Je réponds carrément tard aujourd’hui, juste avant de quitter le boulot pour aller faire dodo dans mon hôtel… journées longues, mon Dieu, et ça ne va pas aller en s’arrangeant je crois
Je n’ai pas vu mon chéri depuis lundi matin et déjà il me manque (enfin, il me manque depuis lundi matin ! ! )… j’espère le voir demain soir, s’il n’est pas en Allemagne, mais il y a de forts risques, et sinon jeudi soir…
J’ai trouvé ça assez marrant quand tu m’as dit qu’il en est à me proposer de façon concrète de vivre ensemble, la demande en mariage n’ayant apparemment pas suffit. C’est vrai que quand il m’avait dit « Je crois qu’on va se marier ! », je lui avais un peu ri au nez… mais je me disais qu’il blaguait. Là, pour le coup de l’appart, j’ai encore un peu de mal à m’en remettre… et si effectivement il était réellement en train de me faire signe que oui, il envisage bien plus avec moi que simplement passer du bon temps, là comme ça, avec une fin certaine ? C’est fou, j’ai du mal à y croire ! ! Alors, oui, peut-être que je suis à l’heure des choix, et je vais te dire, le choix, je crois qu’il ne serait pas difficile, je l’adore. Il me fait rire, il est intéressant, il est mimi comme tout.
Ta problématique, selon laquelle on douterait tellement que nous sommes aimables, au sens « capable d’être aimée », qu’on passerait à côté du bonheur, vaut complètement pour moi. C’est pour ça que là, c’est tellement fort, que je refuse de voir le bonheur qui frappe peut-être à ma porte… Je cherche toutes les raisons pour que ça ne soit pas ça (« Il se fout de ma gueule pour se faire plaisir », « Il n’est pas maître de ce qu’il dit », « Ses mots doivent probablement avoir un autre sens sortis de sa bouche »..). Et quand il me dit « On va se marier », je comprends « Tu n’es qu’une greluche », quand il me dit « Pour notre appart il nous faut ça », je comprends « Faudrait peut-être que tu penses à remballer tes affaires et à rentrer chez toi »… Bon, c’est exagéré mais c’est presque ça ! ! Au plus profond de moi, je sais que je ne « crois » pas en moi, je ne pense pas que je suis aimable. Je pense que je ne le mérite pas tout ça. Je pense que je mérite seulement un truc « bof », mais pas LE truc qui me tient à cœur… Hier j’y réfléchissais : je me disais, bon, le mec je le connais depuis 3 ans maintenant, à chaque fois que je le voyais avec son ex, il était désagréable avec elle mais adorable avec moi, dès qu’elle est partie il m’a séduite, il m’a dit des choses (ok, ce ne sont que des mots, et alors) magnifiques, et aujourd’hui il n’a jamais été désagréable avec moi comme il a pu l’être avec les autres, ça fait 3 mois et demi (4 dans une semaine) que nous sommes heureux ensemble (mis à part une rupture de 3 jours), il m’a dit que j’étais exactement la femme de ses rêves, il m’a dit qu’on allait se marier (c’était lors d’une soirée, alors il faut relativiser), il m’a fait comprendre que son futur appart était moi comprise, il m’a dit « Mon Amour » la semaine dernière lors d’un câlin, il enclenche la vitesse supérieure pour qu’on se voit tout le temps… et là, je me dis : ben, mince, pourquoi je n’y crois pas ? ? Par peur, probablement, parce que je suis tellement persuadée que je ne suis pas aimable par l’homme que j’aime.. ou parce que ça me fait tellement peur de toucher le bonheur… l faut que je me ressaisisse
Pour ton histoire d’image dans les vitrines, figure-toi que je suis exactement pareille. J’en avais déjà parlé à quelqu’un qui m’avait dit que je souffrais d’un trouble d’instabilité de l’image, ou un truc comme ça. Malheureusement, je ne sais plus bien à quoi ça correspond, mais en gros le point c’était que je n’avais pas réussi à me définir définitivement à mes propres yeux, à définir ma valeur, et le fait de me regarder dans un miroir régulièrement me permet de me rassurer sur le fait que je suis bien toujours la même, parce que sans ça, je n’en suis pas sûre (alors que quelqu’un de « normal » n’a pas besoin de vérifier son image pour savoir ce qu’il est). Et je ne sais pas toi, mais moi, non seulement l’image que j’ai de moi quand je vais me voir dans un miroir me surprend aussi agréablement à chaque fois (merde, pourtant, vu le nombre de fois où j’ai pu me regarder, je ne devrais plus en avoir besoin, je devrais juste avoir à y penser, sans avoir besoin de « regarder » ce que je suis ! !) mais en plus, j’ai besoin d’aller « vérifier » mon image plusieurs fois dans la journée, et à chaque fois que l’occasion se présente (je vais régulièrement aux toilettes pour me regarder dans le miroir, même 5 secondes, dès qu’il y a un miroir, une vitrine, une vitre, tu peux être sûre que je me regarde ! !). Mon ex disait que j’étais narcissique, mais non, j’avais besoin de vérifier que je suis bien toujours la même. Mon image « interne » est donc instable, voire nulle (puisque j’ai besoin de me regarder pour prendre acte que j’ai un visage), je ne l’ai toujours pas intégrée comme partie intégrante de moi-même (je ne serais pas étonnée de voir quelqu’un d’autre que moi dans le miroir et à chaque fois que je me regarde, j’ai l’impression que je vais découvrir quelque chose de nouveau ou de changé, rien n’est jamais changé, et ça m’étonne ou plutôt ça me ravit) et effectivement, je dois avoir une image de moi dévalorisée, vu que je suis agréablement surprise. Mais pour dire à quel point on a une image dévalorisée de nous même, c’est que pendant longtemps j’ai cru que si par exemple ça ne marchait pas avec mes mecs, c’était qu’il fallait que j’arrange quelque chose au niveau du physique (et j’ai encore tendance à le croire si je me laisse aller)… Alors que mon physique n’est pas ce qui m’handicape le plus (à force de traquer les défauts comme une seconde nature…) ! Mais non, je « garde » cette image négative de moi, comme une photo collée à l’intérieur du crâne, et je n’arrive pas à percuter que ma véritable image, celle que les gens voient n’est pas du tout celle-là ! !
D’ailleurs, je pense que c’est pour ça qu’on n’imagine pas que les mecs qu’on croise sur notre chemin puissent s’intéresser à nous et qu’on tombe des nues quand on réalise qu’on n’était pas pour eux de simple bonnes copines… J’ai aussi tendance à provoquer des illusions chez mes amis mecs, parce que je ne me méfie pas du tout de l’effet que je leur fais… je ne le conçois même pas… pour moi, je suis la bonne copine, et partant de là, il n’y a aucune raison qu’ils aient le moindre désir (et puis des filles mieux, il y en a tellement…)…
Enfin, en même temps, je me demande s’il y en a beaucoup des gens qui pourraient se targuer d’avoir comme image d’eux-mêmes exactement l’image qu’ils renvoient aux autres, s’ils se perçoivent exactement comme ils sont
A part ça, pour ton nouveau prétendant, j’ai bel et bien l’impression qu’il est effectivement prétendant, sans aucun doute même… Tu te demandes ce qu’il veut, et peste que les gens ne sont pas clairs et qu’ils pourraient arrêter de parler en allusions…
Je vais te dire : comme tu le dis si bien, c’est comme le reflet dans la glace. Et je ne crois pas que cet homme parle en allusions. Je crois que c’est toi qui transforme l’évidence en allusion. On ne va quand même pas lui demander de te répondre : « Viens chez moi tout de suit et nous ferons l’amour comme des bêtes avant de foncer nous marier à l’église et d’acheter une chaumière à la campagne ! ». Non, il te dit juste qu’il a envie de te voir, à sa façon, c’est à dire de façon subtile. Et on s’en réjouit. Mais on doute tellement de nous, pour nous rien ne veut jamais rien dire tant qu’il n’y a pas un verbe et un COD avec une action précise derrière, rien n’est jamais assez stable, assez clair que tout n’est qu’allusion… On ferait bien de désembuer notre cervelle et de voir ce qui st devant nous : du BONHEUR ! !
Il n’y a pas longtemps, et c’est marrant, ça me revient maintenant, je me disais : « Pour que les gens croient à ce que toi tu as envie de croire, commence par y croire toi-même, ils te suivront bien plus facilement…».
Conclusion : n’ayons pas peur de croire en ce qui nous tient à cœur, fonçons, et les barrières vont tomber… (sur ce, je vais donc de ce pas commencer à réfléchir à la déco de notre futur salon ! ! ! ).
Gros bisous !