Bonjour Belette !
« Le temps fossilise »… j’avoue que moi non plus, je ne saisis pas bien, et en même temps, j’ai l’impression de comprendre intuitivement ce qu’il veut dire. Je ne vois pas ça comme TOI qui te fossiliserait à l’attendre. Je comprendrais plus ça comme la situation qui se fossiliserait ou plutôt votre relation. Quelle relation, me diras-tu, puisque pour le moment, elle est au point mort ? C’est bien le propre des fossiles… C’est l’illusion : on croit tenir un coquillage, mais ce n’est que son fossile… et où est donc le coquillage ? ? Il est parti. C’est comme ça que je le compends. Quand on attend que les choses se passent, le risque, c’est qu’on fossilise l’histoire et le jour où on se retrouve, on croit que tout redémarre comme avant, d’ailleurs ça y ressemble fortement (mêmes personnes, mêmes habitudes) mais on redémarre sur le fossile de l’histoire. Le souvenir, en quelque sorte. Mais l’histoire, à un moment est partie, et il faut tout reconstruire, ne pas croire que tout est encore là. Finalement, je me demande si pour recommencer une histoire, il ne faut pas se dire que c’est comme commencer une histoire ex-nihilo, parce que le temps qui a passé compte aussi. Il faut écarter la tentation de vouloir reconstruire du « vivant » sur du « passé »… Je ne sais pas si c’est très clair tout ce que je dis là…
J’espère qu’avec ton chat vous allez vous retrouver, vous avez l’air d’aller très bien ensemble. Le tout sera de bien gérer le retour.
Tu m’as fait rire quand tu écris que tu es contente qu’il ne t’ai pas écrit « Tu es la femme de ma vie », vu qu’il est avec une autre (est-il seulement encore avec elle, d’ailleurs ? ?). Parce que c’est ce que m’avait dit à peu de choses près mon ex (le fuyard !), et je trouvais ça complètement aberrant et effectivement désobligeant. Alors qu’on n’était plus ensemble, qu’il m’avait demandée en mariage et qu’il s’était barré 1 mois après, il me dragouillait encore, genre séducteur invétéré ou amoureux transi. Je lui avais fait remarquer (grâve erreur de ma part… mais il faut parfois mettre les choses au clair…), je lui avais dit que manifestement, il y avait quelque chose. Il avait répondu, tout de go, raide comme la justice (ce qui veut tout dire..) : « Non, non… toi et moi, c’est bel et bien fini, et pour toujours, maintenant, je le sais, et je n’ai plus aucun doute là-dessus, contrairement à avant, on ne pourra jamais revenir ensemble. On ne fera jamais notre vie ensemble. Mais on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la vie… qui sait, dans 5 ans… ». Là, j’avais trouvé ça un peu fort, je lui avais demandé d’arrêter son char. On ne peut pas dire « Jamais, définitivement jamais, et je le sais » et juste après « Mais dans 5 ans qui sait ? ». Ca s’appelle de la torture. Il avait continué : « Tu sais, tu a été et tu seras toujours le Grand Amour de ma vie. Et personne ne pourra te remplacer. ». Je lui ai répondu : « Non, X., le Grand Amour de ta vie, c’est la femme que tu vas épouser. Et je te rappelle que tu as décidé que ce n’était pas moi. ». Il avait été un peu déstabilisé par ma réponse, mais ça ne l’a pas troublé outre mesure. J’avais trouvé ça horrible, ce qu’il m’avait dit ce jour-là. J’avais cette impression que le mec te fait comprendre que tu es tout ce qu’il a de plus cher, il te laisse espérer quelque chose (reste-là, sait-on jamais, dans 5 ans…) mais en mêm temps, bizarrement, il n’en veut pas. Non mais de qui se moque-t-on ? ?
Avec mon ex, d’ailleurs, une pierre vient encore de s’ajouter à l’édifice. Il m’a envoyé un mail récemment, pour me demander de lui rembourser illico un prêt qu’il m’avait fait (juste quand il s’était lâchement barré – Il m’avait dit que je pourrais le rembourser quand je le voulais, dans 10 ans, si je veux, surtout que je ne me presse pas…). Son mail était pathétique : il s’excuse de me demader cela, surtout par mail, il convient que ce n’est pas très courageux, mais il n’a jamais été courageux dit-il, il explique qu’il a besoin de cet argent car la Bourse va mal, il a payé ses impôts, il veut s’acheter une voiture, un ordi, un rétroprojecteur, et que sais-je. Que si jamais je ne veux pas le rembourser, ce n’est pas grâve, il me doit bien ça (quelle condescendance ! !). Qu’on peut aussi envisager un paiement en nature, ce qui ferait de moi la call girl la mieux payée de Paris (ah ah ah… qu’il est drôle…). Et qu’une fois qu’il aura reçu ma réponse, on pourra passer à des discutions plus futiles et agréables et il m’invitera à dîner chez lui, pour que je vienne voir son nouvel appart, qui, fait-il bien de préciser, est un piège à filles. Cet homme soit avoir un sens de l’humour très développé, mais il y a quand même parfois des susceptibilités à ménager ! ! Ou alors il tente un come-back, mais alors je lui accorderai non pas ma main, mais la palme de la maladresse.
Bref, énervée de me faire encore « salir » par ce type (même si ce n’était pas du tout son intention, il va falloir qu’il apprenne à s’adresser aux gens noramelement, d’arrêter de penser qu’il peut tout dire tout faire, que tout le monde se dira toujours « Ah, X. est merveilleux… parfois maladroit mais tellement drôle… Ah, quel X. ce X.», ça le changera), je lui ai répondu de façon assez salée. Pas un mail désagréable, mais un peu caustique quand même. Je lui explique qu’il n’a pas à se justifier de me demander de le rembourser, après tout, c’est son argent, il a le droit tout simplement de me le demander, sans justifier en détail pourquoi il en a besoin (surtout si c’est pour me dire qu’il en a besoin pour s’acheter une New Beetle, un Home Cinéma, et un salon de jardin en teck pour aménager sa terrasse…. Ça je ne lui ai pas dit, mais je n’en pensais pas moins). Qu’il peut se rassurer sur un point, je n’ai jamais voulu ne pas le rembourser, et d’ailleurs je ne pense pas « qu’il me doit bien ça », d’ailleurs, s’il le pensait vraiment, il ne me demanderait rien. Je lui fait remarquer qu’il ne me doit rien, et surtout rien qui puisse être compensé avec de l’argent (quelle horreur ce mec, quand j’y pense… pour qui se prend-il ? ?) quand il s’agit de sentiments. Et je ne profiterai pas de sa pitié ou de sa mauvaise conscience pour commencer aujourd’hui à en tirer parti.. Pour la call girl, je lui avoue que c’est très tentant, et l’image de son ex-petite- amie (pardon, ex-future-femme) le remboursant en couchant avec lui me fait hurler de rire. Malheureusement il risquerait y prendre goût, ce qui n’arrangerait pas ses finances. Et puis voilou. Je lui annonce que je suis prête moi aussi à aborder des sujets agréables et futiles et que je viendrai avec plaisir visiter son penthouse.
Bon, je me rends compte que mon mail est assez virulent, mais il commence vraiment à me faire ch… à s’imaginer qu’il peut dire tout ce qui lui passe par la tête. Peu-être qu’il se voulait drôle, il a juste oublié à qui il s’adressait, contrairement à avant, j’ai décidé de ne pas l’excuser. Merde, je suis effectivement son ex-future-femme qu’il a envoyée (méchamment) balader parce que, oh, finalement, bof non, il ne le sentait pas en fait… Alors crotte. Ras le bol d’être toujours gentille. Toujours est-il que mon mail lui a fait un effet bœuf, il ne m’a pas répondu, ni appelée, et donc pas invitée à « visiter son penthouse ». Et bizarrement, je me sens mieux. Comme s’il fallait qu’un jour je remmette les choses à leur place… et c’est chose faite. Ca fait un bien fou.
A part ça, avec mon amant, c’est le beau fixe, et ça m’inquièterait presque maintenant (je pense que je dois être une grande anxieuse… il faudrait que j’apprenne à savourer le moment présent sans me prendre la tête sur le futur). Je l’ai donc vu jeudi soir, je suis partie bosser vendredi matin. Il était au Parc des Princes vendredi soir et effectivement, cet homme a une mémoire comme une passoire, parce qu’il ne se rappelait plus que je lui avais dit que j’avais une soirée de filles. Du coup il m’a envoyé plein de messages pour que je vienne chez lui vendredi soir, tombés à l’eau puisque j’étais en train de faire la fiesta. J’ai eu ses messages à 1 heure du matin, j’en ai envoyé un pour lui souhaiter bonne nuit, et voilà. Il m’a appelée le lendemain matin, complètement inquiet. On a déjeuné ensemble avec un ami, on est allé faire des courses l’après-midi, au ciné ensuite, et on a passé une petite soirée pépère, enlacés, très tendre. Depuis 2 jours (depuis l’histoire du bouquet en fait, depuis le Salon de l’Auto), c’est comme s’il avait fait tomber la garde : ça lui semble évident qu’on EST ensemble, aujourd’hui, demain… il est beaucoup plus tendre, plus sur la défensive, on s’enlace quand on dort alors qu’avant, c’était comme si chacun devait observer son territoire et ne pas empiéter sur celui de l’autre… ça doit te sembler hallucinant mais bon… Dimanche matin, ses parents ont appelé pour savoir s’il allait déjeuner chez eux, il a décliné, prétextant qu’il devait aller bosser l’après-midi… en fait il voulait juste passer la journée tranquille avec moi. On est allé déjeuner dans un petit restau charmant, il était vraiment adorable, on était bien.
Hier soir, il s’est passé un truc bizarre : j’étais chez lui, bouquinant dans le canapé et lui en train de faire des calculs sur la table de la salle à manger. A un moment, il me dit : « Bon, je viens de faire le calcul de combien coûterait un appartement avec toutes les specs dont on a parlé (son ami lui avait demandé la veille s’il ne pensait pas à acheter un appart et il avait encore abordé le sujet au déjeuner, on disait « Ah ouais, un appart comme ci c’est vraiment sympa, etc etc… ») et ça fait tant. Alors attends, je reprends : il nous faut un salon comme ci… patati… deux chambres… on est ok avec deux chambres, non ? »… J’étais en train d’halluciner… il me parle d’acheter un appart, ok, s’il a envie de s’acheter un appart, pourquoi pas, il fait ce qu’il veut, mais il me dit « Il NOUS faut… »… Comprends pas… Alors, moi, bon, je participe, mi-amusée, mi-incrédule, complètement assomée surtout, et je lui dis : « Bon, super ! ! ! Mais maintenant, il ne reste plus qu’à le trouver… pas fastoche… ». « Ben, c’est ce que je disais, on met ma mère dessus, elle est à la retraite et elle sera ravie de s’en occuper, et on branche aussi ta minette (je connais une femme qui est intermédiaire en immobilier), et voilou. ». Ben ouais… et voilou… Comprends toujours pas, mais bon… je n’avais pas du tout envie de l’arrêter en disant : « Dis donc, pourquoi tu m’inclus dans ton projet d’achat d’appart ? ? »… A l’occasion, je lui en reparlerai, s’il me rebranche dessus… Je trouve ça, pour le coup, vâchement prématuré… Pour moi, c’est comme si notre histoire venait de commencer là, il y a deux jours… Ok, on se connaît depuis 3 ans et on est ensemble depuis 3 mois et demi, mais quand même… c’est fort ça ! ! Parler d’acheter un appart… alors que pour moi, il y a encore des tonnes de problèmes à régler dans cette histoire, les potes qui vont tomber de leur chaise quand ils vont apprendre qu’on est ensemble (enfin, non en fait, ils seront ravis, sauf un, mon ex… et ça peut faire effet boule de neige…), les associés de notre boite qui vont nous lyncher s’ils apprennent ça, il faut donc que je me barre de ma boite avant que notre histoire se sache (d’ailleurs, plutôt que de le dire, je ferais bien de m’en occuper…)… Bref, l’appart pour moi, ça vient après… mais peut-être que non, en fait, peut-être que tout doit se faire tranquilou, naturellement… étrange, quand même…
Alors qu’on était parti se coucher, il a qualifié à un moment notre relation de « pure camaraderie »… J’ai explosé. C’est LE mot tabou… Qu’il ne me dise pas que nous sommes de simple amis… Alors il jouait l’ingénu : « Ben, quoi, qu’est-ce que c’est d’autre ? ? ». J’étais incapable de dire ce que c’est d’autre (Une relation d’amour, mon grand), j’étais bloquée. Je lui ai dit que… que… que… Et là, il m’a dit : « Ben oui mon chat… mais tu ne dis jamais rien, alors comment veux-tu que je sache… ». Et voilà, on y revient… C’est vrai que je n’exprime pas grand chose de mes sentiments profonds (pour ne pas dire rien), c’est vraiment un problème ça… COMMUNICATION… Mais ça me hérisse et me bloque quand il dit ça, j’ai l’impression d’être tout à coup propulsée très loin de là où je suis, comme si on me disait : « Oh la ! ! ! Attention ! ! ! Ne va pas t’imaginer des choses ! ! ! D’ailleurs prends-toi ça ! », et de n’avoir aucune légitimité pour revendiquer ma place. Alors qu’il dit peut-être ça pour me provoquer, il prêche le faux pour avoir le vrai… Mais ça me traumatise à chaque fois
A part ça, je suis partie bosser ce matin, on a détaillé notre semaine pour voir quand on va pouvoir se voir, entre tous les déplacements, il m’a dit que vendredi, soit il était à Paris soit il va à Rome, et dans ce cas, il rentre vendredi soir, mais il ne sait pas encore à quelle heure… manifestement, le petit week-end à Rome (avec l’autre mielleuse) n’aura pas lieu… Ouf ouf ouf…