Comment rompre ?

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Anciens messages (page 6)

Et l'année 2001 commence (mal)

#129 Posté le par DCF__0015
Ma très chère Belette,

Merci pour ton message, je l’attendais avec impatience, puis je suis partie en vacances... Ces derniers temps ont été excessivement durs, je crois pouvoir dire sans hésiter que je n’ai jamais vécu pareil enfer… même mon ex fuyard qui m’en a fait voir de toutes les couleurs ne m’a pas fait subir tant d’outrages et d’ignominie… Et à mon pire ennemi, je ne souhaiterais même pas ce que j'ai vécu...

Depuis mon dernier message, j’ai découvert de jours en jours un homme toujours plus torturé, toujours plus méchant, toujours plus fou. Tu le disais, j’aime cet homme, et il me le fait payer très cher. J’ai essayé d’arrêter d’aimer cet homme, mais il est très fort pour ne pas lâcher sa proie.

Tu vas me dire, après avoir lu ce qui suit, que c'est bien fait pour moi. Que ça faisait bien longtemps qe j'aurais dû partir sans demander mon reste. Dieu sait si j'ai essayé, il m'a toujours rattrappée au vol, c'est à ces moments-là justement, quand il me rattrapait au vol, que j'aurais dû encore résister, continuer à partir, suivre la voie, mais je l'aimais trop pour repousser ses (r)appels, tels les chants des sirènes, je suis trop entière et naïve pour imaginer qu'il y a perfidie derrière, trop idéaliste et rêveuse pour croire encore que s'il revient me chercher, c'est pour de bon cette fois-ci...

Le week-end précédent Noël, je lui ai envoyé un message le vendredi après-midi, pour savoir s’il était là ce week-end là (vu qu’il avait commencé à prendre la « fâcheuse » habitude de partir en week-end sans me prévenir) et lui dire que ça me ferait plaisir qu’on se voit. Je précise à toutes fins utiles que j’avais intercepté un mail entre lui et sa « cible », dans lequel il lui proposait de l’emmener déjeuner au vert le dimanche… N’étant pas idiote ni complètement naïve non plus, je voyais bien qu’il y avait comme qui dirait de l’eau (et beaucoup d'eau !!) dans le gaz, pour tout dire je me disais que la fin de notre histoire était annoncée, ne serait-ce, si lui était incapable d'y mettre un terme, parce que je ne veux pas d’un homme Dom Juan, qui se satisferait d’une situation du genre je sors avec l’une, m’en occupe plus et drague l’autre en secret, et tout va bien, ne changez rien, qu'est-ce qu'on s'amuse ! Mais plutôt que de partir sans explication, je voulais le mettre face à ses contradictions, qu’à un moment, le truc sorte. Et qu’on arrête tout. Assainir la situation en somme, mais en le mettant face à ses responsabilités. Il a répondu à mon message qu’il était effectivement à Paris, mais avec mon ex… (sous-entendu, I’m sorry mais je ne pourrais donc pas te voir). J’ai répondu « Tu m’excuseras mais je ne suis pas très impressionnée par la réponse. C’est dommage car j’a vraiment aimé les moments qu’on a passé ensemble. ». Il a répondu à 23 heures « Mais attends ! J’ai aussi des amis, il faut que je m’en occupe ! ». Quelle muflerie. Je n’ai pas répondu. Je l’ai appelé le samedi et lui ai demandé de le voir dans le week-end, je souhaitais lui parler, c’était important. Je ne pouvais plus rester comme ça, à me faire balader, il fallait crever l’abcès et en finir. On a convenu de se voir dimanche soir, car avant, il était très pris par son week-end et mon ex, et m’a même dit « Et dimanche je suis pris de 11 heures environ à 17 heures… tu vois… » « Non, je ne vois pas, non. ». « Ben… euh… si… parce que je suis avec X. (mon ex)… » (Mais oui, bien sûr… mais non mon chéri, tu emmènes ta nouvelle cible déjeuner à la campagne…). « Ah oui, mais bien sûr... ». Le dimanche soir, on s’est vu, on a discuté, je lui ai dit que je n’étais pas complètement naïve, qu’il croyait faire les choses discrètement mais qu’il ne dupait personne et que j’aimerais beaucoup qu’il cesse donc de me mener en bateau, il est ridicule. Il a juré ses grands Dieux qu’il ne voyait absolument personne d’autre que moi, qu’effectivement il avait moins d’entrain en ce moment pour faire vivre notre relation, qu’il se rendait bien compte qu’il ne s’occupait pas de moi, mais ça ne va pas en ce moment, donc deux solutions, soit on arrête, soit on continue et lui « s’améliore », mais ça, il ne peut pas en réalité, il n’y arrive pas, ce n’est pas de sa faute, il ne sait pas pourquoi, ce n’est pas de ma faute, bien au contraire, je suis une fille absolument sensationnelle, mais, pourquoi, il ne sait pas, il est bloqué. Donc on n’a plus qu’à arrêter. Je l’ai regardé incrédule, et dit « Ah ben ça, c’est ce qu’on appelle bien mener sa barque… Tu es très fort pour retourner les situations ! ». Il m’a encore certifié que je n’étais pas en cause, c’est lui qui a du mal avec les filles, d’ailleurs, si on arrête, ce n’est pas pour aller avec quelqu’un d’autre, ah ça non, crois-moi bien, il va rester tout seul (mon œil…) justement. Il m’a demandé : « Parce que toi, qu’est-ce que tu voudrais ? » « Qu’on se voit un peu plus souvent que ces derniers temps, qu’on passe de bons moments ensemble, comme on sait en passer, et ça, ça n’arrive pas par magie, des dîners, des soirées, partir en week-end tous les deux… Et qu’on commence déjà par arrêter de se cacher aux yeux des amis, ils ne sont pas dupes… ». Là, c’était impossible, passer plus de temps ensemble, ça lui semblait bizarre et surtout, nous « dévoiler » aux yeux des amis, non impossible, car cela voudrait donc dire se dévoiler également aux yeux de notre boite (car tout va aller comme une trainée de poudre) et ça, c’était impensable ! ! ! Il a reconnu qu’il était bien avec moi, mais que c’était comme si il était dans une voiture avec moi, mais qu’il était debout les deux pieds sur le frein… il ne sait pas pourquoi, mais c’est comme ça… Ca le fait flipper… Bref, du coup, il a conclu qu’il valait mieux qu’on arrête tout. Et n’importe quel discours était vain. On a parlé ensuite de lui, de ses blocages, de sa façon de se protéger tellement pour se défendre qu’il s’est construit une prison, bref de trucs très psycho, très égocentriques aussi, genre « Mon pauvre loup, la vie est bien difficile quand on a 31 ans et toutes ses dents... ». Puis on est reparti chacun de notre côté.

Le lendemain, je l’ai croisé au bureau, il avait mis une des cravates que je lui avais offerte, il était abattu et il faisait la gueule.

Deux jours après, il y avait la soirée de Noël de la boite. J’ai évité de trop le voir, parce que j’avais juste mal. A la fin de la soirée, il est venu me voir, m’a parlé, dit qu’il voulait être avec moi, et comme une andouille, j’ai craqué. Il était adorable, très tendre, vraiment merveilleux. On a passé une partie du lendemain ensemble, avant de nous séparer pour aller faire nos cadeaux de Noël. On s’est embrassé, promis de s’appeler après les fêtes, on s’est échangé des regards amoureux… Pour autant, je ne savais pas trop sur quel pied danser, j’étais dans l’expectative, je connais malheureusment l’animal.

Après les fêtes, il n’a pas appelé, et moi non plus, merde ; je lui ai demandé s’il pourrait m’emmener en voiture avec lui au Nouvel An, il m’a dit d’accord, pas de problème. Je ne le sentais plus aussi amoureux que lorsqu’on s’était quittés avant Noël, je le sentais distant. Pour tout dire, quand on est partis en voiture, je ne savais même pas qui j’étais pour lui, quand je l’ai rejoint chez lui pour partir, il a ouvert la porte, m’a dit bonjour, mais pas d’étreinte, rien. Pas de geste en avant, il a tourné les talons pour prendre ses sacs.

Et là, le calvaire commence. Arrivés vendredi sur le lieu du Nouvel An, dans une magnifique demeure à la campagne, on retrouve des amis, on prépare le dîner, mon Loulou s’occupe de faire cuire les merguez pour un couscous, fait rarissime chez lui car c’est rare qu’il s’occupe de quoi que ce soit, en général il est plutôt du genre à se faire servir. Et là, le maître de maison le félicite et lui dit « Woua… tu participes… on va le dire à A. quand elle va arriver… ». A. étant cette fille qu’il a emmenée déjeuner à la campagne, etc… J’étais catastrophée. Non seulement il a eu le culot de l’inviter… mais en plus, elle va être ici comme la (future ?) petite amie de mon Loulou… Moi ça fait 6 mois que je suis avec lui mais en toute clandestinité, elle il n’est pas encore sorti avec elle qu’elle est déjà LA copine aux yeux de tous les amis… J’ai eu envie de vomir, je n’ai même pas mangé de couscous… Je ne pouvais plus le regarder en face.



Le lendemain, mon ex est arrivé, j’étais heureuse de le revoir, lui aussi. On a discuté lors de l’apéro, de nous, de tout, et à un moment, il me dit « Tu sais, je crois par contre qu’il faut que tu oublies ta cible actuelle. » « Ma cible actuelle ? » « Oui, X. Je sais que vous passez beaucoup de temps ensemble. Ce n’est pas un mec pour toi. Oublies-le. Tu es trop bien pour lui. Trop fine et intelligente aussi pour lui, il ne peut pas t'embobiner, pas te mener en bateau, et dans un sens, ça ne lui convient pas... Lui il lui faut une pétasse à la A., hyper sophistiquée, stéréotypée. C'est triste à dire mais c'est vraiment ça. Toi tu es tout l'inverse, naturelle, vivante... Crois-moi, tu es vraiment un cran au-dessus de lui, et tu mérites mieux. Et puis, il n’est pas amoureux de toi, tout simplement. Et que devient ton ex (le fuyard), avec qui j'avais discuté au mariage de Z ?" Je lui ai dit qu'effectivement j'avais revu mon ex à deux reprises lors des vacances de Noël. Il était ventre à terre, sortant le grand jeu de la séduction. A un moment, il discutait de ses parents qui vont quitter une de leurs maisons de campagne pour s'installer dans une autre qu'ils viennent de refaire, et il m'expliquait que se posait alors la question de savoir ce qu'allait devenir l'ancienne, allaient-ils la revendre ou bien la garder entre frères et soeurs ? J'ai dit ce que j'en pensais, c'est à dire la garder entre frères et soeurs, ajoutant que cela dit, je disais cela mais cela ne me regarde pas. Mon ex m'a répondu "Si si au contraire, ça te concerne...".

Et mon ex (pas le fuyard, celui qui était présent au réveillon) continue :"Tu sais, malgré ce que tu avais pu me dire, ce mec est un mec bien, ce qu’il a fait, il l’a fait parce qu’il flippait, tous les mecs flippent, mais il est droit et bon. C'est vraiment un mec bien. Et il est vraiment très attaché à toi. Quand j'étais à ce mariage, je t'avoue que je m'étais même senti mal à l'aise entre vous deux, ça se sent que vous vous aimez, je ne sais pas comment l'expliquer, ça se sent. Tu sais, c'est très rare d'aimer vraiment quelqu'un. Penses-y, et si tu l'aimes, va le rechercher, tente tout ce que tu peux. ».

Pendant la soirée, un copain me dit qu’il faudra qu’on parle. Ah. On parle, donc, et il me demande « Mais qu’est-ce qui se passe avec X (mon loulou) ? Tu sors avec lui n’est-ce pas, je viens de l’apprendre, enfin, d’en avoir la confirmation, parce que tout le monde ici s’en doutait. Mais alors qu’est-ce que c’est que ce binz avec la minette qui se pointe demain, tu es au courant de qui elle est n’est-ce pas ? Il y en a une de vous deux qui est en trop, non ?… » Je lui ai raconté, j’en pleurais. Il était catastrophé (il ne savait pas que ça faisait si longtemps qu’on était ensemble), ne sachant si le meilleur comportement de ma part aurait dû être de partir dès que j’ai appris que la nana se pointait, ou de rester comme j’avais décidé de le faire. J’avais décidé de rester car j’avais été invitée par un ami, que j’étais aussi venue ici pour voir tous les amis. Il a convenu que j’avais raison, que tout le monde était là avec moi, qu’il fallait que je passe un bon réveillon, et que j’oublie ce connard (son pote) qui me maltraite tant. Que c’est très beau de l’aimer, je n’ai pas en m’en vouloir, mais il faut que je m’en sorte, je n'avais que cela à faire. Là-dessus, un autre copain s’est pointé, a participé à la discussion. Les temps étaient difficiles, mais ça faisait un bien fou de se sentir si bien épaulée. Je suis revenue dans la salle du dîner, mon ex m’a attrapée (gentiment) par le bras, il voulait discuter. Il venait d’apprendre qu’en fait on sortait ensemble avec X. Il était fou de rage. Pas du tout qu’on sorte ensemble, dans le fond, ça aurait pu être une jolie histoire. Fou de rage vis-à-vis de son pote, qui lui a menti comme un arracheur de dents, à tant de reprise, jusqu’à ce jour même, en disant que non, pas du tout, il n’y avait rien entre lui et moi, on était juste très bons amis, c’est tout, mais qu’il ne s’était jamais rien passé. Fou de rage qu’il ose me maltraiter autant (il avait eu droit à tous les discours de mon loulou lors du week-end à Paris, lui vantant A., sa future petite-amie…). Il m’aime trop pour supporter que quelqu’un me fasse du mal. Je lui ai dit que son copain lui avait effectivement menti, mais que c’était pour préserver leur relation de pote. Et que ça ne faisait que prouver encore une fois à quel point il me méprisait en effet, et à quel point je comptais si peu pour lui. Entre ses potes et moi, il avait donc fait son choix, c’était clairement ses potes, moi je ne représentait donc absolument rien pour lui, inutile donc de dire à ses copains qu’on sortait ensemble. Il n’avait donc aucun soucis à se faire, son copain l’adore. C’est moi qu’il méprise au plus haut point, c'est moi qui suis humiliée aujourd'hui et ça c’est une autre affaire. Mon ex était encore plus fou, j’ai cru qu’il allait défoncer une porte ! ! « Tu es une fille extraordinaire ! Il n’a pas le droit de se comporter comme ça avec toi, ça je ne le supporterai pas ! ! ! Justement non, en te méprisant ainsi, il méprise tout le monde, je t’adore, on t’adore tous ici, tu es sensationnelle et on ne peut pas supporter qu’il se conduise de façon aussi infâme ! ! ! ». Il est parti régler son compte à mon « Loulou ». C’est Dallas à la maison, magnifique ! ! ! Ils ont discuté pendant 20 minutes.

Pour boucler la boucle, je suis ensuite allée voir mon Loulou. On a discuté, calmement. Il était super énervé de s’être fait écharper par ses potes (cessera-t-il un jour d’être égocentrique, ou bien ? ?), genre règlement de comptes à Ok Coral, « Comment as-tu pu mentir ainsi à tes potes en niant ce qui était pour nous tous une évidence ? » « Comment oses-tu maltraiter ainsi notre Onyx adorée ?… » Je lui ai dis que j’en étais désolée, mais que dans le fond, moi aussi ils me sont tombés dessus en me disant qu’ils savaient qu’on était ensemble, et que contrairement à lui, je n’avais pas bien vu l’intérêt de mentir à mes amis et de les prendre pour des cons. « Ouais mais c’est de l’intrusion dans la vie privée ! ! Ils m’en veulent, tu ne vois pas comme ils cherchent la merde, comme ils cherchent toujours à me coincer ? Maintenant ils sont contents. Ils nous laissent tous les deux comme deux cons, et n’attendent qu’une seule chose, c’est qu’on sorte les flingues et qu’on se tire dessus. Et là ils auront réussi leur coup.» « Mais pas du tout. Ils posent juste une question pour assainir le truc au contraire, crever l’abcès, plutôt que de continuer tous à vivre dans l’hypocrisie. Ils n’attendent rien maintenant, pas plus qu’on se tire dessus ou qu’on se saute dans les bras. Ca, ça nous regarde, et eux, franchement, je pense qu’ils s’en foutent justement. S’ils te tombent dessus comme ça, ce n’est peut-être pas un hasard. Regarde ton comportement en effet. Tu mens à tes potes, tu les prends pour des cons et en même temps tu me traites en me méprisant au plus haut point, et eux découvrent un jour qu’ils ont participé à ce jeu sordide. Le jour où tu changeras de comportement, ils arrêteront de t’emmerder. Apprends un peu à vivre, et les choses vont sûrement rentrer dans l’ordre, en attendant, continues comme ça si tu veux, mais alors ils viendront toujours t’emmerder. Mais là, tu nies l’évidence en te foutant d’eux, tu me fais du mal, excuse-les de ne pas le supporter, mais tu trouves ça normal d’inviter A. ici et de me balancer sous la table quand ça t’arranges. En toute tranquillité, en toute impunité… Ce comportement, personne ne peux l’accepter… » « Mais qu’est-ce que tu racontes, je ne te balances pas sous la table… Et les deux minettes, c’est bon, il y en a une je ne connais pas et l’autre, je l’ai vu 3-4 fois comme ça, rien de bien sensationnel… »… On a continué à discuter, il a pris conscience de certaines choses, puis s’est jeté dans mes bras, m’a embrassée très affectueusement sur la joue et m’a invitée à danser un rock. Avant d’aller nous coucher, on a encore repris la discussion, mais je le sentais encore fourbe, pas clair, et malheureusement, cette défiance s’est installée, elle est tenace. Il a encore parlé de lui lui lui, cette intrusion de ses potes dans sa vie, que notre histoire ne regardait que nous (ben ouais, il m’étonne… c’est sur, c’est plus pratique pour mener ses petites affaires… )… J’ai dit stop, que moi quand les gens me posent une question qui somme toute me paraît légitime et qui en plus les concerne justement (car si on se cache, n’était-ce pas selon toi parce qu’on ne pouvait pas le dire aux copains qui allaient devenir fous en l'apprenant ?), alors qu’ils ont en plus déjà la réponse, ça me paraît plutôt normal de leur dire la vérité, je ne vois pas bien où est le mal ni la catastrophe là-dedans. Il m’a dit, ok, et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Soit on se tire dessus, et là ils auront gagné, soit on fait front face à eux, en se comportant en bons potes ( ? ? ?). « Mais on n’a pas à élaborer de stratégie enfin ! ! ! On va se comporter le plus naturellement du monde, selon ce que notre relation actuelle impose, selon ce qu’on veut vraiment, mais tes potes, je n’en ai rien à faire ! ! ! Et je ne vais pas adapter mon comportement à eux, pour leur faire plaisir ou au contraire les défier… On est dans la vraie vie là…». Puis il a ajouté : « Maintenant, la deuxième étape, ça va être demain soir quand les deux filles vont arriver, je sais déjà qu’ils m’attendent au tournant… ». « Eh ben ils ne sont pas les seuls figure-toi… » « Oh ça va… commence pas à faire ta jalouse… »… A ce niveau-là, il doit lui manquer des neurones, c’est pas possible… « Ca va… commence pas à me prendre pour une conne… ». Et je me suis levée, ras-le-bol d’être prise pour une conne justement. Il était désemparé « Attends… Tu t’en vas maintenant ? ?… » « Ben oui oui… je m’en vais maintenant…».

Le lendemain, j’avais bizarrement naturellement envie d’être zen, et lui était adorable, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il était attentionné, mignon comme tout. Mais bon, pas de grandes effusions non plus. Ce genre de situations où on a envie que les choses se remettent tranquillement dans l’ordre mais dans quel ordre au fait ?? Il faut du temps, je ne voulais pas dire « Bon, alors ok top chrono, à partir de maintenant, on peut donc dire qu’on est (réellement, de nouveau) ensemble ? »… Parce que non, en fait. Juste que s’il avait envie d’être attentionné, parfait, seulement, il y a de la pente à remonter, il va falloir qu’il persévère. Et je lui laissais une chance (suis-je donc con parfois… il faudra que j’arrête d’être naïve et trop gentille…).

Jusqu’au moment où il est parti chercher les filles à la gare… Au moment où elles ont franchi le seuil de la porte, je me suis sentie mal. J’ai renversé mon café, tout allait de travers. J’avais envie de cogner. Tout revenait, tout ce que j’avais enduré… Je n’arrivais plus à être cool, j’avais trop mal… J’avais le visage crispé, j’essayais de garder la face, mais c’était insurmontable. Impossible dans ces conditions d’aborder le réveillon, c’était au-dessus de mes forces.

J’ai du prendre un Lexomil, pour un soir de réveillon ! ! Il n'y a que dans les pires sitcoms amerloques que j'avais vu ça, l'hystérique décolorée qui avale vite fait un Lexomil pour un oui ou pour un non, comme on prend un Mentos et ça repart, pour garder la face à la soirée de l'Ambassadeur et ne pas finir par bouffer son yorkshire et son brushing choucrouté avec... N’est-ce pas malheureux ? ? ? Mais il me fallait vraiment un calmant, sinon je défonçais tout ! !

Mon Loulou était tout mielleux avec elle. Forcément, il ne pouvait pas la laisser en plan, changer de comportement tout à coup, être froid et impassible… mais quelle torture il m’infligeait… Au dîner, il s’est installé à table avec elle à ses côtés, et il lui parlait l’air captivé et séduit, et elle minaudait, et vas-y que je te passe la main autour de la taille comme un gentleman… AU SECOURS ! ! ! ! !

A minuit, tout le monde s’est souhaité la bonne année, plus les gens m’étreignaient en me souhaitant plein de bonheur, car je le mérite, patati patata, plus les larmes me montaient aux yeux… mon Loulou est venu vers moi, m’a serré dans ses bras et embrassée sur la joue… J’étais raide comme un piquet, glaciale, je ne l’ai pas pris dans mes bras, je ne lui ai pas fait la bise… c’est con mais j’étais une plaie béante à moi toute seule. Il m’a dit « Ben tu ne veux pas me souhaiter la bonne année ? ? ? » « Non… » « Ah tu devrais pourtant… » « Ah bon, et pourquoi je devrais ? ? » « Parce que… tu devrais ! » « Donne-moi une bonne raison pour cela… » « J’en ai pas… » « Bon, ben alors tu vois, donc non.. ». Bonne ambiance ! ! ! Cinq minutes après, j’étais aux toilettes à pleurer toutes les larmes de mon corps… Eh ben elle commence bien la nouvelle année ! ! !

Un quart d’heure après, il a mis un rock de Danny Brillant, dans lequel le mec parle à une fille et lui dit qu’elle est la seule qu’il aime, la seule qui compte dans sa vie, que ses yeux le font chavirer, qu'il n'y en a pas deux pareilles etc etc… et il est venu me chercher pour danser, m’a arraché la cigarette que j’avais à la bouche, a tiré dessus une fois, lui qui ne fume pas, l’a balancée à un mec qui passait par là.

Le problème, c’est que je ne sais pas s’il s’agissait d’un message vrai et honnête, ou si c’était juste une façon pour lui de retrouver l’ascendant et la maîtrise sur moi… Le gros chat à la papatte… Et je pense que c’est la deuxième option. Toujours s’assurer que sa cour est bien à son service. Qu’il ne perd jamais la main. Avoir le beurre et l'argent du beurre. Ok il va se comporter comme un salaud, mais il va me garder à ses côtés, docile.

La soirée a continué, je me suis retrouvée à deux reprises avec lui, cool, on discutait, on se serrait dans les bras, il m’appelée « Ma Chérie » et tout ce qu’on veut, mais moi, j’étais déjà emprisonnée dans ma peur et ma tristesse.

Jusqu’au coup dur fatal… A un moment, je me retourne, et je vois mon Loulou embrassant A. à pleine bouche… Confutatis… Maledictis…

J’ai été incapable de réagir violemment (sûrement le Lexomil qui m’a calmé mais m’a rendue un peu « Bob Marley fête 2001»), j’étais morte. Sincèrement. Une partie de moi venait d’être sauvagement assassinée… J’aurais dû péter les plombs, mais impossible… J’étais morte. Achevée.

Là où tout se corse, c’est que je suis sortie du coup avec un charmant jeune homme qui me séduisait et ne demandait que cela. C’est la réaction la plus conne que j’ai pu avoir, mais bon. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, c’est comme ça.

A la fin de la soirée, mon ex-Loulou (puisqu’il venait de me jeter aux orties sans ménagement) me dit « Onyx, on va se coucher » (sous-entendu lui et sa grosse). C’est ce qu’on appelle faire dans le discret ! ! ! « Ben oui, c’est ça, allez vous coucher ». « Ben ouais mais on va tout éteindre… » « Ben non, puisque je suis encore là… Explique-moi comment on fait pour tout éteindre… ». Et je lui ai demandé de s’approcher du canapé où j’étais installée. Il arrive et me dit « Bon… je vais me faire gronder… » (tu y crois à ça ? ? ? Ce mec a 4 ans dans sa tête ou quoi ?) et il enchaîne : « Alors, qu’est-ce qu’il y a mon Chat ? ? » « Ah non ! ! ! Pas de mon chat qui tienne. ». « Ah.. Alors… ma consultante ? ». « Non, non plus… ». « Ben alors quoi ? Ma Onyx ? ? J’ai quand même le droit… » « Pas sûr non… ». Et là, il me dit « Bon, mais qu’est-ce que tu vas faire là toute seule… » « Je ne suis pas toute seule, je suis en train de discuter avec E. qui est est parti chercher des cigarettes et qui revient. » « Ah… et vous allez faire quoi ? Rester au coin du feu ? » « Ce qu’on va faire ne te regarde pas. » « Mouais… tu ne devrais pas sortir avec lui… Préserve-toi un peu mon Onyx… Et puis merde, je suis jaloux… » « Tu devrais avoir honte... Et tu es bien placé tiens pour donner ce genre de leçon. Vas-t-en. ».

Le lendemain, pour le coup, je ne pouvais plus supporter sa vue. Je suis arrivée pour prendre le petit dej, il était là, elle aussi. Quelqu’un pourrait me téléporter ? ? ? J’ai dit bonjour à tout le monde, à la volée. Un peu plus tard, il est passé à côté de moi, m’a passé le bras autour de la taille et dit « Bonjour Onyx ». J’ai répondu froidement sans même le regarder « Bonjour X. ». Comble du raffinement, à un moment, il a serré sa grosse dans ses bras, fait un petit bisous… j’en étais malade…

Comment peut-on être aussi cruel ? ? ? Qu’est-ce qu’il cherche à prouver ? ? Quel plaisir tire-t-il à faire tant de mal ? ? ?

Tout le reste de la journée, je ne l’ai pas regardé une seule fois, pas adressé la parole une seule fois non plus. Il me dégoûte. Et j’ai trop mal.

J’ai mis mes bagages dans la voiture de E. qui m’avait proposé de me ramener avec une copine, j’ai dis au revoir à tout le monde, y compris à mon ex-loulou qui était dans le tas, au revoir sans froideur ni chaleur particulière. Et on est partis, le laissant là, avec ses potes, sa dulcinée qui sera parfaite à ses côtés pour le retour dans la Ferrari, ses deux pieds dans ses bottines Chanel (beurk… quel mauvais goût…). Mon ex avait raison de toute façon, je suis trop «simple » pour lui, trop pure (sans pour autant vouloir me lancer des fleurs). Ce que j’aimais chez cet homme, c’était lui, son humour, son esprit, son intelligence, sa tendresse, la complicité qu’on avait. Pas son fric, pas sa voiture. Et quelque part, c’est la seule richesse dont il est certain, et lui qui décrie les filles qui n’en voudraient qu’à son fric cherche pourtant celles-ci, qui le valorisent. Car au fond, je pense qu’il n’a aucune estime propre, je pense qu’il croit qu’il ne vaut rien. Moi, quand je voyage avec lui, je ne demande pas, comme son ex, à ce qu’on s’arrête dans chaque aire d’autoroute sous le fallacieux prétexte que j’ai envie de faire pipi parce que j’ai bu trop de thé, alors qu’en fait, c’est juste pour flamber sur le parking du Cofiroute, parce qu’à 250 km/h sur autoroute, on n’a pas le temps de se délecter du regard envieux des automobilistes…

La chance que j’ai eue pendant ce week-end, c’est d’être entourée de gens que j’aime et qui m’aiment. Qui sont drôles, adorables, et avec qui, heureusement, je me suis honnêtement bien marrée, même sur un fond de tristesse désespérant. Mais ma dignité veut que je garde ma tristesse pour moi, quand 25 personnes sont là pour s'amuser et n'ont rien demandé à personne, et qu'une seule mérite un coup bien senti. Je n'ai pas à déballer mes problèmes conjugaux sur la place publique, je suis humiliée, mais ls 25 personnes n'ont pas à en aire les frais. Soit je m'amuse, soit je pars. Mais je ne fais pas la gueule tout le week-end.

Aujourd’hui, j’ai un mal de chien. D’avoir subi une telle humiliation, de voir que cet homme peut aller si loin dans l’ignominie. Rien ne peut excuser ses actes, absolument rien. J’ai mal que cette histoire prenne fin de façon aussi sordide, et ce qui me fait le plus mal, c’est bien plus le côté sordide que le fait que ça prenne fin. Cela dit, c’est sûr que s’il souhaitait se débarasser de moi de façon certaine, il a eu raison de mettre le paquet, mais là, il a quand même un peu trop chargé la mule. Me dire droit dans les yeux « Ecoute, je t’aime beaucoup mais toi et moi dans le fond, non, restons bons amis », ça lui paraissait impossible, trop facile, trop simple, trop gentil oui, il a préféré inviter ma rivale, me cuisiner avant en me disant qu’elle ne représentait absolument rien pour lui, qu’il ne fallait pas que je commence à faire ma jalouse, tenter des approches pour me cajoler (m’amadouer ?) toute la journée, pour ensuite finir tranquillement la soirée en étreignant la belle devant mes yeux. Il attendait quoi ? Que je lui fonce dedans, en lui disant que je l’aime ? Non. Il ne peut quand même pas être idiot à ce point-là… Il se monte des spectacles ignobles dont il est la vedette, et met en scène des proies qu’il se plait à achever. Il doit ainsi se sentir vivant, et peu importe qu’il faille pour cela faire quelques victimes. Cela devient problématique à mon sens lorsque ces victimes sont des amis, qui lui ont donné leur confiance depuis tant d'années... Qu'il le fasse avec de parfaites inconnues, qui ne le connaissent pas, resteront méfiantes et partiront vite dès qu'elles auront flairé le loup, mais qu'il ne trahisse pas la confiance des êtres qui lui sont proches. Cet homme n’a pas de cœur, il n’a qu’un glaive, qu’il ne cesse d’ascérer… Il a poussé le bouchon beaucoup trop loin, il m’a achevé directement sur le champ de bataille, s’acharnant, véritable toréro, enfonçant des piques, relachant du mou et revenant à la charge pour achever. Pendant la soirée, j’ai discuté avec son ancien coloc (qui est également un ami d’enfance), qui était offusqué par le comportement de mon « loulou », mais a-t-il dû admettre, X. a toujours été comme ça. Gratuitement et cruellement méchant. A ce niveau-là, ça relève du génétique et de la psychiatrie. Il a humilié de la même façon son petit frère, lui infligeant les pires supplices psychologiques. Il continue aujourd’hui avec ses petites-amies. Si son frère est si paumé aujourd’hui et a tant de problème, c’est de sa faute, et il le sait. Il l’invite en week-end, en vacances où il lui paie tout, parce qu’il espère racheter ainsi tout ce qu’il a fait subir par le passé à son frère. C’est terrifiant d’entendre cela.

Son frère justement, qui a assisté à ce carnage, a été abattu lui aussi. Je crois qu’il m’aimait bien, et à chaque fois que je l’avais vu, que ce soit en vacances avec mon loulou ou bien lors de dîners, il avait la pêche, il était heureux, on était content de voir qu’il reprenait du poil de la bête. Là, il s’est assombri d’un coup d’un seul. Il me regardait avec une tristesse qui ne faisait qu’augmenter la mienne. Il a vu que son frère était toujours le même être pervers.

C’est long tout ce que j’ai écris là, mais c’était le dernier acte… Je vais tâcher de continuer l’année 2001 mieux qu’elle n’a commencé… Et me protéger. Il faut que je me protège, il faut que j’arrête d’être trop gentille, trop compréhensive. Ca ne sert à rien, ça fait juste mal. Bon Dieu, quel sombre connard…

Le pire, c’est que n’importe quelle alternative me fait peur. Je me dis que ce n’est pas possible que le truc soit terminé connement comme ça. Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression qu’il va donner un coup de patte. En même temps, non, il va filer le parfait amour avec A. et moi, il en a déjà plus rien à foutre, il est bien débarassé et voilà, et ça ça me démonte justement, ça me démonte que les méchants gagnent ! ! !

Je ne peux pas supporter l’idée que je ne le reverrai plus, qu’il va continuer son petit bonhomme de chemin comme si de rien n’était, tranquillement avec A., une fille en chasse une autre. Je me surprends à espérer qu’il va regretter, que je vais lui manquer, qu’il va en chier, qu’il va revenir. Ca me fait mal de me dire que voilà, la page est tournée, il passe à autre chose, tout content, aucun regret, non, tout va bien. J’ai des rêves de vengeance, et je n’espère qu’une chose, c’est que ça va complètement foirer avec sa conne, qu’il va s’emmerder avec elle. De toute façon, d’entrée, la fille est con. Complètement cruche, cul-cul la praloche, un sourire figé charmant certes, un accent américain craquant qui en jette, ça c’est clair, très bien, qu’il file le parfait amour avec elle, après tout, si c’est ça qu’il veut.

En même temps, je me dis qu’il ne vaudrait mieux pas pour moi qu'il se repointe, parce que je ne me souhaite pas qu’il revienne, je ne vais encore pas savoir comment réagir. Ca serait une belle revanche, je serais très flattée, mais ça ne changerait pas le fond du problème. Comme dirait mon ex, « Finies les conneries maintenant ! Tu vaux vraiment mieux que ce connard et là-dessus, je ne me fais mais alors absolument aucun soucis pour toi ! ».

Ouaip… L’emmerdant avec tout ça, c’est qu’un garçon adorable va me sembler bien fade…

Gros gros bisous ma Belette.

PS : A l'heure où je relis ce message, je viens de recevoir un mail de mon ex-loulou (comme quoi, il n'a pas fallu attendre longtemps...) :

Salut Y. (mon surnom),

J'espère que tu es bien rentrée, et que la reprise n'est pas trop dure... même si, après ces quelques jours dans cette maison et cette campagne de carte postale, c'est dûr de retrouver le quotidien !

Je ne sais pas dans quel état d'esprit tu te trouves, j'ai eu l'impression que tu avais de bonnes nouvelles de coeur (je ne sais pas de quoi il veut parler au juste ? De mon ex-fuyard au cas où on mon ex lui en aurait touché un mot ? Ou du malheureux avec qui je suis sortie le 31 ??), en tous cas je suis à ta dispo, si tu le souhaites, pour qu'on se parle.

J'ai une énorme amitié pour toi, ne te trompe pas, et je souhaiterais tellement que tu restes dans le groupe des amis.

Grosses Bises.

X.

Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ?? Manifestement, il a comme une drôle de mauvaise conscience, pour ressentir le besoin de m'écrire. Maintenant, je ne comprends pas bien le point sur mes "nouvelles de coeur". Qu'est-ce que ça vient foutre là ce machin ?? S'il veut parler de mon "coup" du 31, encore une fois, il donne dans l'humiliation. S'il veut parler de mon ex, là, je me dis que mon ex (son pote, pas le fuyard), est peut-être venu mettre un peu sa merde en lui racontant ce que je lui avais dis, plus ce qu'il a brodé autour, comme quoi il faut qu'on se remette ensemble. Enfin bon, tout ça me fatigue. Je ne sais pas quoi faire, lui écrire une lettre peut-être, je ne sais pas.