Hello ma Belette !
Aaaahhh… toujours ce rayon de soleil ! !
Comme tu le disais en conclusion de ton message, « on vit ce que l’on a à vivre et on met le temps que l’on met à comprendre les enseignements de la vie ». Si tant est que l’on comprenne un jour. C’est vrai que ma relation n’est pas facile, je ne sais pas bien où elle va me mener, mais le bonheur là-dedans, c’est que c’est comme si je me trouvais sur un stade d’athlétisme à « mettre à l’épreuve » mon endurance, mes limites. Et c’est là que je vois en effet que j’ai enfin des limites, que je ne suis plus capable de tout accepter par amour. Je dis « plus », car je l’ai été, avec mon ex-fuyard. Et alors, que ma relation avec big boss continue ou non, elle m’aura au moins apporté des moments de bonheur intense et elle m’aura permis de mettre en œuvre tous ces enseignements que j’ai tirés de mes relations précédentes, de constater déjà que j’en ai tiré des enseignements (et ça, c’est une grande bonne nouvelle… car jusqu’à maintenant, je ne voyais absolument aucun point positif ressortant de cette rupture en poupées russes avec au cœur une demande de mariage sordide en carton-pâte), et de me réjouir que j’ai acquis de par mes expériences passées un plus grand respect de moi, et Ô, Bonheur, j’arrive à le mettre en application.
Car à l’issue de ma relation avec mon ex, je m’étais bien rendue compte de certaines choses qui clochaient par ma faute, mais j’avais tellement le sentiment que c’était ancré en moi, que pour arrêter, il aurait fallu carrément que je cesse d’aimer. Aujourd’hui, je réalise que ces choses sont en train de se remettre naturellement en ordre. Il y a des choses que je n’accepte plus par amour. Au contraire, par amour, je les refuse. Peut-être que du même coup, je renonce alors à la relation… mais à quoi bon maintenir absolument une relation si elle repose sur des bases malsaines ?
Avec mon ex, j’en ai accepté des choses, par amour. J’ai accepté l’inacceptable. Je savais sur le moment qu’il se comportait mal, mais je ne savais tout simplement pas me défendre. On ne m’avait jamais appris à me défendre. Pour moi, il y avait deux alternatives : rester et supporter, ou bien partir. Je n’avais pas idée qu’il y en avait une troisième, qui était renégocier les termes du contrat. Quelques fois, je l’entrevoyais bien, mais pour moi, c’était de toute façon une fausse solution, car elle n’amènerait que le départ de mon compagnon. Signe qu’il y avait bien un truc qui clochait dans la relation, donc à quoi bon continuer sur des bases aussi fragiles ? ? Et je m’accrochais désespérément et aveuglément à cette relation, pourtant promue à une fin certaine. Reporter la renégociation ne faisait que reporter la chute. Mais ça, je ne l’avais pas compris.
Pour en revenir à mon homme, est-il réellement flippé d’être avec une nana comme moi… Flippé, je ne sais pas si c’est le bon mot, en tout cas, il y a quelque chose qui le gêne aux entournures effectivement, ça c’est clair.
Non, il ne peut pas m’envoyer balader indéfiniment, donc c’est sûr que s’il est plus à l’aise avec une ninouche un peu naïve et toujours gentille, prête à gober n’importe quel bobard, je ne suis pas celle qu’il lui faut du tout. Je ne suis pas dupe, je suis « exigeante », et il le sait. Il ne donne pas beaucoup (pourquoi ? Par peur, pour se préserver… Récemment, il m’a dit « Non, je ne te donne pas – tous les mimis, toutes les attentions,…- car après, tu vas en demander toujours plus, c’est sans fin… ». J’étais un peu interloquée d’un tel raisonnement ! Je lui ai répondu que non, ce n’est pas sans fin, mais s’il pouvait quand même donner un peu, plutôt que de toujours tout bloquer. Je pense qu’il a du mal à se lâcher, à donner, car il a peur de se perdre.), il sait qu’il devrait donner plus, et il sait que s’il continue comme ça, je risque me barrer.
Dans un autre sens, je n’arrive pas bien à savoir comment il se sent dans cette relation. Ok, je sais, pour me l’avoir dit et redit plusieurs fois, qu’il m’adore, que je suis la femme dont il a rêvé. Bon. Mais je crois qu’il oscille constamment entre le Bien et le Mal, rester ou partir. Rester, oui, il aura à ses côtés la femme de ses rêves. Sachant que ça présente des risques tous les jours : je suis convoitée donc je peux me barrer, je suis intelligente donc on ne peut pas me mener en bateau… Partir, ah, partir… ça serait si simple : plus de problèmes avec ses copains, il ne perdrait pas sa collaboratrice… car il sait que si on reste ensemble, je vais démissionner (il n’a pas l’air d’avoir compris que si on se sépare aussi, mais bon…). Quand il a appris le résultat que j’avais eu au test QI, il s’est exclamé : « Quoi ? ? ? Mais moi je veux que tu restes, je ne veux pas que tu démissionnes ! ! »… Ben ouais, on en est rendu là… Cet homme, en étant un cœur et une société à lui tout seul, doit avoir des tendances à la schizophrénie : son cœur est pris par une femme que sa société veut garder… Lequel va gagner ? Le pire, c’est qu’il ne veut pas comprendre que d’ores et déjà, sa société a perdu
Ses petites phrases assassines, je ne sais pas d’où elles viennent, je ne sais pas quel est leur but. C’est peut-être le moyen pour lui de communiquer sans se mettre à nu, de garder une barrière infranchissable entre lui et l’autre, comme un barbelé électrique. Mais ce n’est pas possible de continuer quoi que ce soit là-dessus.
Mon « Casanova de bureau » de toute façon a pris le large… sans demander son reste…
Lundi, je me suis donc pointée au bureau, je suis arrivée, il était là, j’ai posé mes affaires, lancé un grand « Bonjour ! », tout sourire, en le regardant droit dans les yeux. Il m’a regardée, il a répondu à mon bonjour : « Bonjour ma X. (mon surnom) !… », il était liquide, complètement sous le charme, tout mimi. On a discuté de la réunion que j’ai eue le matin, il m’écoutait avec attention, et il me détaillait de pied en cap, dans mon petit tailleur noir. J’ai bossé. Mal, forcément. A un moment, il m’a demandé quand je pourrais lui filer le benchmark de prix que j’avais promis de lui faire pour une proposition commerciale. Je lui ai répondu que j’étais dessus, que j’allais justement le finir aujourd’hui. Il me regardait encore avec des yeux pétillants, à la fin, il m’a adressé un grand sourire complice, mimi. Bon, ça fait chaud au cœur tout ça.
Comme on ne peut pas se parler librement au bureau devant témoins, je lui envoie un mail : « Es-tu libre ce soir pour un petit dîner ? ». Il me répond : « Non désolé… c’est un peu la course avant la Laponie ! ». Il part en vacances avec des potes samedi pour une semaine.
Honnêtement, il est parti en week-end sans me prévenir, il ne m’a pas appelée du week-end ni envoyé le quelconque petit message en réponse au mien, il ne m’a pas appelée quand il est rentré de week-end, maintenant il refuse mon invitation à dîner parce qu’il est déjà pris (ce qui se conçoit sans aucun problème, certes). Mais il ne me rassure pas sur le fait que ce soir non, mais plus tard dans la semaine oui, bien au contraire. Que oui, il m’a négligée ces derniers temps, qu’il est débordé avant son départ, mais que je ne m’inquiète pas, il est là qui pense à moi. Non, il borde le truc en me disant qu’avant son départ, c’est la course. Et démerde-toi toi avec ça : non, je n’aurai pas une seule seconde à t’accorder d’ici mon départ, parce que c’est la course, sorry (et il bosse aussi la nuit ? ? ?). Et je devrais prendre ça super cool ? ? ?
Je savais que mardi soir, par exemple, il allait voir le match de la Champions ligue au Parc des Princes, donc, la morale de cette histoire, c’est que du temps, avant la Laponie, il en a, mais pas pour moi. Surtout, j’ai entendu entre-temps une conversation qu’il avait avec une nana au téléphone (j’entendais la voix de la minette), et lui, répondant : « Non, ne t’inquiète pas… je m’en occupe… Ok… Biiises… ». Avec des bises de premier rendez-vous. Bon, c’est peut-être a mère, ais ça m’étonnerait fort…
Le point étant fait, j’ai simplement répondu : « Ok. ». Et forcément, je ne suis pas partie la fleur au fusil planter des petits drapeaux au sommet du Mont Blanc. J’étais décontenancée, assommée, dépitée, triste. Il m’a renvoyé un message : « Tu ne fais pas la tronche, j’espère ! ». Ah mais nooooon… pas du tout… bien au contraire ! ! ! Je saute de joie ! ! !
Non mais en plus il me prend pour une tétra-conne… Vas-y que je remue le couteau dans la plaie… Non mais il m’envoie bouler méchamment, mais il faudrait, pour son petit confort personnel, que je ne fasse pas la tronche ? ? Mais il me prend pour quoi ? Il a pensé deux secondes que je n’étais pas un ordinateur portable mais que j’avais des sentiments et des émotions ? ?
Là-dessus, je n’ai pas répondu, il n’y avait vraiment pas urgence puisqu’il partait. Là, il avait l’air un peu mal à l’aise. Et moi aussi. Il m’a demandé si je pouvais lui mailer le benchmark le lendemain matin sur sa boite perso, il était vraiment mal à l’aise. Et moi, c’était l’enfer, je lui ai répondu et j’avais du mal à le regarder en face, impression d’avoir un traître en face de moi, impression de m’être fait rouler dans la farine et de le démasquer. Tout à coup, je l’ai trouvé moche (à l’intérieur). Envolée la confiance. J’avais confiance en cet homme, et je découvre qu’il joue sa partie, et quand je deviens « gênante », pas de quartier, il me dégage sans autre forme de procès, ni d’explication, et en se foutant de ma gueule en plus (« Tu ne fais pas la tronche, j’espère ! ! »… Non mais dequis’moqueton ? ?).
Voilà voilà… Depuis, je lui ai envoyé son benchmark de merde hier. Il m’a répondu en fin d’après-midi : « Merci beaucoup ma X. (mon surnom) ! Je t’en reparle dès que j’ai eu le temps de me plonger dedans ! ». Aujourd’hui, il m’a envoyé un autre mail « Merci bcp pour ce benchmark, c'est très intéressant et très bien fait, vraiment rien à dire, ah ça, la X, c'est de la top came !!!! »… J’ai l’impression d’être de la marchandise pour son Seigneur… Beurk… Et il me renvoie encore un mail en début d’après-midi (décidément, il ne me lâche plus), pour m’inviter à une réunion demain après-midi qui a été planifiée il y a déjà une semaine, avec les associés et les managers du cabinet (je ne suis pas encore manager, mais j’en prends la route pour début 2001), et il m’écrit « Je pense que ce serait bien que tu sois là aussi ! Désolé du retard dans la com, mais tu sais comme je suis maladroit… ». Va comprendre Charles… J’ai l’impression qu’il est en train de se dédouaner, genre, je t’ignore, je ne t’explique rien, je fuis comme un voleur et je te laisse salement en plan… mais, ah ah ah… tu sais comme je suis maladroit… ne m’en veut pas… rendors-toi… Il noie le poisson ? Disons que ça me rappelle ce jour où il m’avait dit qu’entre nous, il valait meiux tout arrêter (en septembre) : il me fuyait sans dire clairement le truc, en m’envoyant des messages pro sur mon tel portable, mais sans me proposer de me voir, et quand je lui avais fait la remarque à propos des messages pro sur mon tel personnel, il m’avait répondu « Ok, alors fin de TOUS les messages ! »… Quand je l’avais appelé pour lui demander quel était le point, il m’avait dit « Oh mais nooon… c’est de la provocation… ». Je lui avais dit qu’à ce niveau là, je n’appelais plus cela de la provocation, ça allait bien au-delà, et il m’avait dit, ok, « je devrais peut-être améliorer la forme », ce à quoi je lui avais répondu que maintenant, c’était inutile, j’avais bien compris le fond… Et après, il m’avait dit qu’il fallait qu’on arrête tout (pour me récupérer fou amoureux 1 semaine après…).
Au vu de tout cela, deux solutions. Soit l’histoire est terminée, et il fuit lâchement plutôt que d’avoir à me dire « Bon, voilà, it’s over ». Ce qui ne l’empêche pas d’en rajouter derrière, style « Tu es une collaboratrice formidable ». Il ne doute vraiment de rien.
Soit il a besoin de prendre du recul (les hommes sont des élastiques), car il se sent trop impliqué dans la relation, et du coup, il m’évite. Il se recentre sur lui. Mais il ne faut pas que je fasse la gueule, et je suis formidable, il est si maladroit, etc etc…
En même temps, quel besoin il a de m’envoyer quarante milliards de messages professionnels. En plus, moi, je ne sais pas quoi lui répondre. « Tu sais comme je suis maladroit… ». Ben euh… non, je ne sais pas vraiment ce qu’il veut dire par là… Enfin, si je le sais trop bien, et ça renvoie à la première solution. Il n’est pas seulement maladroit, il est inélégant.
Je ne sais pas quoi faire. J’ai décidé de l’ignorer, de la même façon qu’il m’ignore, jusqu’à ce qu’il repointe le bout de son nez, s’il le repointe. J’entends partout les gens dire « Les hommes prennent parfois la tangente, pour se retrouver, retrouver leur autonomie… et après, rassurés, ils reviennent… Pendant ce temps-là, il faut les laisser tranquille, occupe-toi de toi, ne te préoccupe pas de lui… il faut le laisser te reconquérir, le laisser revenir vers toi quand il sera rassuré, ne pas chercher à le perturber pendant ce temps-là… la relation est probablement devenue trop facile pour lui, là. ».
Je n’ai même pas envie de répondre à ses mails pro, ça noie le poisson, ça m’énerve. Je n’ai pas envie de tout mélanger. S’il veut m’inviter à une réunion, très bien. S’il veut faire passer un message perso, qu’il le fasse autrement.
Je me rends compte que je suis peut-être un peu trop cassante, un peu trop carrée. Après tout, il est peut-être tétanisé, ne sachant pas bien par quel bout me prendre, maintenant qu’il m’a laissée en plan. Et moi, je ne sais pas très bien comment l’aider, d’ailleurs, je ne vois pas très bien pourquoi je devrais l’aider. Je n’ai pas envie de répondre, je n’ai pas envie de répondre. Point. S’il a envie d’avoir de mes nouvelles, il n’a qu’à m’envoyer des SMS, ou m’appeler, il savait parfaitement le faire avant.
En même temps, je ne sais pas, je trouve ça malsain. Je ne trouve pas ça « normal », que le mec m’ignore superbement, sans explication, refuse de me voir, parte en vacances, et que moi, je m’en accommode, très compréhensive, sans faire la tronche, tout va très bien madame la marquise. Non, non, il y a quelque chose qui cloche. Et après, il va revenir de vacances, et m’appeler comme si de rien n’était ? ? ? Tout préoccupé à me reconquérir ?
En fait c’est d’autant plus malsain si le mec a décidé de mettre un terme à la relation, je ne vais pas rester les bras croisés, style, tout va bien, rien à foutre.
Il faut bien que je réagisse, d’une manière ou d’une autre. Mais autrement qu’en faisant la morte, non ? Quoique, en fait ? Je ne fais que lui rendre la monnaie de sa pièce.
J’ai peur qu’en faisant la morte, je le conforte dans ses peurs et ses décisions rapport à ses peurs (Il faudrait tout arrêter, ça serait tellement plus simple, vis-à-vis des amis, du boulot… si je ne réagis pas derrière, il risque se dire «… d’autant qu’en plus, elle s’en fout dans le fond ».).
Enfin, la première chose que je devrais me demander, et je te vois sourire, c’est « Qu’est-ce que je veux faire ? ». Est-ce que je veux continuer avec ce mec buggé ? Pourquoi je veux continuer avec ce mec buggé ? Est-ce que je ne serais pas plus heureuse sans lui, et dans ce cas, à quoi bon se prendre la tête ? ? Oui, cet homme, je l’aime, mais ne devrais-je as cesser de me voiler la face ? ? Ne devrais-je pas prendre mes jambes à mon cou, moi aussi, pour fuir cet homme qui me mène une vie trop dure, comme il dit ? Ne devrais-je pas me forcer de toutes mes forces à ne plus aimer cet homme, trop compliqué, trop égocentré, pour m’aimer moi, plutôt, ou un autre homme qui saura me prouver que j’ai raison d’être à ses côtés ?
Et alors, toi ma belle, qui est donc cet homme mystérieux qui s’est présenté dans ta vie (cela dit, si tu ne souhaites pas en parler, je ne m’offusquerai pas ! !…) …