Hello ma très chère Belette !
Je suis désolée, ça fait déjà un petit moment que tu as répondu à mon dernier message, et je n’ai plus donné signe de vie depuis plus d’une semaine… J’étais débordée (comme d’hab’), à quoi s’ajoute la fatigue (de l’hiver… de toute cette histoire… tout ça me pompe une énergie folle l’air de rien) et puis j’ai eu envie de réfléchir un peu, de prendre du recul… ce qui, ma foi, ne s’avère finalement pas très concluant
Ne vois par contre surtout pas dans mon mutisme un quelconque signe de colère envers toi, envers ce que tu m’as dit. C’est vrai que ce que tu m’as écrit dans ton dernier message est dur, mais tellement vrai… Et je t’en remercie, parce que je ne discute pas avec toi ici pour entendre des choses roses et sucrées qui me feront toujours plaisir. Tu m’as une fois de plus ouvert les yeux, ça fait un peu mal, mais dans le fond, c’éait nécessaire.
Tu m’as dit avoir été « choquée » par la stratégie que j’ai pu mettre en place, qui selon toi est totalement contre-productive (« J’ai décidé de ne pas le rappeler, pour le laisser mariner dans son jus »), qu’il ne faut surtout pas succomber à la tentation de répondre à ses névroses par d’autres névroses, qu’il vaut mieux que je réfléchisse avant de parler et d’agir… Quand je relis tout cela, je me dis que oui, bien sûr, on va droit dans le mur si je réponds à ses « mauvais traitements » par d’autres mauvais traitements. Que ce n’est pas comme ça qu’on construit une relaiton saine… Qu’on n’avance à rien avec une logique de « vengeance masquée ».
Mais Dieu comme c’est dur de rester calme et « normale » même, dirais-je, face à quelqu’un de si déroutant. Aujourd’hui, je suis (encore) dans une sorte d’état de perdition. Je ne sais plus quoi faire, comment faire, par quel bout prendre cette relation.
Tu me dis que pour se battre, il faut être deux, que cette relation, il faut que je l’élève. Mais j’ai de moins en moins d’énergie pour le faire, de moins en moins d’idées pour le faire. Parfois, j’en viens à me demander si je l’aime tant que ça cet homme, pour ne plus trouver la force. En fait, je l’aime, mais chose horrible, je n’ai plus confiance en lui. J’ai le sentiment de n’être plus qu’une quantité négligeable pour lui, de n’être pas grand chose dans le fond… Comment renverser la vapeur ?
Depuis mon dernier message, il s’est passé plusieurs choses.
Donc, j’avais décliné le dîner du mercredi soir : ok, mon raisonnement était complètement con, j’en conviens. Je ne lui ai pas laissé paraître cette stratégie… donc il n’y a pas péril en la demeure, sauf que ceci donne déjà une certaine indication du malaise qui peut exister dans notre couple, où rien n’est simple, rien n’est évident, tout est joutes, rapport de force. Mais j’avais le choix entre accepter et décliner. Sauf que je ne voulais pas entrer dans une relation déséquilibrée : lui prévoit ses petits dîners, ses week-ends, sans même chercher à s’assurer qu’il va pouvoir me voir… quand je lui propose d’aller dîner un soir, il décline assez brutalement, sans petit mot gentil, sans rien proposer derrière… Accepter ce dîner, au moment où tout à coup il se réveille (il m’a invitée à 21h pour 21h05 en gros…), se disant « Ah tiens, j’aimerais bien la voir ce soir… » aurait été une possibilité, mais j’acceptais alors implicitement ce mode de relation, où lui vit sa vie sans se préoccuper de moi, quand il a envie de me voir, c’est pratique, je suis de toute façon toujours dispo. Je suis sa chose. Dont il dispose à sa guise. Et c’est ce genre de « gestion » de la relation que je ne veux pas. J’avais envie qu’il comprenne, en douceur, que moi aussi j’ai une vie, des dîners, des schmurz, des trucs… Que ça ne va pas toujours dans un seul sens. Ca ne va pas chercher plus loin. C’est probablement complètement idiot comme raisonnement, car du coup, ça a pu avoir pour effet de lui faire penser « Bon, je n’ai aucune mauvaise conscience à avoir de la planter quand elle me propose d’aller dîner un soir, elle fait la même chose »… Ouaip…
Je l’ai vu le jeudi au boulot, il était tout mimi, un regard pour moi amoureux. Le soir il avait un dîner professionnel et s’est inquiété de ce que je faisais ce soir-là. Il m’a invitée à un dîner chez lui le lendemain pour fêter son départ en vacances en Laponie avec ses amis.
Vendredi après-midi, il m’a appelée, pour me demander si je pouvais lui rendre le service de m’occuper du dîner (aller chez le traiteur), car il était bloqué en RV en province et il arriverait complètement à la bourre. Je m’en suis chargée avec plaisir. Le dîner était top. A certains moments, on s’échangeait des petits calins (mais trop aux yeux de tout le monde non plus, vu que les amis ne sont toujours pas officiellement au courant). Là où le bas blesse, c’est que je l’ai vu se comporter de façon relativement « tendre » avec la Conne (celle avec qui il devait partir en week-end à Rome), style une caresse dans le dos, etc. J’ai décidé de rester stoïque, parce que je ne pouvais tout simplement par faire d’esclandre en plein dîner, et dans le fond, j’ai eu certains copains mecs avec qui je me comportais de façon très proche de la même façon, et il n’y a absolument rien d’équivoque pour moi. Ce sont juste de très bons amis. Jusqu’au moment où j’ai surpris une conversation entre mon Loulou et la fameuse qui m’a fait le même effet qu’une pointe d’acier dans une plaie : j’étais en train de discuter avec une amie, et à côté de moi, elle discutait avec lui. Et le voilà qui relance le sujet du week-end à Rome, regrettant qu’elle n’ai pas pu se libérer, lui proposant de trouver un autre week-end pour faire ça, car elle est vraiment la compagne idéale pour se balader dans les petites rues de Rome… Note, il vaut mieux entendre ça que d’être sourd, mais ça m’a fait un mal de chien. Je croyais qu’il avait renoncé à ce week-end, et j’entends que non pas du tout, et bien au contraire… Et moi, je « sers » à quoi ? ? A faire les courses chez le traiteur pour préparer le dîner ? ? Je ne suis pas digne d’une petite balade dans les rues de Rome ? Et après, clou de la discussion, il a enchaîné « Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’il faut prendre ? Deux chambres ou une seule chambre ? », avec le ton du mec charmeur à la « Amour, Gloire et Beauté ». Elle, qui joue l’effarouchée quasi-paniquée comme si elle était en passe de se faire violer répond : « … Ben… non… deux chambres… » (merci ma chérie, finalement, tu gagnes un point ! !). « Ah bon ? Ah non… je ne crois pas… ». Je n’avais envie que d’une seule chose à ce moment-là, lui balancer mon point dans la figure. Je ne l’ai bien évidemment pas fait, j’aurais mieux fait dans le fond. Parce que finalement, ce coup de poing, c’est donc à moi que je l’inflige. Pourquoi a-t-il eu cette discussion ? Parce qu’il pensait réellemnt ce qu’il disait et dans ce cas, QU’EST CE QUE JE FOUS ENCORE LA ? ? ? Ou, bien conscient que je pouvais parfaitement entendre, il cherche à provoquer quelque chose en moi : partir dégoutée, rester en tremblant dans l’ombre de la peur et la peur de l’ombre, venir le provoquer sur son terrain…Là encore, QU’EST CE QUE JE FOUS ENCORE LA ? ? ? Je ne suis pas partie, je ne l’ai pas engagé ensuite à la discussion à ce sujet... je vis dans l'ombre de la peur et la peur de l'ombre... et ce n'est pas une bonne idée… Dans le fond, je crois qu’il faudrait que j’en discute sérieusement avec lui. Je connais de toute façon déjà sa réponse : il va me dire que je l’étouffe, qu’il ne faut pas que je lui mette la pression, que Truc n’est qu’une bonne amie et que j’ai mal entendu…C’est pour cela que je la ferme, mais j’ai tort. Il faut que je le mette face à ses responsabilités.
Il s’est montré cela dit très tendre tout au long de la soirée, ce qui a tendance à annuler tout cela. Je n’arrive pas à lui en vouloir quand après il est tout mimi.
Une fois en Laponie, je m’étais préparée à une semaine sans news de sa part. Finalement, dès le lundi, il m’a envoyé des télémessages du Cercle Polaire, ce qui est vraiment topissime ! Donc on a conversé lundi, mardi… et mardi, il m’apprend que finalement, ils rentrent car il ne fait pas assez froid, pas de neige, etc… Bien dégoutés quand même ! ! Il est rentré le mercredi, il m’a appelée en fin d’après-midi, tout fou amoureux, pour qu’on se voit le soir. J’étais folle de joie, car il était vraiment adorable. J’ai bondi dans ma voiture… et là, il me rappelle, pour s’excuser, mais en fait les amis avec qui il était parti venaient de l’appeler et avaient décidé qu’ils passaient le chercher en voiture, pour aller dîner chez un des compatriotes qui venait de faire développer des photos…Il n’avait pas eu le temps de répondre non, et puis il ne savait plus comment leur expliquer maintenant qu’il ne pouvait pas, il ne pouvait pas dire qu’il était fatigué, ni qu’il avait quelque chose de prévu vu qu’il était censé être en Laponie et qu’il était rentré depuis seulement 3 heures… Je lui ai dit « Ouais, mais le fait est que tu AS quelque chose de prévu… ». Bref, il était merdeux, s’est trouvé complètement con, n’en démordait cependant pas… J’ai dit, ok, soit, je suis très déçue, je ne trouve pas ça cool du tout…Il m’a promis de se rattraper bien comme il faut, de faire les choses vraiment vraiment bien… Qu’on allait se fixer une date ( ? ? ?).
C’était il y a une semaine… je ne vois toujours rien venir…
Sur le coup, j’étais tellement sur le cul, que je n’ai pas pensé à lui dire : « Se fixer une date ? ben demain, non ? Tu n’as rien de prévu, tu étais censé être en Laponie… ». Le soir, j’étais en même temps grisée par la tendresse qu’il avait mis dans son appel, tout ça… mais en même temps, je me suis quand même dit qu’il y avait un truc qui clochait très fort… Planter sa copine en rentrant de voyage, alors qu’on vient de l’inviter tout tremblant tout ému, parce que les amis avec qui il était en voyage lui ont proposé quelque chose derrière… c’est quand même fort… Eh ben… il devait vraiment avoir envie de me voir tiens
Le lendemain, pas de signe de vie… J’ai essayé de l’appeler le soir, il ne répondait pas. Vendredi, je l’ai appelé et j’ai laissé un message. Il m’a rappelée, m’a proposé de venir dîner le soir chez lui, il faisait un dîner « Finlandais », pour fêter le retour ! ! J’y suis allée, il était adorable avec moi, plein de regards amoureux. Tout le monde est parti (très très tard, et un peu amoché ), on s’est retrouvé tous les deux, c’était très tendre, très amoureux, merveilleux. Et pourtant, j’avais encore ces blessures en moi… Il faudra bien que je discute avec lui de mon inconfort dans cette relation parce que ça pourrit tout, insidieusement… Ces blessures, je les garde en moi, et seule une discussion, quelque chose de concret pourra les effacer… pas le temps.. Mais je n’arrive pas à m’y résoudre, j’ai trop peur de ses réponses. Là où je suis complètement idiote, c’est que si je n’aborde pas le sujet, c’est encore pire…
Samedi, on a dormi jusqu’à 6 heures du soir ! ! Quand il s’est levé, il a appelé tous les amis qui étaient là la veille, histoire de voir l’étendue des dégats… et il les a invité à venir voir un film chez lui… Samedi soir, adorable, dimanche matin, adorable… Puis, il s’est souvenu, en ayant son frère au téléphone, qu’il lui avait promis de déjeuner avec lui dimanche. On venait de déjeuner ! ! On a parlé de ce qu’on pourrait bien faire l’après-midi, j’ai pris l’Officiel des Spectacles, dis qu’il faudrait quand même que je passe deux heures chez moi histoire de prendre des affaires etc, et alors il m’a proposé d’y aller maintenant, pendant ce temps il irait voir son frère. On est parti, il m’a dit qu’il m’appellerait quand il rentrerait. Il est rentré à 19h30. Après-midi pliée. J’aurais pu l’appeler vers 17h pour lui secouer les puces, mais voilà, je ne l’ai pas fait… Acte manqué ?… J’en suis arrivée à être tellement désabusée par cette relation, que c’est ce que je disais, je n’ai plus de force, plus de motivation pour la tirer vers le haut, puisque je suis la seule à la tirer vers le haut quand lui la plombe.
On s’est vu dimanche soir, petit dîner tranquille chez lui. Et dimanche soir, quand on s’est couché, je n’avais pas le droit de le toucher. Bas les pattes, c’est interdit ! J’en ai marre, je suis fatiguée
Depuis lundi matin, je suis morose. No news lundi. Hier, j’étais au bureau, je l’ai coisé. Je lui ai envoyé un message le soir pour savoir ce qu’il faisait. Il m’a répondu : « Je suis dans l’Eurostar pour Londres ! » (pas la peine de me le dire en gueulant ! !). J’ai répondu : « Shit alors ! (pas classe du tout mais exprime bien ma pensée ) », il a répondu « Shit happens… ». « I guess, yes. ». C’est frais, c’est beau, c’est enlevé… Ca fait chaud au cœur ce genre de petits échanges… Et no news anymore…
Bref, quand je suis là, devant lui, il est généralement super mimi adorable. Ca , on ne peut pas dire l’inverse, mis à part 5 minutes où il boude genre « C’est interdit », sur 48 heures de week-end, c’est ok. Mais sorti de cela, il ne donne aucun signe de vie, et quand il répond à mes messages (heureusement que j’en envoie, sinon on se perdrait de vue ! !), c’est on ne peut plus sec ! !
Comme j’étais au bureau, j’en ai profité pour consulter ses mails (on ne se refait pas…). Il a un échange régulier avec une minette qu’il avait rencontrée lors d’un dîner (dont il m’avait un jour parlé comme de ma rivale…). Bon, rien de bien catastrophique, si ce n’est qu’il lance l’idée qu’ils se fassent un petit dîner début décembre. Bon, ok, moi aussi je fais des dîners en tête à tête avec des hommes… sans pour autant avoir envie de me les « taper » (mais eux, généralement, on toujours une idée derrière la tête… sinon ils dineraient avec leurs potes). Mais il y a quand même certaines de ses réponses qui me laissent dubitatives : « Je ne connaissais pas cet aspect de ta personnalité et j’avoue que c’est assez grisant ! » ou « Tu es inssaisissable… Et l’inssaisissabilité (faux mot pas français) est une arme de séduction chez les femmes »… Et le voilà qui l’invite au réveillon du Nouvel An ! ! ! Bon, si je gêne les petis gars, il faut me le dire… Ensuite, j’apprends par d’autres mails qu’il rentre tard de Londres mercredi soir, qu’il a un dîner avec des pots jeudi soir, et qu’il va vraisemblablement partir au ski chez des copaisn (mon ex, etc) ce week-end… Je veux bien être très très compréhensive, très très indulgente, très très patiente comme dirait ma maman. Mais il na faut pas exagérer non plus.
Bref, tout ces évènements enchainés les uns aux autres, comme un joli collier de nouille pour la fête des mères me laisse… sans voix, désarmée…
Mon Loulou me plante en beauté, m’ignore quand je ne suis pas à deux mètres, m’appelle juste pour me voir dans l’heure qui suit, vit sa vie avec ses potes, ses soirées, ses fiesta, ses week-ends, sans répondre à mes envie, sans y donner suite, est en plein travail de séduction d’une nana qu’il invite au Réveillon… non non non… où veux-tu que je trouve la force d’élever cette relation ?
Ca me fait un mal de chien de tout laisser là comme ça en plan, de rendre les armes sans autre forme de procès… mais je suis désabusée. Il m’écoeure. Il m’a trop écoeurée… et chaque jour apporte son lot d’écoeurement
Tu as raison, on fait de notre histoire de l’eau de boudin. Et ça ne tenait qu’à nous de l’élever. Mais pour l’élever, pour la transformer en eau de rose, il faut aussi être deux à combattre pour la même chose. Je veux bien le « reconquérir », lui donner envie de… mais le gros problème aujourd’hui, c’est que pour pouvoir faire cela, trouver la force, j’ai surtout besoin qu’il me réconquérisse, qu’il me donne envie de lui donner envie… C’est le serpent qui se mord la queue, je sais. C’est horrible, mais je suis à bout de force. Je l’aime, mais cette envie de donner, je ne l’ai malheureusement plus. Je ne trouve plus le souffle nécessaire pour donner une dernière impulsion, je suis épuisée.
Je ne sais plus quoi faire. A la limite, je devrais peut-être écouter mon instinct. A quoi bon me forcer face à quelqu’un qui ne se force pas ? A quoi bon être là, auprès de quelqu’un qui ne loupe aucune occasion d’être ailleurs et ne cherche pas vraiment à être avec moi ? Je ne sais pas… Je ne sais plus.
Faire la morte et attendre qu’il se manifeste, en exigeant beaucoup pour construire et élever le truc, graduellement, sans relâcher la « pression », et en condamnant les faux pas (un dîner au restau tous les deux, un week-end, une clarification de notre relation auprès des amis,…) ?
L’appeler, encore une fois, pour le mettre face à ses choix : si tu veux continuer, il va falloir trouver un moment à m’accorder… Si tu veux continuer à vivre comme un célibataire, très bien, libre à toi, mais alors ne claque plus des doigs pour que j’accourre quand tu as deux minutes à tuer.
Parce que c’est exactement ça qui se passe en ce moment. Il mène exactement la vie d’un célibataire, avec toutes les composantes (liberté, fiestas, week-ends, drague…) et l’avantage d’avoir une ninouche assurée à côté, pour le jour où il aura envie de se ranger, pour le cas où ses plans drague échoueraient. C’est pas jojo…
Il faut que je me sorte de ce piège à con, mais comment ?
J’en ai écris une tartine, mais ça reflète assez bien cette impression que j’ai : j’ai l’impression d’être prise aiu piège dans un mode de relation qui ne ma va clairement pas, mais je n’arrive pas à trouvre comment en sortir, sans sortir de la relation. Je n’arrive pas à savoir comment je dois aborder le truc maintenant, comment je dois prendre la relation justement pour l’élever. Calmement, ça c’est sur… mais encore
Bon, et toi, comment roule ton idylle (qui j’espère est bien plus simple que la mienne ! !).
Grosses grosses bises et à bientôt ! !