Pour Belette, Bearded Collie et POM
Bonsoir à vous tous. J’ai lu vos messages avec beaucoup d’émotion, comme toujours, ils sont source de chaleur, d’optimisme, de bons conseils.
A Belette, je répondrai ceci, une main tendue est un cadeau, le moindre mot d’encouragement, ne ferait-il que trois lignes et même s’il répète ce que d’autres ont dit, cela reste un cadeau. Et puis on peut dire la même chose avec d’autres mots, une autre façon de les dire, c’est le cœur qu’on y met qui compte et moi dans ce que je lis de vous, je ressens de la sincérité et un réel effort pour comprendre et vouloir aider.
Dans tout ce que je lis c’est cela que je vois, on ne nie pas mon vécu, et on ne me fait pas taire, c’est essentiel. (il y a peu de temps sur un forum d’interprétation des rêves, on me posait des questions pour que je précise mon passé familial, je l’ai fait assez rapidement et une personne m’a répondu que mon histoire était banale. Cela m’a fait très mal. Elle avait le droit de penser cela, mais pas le droit de ne pas respecter mon histoire, je me suis dit que si c’était banal pour elle c’est qu’elle n’avait pas vécu des choses roses. Une autre personne a cru bon de me culpabiliser par rapport à ma « confession » -je le dis encore, fort brève dans ce forum !-, là encore j’en ai tiré la leçon et je suis venue pour en parler là où j’avais plus de chances de trouver des personnes sensibilisées à mon problème. Je sais pertinemment que se raconter de façon crue est dangereux, mais ne pas parler l’est tout autant..)
Pour te répondre encore, Belette, mon père a été effectivement enseignant dans une école catholique mais il y a eu une histoire dont je n’ai jamais su la vérité : mon père nous a dit qu’une religieuse jalouse l’avait poussé à démissionner tandis que la famille de mon père, il y a deux ans m’a raconté une histoire toute différente : l’abbé lui a demandé suite aux plaintes des parents de certains adolescents de démissionner. Une de mes tantes maternelles m’a raconté qu’au début de leur mariage, mon père avait emmené des élèves un mois entier alors qu’il devait les ramener au bout d’une semaine. Ma mère a vécu enfermée dans la salle de bains jusqu’à ce que son frère la ramène chez lui, car les parents d’élèves venaient hurler devant chez mes parents. Il a été accusé de séduire les jeunes gens, j’ai entendu pas mal d’histoire au sujet de sa façon de fasciner de jeunes esprits, il était d’ailleurs fier de cela, de son surnom de « diable », des fugues de certains de ces jeunes gens qui venaient le rejoindre. L’un d’entre eux est même devenu le parrain de mon frère et tous deux portent le même prénom.
Pour ma part je ne l’ai jamais vu travailler. Seule ma mère se tuait au travail, elle était rarement là.
Je crois qu’il est nécessaire que je comprenne mon père, mais devant le mutisme de ma famille et tous les mystères qui entourent son passé, j’ai peu de chances de comprendre. Pour ma mère, c’est peut-être plus simple, elle a vu son père mourir dans un accident de voiture dont elle-même a été la victime, et sa sœur jumelle est morte la même année alors que ma mère était encore hospitalisée. Je crois qu’elle avait une peur bleue de perdre celui qu’elle aimait, et qu’elle était prête à tout pour le protéger de la mort. Elle en a fait son enfant, complètement dépendant d’elle.
J’ai enfin repris rendez-vous avec ma psy, après trois semaines de silence, je crois qu’en effet il serait mauvais de recommencer avec un ou une autre, car à la longue, me répéter, refaire confiance, c’est lassant.
Cher Bearded Collie, ton accolade me va droit au cœur ainsi que tes mots, je ne parlerai pas de richesse intérieure mais de vaste chaos qui cherche à s’ordonner un peu. Il faudrait retrouver un début de bout de ficelle pour le suivre jusqu’à son extrémité !!! Ce serait trop beau de croire qu’on a voulu me détruire parce qu’on se sentait inférieur à moi. Ne serait-ce pas plutôt parce que les gens sentent que je suis perméable et fragile (pas tant que ça !) qu’ils se permettent tant de bassesse ? Il y des gens qui ne respectent rien et qui sautent sur les faibles, les fragiles, les écorchés, et qui les écorchent un peu plus. Ce qu’ils ne savent sans doute pas, c’est à quel point chaque souffrance est source d’enseignement. Aucune ne m’a endurcie ni rendue haineuse, amère quelquefois, mais je n’en ai pas voulu au monde entier, au contraire, je cherchais à comprendre. OK, je cherchais surtout à savoir ce que j’avais bien pu faire ppour déclencher cela. Mais je ne peux pas croire que des gens font délibérément, froidement, en toute conscience, du mal (ce serait d’ailleurs trop dur pour moi d’en avoir la preuve). Je pense qu’elles sont convaincues de leur bon droit, d’avoir raison, de faire pour le bien de l’autre, etc. Ou même pour LEUR bien, parce que cela les soulage. Je ne suis pas même sûre que la personne qu’ils martyrisent représente une identité, un être humain. Tout comme la justice, l’injustice est aveugle. Je crois que mettre des gens en prison est tout aussi horrible que l’acte à l’origine de l’emprisonnement. C’est un long débat, je n’en disconviens pas, et on ne peut pas excuser certains actes. Où ai-je lu ceci :
« pour juger, il faut comprendre ; et lorsqu’on a compris, on ne peut plus juger »
Dans les comportements des gens on s’arrête souvent au visible, au matériel, à l’acte ou à la parole, mais va-t-on plus loin ? Se pose-t-on la question de savoir Pourquoi ?
Moi ce qui me tarabuste c’est de comprendre. On m’a dit et répété que cela ne servait à rien, pourtant, si cela m’obsède à ce point, c’est qu’il y a une raison. Enfant, je ne comprenais rien, je ramassais tout ce qui me tombait dessus, le père était un Dieu vengeur de l’ancien testament, la mère un fantôme brisé fuyant son propre château hanté par un autre qu’elle, il n’y avait RIEN à comprendre.
Est-ce toi qui parlais de ce père frappant sur les doigts de son enfant qui cherchait à ouvrir un tiroir ? (je lis de temps en temps des passages du forum mais je n’ai pas beaucoup de temps), ce que je regrette ce n’est pas tant l’acte en lui-même (quoique je trouve incroyable qu’on pense encore que pour se faire comprendre d’un enfant il faut lui faire mal, je trouve cela intolérable : frappe-t-on un adulte comme ça, abruptement, s’il va se servir sans demander la permission ????? Un exemple simpliste mais bon)que l’absence de parole, d’explication, de douceur préalable peut-être. Il est plus simple de frapper sans rien expliquer, l’action avant la pensée. Mais je digresse, je m’excuse.
Tout cela pour dire que je regrette profondément l’absence de dialogue, c’est tout, et qu’on impose des choses sans en expliquer leur fondement.
Je ne sais pas comment avancer vers une prise de conscience de ma vraie valeur, patience, déjà, chaque matin, me lever et me dire « tu es belle, intelligente, intéressante… » et ne pas avoir envie de me moquer de moi-même ou de m’envoyer en suivant quelques remarques désagréables !!!
Je vous souhaite à tous une bonne semaine si je ne vous relis pas d’ici là, en tout cas, un excellent Lundi. Avec toute mon affection et ma reconnaissance, Rémanence. @bientôt!