quête de l'identité

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clair ou pas net?

#16 Posté le par DCF__9146
salut toto!
d'abord, je voulais te dire que j'étais pleine d'admiration pour la sincerité et la générosité dans la main que tu tends à rémanence.
Te dire aussi que les doutes que tu emets, je me les suis posés aussi, en lavant ma vaisselle (banal!) ce midi (tu vois Réma, je pense à toi souvent!)
la réponse: que cette histoire soit vraie (et à vrai dire, moi je n'en doute pas, je crains que oui, que ce soit la terrifiante vérité, parce que j'ai déjà rencontré des gens comme ça...) ou non, le résultat est le m^me: il y a souffrance et je me dois d'y répondre et de tacher de la soulager un peu...
une autre de mes correspondantes sur le net me disait "c'est curieux, tu ne me connais pas, je pourrais être une serial killer et tu me réponds avec sérieux" mais le postulat est celui çi: le net fait que la personne est cachée, anonyme, donc nous ne répondons pas à une personne précise mais à une problématique, du moins au début des échanges...Et c'est sans doute ça qui aide la personne, tu comprends? le net m'a autant aidée que mes meilleurs amis (des gens extra et très présents d'ailleurs), sans doute à cause de cet anonymat et l'idée que l'on puisse m'apprécier et m'aider sans me voir physiquement. mais le net m'a aussi apporté bien plus et je bénis cette invention merveilleuse (bon, je disgresse et je m'emporte là!)
Voilà Toto, Réma a besoin de nous, alors on va continuer à être là, aussi longtemps qu'on pourra....mais Réma sait bien aussi que la solution est en elle et j'admire chaque jour son courage.
A plus tard!
bisous à tous
belette

quête de l'identité

#15 Posté le par DCF__2291

A Rémanence et à tous les autres correspondants.

Je suis heureuse de vous lire tous, et de savoir que le cercle s'aggrandit autour de Rémanence, pour arriver à l'aider à se sortir de cet état paralysant.

Au fil des lectures de tous les messages postés, je me suis demandée ce que chacun de nous pouvait recueillir personnellement, relativement à ses propres interventions.

Je me suis aussi demandée si Rémanence n'exagérait pas ses propos et sa souffrance, ou si elle n'inventait pas cette histoire.

J'écris le fond de mes pensées, et pardon, Rémanence si je me trompe à ton égard - mais je suis sincère et j'ai le droit de douter.

Si tu nous dis toute la vérité, si rien n'est inventé, ton histoire, Rémanence est la plus terrifiante qui soit. TU vas au-delà des romans de Zola, et ta vie, tes souffrances devraient faire en sorte que tous, nous nous mobilisions d'une façon non pas épistolaire, mais pratique. SI ton cas est vrai, tu dois nous dire où tu te trouves, si on peut te joindre, si on peut te voir.

Mais, me répondras-tu, -dans le cas où ton histoire est vraie - je refuse de me faire personnellement connaître, parce que je me sens coupable, que j'ai honte, qu'une fois connue de vous tous, je ne pourrai plus me confier - Cela, nous le comprenons tous, je pense. TU diras encore que tu n'as pas envie d'afficher ton identité, dont tu es à la recherche, que tu n'appartiens qu'à toi-même, et tu auras aussi raison.

Tout ce que tu nous a déjà révélé me semble intolérable, parce que tu y inclus presque toutes les horreurs du monde : un père peut-être pédophile, homosexuel, un père qui bat ses enfants dans l'obscurité de la nuit, des pauvres petits êtres qui sont forcés de se mordre jusqu'au sang pour supporter l'agonie de leur existence, une mère qui n'est pas à la hauteur de la situation, qui sacrifie ses enfants pour voir son mari ressembler à l'image qu'elle s'en est fait, une soeur prise entre deux frères qui ne savent pas eux-mêmes qui ils sont et ce qu'ils veulent, des tantes qui révèlent des vérités insoutenables et gratuitement, deux tentatives de suicide, des psy qui ne semblent pas convenir, un travail qui ne porte pas tout à fait ses fruits, des humiliations encore dans ta vie sociale et sentimentale - et avec tout cela, un don pour l'écriture que tu possèdes et qui nous renverse, nous passionne et nous tient suspendu, craignant à chaque lettre de découvrir encore quelque chose d'insoutenable..., craignant pour toi, pour ta vie...

Si je suis dans le faux, si tu as inventé ton histoire, tu ne pourras m'en vouloir.

Si je suis dans le vrai, tu ne peux m'en vouloir non plus.

Si je suis dans le doute, tu dois aussi convenir que je n'ai pas tort, parce que tu es fort intelligente et intuitive.

J'espère ne pas déclencher les foudres de ceux qui t'ont écrit. Vous pouvez me répondre que chacun est libre de raconter ce qu'il veut, et que nous ne sommes pas forcés de donner notre avis quant à la véracité des messages, nous ne sommes pas forcés d'y adhèrer. SI nous ne prêtons pas foi à ce que l'on nous confie, il est inutile de répondre : il nous suffit de ne entrer dans le jeu des forums de Ppsychomédia.

J'ai pris le temps de réfléchir à la vie de Rémanence, et l'horreur de sa situation m'a réellement bouleversée; c'est justement parce que ce qu'elle raconte est difficilement supportable, que je suis actuellement dans cet état qui me fait douter. Mais je ne puis m'empêcher de me dire, et je le répète, excusez-moi tous, que si vraiment tout ce qu'elle nous dit est vrai, il faut réellement lui prouver que nous pouvons faire quelque chose pour elle.

De toutes les façons, Rémanence, tu n'es pas perdante, car dans le pire des cas, tu sais que moi, je peux faire quelque chose pour toi, et que non seulement je le peux mais je le veux. Vous tous qui connaissez son histoire, je vous demande de bien réfléchir. Seriez-vous disposés à montrer que vous pouvez être davantage que des correspondants anonymes ?

Comment cette "petite fille" qui s'accuse à chaque ligne et qui parfois se contredit, qui montre des capacités remarquables dans l'écriture et dans la description de ses malheurs, peut-elle s'en sortir si elle n'a, pour phares essentiels, qu'une psychiatre qui va encore lui dire que ce qu'elle connaît ou a connu, c'est BANAL ?

BANAL !!!! Tu as mis le doigt sur le mot juste et tant utilisé par le milieu psy.

COmbien de fois, en effet, ai-je entendu cette trop facile constatation dans la bouche de ces spécialistes. "Votre mari vous trompe ? - C'est banal. Sa maîtresse vous ennuie en vous téléphonant et vous mène la vie dure - C'est banal
Vous êtes cocue ? - C'est banal."

Et quand c'est le conjoint qui demande au psy s'il est normal qu'il veuille réaliser ses fantasmes, qu'il ait des envies interdites, qu'il ait une maîtresse mais qu'il se sente coupable, parce qu'il aime sa femme, qu'il souffre et que sa femme et que sa maîtresse souffre, le même ou un autre va répondre encore "c'est banal" !!!!

Eh, les copains, bientôt on va vous dire : "on tue un enfant ? - C'est banal"

"tu souffres, tu es jalouse, tu t'arraches les cheveux de désespoir ? - c'est banal"

"Tu as un père pédo et pédé ? c'est banal, tout le monde aussi -"

"Tu as fait deux T.S. , banal, ma chérie, moi aussi"

Et puis un jour, on va entendre :

"T'es mort(e) ? C'est banal !"

MERDE ALORS !!!!

Le problème de la banalisation est grave car nous nous trouvons désormais pris dans le piège et sommes les victimes d'une vulgarisation d'événements qui, pour être courants, comme tu le précises, Réma, sont cependant individuels et vécus avec une souffrance qui ne saurait être la même pour tous.

C'est là tout le danger de la psychiatrie et autres spécialités annexes de vouloir désormais que tout le monde soit logé à la même enseigne. Je reproche aussi à des psychiatres très honnêtes de faire ce type de constatation. On peut penser que c'est devenu un tic de langage. Peut-être aussi certains psy ont-ils cru pouvoir rassurer le plaignant vis-àvis de sa souffrance, voulant par ce moyen montrer que d'autres étaient dans le même cas. Je me répète, mais bref, tout le monde a eu mal aux dents un jour, ce n'est pas pour cette raison qu'il n'a pas crié, qu'il n'a pas pris de l'aspirine et qu'il n'a pas pris rendez-vous chez son dentiste ! Et si on nous a dit que notre voisin avait aussi un abcès à sa molaire, nous, on a peut-être compati, mais ça ne nous a pas empêchés de souffrir mille morts, et pourtant, ce n'était qu'une rage de dents ! On savait bien que ça allait vite passer... Mais quand il s'agit de souffrances profondes et destructrices ??
Comment peut-on faire rimer souffrance ou encore CIRCONSTANCE GRAVISSIME avec banalisation ? Quelle honte !!! C'est une grave faute professionnelle, c'est une atteinte à la dignité de l'Autre.

Rémanence, tu décris tes malheurs et toi-même avec une grande acuité. Je voudrais croire que ce que je lis, c'est en partie inventé, parce qu'ainsi je me consolerais en sachant que tu ne souffres pas, que tout cela n'existe pas. TU ne dois pas me tenir rigueur de cette proposition. Mais je ne puis m'empêcher de penser que ce que tu racontes est la vérité, aussi horrible soit-elle, et dans ce cas, je compatis bien plus encore à toutes tes souffrances, et je suis à ta disposition pour t'aider le mieux et le plus longtemps possible.

Je voudrais connaître les réactions de tous ceux qui ont répondu ou lu les messages de Rémanence. Dites-moi si j'ai eu tort de montrer les hésitations de mon âme, mais surtout, ne m'en tenez pas rigueur. Ce forum est destiné à mieux nous connaître, à nous faire progresser les uns les autres. Il n'est pas interdit de douter, comme il est est obligatoire, me semble-t-il, d'apporter du soutien et de l'amour à ses semblables dans le malheur. Amitiés à tous.