Bonsoir Anam Cara, c'est difficile de répondre, ça me replonge dans mon histoire.
Ma psychose était je crois cette quête d'amour insatiable que je menais sans même m'en rendre compte. Je voulais combler ce manque, et j'y consacrais ma vie.
Au fond, je ne m'aimais pas. C'est ce qui a été le plus dur à admettre. J'ai eu une enfance assez difficile, j'ai manqué de beaucoup de choses. Je croyais que je ne pouvais pas être aimé toute entière, pour ce que j'étais, comme si je ne le méritais pas.
Je me jetais à coeur ouvert dans mes relations, donnant tout ce que je pouvais. Mon mari aimait mon esprit. J'avais confiance en mon esprit, et je remplissais le manque, au moins un peu. Mon amant me désirait, et réveillait mes émotions. Je redecouvrait ma seduction ( dont je me suis souvent servie mais dont j'ai eu beaucoup peur quand j'y pense ). Je cherchais à me rassurer, mais en fait je me faisais du mal. Aucun ne m'aimait vraiment, ce qui m'entretenait dans le fait que je n'étais pas entière et bonne, ce qui accentuait mon manque, que je cherchais donc de plus en plus à combler, de là ma dépendance. C'était un cercle vicieux que j'entretenais.
Comme je ne croyais pas pouvoir être aimé, je me satisfaisais de ces relations. J'acceptais de me couper en deux.
Mais je ressentais cette impression de malaise. C'était souvent en rentrant de chez mon amant, ou le soir, aprsè avoir fait l'amour avec mon mari. Je me sentais repue, mais mes vrais manques s'accentuaient. J'avais l'impression de passer à côté de moi même, de vivre d'une façon malsaine. Je me sentais coupable, je ne me respectais pas. C'était une sorte d'aliénation que je me faisais subir.
Après avoir quitté mon amant, je me suis sentie libre, enfin moi.
Je ne sais pas si je le désirais vraiment, où si je ne m'adaptais pas plutôt complètement à ses désirs pour qu'il m'aime, jusqu'à me convaincre moi même. Quitter mon mari a été plus dur. C'était rompre avec une certaine sécurité affective. C'était un peu comme un père pour moi. Il me rassurait beaucoup. A y refléchir, je crois qu'il m'a apporté plus que mon amant, il m'a aidé à prendre confiance en moi de façon plus mûre.
Le declic pour moi a été de me rendre compte que j'étais quelqu'un de bien. Je me suis pardonnée finalement. J'ai accepté mes manques, et arrêté de toujours lutter, tout contrôler et jouer la comédie. Avant, je me protégeais avec des sortes de rôles que je jouais ( avocate, peut être mon rôle le plus simple... ) J'ai progressivement repris contact avec mes émotions. Et puis j'ai vu les choses différemment. J'ai compris que mon vrai désir était d'aimer. Et ça m'a ouvert la porte vers un nouveau monde. Il suffisait juste d'un regard différent. Je me suis laissé aller. Je me suis laissé surprendre, vivre. Et aujourd'hui je m'aime, je suis heureuse.
J'ai redécouvert ma joie de vivre, mon enthousiasme et mon innocence. Je vis en accord avec moi même, et le reste suit. J'aime les autres, je me fais du bien. Je vis plus le moment, je découvre ma sensibilité et elle m'aide à sentir ce qui est bon pour moi. Je ne recherche plus l'amour des autres pour combler mes besoins, car maintenant je les respecte et laisse la vie y répondre. Je rencontre d'ailleurs des gens plus sains qu'avant, j'ai l'impression qu'en me faisant confiance, en ayant plus peur, je vais forcément vers la bonne route. Les choix me semblent plus simples, parce que je sais ce que je veux vraiment.
En ce moment, je commence une relation avec un homme que j'ai rencontré au milieu de cette année. Il ne fait pas du tout partie de mon milieu habituel, et ça me permet d'être plus moi même. On se fait du bien, et j'ai confiance en lui. Je l'aime sans chercher à ce qu'il m'aime, sans attendre quelque chose en retour. Et il m'aime. Comme quoi, ce que j'ai toujours cherché, il a suffit que je le cueille en moi pour qu'il germe chez ceux que j'aime. Les choses sont parfois tellement simples qu'on passe à côté.
Voila ce que je vis. Inspirée ?
J'attends votre message, vous transmettant toute ma compréhension et mon soutient,
Bises,
Héléna.