Tu n'en sais rien dans le fond et nous sommes toutes comme ça. Mon dieu que je me retrouve dans tes questionnements Onyx ! On est trop fière (et trop intelligentes) pour accepter de courir derrière un homme qui ne semble pas tout aussi amoureux ; oui mais on ne veut pas non plus trop lui laisser penser qu'on s'en fout... des fois qu'il y croie vraiment et tourne le dos.
Quelle attitude adopter ? Que penser aussi ?
Il y a les conseils des amis, qui font du bien par ce qu'on a besoin que quelqu'un nous dise "oui, c'est ça qu'il faudrait faire". Souvent on n'en tient absolument pas compte mais l'espace d'un instant on se sent moins perdue, parfois on s'appuie même là-dessus pour reprendre des forces et... ça fait du bien !
Onyx tu parles du livre "Les hommes viennent de Mars...". Je l'ai lu aussi. Je ne sais pas si on peut tout prendre au pied de la lettre, mais ça rappelle une chose essentielle : les hommes ne fonctionnent pas exactement comme les femmes. Et sans approfondir, je pourrais dire que c'est une raison suffisante pour conclure qu'on interprète souvent leur façon d'être à partir de ce que signifierait pour nous un tel comportement. Alors à leur tour ils se demandent comment on a pu arriver à une telle conclusion alors qu'ils se sentent tellement clairs et intègres !
En attendant, eux, ils nous poursuivent bel et bien ! Toi Belette devant chez ton psy et sur ta boîte vocale, toi Onyx dès que tu t'éloignes et moi si j'impose de la distance c'est pareil...
Savez-vous, je crois qu'au fond on a un pouvoir qu'on ne sait pas utiliser. On a déjà parlé de confiance en eux, mais en nous-même...
Depuis quelques temps j'ai abandonné mes démonstrations de dignité offensée et l'étalage de mon désespoir. Et lentement nous remontons une pente dont j'ai juste peur qu'elle ne s'arrête là où lui seul sera bien. Mais je vais vraiment tenter de (re)prendre la direction des opérations. C'est vrai qu'il m'arrive de pleurer toute seule dans mon lit et de piquer des colères une fois qu'il a passé ma porte. Mais il ne le sait pas et voilà qu'il se remet à croire que tout est possible. Et voilà qu'il se remet à prendre une vraie distance par rapport à l'autre conne (je ne sais pas si elle l'est, ça fait juste du bien). À nouveau je peux penser, moi, qu'elle pourrait tout découvrir n'importe quand (et si je lui donnais un coup de pouce ?).
Parfois aussi (et toi Belette ?) je détermine mon attitude en fonction d'elle : qu'est-ce qui la toucherait vraiment, la convaincrait que c'est elle qui n'est pas à sa place si demain elle découvre tout ? Si j'affiche ma détresse, elle aura un avantage. Si je me montre calme et paisible elle pourra paniquer.
C'est juste pour m'aider à tenir.
Et si c'est une question de force je ne suis pas près de me laisser abattre.
Bien sûr ! Bien sûr Onyx il y a les inévitables questions : est-ce que ce n'est pas moi la conne là-dedans ? Est-ce qu'il ne joue pas, au fond, étant sa propre dupe dans cette romance ? Est-ce que je ne gaspille pas, de cette façon les meilleures années de ma vie ? Est-ce que je ne gâche pas mon avenir ?
Je ne suis pas naïve.
Mais a-t-on jamais vu quelqu'un arriver à son but en remettant sans cesse en question sa justification ?
Disons que je fais un choix.
Hier (au téléphone) il m'a annoncé qu'il travaillait durant la nuit. Il passerait donc me voir vers 21H15 avant d'y aller et viendrait finir la nuit chez moi. Il est arrivé à 21H40, trop juste pour rester plus de dix minutes, et son travail s'est tant éternisé que je ne l'ai pas revu ! Quelle relation intense ! J'ai dormi, très mal, malgré moi en le guettant sans cesse. Aujourd'hui je suis sur les genoux. Et on remet ça ce soir.
Ça ne fait rien. Je n'ai rien dit et je continue à jouer les amoureuses comblées. Mais je ne suis "endormie" qu'en apparence. Je veux juger du résultat à la fin du mois.
Non, je ne veux plus me sentir manipulée !