quête de l'identité

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Anciens messages (page 2)

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#29 Posté le par DCF__4442
Bonjour Rémanence,
Assurément c'est bien dommage de ne pas avoir ton message original. Les processus de transmission ne sont pas spécialement fiables, et j'ai personnellement évité la perte de plus d'un message avec la petite précaution suivante: sélectionne l'ensemble de celui ci dans la petite boite où tu le rédiges puis fait "Edition Copier" (ou CTRL C) si tu es sous Window, tout cela avant de cliquer sur le "Send"... Si jamais le message ne passe pas, tu n'auras qu'à faire un "Edition Coller" pour le réexpédier...
Bon, passons au reste.
Je suis heureux de t'avoir un peu aidée, mais j'ai beaucoup hésité avant de te répondre une nouvelle fois. Principalement parce que, hélas, il n'y a pas de "truc" susceptible de s'appliquer à tout le monde et surtout parce que, malheureusement aussi, il n'y a pas de miracle en la matière. C'est ce que j'essayais de te dire in fine de mon premier message.
Attention, maintenant: je ne voudrais pas que tu interprètes mal les paroles qui vont suivre et qui reflètent le fond de ma pensée:
D'une certaine manière, on ne "s'en tire" pas; on ne "s'en sort" pas; car rien ne peut faire que l'on a pas vécu ce que l'on a vécu. MAIS oui on peut cicatriser et guérir. ET, encore mieux, on peut tirer parti de l'expérience qu'on a traversée.
Ainsi, par exemple, vis à vis de mes propres enfants, je suis persuadé de pouvoir mieux les comprendre et leur apporter davantage que quelqu'un qui aurait eu une enfance "sans histoires"; car même si je suis un adulte aujourd'hui, contrairement à la plupart des adultes, je n'ai pas oublié ni renié l'enfant en moi, qui est toujours là, bien présent, bien vivant et bien sensible; je sais ce que et comment pense un enfant, ce qu'il dit, ce qu'il ne dit pas et pourquoi. Ca ne m'empêche pas de jouer mon rôle de parent et d'adulte, au contraire. Vois-tu ce que je veux dire ?
Alors maintenant la grande question, et la plus difficile: comment ai-je fait pour en arriver là ?
Comme je te l'ai dit, dans ce genre de situations, chaque issue est personnelle; de plus, je n'ai pas suivi de "stratégie" consciente qu'il me serait facile de présenter. Je n'ai été guidé que par mon instinct, avec la chance qu'il se soit révélé payant. Je veux bien te dire deux mots de mon parcours, on ne sait jamais, peut-être y puiseras-tu quelque chose d'utile.
Vers l'âge de 8 ans j'ai touché le fond: j'étais anéanti, un fantôme de gamin, sans goût pour rien, amorphe, atone, vidé, fini, détruit... sauf peut-être une dernière étincelle à l'intérieur qui a décidé, mais tout à fait inconsciemment, de se révolter et de rejeter avec d'autant plus de force tout ce qui n'était pas moi.
C'était excessif, bien entendu, mais c'était la seule chose à faire à l'époque. Je vais tenter de parler par images pour rendre les choses plus amusantes.
Vois-tu, quelque part tu parles "d'enrayer le système". Quand j'ai lu cela, je me suis vu, moi, enfant, sur un plan incliné, essayant de retenir la grosse sphère de pierre qui va l'écraser s'il la laisse descendre, entraînée par sa masse. Au sens de la Physique, l'enfant, le plan incliné et la sphère forment un système complet. Il n'y a pas d'autre moyen pour l'enfant "d'enrayer le système" que, s'il en est capable, d'appliquer une force égale mais opposée à celle qu'exerce la sphère le long du plan incliné. Moyennant quoi il passe toute sa vie dans cette position sans pouvoir rien faire d'autre.
Bien sûr, il a d'autres options. Par exemple, il peut laisser la sphère l'écraser, après quoi il n'a plus besoin "d'enrayer le système" qui, pour lui, disparaît. L'ennui, c'est qu'il disparaît aussi par la même occasion et qu'il ne sait pas trop dans quel nouveau "système" il va se retrouver, si même cela est possible !
Mettons que moi j'ai sauté de côté, hors du plan incliné: j'ai laissé la sphère descendre mais je n'étais plus devant elle. Et je me suis retrouvé seul et libre. Apparemment hors du système. Sans système apparent.
Aussitôt après, et pendant longtemps, j'ai été un révolté farouche: j'ai dynamité avec rage, un peu par précaution et beaucoup par vengeance, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des sphères (des cubes, des parallélépipèdes... voire des cônes) ou à des plans, inclinés ou non (Il ne restait plus grand chose...). On m'évitait soigneusement, parce qu'un déjanté qui dynamite systématiquement le décor... c'est bruyant et pas facile à vivre... Comme je suis avant tout un artiste et que j'éprouvais, en moi, le besoin de créer des choses, moi qui passais mon temps à les détruire (ce qui n'arrangeait pas ma schizophrénie naturelle...), je récupérais quelquefois des débris pour sculpter dessus. Mais tout ce que je créeais me rappelait ce que je voulais détruire, alors je laissais tomber à chaque fois.
Un jour j'ai réalisé avec surprise que je me trouvais dans un nouveau système, peut-être moins dangereux que celui dans lequel j'aurais pu être écrasé, mais tout aussi vicieux: dans la mesure où mes destructions et mes rejets étaient systématiques, m'empêchaient de faire quoi ce que fût d'autre, c'était exactement comme si j'étais sur un nouveau plan incliné, avec une nouvelle sphère dans le dos qui me poussait à avancer à son gré à elle. Mais là le système m'était entièrement intérieur... Comment m'en échapper ? (Tu n'apprécierais pas que j'arrête la parabole ici, n'est-ce pas ? ;) )
Je crois que j'étais un peu fatigué, à ce moment là; et puis mes réserves de dynamite s'épuisaient, et j'avais pris conscience que je n'en aurais jamais assez pour tout faire sauter. Et puis aussi que je n'aimais pas tellement ça, au fond. Et puis encore que j'en avais marre de ne voir que des débris partout autour de moi alors que justement j'étais fait pour créer, et des choses bien plus belles que ce que j'avais détruit. Disons que ça a mûri tout seul et que ça a pris du temps, mais peu à peu j'ai pu faire quelques sculptures originales et les terminer.
Comme il n'y avait plus d'explosions dans mon coin, des gens se sont mis à y passer et certains ont bien aimé mes sculptures. Ca m'a encouragé à en faire d'autres; maintenant je ne fais presque plus que ça; comme elles sont faites des débris de tout ce que j'ai pulvérisé, ce n'est pas la matière qui manque... et pour l'inspiration, ca va !
Ah oui, au fait: tu sais, la sphère imaginaire que j'avais dans le dos ? Quand je ne sculpte pas je monte dessus, comme les acrobates du cirque et, comme eux, je la contrôle avec mes pieds pour aller dans une direction ou dans une autre, car le plan, s'il est irrégulier, n'est pas si incliné que ça. Juché dessus comme je le suis, je vois plus loin que les autres, ça peut servir...
Voilà, Rémanence, j'espère que tu pourras trouver ton profit dans tout ça. Quand Bearded te dit qu'il faut chercher ce qui est vraiment toi il a bien entendu entièrement raison; la difficulté est de discerner ce qui est soi de ce qui ne l'est pas (car dans ce qui ne l'est pas il y a non seulement ce qu'on nous impose mais aussi nos réactions pour nous en débarrasser). Je ne suis pas un spécialiste de la psychologie, mais je dirais volontiers que tout ce que nous avons de créateur, de vital, de positif est nous et que c'est cela qu'il faut cultiver. Du moment que tu sais, que tu es pleinement consciente désormais, que ce qui t'en entrave est un fantôme parental, à mon sens la situation ne peut pas ne pas évoluer favorablement. Cela ira certainement plus vite toutefois si tu sais t'entourer de personnes qui t'auraont décelée pour ce que tu es, t'apprécieront et t'encourageront à prendre la pleine mesure de toi-même.
Cordialement,
Pierre-Jean

En rond ?

#28 Posté le par DCF__3964

Bonjour Réma,

D'abord, j'ai bien lu, mais mal enregistré, je suis désolé pour cette méprise de ma part.
Ceci dit, je ne vais pas parler de moi cette fois, mais de toi.

"mais comprends que parfois il serait si bon de se sentir un peu comprise.Ou vraiment écoutée ?"

Tu sais donc déjà ce que tu attends avant d'avoir reçu quelque chose ! Comment te représente-tu l'écoute ou la compréhension ?
Ce n'est pas une critique, ce serait trop facile, mais je crois que la véritable écoute, la véritable compréhension est celle que tu te donneras toi-même, il est là le fil que tu cherches Réma...
Tu sais, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais j'ai également connu une certaine violence morale assurément, une violence physique, dans une beaucoup moindre mesure, et comme toi j'ai longtemps refusé de me regarder en profondeur, je voyais seulement celui que mes proches avaient construit. Ce "faux-moi" est très certainement un mécanisme de défense que l'on utilise pour ce protéger. Il serait intéressant de rechercher un petit bout de ce vrai moi que tu as en toi. Peut-être en te choisissant certains actes de ta vie où, avant d'agir, tu prendras le temps de savoir quel est celui du faux ou du vrai moi qui t'y pousse.

S'il te manque la conviction, tu ne l'obtiendras pas directement, dans son entièreté, mais tu la construiras petit à petit, elle est déjà en toi et n'attend que ton feu vert pour se grandir déjà un peu...laisses-lui donc la place et le temps nécessaire.

"Ce qui me poursuit ce sont les mots du père, ce sont ces maux."

Je crois que chacun de ceux qui t'écrivent le savait, c'est d'ailleurs pour celà que je t'ai parlé d'effeuillage, enlèves ton habit parental et revêts-toi du tissu que tu façonneras toi-même, du "sur mesure" qui t'ira à ravir, c'est certain !
Je comprend bien que les mots de ton père te dérangent et t'épuisent...parce qu'ils sont bien ancrés en toi, mais ils ne sont pas un modèle de vie saine, Réma, et tu as le droit de les lacher.

Oui, tourner en rond sans touver la sortie est une image forte...est-ce le poids de la culpabilité qui t'empêche d'avancer ? Est-ce une composition plus subtile de plusieurs éléments ?...c'est là que tu dois chercher, c'est en ne fermant plus la porte sur toi que tu briseras ce cercle vicieux.

"ce n'est qu'en cherchant avec l'oeil extérieur d'autres personnes"

Oeil extérieur ? Y aurait-il un oeil intérieur alors ?


"tout ce qui ne correspond pas à mon attente est écarté", sois plus clair, plus direct, cite-moi ce qui te semble révélateur chez moi d'une telle attitude afin que justement je puisse l'éviter, si je tombe d'accord avec toi."

Dans le message auquel je répond,tu proposes à plusieurs reprises de lire attentivement ce que Pierre-Jean t'a écrit...attendrais-tu de moi la même démarche que la sienne ? Mes mots et mes idées n'ont peut-être pas la même résonnance en toi que les siennes, je suis d'un autre moule...
(et c'est heureux pour chacun de nous !)

Autre exemple :

"Je m'en pose trop, mais je pense que ce ne sont pas les bonnes questions ni la bonne direction,"

Ce ne sont pas les bonnes questions, ni la bonne direction...je m'en vais donc chercher ailleurs trouver...les bonnes questions qui correspondront aux réponses que j'ai déjà ?
Toutes tes questions sont bonnes, Réma, et sûrement celles que tu estimes ne pas être bonnes...Faudrait juste voir à pas inverser, c'est les réponses qu'il te faut chercher, pas les questions !!

"Cela dit, je me suis dit en souriant ce matin "tu es riche intérieurement", çà m'a fait sourire et je me suis mise à écrire un rêve fait durant la nuit."

Je suis heureux de lire celà !

Pour moi, me faire un compliment le matin c'est une action!!!!

C'est ta perception, et je la respecte, je voulais juste te souffler l'idée qu'il y a la pensée (positive, évidemment) mais aussi l'action...(prendre le temps de soigner son corps ,par exemple) Penser et agir ne te semble pas différents ?
Je crois, moi que les deux sont intimement liés, et que si tu délaisses l'un pour l'autre de façon excessive, il y a forcément un déséquilibre qui s'installe.
Prends donc soin de toi par la pensée, mais aussi dans l'action...

La patience ? Si tu brûles les étapes, tu y reviendras tôt ou tard...n'est-ce pas toi qui me disais avoir l'impression de tourner en rond ?

Bien à toi, a+

Bearded_Collie