Pauvre petite fille blessée... je ne savais que t'écrire à mon tour, car ce sont vraiment les "phares" de ce forum, ceux que j'estime les plus humains, les plus clairvoyants, les plus compatissants qui t'ont écrit... Tout ce qu'ils t'ont dit, je ne saurais que te le répéter... écoute les, essaie de les croire, ce sont des gens bien...
Mais je me rends compte de cette oeuvre de destruction maléfique que t'ont fait subir tes parents et je me dis que je peux peut être aussi essayer de t'aider à avancer...
C’est une parenthèse sans grand intérêt, mais quelque chose me souffle que peut être ton père était enseignant et faisait partie de ces êtres qui ne peuvent survivre qu'en cassant et en dominant. Je me trompe peut être mais je suis enseignante et j'ai parfois rencontré de ces êtres malades et destructeurs dans mes collègues!
Je pourrais également, à la lueur de ce que tu ajoutes sur les accusations de ta tante, avancer encore un peu plus sur la pathologie de ton paternel, mais je crois que toi comme moi, savons que ce n’est pas ton père et ce qui lui arrive ou lui est arrivé l’essentiel…. Non, Rémanence, l’essentiel c’est toi !
Je crois que tu analyses bien, ce qui t'est arrivé ; mais à l'évidence, tu es encore prise, engluée dans cette culpabilité. Ta psy manque peut être de compassion, mais je voudrais ajouter un nouvel éclairage, à la lumière des messages de mes amis du net et de tes réactions à ces dits messages : la compassion, tu ne peux peut être m^me pas la sentir, car tu ne t'en sens pas digne, pourtant je suis sûre que tu y arriveras...
Il me semble qu'il est capital, que tu continues ce chemin avec cette thérapeute là, pour ne pas perdre de temps... car c'est bien de perte de temps qu'il s'agit petite fille, perte d'un temps précieux à la rencontre de toi m^me ! Tu le sais, ton père, avec l'évidente complicité de ta mère (ah ! La merveilleuse façon de culpabiliser la victime, la jolie façon de s'en laver les mains pour sauver la face et garder ses illusions sur l’homme que l’on a choisi….) pour des raisons qui lui sont propres, ne pouvait se permettre de te laisser grandir (car quand on nie un enfant, on lui refuse la possibilité de s’élever, de s’envoler…)…. Moi, contrairement à Pom, j’ai envie de te dire «laisse tomber », pas d ‘explications, pas de tentatives d’explications : on coupe, on tranche, on vire (et c’est pas soi m^me qu’on coupe et qu’on tranche par l’ingestion de médicaments ou autres !)
Je suis convaincue d’une chose petite fille, et crois-moi, mon expérience personnelle et ma propre démarche psy m’ont largement confirmé ce que je pensais dans ce domaine : on ne doit rien à sa famille ! Une famille peut être pathologique, malade, malsaine…eh bien de la m^me façon que tu ne garderas pas de relations avec le mec cinglé qui t’insulte dans la rue (pour prendre un exemple) tu t’éloigneras le plus possible des ces malades que sont tes parents !Du moins pour le moment....après tu verras....
Il faut maintenant travailler à te reconstruire, consacrer toutes tes forces à ce boulot et ne pas en gaspiller une seule ! Les explications avec papa ? Tu n’en as pas encore la force et est ce bien la peine de hurler pour qu’un sourd t’entende ? Un sourd imperméable à la langue des signes de surcroît !
Quand on a eu une famille pathologique, l’important est de chercher autour de soi, d’identifier quelles sont les personnes qui ont aidé malgré tout à se construire, à s’élever…Quand on les a identifiées, alors on se sent mieux car on se rend compte que pour quelqu’un au moins, on était digne d’intérêt…. Il faut cesser de croire que nos parents sont la seule balise, la seule bouée dans la vie, c’est un leurre ça ! Nos parents sont parfois des ex enfants, eux m^me cassés par la vie et des destructeurs patentés et ce n’est pas à nous de les réparer !
Après, il est également important de se chercher, comme te le suggérait Camé, des balises, des aides, des amis en qui on a confiance et qui sauront vous éclairer un peu le chemin…
En dernier et pas des moindres, le boulot sera d’apprendre à s’aimer, parce que l’on n’est jamais si bien servi que par soi m^me dans ce domaine….Tout le travail que tu as entamé avec ta psy te mènera à ça, j’en suis sûre….
Maintenant, je voudrais te dire une dernière chose : prends le temps, sois patiente avec toi m^me, considère-toi comme une grande blessée, qui réapprend peu à peu à marcher, à avancer et donne-toi du temps…. Pour le moment tu te vois encore comme ta propre ennemie et tu as des mots très durs à l’égard de toi m^me, dis-toi que ça aussi ça passera…. Tu as une formation en littérature, tu as des dons dans ce domaine alors écris, écris tout ce qui se passe en toi et dans ta vie, sers-toi de l’écriture pour renouer le dialogue avec toi m^me et vire le reste ! Tu es en route vers la lumière, ne te laisse plus tirer en arrière, personne n’a de droits sur toi, comme tu n’as de droits sur personne !
Voilà, je ne sais pas si je t’ai aidée à mon tour, mais je t’envoie toute ma compassion, toute ma compréhension aussi. Continue ton chemin et raconte-nous, tu n’es pas seule, sois en convaincue, et tu n’es pas rien non plus et prouve-le-toi !
Je t’embrasse,
belette