Mais moi je veux bien que tu me la files la « saloperie rousse qui vomit dans l’appart depuis 3 jours », parce que je voue une adoration sans limite pour les chats ! ! J’en ai eu un pendant 18 ans, je l’adorais (je crois même que c’était réciproque ). Je rêve d’en avoir un maintenant, mais c’est pas trop pratique, vu que je pars toujours en province, que je ne suis jamais chez moi… Mais un jour viendra, c’est tellement top un minou, ça calme incroyablement… ça va paraître con, mais ces bêtes sont un peu un modèle pour moi. Indépendantes et en même temps si calines, apprivoisées, amadouées, mais libre et mystérieuses… Heureusement que je ne suis pas allée au Salon du Chat finalement, parce que je n’aurais pas su résister
Allez, plus que quelques jours et c’est les vacances… N’aie pas honte de me dire que tu es pressée d’avoir des vacances, c’est vrai que moi je n’en ai pas (pas avant Noël), mais je vais te dire, c’est effectivement mon boulot qui veut ça (c’est un peu la croix et la bannière pour prendre des vacances, pendant les missions –qui durent env. 6 mois-, c’est jamais une très bonne idée, ou alors il faudrait le prévoir dès le début de la mission, avant de faire le planning, et moi je n’y penses jamais… il faudrait que je me discipline un peu et sinon, on nous conseille fortement de prendre des vacances entre les missions, or, elles s’enchaînent souvent… très malin de la part de nos boss…), mais je ne vais pas me plaindre, après tout, c’est moi qui l’ait choisi. Ma maman était prof (elle est à la retraite now), et elle en avait marre d’entendre toujours les mêmes remarques acerbes de son entourage “pas prof” : quand elle ne se faisait pas emmerder parce qu’elle était fonctionnaire (sous-entendu, tu profites du système, tu n’en rames pas une… j’ai jamis suporté la prétention déplacée des gens qui disaient ça, pauvres wonder-men –ou women- à deux sous), elle se faisait emmerder parce qu’elle avait “trop” de vacances, trop de mercredi, trop de temps libre (“Tu finis à 16h30, de quoi tu te plains ??”). Du coup, elle n’avait jamais le droit de se plaindre, parce qu’on lui renvoyait dans les gencives “Oh, c’est bon, t’as vu les vacances que vous avez vous les profs… Vous êtes + souvent en vacances que vous ne bossez…”. Or, pour l’avoir vue bosser (et pour m’être pris une chaise en pleine figure un jour où j’avais surveillé sa classe deux minutes alors que j’étais venue la voir…) à l’école et à la maison, pour l’avoir vue revenir exténuée par les mômes sur le dos toute la journée, les parents d’élèves, les réunions, les formations d’élèves-profs, les copies à corriger, les cours à préparer… ça ne me viendrait pas à l’idée de penser que le boulot de prof est pépère ! Vous quand vous y êtes, vous êtes obligées d’y être. Moi, si j’ai envie de dormir sur mon clavier (surfer sur le net, faire mes comptes… bef, débrayer quoi), personne ne m’en empêche. Profite-donc de tes vacances en toute bonne conscience (d’ailleurs, je ne pens pas que tu attends ma bénédiction pour le faire ! ).
Tu sais, en parlant d’échanges intellectuels, pourquoi tu n’irais pas aux Café “Schmurz” (Café Philo, pour citer le plus connu, dans un café au pied de l’opéra Bastille – mais il y a plein de “café” comme ça, sur la poésie, les “problèmes” de société…)… Je n’y suis à vrai dire jamais allée, mais je crois que ça doit être pas mal… Moi, des fois, ça me manque aussi. Au boulot, c’est pareil, on parle de ce sur quoi on bosse et sinon, on va raconter des trucs anecdotiques, mais on ne part pas dans des grands débats philosophiques ! Avec mes potes, bon, ouais, il arrive qu’on disserte lors d’un dîner. Moi, j’adore ça, prendre un sujet et parler dessus. J’ai toujours beaucoup fait ça avec mes mecs d’ailleurs, c’est avec eux que j’ai les dicussions les plus profondes. Parce qu’on a le temps. On va au restau en tête à tête, et on a tout le temps pour discuter de tout et de rien. J’adore discuter à batons rompus, alors je lance des sujets, souvent chargés de polémique, tant qu’à faire… et je défends mon point de vue comme une folle, je suis complètement passionnée, comme s’il en allait de ma vie, je repousse l’autre dans ses retranchements… C’est un peu chiant à la longue, je n’arrive pas à discuter en étant complètement détachée… ça effrayait un peu mon ex d’ailleurs (pas le fuyard, le tout frais), qui me disaient de me calmer…
Dis donc, j’ai lu ton message à propos des féministes dans Relations de Couple ! Je me suis marrée ! Je comprends que tu te sois marrée à l’écrire !!! Tu constateras que ça a coupé la chique à Bearded_Collie (il faut effectivement dire qu’avec ce qu’il vient de vivre, il doit avoir un peu les femmes en grippe…). Mais il est top ton message, bien percutant, bien ironique au seconde degré, bravo !
A part ça, tu as raison, il faut que j’arrête de me prendre la tête avec mon grand chat, que je lâche du lest, Dou Diou… Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça… C’est l’impatience, encore une fois… Quand rien de spécial ne se passe, quand aujourd’hui est pareil qu’hier… ça me stresse !! Alors que c’est normal, comme tu dis Rome ne s’est pas construite en un jour, et les changements et les évolutions peuvent être imperceptibles à l’œil nu, ils existent pourtant bien. Tes images sont d’ailleurs très pertinentes : je sabote le bateau avant de monter dedans au cas où il ne serait pas sûr… dans le doute, détruisons tout d’entrée, comme ça, on n’a plus à se demander si le bateau risque casser, il EST cassé, voilà, la question est réglée. Il y a autre chose qui m’a encore plus interpellée, à tel point que ça a fait une sorte de gong ! en moi : “Je me tue d’avance parce que je dois mourir un jour”… Et là, je viens de me rendre compte que j’ai pas mal tendance à être comme ça, à me tuer dès maintenant, vu que je dois mourir un jour… comme ça, c’est toujours une chose de faite, je ne serai pas prise par surprise, un chose de réglée une bonne fois pour toute et ensuite, je peux penser à vivre… mais comment vivre quand on est mort ?? Impossible. Ca doit être de là que vient toute cette agitation, toute cette impatience… je ne dois pas “accepter” la vie or la vie, c’est du temps qui s’écoule, c’est des hauts et des bas, c’est des choses qui s’imbriquent ou pas, des incertitudes, des choses qui évoluent plus ou moins vite, qui se construisent petit à petit, qui se détruisent parfois aussi dans ce référentiel incontournable qu’est le temps… Je dois vivre dans une dimension espace uniquement, mais je n’ai pas du intégrer l’espace-temps… Ca fait du bien tiens, de me dire que pour une fois, mon problème est un peu plus “philosophique” que d’habitude, ça change de l’oedipe mal résolu. D’ailleurs, j’y pense, je suis nulle au tennis, au volley… et tu sais pourquoi ? Je n’arrive pas à appréhender l’évolution de la balle dans les 4 dimensions : l’espace + le temps. Je pense que l’évolution dans l’espace ne me pose pas trop de problème, mais la vitesse à laquelle arrive la balle, le temps qu’elle va mettre pour venir vers moi à partir du moment où elle a été lancée (combiné effectivement avec l’incertitude de la trajectoire… que l’incertitude-temps a tendance à amplifier…) , ça, j’ai vraiment du mal… C’est marrant ça… je n’aurais jamais pensé que ce problème valait pour les évènements que je vis… Dans le fond, quand il se “passe” quelque chose, ce qui m’angoisse, c’est plus “quand” que “où” ou “comment”… Bref, il faut que j’arrête de me tuer sous prétexte que je vais mourir un jour, sinon, autant aller au cimetière tout de suite !!
Pour ma copine, tu as raison, je me demande bien pourquoi je me tue à comparer ma relation et la sienne… nous sommes deux personnes distinctes, bien différentes (le Chat me fait remarquer que même si je suis parfois trop secrète, ce qui est agréable, c’est que je sais être discrète, posée, alors que son ex. jacassait tout le temps…). C’est comme si j’étais persuadée qu’on était totalement interchangeables, que je ne vaux pas mieux qu’elle ou plutôt non, qu’on est exactement pareilles. Tout ce que je fais et suis avec lui, j’ai l’impression qu’elle était exactement pareille, qu’elle avait les même réactions que moi, bref, qu’elle était absolument identique (sauf qu’elle est blonde et que je suis brune, mais en gros, c’est à peu près la seule disctinction que je nous concède inconsciemment). Un peu comme Flaubert qui déclara, alors qu’il écrivait Madame Bovary :”Emma Bovary ? C’est moi !”. Sorte de schizophrénie. Parce que je sors avec son ex, parce que cette amie, je la connais très très bien, je dois avoir l’impression donc qu’en fait, ce n’est pas moi qui sors avec lui mais elle, que je suis sa réincarnation en fait !! Je me prends pour la réincarnation de ma copine !!! Au secours !!! Du coup, me prenant pour elle (c’est un peu compliqué, j’espère que tu n’es pas trop fatiguée aujourd’hui…), je dois être convaincue que si ça a foiré avec elle, s’il ne l’a pas aimée, il n’y absolument aucune raison pour qu’avec moi, ça marche, juste parce que je suis moi et pas elle, puisque je suis elle (ouh la la… je t’assure, je n’ai pourtant pas fumé la moquette !!), rien n’est changé en fait !! Pour que ça marche avec moi, il faut donc que je “répare” ce qui n’allait pas avec elle… Comme si je “continuais” leur histoire. Ca paraît idiot, mais maintenant que je l’écris, j’ai effectivement l’impression de porter leur histoire sur mes épaules, alors qu’elle ne me regarde pas leur histoire !! Alors qu’on vit une autre histoire, où tout est différent : je ne suis pas ma copine, tout en moi est différent d’elle, lui n’est pas le même que ce qu’il était quand il est sorti avec elle, etc etc
Dis donc, depuis le temps que j’en parle, il faudrait peut-être que je me bouge les fesses pour aller voir un psy, parce que honnêtement, c’est un peu le scribouillard dans ma tête !! Entre ma papaphobie, mon côté “Golio dans la 4ème dimension”, la réincarnation de ma copine… je comprends que tout me semble parfois si compliqué, là où les autres trouvent que tout est simple (cela dit, j’ai toujours eu cette propensoin à chercher la petite bête, midi à quatorze heures, à faire compliqué quand tout est simple… horreur du vide à tel point que je remplis encore automatiquement, sorte de réflexe pavlovien, même quand c’est déjà bien rempli !!). C’est aussi peut-être pour ça que paradoxalement je suis un peu “autiste” (enfin, n’exagérons rien, je suis secrète, ça, c’est clair )… je ne sais tout simplement pas par où commencer, un peu comme ces labyrinthes de spaghettis “Trouve le bon spaghetti parmi les 180 pour arriver au morceau de gruyère en haut à gauche”… Mon cerveau est une énorme platrée de spaghetti bolognese… Je ne parle pas, parce que je vois bien le morceau de gruyère, mais Wouaou, pour réussir à juste exprimer mon idée (le gruyère), il faut que je tire sur le bon spaghetti, sans noyer mon interlocuteur avec moi dans la bolognese parce que forcément il y a des chances que je ne tire pas le bon tout de suite, et c’est pas gagné… Comme pour le bateau, qu’on casse d’entrée de jeu comme ça, le problème est forcément réglé (pas de la meilleure façon mais au moins, au temps To, tout est réglé), pareil, je fais d’entrée haro sur le gruyère, comme ça je ne risque pas m’embourber dans la tomate et le steack haché… ce qui ne règle pas le problème
Tiens, mon ex (le fuyard à qui j’ai envoyé un mail gratiné) vient de me laisser un message : il m’invite à dîner demain chez lui (avec d’autres amis, bien sûr, pas un tête à tête)… Je vais te dire, je pourrais aller planter un drapeau au sommet du Mont Blanc, parce que depuis 2 ans et demi qu’on n’est plus ensemble, je compte ses invitations spontanées à dîner sur les doigts d’une seule main (je me demande même seulement si c’est déjà arrivé)… Comme quoi, et c’est tout le paradoxe de cet homme, plus je l’envoie balader, plus il me recherche… plus je suis gentille, conciliante, attentionnée, empathique, tout ce que tu veux, plus il m’ignore… Ca fait ch… parce que dans le fond, je n’ai pas une envie urgentissime de le voir, mais il y aura deux amis qui vivent à Los Angeles qui seront là et eux, ça me fait vraiment plaisir de les voir… mais demain, ça aurait peut-être été le seul jour de la semaine où j’aurais pu voir mon chéri bibi… crotte crotte crotte… Je ne peux pourtant pas arrêter de vivre et de voir mes amis parce que j’ai un nouveau chéri… Et puis zut, mon chéri, je le verrai vendredi soir (il n’aura qu’à envoyer bouler mon ex, qui remonte à Paris, encore, ce week-end). Et sinon, je le verrai dimanche soir… et sinon… plus tard… Mais ça me fait peur, j’ai peur qu’on se dise, bon, si on n’arrive pas à se voir, dans le fond, notre histoire ne rime à rien (remarque, il n’a qu’à pas m’envoyer dormir en province, il n’a qu’à assumer son job où il est par monts et par vaux lui aussi, et puis ça pourra être un bon prétexte pour travailler à faire coller nos soirées où on est tous les deux en province)… Ouaip, encore une fois, je suis comme ça moi, j’aimerais non seulement que tout se fasse vite, mais aussi que tout se fasse tout seul, par magie, que nos emplois du temps collent parfaitement par l’opération du Saint Esprit… de peur que si ça colle pas, plutôt que d’agir pour arranger les choses, on ne “décide” qu’il n’y a rien à faire… Ah la la … mais il faut que j’arrête de me prendre la tête !! Chassez le naturel, il revient au galop !! Je dis que je vais faire un effort pour être zen et laisser les choses se faire, et qu’est-ce que je fais ? Tout le contraire !!
Je viens de rappeler mon ex, parce que dans le fond, oui, il faut que je continue à voir tranquillement mes amis, mince à la fin, c’est quoi ce délire. Ca m’a fait plaisir en fait de l’avoir, on a bien discuté au tel, on s’est bien marré, je l’aime vraiment bien en fait. Je sais que jamais plus jamais avec lui, je n’ai plus envie de quoi que ce soit du tout, mais je pense néanmoins qu’il restera un bon ami (s’il arrête de m’envoyer des mails à la noix !!). Remarque, on a passé 4 ans ensemble, c’est rassurant de se dire que ce n’est pas par hasard . Ca me fait plaisir de voir tous ces amis demain. Je vais remplir un autre de mes réservoirs d’amour, celui de l’amour de mes amis… Comme ça, j’arrêterai d’oppresser mon Chat ou de m’angoisser !
Je pensait à ton ex-chat. Tu dis que tu nas pas encore fait ton deuil. Mais es-tu sûre que tout est fini ? C’est la situation qui te fait dire ça (il ne pointe plus son nez, il doit travailler sur lui et ça va prendre du temps) ou bien c’est toi qui a finalement décidé que oui, c’est bel et bien fini ?
Bon allez, je vais dans mon hôtel… Gros bisous !