Comment rompre ?

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Bienvenue dans un monde plus beau... :-)

#130 Posté le par DCF__0015

Bonjour Belette,

Je constate que tu as préféré ne pas répondre à mon dernier message. Je ne sais pas quelles en sont les raisons, mais dans le fond, tu as peut-être raison, il n’y a de toute façon plus grand chose à ajouter à cette histoire trop sordide.

Même s’il n’y a rien à dire de plus, je voulais quand même t’écrire aujourd’hui, pour te rassurer, passer à autre chose, et te remercier de ton soutien depuis ces nombreux mois. Je n’aurais peut-être désormais que des choses jolies à raconter (je vais faire en sorte), donc plus vraiment de raisons de venir sur ce forum, et je le regrette, car j’aimais discuter avec toi, j’aimais ta vision de la vie.

Aujourd’hui, bizarrement, je suis très heureuse. J’ai encore mal quand je repense à ce qui s’est passé, mais dans un sens, je sais que j’aurais pu mettre un terme à notre relation bien avant et éviter de vivre cette situation. Je ne l’ai pas fait, par choix, par désir d’aller jusqu’au bout, par désir de voir (du beau si possible, du moche sinon) et en parfaite conscience des risques que j’encourrais. Je ne croyais pas que cet homme pouvait atteindre tant d’ignominie, disons que je ne l’espérais pas, mas je m’attendais à tout.

Si je suis heureuse, c’est que maintenant j’ai réussi à me détacher très honnêtement de lui, dans le sens « physique » du terme. Je l’aimais beaucoup certes, mais nous sommes deux personnes distinctes et ce qu’il a fait est simplement inacceptable. J’ai beaucoup progressé depuis ces derniers mois, je m’en rends compte à la lumière de cette histoire. Avant (et notamment avec mon ex fuyard), tout était confus et surtout tout était de ma faute. Dans cette situation, je m'en serais voulu, me disant que je n’ai pas dû être assez ceci, ou assez cela… Maintenant, c’est fini. Je ne m’en veux pas, j’ai confiance en moi et je sais que dans l’histoire, c’est lui qui a un problème, pas moi.
Aujourd’hui je ne veux plus le revoir, il ne m’intéresse plus. Ce n’est pas que je suis blessée ou que je lui en veux ou que je boude dans mon coin ou que je fais un caprice. Cet homme ne m’intéresse pas. Je n’ai pas besoin de minables comme lui dans ma vie. Je suis entourée de véritables amis, qui m’aiment sincèrement et me le montrent, je n’ai pas besoin de perdre mon temps avec lui, alors que d’autres personnes bien plus valeureuses sont là et m’ouvrent leurs bras. C’est nouveau ça. Avant, je « méprisais » les gens qui m’aimaient (bon, ben super ils m’aiment, et alors, normal…) et je cherchais à tout pris l’approbation de gens qui me traitaient bien (je décidais que le simple fait qu’ils m’ignorent leur donnait une valeur suprême). Maintenant, j’en suis enfin revenue. Les choses se rééquilibrent de manière plus saine, et c’est ça qui me rend heureuse maintenant. J’ai fondamentalement envie de me faire du bien (ça doit être l’effet nouveau millénaire), et du coup, mon comportement pour y arriver suit, naturellement, sans tergiverser. Le credo est clair : ceux qui me maltraitent, c’est « Raus ! », quelles que soient les raisons pour lesquelles ils maltraitent, ils n’y a pas de circonstances atténuantes. Je ne vais même pas chercher à, tenter de. Non, je n’ai pas une seule minute à perdre.

Rentré de la campagne où nous avons fêté le réveillon mardi dernier, il m’a envoyé un mail l’après-midi, avec comme titre « Toujours dures, les reprises… » (mouais…). Je n’ai pas répondu, j’étais encore sous le choc, je ne voulais pas précipiter les choses, et honnêtement, la seule chose que j’avais à lui dire, c’est que son comportement est ignoble, j’ai vraiment toute la vie pour ça.
Le lendemain soir, il m’a envoyé un SMS « Tu me boudes ? ». Je n’ai pas répondu (ben oui, oui, je te boudes en effet, et pas seulement pour de rire, et la conséquence directe est donc que je ne te parle pas, puisque je te boudes… Cela dit, tu comprendras quand tu recevras ma lettre).
Vendredi après-midi, il m’a renvoyé un mail, sans rien écrire, avec juste en titre : « Toujours la tronche ? ». Il ne doute décidément de rien. Comme s’il était assez indispensable dans ma vie pour que je finisse par réapparaître comme par magie, sans qu’il n’aie rien eu à faire, quand je serai calmée… Vraiment, les gens sont étonnants.

Je lui ai écris une lettre de 4 pages vendredi soir, que j’ai déposée moi-même dans sa boite aux lettres, afin qu’il la lise le week-end, « à tête reposée ». Tout ce que j’y écris est vrai et honnête, quant à ce que je ressens, quant aux sentiments que j’ai eu pour lui. Il ne manque rien dans cette lettre.
Je lui explique que je ne sais pas de quoi il parle quand il me parle de « bonnes nouvelles de cœur ».
Je le « rassure » sur le fait que je ne lui en veux pas d’avoir voulu rompre, après tout, ça fait tout bêtement partie de la vie. Par contre, il y a une violence inouïe dans sa façon de faire. Deux exemples de situations suffisent à lui montrer que son comportement est carrément limite, et j’en conclue en lui disant qu’il s’il s’attend maintenant à ce que je le félicite, il peut direct aller à Saint Anne (bon, Saint Anne, je n’en parle évidemment pas… je dis juste « Qu’imagines-tu à présent ? Que je vais te féliciter de m’avoir si bien épargnée pour garder la suprise intacte jusqu’au bout afin que je savoure pleinement le feu d’artifice final ? Il y a quelque chose qui m’échappe, sincèrement. »).
Je lui explique sans masque la douleur que j’ai ressentie tout au long du week-end, tiraillée entre vérités contradictoires et révélations plus consternantes et déroutantes les unes que les autres.
Je regrette qu’il puisse se comporter ainsi, sans tenir compte du fait que les gens en face ont une sensibilité et des sentiments, même s’il ne les partage pas. Je lui dis que je l’ai aimé, pourquoi je l’ai aimé. Qu’il est formidable et qu’il faut qu’il s’en souvienne toujours, qu’il ne l’oublie pas, il n’aura alors naturellement pas envie de décevoir ceux qu’il prétend aimer, d’amour ou d’amitié, qui l’aiment et lui accordent leur confiance.
Je me réjouis de savoir qu’il me voue une amitié profonde, mais je lui explique que cette amitié-là, elle me fait peur, parce que je ne vois pas bien de quelle valeur elle se nourrit justement, si elle si énorme. Ca ressemble à tout sauf à de l’amitié profonde ce qu’il vient de me montrer. Ca ressemble plus à du mépris. Par conséquent, cette « amitié »-là, je n’en veux pas, car je n’ai absolument aucune envie de décorer sa vie comme un accessoire social à sa botte, tantôt trônant sur la cheminée, tantôt vite cachée dans le placard à balais, au gré de ses convenances et de ses petites affaires.
Comme la rédemption est toujours possible et que j’ai une bonté naturelle (qui me perdra), je termine en regrettant d’en être là aujourd’hui, mais c’est comme ça. J’espère qu’on se reverra en effet car je l’aimais beaucoup, mais là, I’m sorry, mais ça ne va pas être possible, parce que je suis incapable de me repointer demain (et pas assez hypocrite pour le faire) à ses côtés genre « On est les meilleurs amis du monde ! ». Je n’y crois pas une seule seconde au vu de ce que je viens de vivre.

Il l’a a priori reçue samedi, je n’ai pas de news depuis, on verra bien. J’aimerais bien qu’il réponde, ne seraut-ce que pour voir ce qu’il a dans le ventre, mais dans le fond, ça ne changera pas grand chose pour moi. Cette lettre, je l’ai écrite afin qu’il sache ce que je ressens, et surtout qu’il prenne un peu conscience qu’il n’est pas le roi du pétrole à qui tout est permis, et que ses amis ne sont pas ses serfs dévoués ou la cour du Roi Soleil. On ne lui a jamais envoyé ses quatre vérités dans les gencives : tous ses amis se comportent hypocritement avec lui, acceptent n’importe quoi, courbant l’échine, pourvu qu’ils soient encore admis dans le cercle… C’est malsain ce groupe… J’ai été franche et directe, sans pour autant être agressive, mais je ne l’ai pas ménagé.
Je pense qu’il ne s’attendait pas à recevoir une lettre manuscrite, il s’attendait plutôt à ce que je boude dans mon coin et qu’il lui suffisait de claquer des doigts (plusieurs fois, s’il le faut…) pour que je me repointe docile (comme TOUS ses amis). Avec cette lettre, il vient de se prendre un truc méchant dans la figure (le retour du boomerang, probablement…), ça va le faire cogiter, ça va liu faire du bien.

Puisse cette mise au point lui servir, et épargner surtout sa nouvelle dulcinée, qui somme toute est charmante, et ne sait pas encore à quoi elle s’expose.
En attendant, cette mise au point m’a procuré une intense sérénité, c’est assez étrange. J’ai l’impresion de me retrouver, de m’aimer à nouveau, d’être enfin prête à me respecter, d’avoir retrouvé la voie, après tant d’années à me chercher. C’est beau.

Je t’embrasse très très fort.
A bientôt j’espère.
Onyx.