mimi devant moi, alors qu'il a invité le matin même une poufiasse à passer un week-end en amoureux avec lui ??? On n'est pas encore dans une relation installée, qui pourrait faire penser qu'il a envie de me tromper et qu'il est compliqué de me quitter !! On est dans une relation à ses débuts (enfin, àa sa fin, maintenant). Bref, j'étais tendue, mais j'ai fait des efforts incommensurables pour dissiper mon effroi, je me disais, on verra, pensons aux bons moments qu'on passe ensemble. Le lendemain matin, il était gai, joyeux, encore une fois adorable adorable, il m'a rappelé qu'il allait en province l'après-midi voir une de ses équipes et qu'il dînait là-bas avec le client (un gros barbu) et le chef de mission donc qu'il ne serait pas là le soir, on s'est quitté pour aller bosser, il m'a promis tendrement qu'il m'enverrai des petits messages dans le journée. Et puis rien. No messages. Je lui en ai envoyé un le soir, histoire de lui envoyer un message, rien de très impliquant ni rien. Pas de réponse. Je suis repassée au bureau. La connasse lui avait répondu, expliquant qu'elle était effectivement très prise, mais qu'elle garderait toujours une place pour son très cher Alain et qu'elle était libre tel et tel jour pour dîner. Et lui a répondu "Tu ne m'as pas répondu pour Rome...". Le salaud...
J'ai envoyé un message le lendemain matin "Tu boudes ? (". Je ne peux pas lui envoyer à la figure ce que j'ai vu, puisque je suis sensée ne rien savoir. Pas de réponse immédiate. Il m'a envoyé un message vers 12h, pour me demander comment s'était passée ma réunion du matin (importante réunion). Mais là, j'avais eu le temps de ne toujours pas digérer cette histoire sordide... Alors je n'ai pas répondu. Le soir, je n'ai pas appelé pour savoir ce qu'il faisait. Dégoutée. Je lui ai envoyé un message tard, juste pour lui souhaiter bonne nuit. Et depuis, pas de réponse.
Voilà. C'est horrible. Je me sens humiliée au plus profond de moi-même. Trahie. Moins que rien. Je ne comprends pas. Cette fille, il la connaît depuis très longtemps, des occasions de se la taper, il en a eu plein (et je crois d'ailleurs qu'il ne s'est pas privé, au vu d'autres mails que j'ai pu lire, datant d'il y a plus d'un an). Pourquoi il n'est pas sorti avec elle quand ils étaient tous les deux célibataires ?? Pourquoi, en juin, c'est moi qu'il a séduite, alors que j'avais un copain ?? Elle aussi avait un copain, alors pourquoi ce n'est pas vers elle qu'il s'est tourné ? Comment a-t-il pu être assez cruel pour parfois me dire "Tu viens dîner ? Attention, ta rivale sera là...", être très amoureux avec moi ce soir-là, si elle était effectivement ma rivale ? Pourquoi, quand il m'a écrit pendant ses vacances "Alors les conclusions : on reste bons amis complices ? " (il m'avait écris :"Attends que je revienne", avais répondu "L'attente est cruelle... mais patience est vertu", il avait répondu "Oui mais patience est excellente pour réfléchir", avais répondu "Oui", puis sa réponse ci-dessus), et que j'avais répondu calmement "Si ce sont TES conclusions, pourquoi ne les imposes-tu pas plutôt que de me les prêter ?... Tu sembles déjà avoir définitivement réglé mon cas...", il m'avait répondu "Ah non, je disais ça pour t'énerver, je n'ai pas du tout envie qu'on arrête"...si en fait, il savait qu'il allait me quitter ?? Je lui offrais l'occasion rêvée de me quitter... Je ne comprends pas. Je suis catastrophée.
Du coup, je ne sais plus quoi faire. De toute façon, je ne peux rien faire à part attendre tapie dans mon coin. Je ne vais pas le harceler. Mais Dieu comme ça fait mal. S'il ne revient pas, ne me répond plus, ça fait très très mal d'être jetée comme ça, sans ménagement. On bosse ensemble dans la même boite (heureusement on se croise rarement, sauf qu'on part 1 semaine en séminaire bientôt...), on était très bons amis... honnêtement, je ne comprends pas à quoi il joue... S'il revient, que faire ?? Je ne peux pas lui parler de ce week-end, mais je ne peux pas oublier. Le balancer méchamment ? Mais même si c'est tout ce qu'il mérite, il ne comprendra pas mon comportement soudain. Et je ne pourrai pas lui expliquer...C'est moi qui vais jouer le mauvais rôle dans l'affaire, celui de la minette qui n'en a rien à foutre et qui se barre sans raison...
De toute façon, vu ce qui vient de se passer, qu'il revienne ou pas, je sais de toute façon qu'il faut que j'oublie ce type cruel, immature, veule, faux-cul, instable. Alors, finalement, que ce soit lui qui me quitte en me disant clairement "Je te quitte", ou qu'il le fasse en fuyant comme un lâche, ou que ce soit moi en le repoussant sans explication s'il revient, quelle importance ?? Mais comme c'est dûr...
Outre le fait que je viens de me prendre un truc dans la figure violent, le double effet kiss-cool, c'est que j'ai découvert en lui une facette d'un personnage qui me déçoit profondément. Je l'espérais droit, honnête, amoureux (ou un sentiment d'affection saine approchant)... je le découvre fourbe, traitre et plein de mépris pour moi et notre relation. Et je crois que c'est ça qui me fait le pls mal. M'être autant trompée sur le personnage, découvrir du jour au lendemain que l'homme que j'aime pour tant de qualités, en fait, je le hais, parce que ses qualités il les fait miroiter mais il ne les a pas.
J'ai vraiment du mal à me dire qu'il a joué avec moi comme ça. Alors que je lui avais demandé de ne pas jouer avec moi. D'être honnête. Car on est amis, je bosse avec lui, je sor(tai)s avec son pote que j'ai quitté en partie à cause de ce que cette histoire a pu révéler... On peut se foutre de la gueule de quelqu'un qu'on rencontre comme ça. Mais d'une bonne amie ? Je ne comprends pas. Alors, bon, il a pu finalement réaliser que non, il ne m'aime pas pour continuer ensemble, mais si c'est pour se jeter dans les bras de sa vieille amie, ce n'était pas la peine de me draguer quand j'étais avec mon mec !! Il pouvait aller directement dans ses bras sans passer par moi !!
Je suis triste. Très triste. La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas pour autant que je regrette d'avoir quitté mon ami, moi qui avait peur de l'avoir quitté pour mon amant... Mais merde, ça fait mal...