Comment rompre ?

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Anciens messages (page 46)

C'est plus une barque, c'est un tronc d'arbre

#70 Posté le par DCF__0015

Ma chère Belette,

Oui, effectivement, je crois que nos ex se ressemblaient sur bien des points... Quand j'ai lu l'histoire du BO pour les postes à l'étranger, j'ai cru voir mon ex. Pareil. Il fuyait de la même façon, sans l'ombre d'un scrupule, sans prêter attention au mal de chien qu’il pouvait me faire… sans avoir l’air de se rendre compte que moi je ne le suivrais pas... ou plutôt en en ayant probablement complètement rien à faire, ce qui est somme toute assez hallucinant... c’est d’ailleurs probablement pour cela que j’ai réussi à rester si longtemps avec lui… je n’arrivais tout simplement pas à y croire, c’était tellement gros ! ! ! Je devais zapper… mais que de compromis j’ai fait avec moi-même… enfin, à ce niveau-là, je n’appelle plus cela des compromis, je me suis reniée complètement, j’ai courbé l’échine

Tu dis très justement que pour qu’une vie de couple marche, il faut d’abord se faire une vie tout seul et ne pas l’abandonner quand on arrive en couple. C’est tellement vrai ! Mais tellment difficile… Parce que parfois, ne pas abandonner SA vie implique d’abandonner l’homme qu’on aime. Je m’explique : dans le cas de mon ex par exemple, cet homme était si imprévisible, si égocentrique, que pour espérer pouvoir partager des moments ensemble, il fallait de toute façon que je m’asseye sur mes occupations. En effet, quand quelqu’un n’est manifestement pas absolument disponible pour vous, parce qu’il a une vie bien remplie, qu’il aura toujours des moments mais il faut qu’on soit disponible au pied levé car son emploi du temps ne doit souffrir d’aucune contrainte… il n’y a pas 40 solutions : s’adapter, quitte à décommander des RV et des activités (cequi perturbe irrémédiablement la petite vie qu’on s’est faite), ou partir. Il n’y en a pas une troisième, en tout cas dans mon cas il n’y en avait pas, pas de discusison possible, de compromis. Une fois ça marchait, mais la fois suivante, c’est comme s’il avait oublié cette nécessité. Quand je me relis, je me dis que c’est complètement hallucinant que je sois restée, mais bon, on ne refait pas le passé, et puis quand on a le nez dans le guidon, c’est jamais si facile.

En parlant de nez dans le guidon, j’essaie de ne pas charger la barque comme tu dis, mais ce n’est pas facile… Tes mots m’ont fait extrêmement plaisir : mon homme n’est pas un imbécile, il a plutôt l’air d’un amoureux transi, un peu affolé par mon caractère en acier trempé…
C’est super, mais qu’est-ce que je flippe en ce moment… C’est bizarre. J’ai beau essayer de me calmer, j’ai du mal. Pourquoi je flippe ? Parce que je suis persuadée qu’il va se rebarrer, qu’il va me refaire un sale coup. C’est bizarre, car il n’y a pourtant aucun indice qui me laisserait présager cela, mais je flippe. La soirée qu’on a passée dimanche était parfaite, lundi matin il y avait plein de bonne humeur à la maison avant de partir au boulot, hier après-midi on s’est envoyé des messages SMS, hier soir, il m’a laissé un message vers 9 heures et demi (j’étais à l’hôtel), prétextant un renseignement professionnel que je pourrais lui fournir, mais je pense que c’était un prétexte. Je l’ai rappelé derrière, on a discuté de tout et de rien, il a même fait à un moment une allusion qui ne laisse aucun doute sur le fait qu’on EST ensemble, que ce n’était pas juste l’histoire d’une nuit

Mais pourtant, je flippe. C’est bien sûr amplifié par le fait que je l’adore : si je m’en foutais davantage, je serais super sereine et je n’aurais aucun doute sur son attachement, enfin, en fait je serais super sereine parce que je n’y attacherais pas une importance démesurée… J’ai un besoin complètement hallucinant d’être rassurée et pourtant, je me rends compte que lui me rassure 10 fois plus que moi je ne peux le rassurer sur la suite de notre relation, et ça ne me traverse jamais l’esprit que lui aussi a peut-être besoin d’être rassuré. Je suis en train de projeter mes craintes fondamentales d’être abandonnée par l’être aimé sur cette relation actuelle. Craintes remontant à l’enfance, puisque mon père m’a dit un jour qu’il ne m’aimait pas, et qu’il n’en avait rien à faire de ses enfants du moment qu’ils lui foutaient la paix, craintes remontant à ma relation avec mon ex fuyard… et ça m’attriste. Il ne faut pas que je fasse de transfert, il faut que j’aborde la situation tranquillement… mais bon Dieu, c’est fou comme ce n’est pas facile… Je colle dessus toutes mes frustrations passées, comme si mon « amant » était l’incarnation de mon père et de mon ex… comme s’il allait me faire tout ce qu’ils m’ont fait… C’est déjà beau d’en être consciente, mais bon. Je me fais réellement violence pour me détacher de mes inquiétudes infondées, ou en tout cas qui n’ont rien à voir avec mon amant, et ça ne mache pas super…
Par exemple, tout à l'heure, je lui envoie un message. Déjà, je peste parce qu'il ne m'en a pas envoyé de la journée (alors que lui pourrait aussi être en train de pester de la même façon... pourquoi ça serait à lui de faire le premier pas ?). Dès le message envoyé, je suis convaincue qu'il ne répondra pas. L'attente est affreuse ("Pfff... je savais bien qu'il ne répondrait pas, il s'en fout, ça le fait chier..."). Il répond, alors forcément, je saute de joie... mais en même temps, je cherche dans le message la pointe de mépris, dans quelle mesure ce message n'est pas si gentil... Je réponds (en m'efforçant d'être très gentille, normale, quoi), et le stress continue... L'enfer !! Pourquoi ne suis-je pas confiante en envoyant le message ?? Pourquoi je ne me dis pas : ok, il répondra, dans 1 heure, ou 2 ou 8 s'il veut, et alors ? Je devrais peut-être me mettre au yoga, ou un truc comme ça

Mais bon, ma peur au ventre ne me quitte pas, ou plutôt cette satanée certitude qu’il va prendre le large… Tu sais, tu écris que mon amant est sans doute amoureux transi mais un peu affolé de voir que sa promise a le caractère bien trempé, mais séduit quand même… C’est ça qui m’attriste… Effectivement, il est un peu « macho » (mais c’est un macho gentil, en fait, il est doux comme un chamallow), et je pense que quelque part, je lui fait probablement peur, moi qui suit si indépendante, qui sait tellement ce que je veux… mais que faire ? Me taire ? Attendre ? ? ? C’est pour cela que j’ai si peur, j’ai peur qu’il ne trouve pas sa place, et pourtant, Dieu sait comme j’aimerais lui en faire, de la place… Et en lui faisant de la place, une grande place, j’ai peur d’apparaître tout à coup très faible ou collante à ses yeux…
Pourquoi l’amour est si compliqué ?

Ah la la...