JE L'AIMAIS

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des psy, oui !

#32 Posté le par DCF__1348
Désolée, je n'ai pas eu la force de répondre, un peu comme tu te décris dans ton autre message, vaseuse, sans volonté, je voulais mais j'avais comme un mur qui m'empêchait de me re-confronter à tout cela dans l'immédiat. (les mois ayant passé, je ne suis plus à CHAQUE instant en train d'y penser, donc parfois c'est difficile de m'y replonger). Mine de rien, nos discussions ont fait remonter beaucoup de choses à la surface, j'en ai parlé avec qqn qui vit la même chose, j'ai osé raconter notre engueulade à des gens qui ne connaissaient pas l'histoire, j'ai écrit sur les derniers jours avec lui... Bref, j'ai pleuré un coup, et me revoilà... C'est bizarre (mais normal), se souvenir nous rend malheureux mais en même temps c'est un besoin, une nécéssité. Et en parler avec d'autres peut nous rendre presque heureux, même si le vécu reste le même, toujours tragique. Etrange tout ça. Je suis d'accord avec toi, c'est évident qu'il faudrait qu'un suivi psychologique soit proposé aux malades... Malheureusement ils n'en ressentent pas forcément le besoin. Mon ami a eu la chance que cela lui soit proposé, mais tardivement (manque de personnel), je l'ai persuadé d'accepter. Il a vu trois fois une psychologue lors de ses différentes hospitalisations, la première fois cela lui avait fait énormément de bien. La seconde, il était déçu... et la dernière encore plus. Mais les choses sont allées trop vite, et je crois que si moi, en un an je commence tout juste à analyser et comprendre, comment aurait-il pu "accepter" ce qui lui arrivait si rapidement ??!
Cela dit je suis d'accord, ce type de suivi devrait être proposé systématiquement. Et même... dans l'idéal, les proches de malades devraient pouvoir en bénéficier auprès de psy spécialisés dans la maladie. Ce serait la seule démarche cohérente... mais bon tout cela reste une question de gros sous, et apparemment en dépenser pour embaucher plus de psychologues est un luxe inabordable... ils manquent déjà d'infirmières alors je doute que ça s'arrange dans l'immédiat, malgré toutes les belles phrases du "plan cancer".
Le budget de la recherche est restreint l'année du plan cancer... Honnêtement, qu'on m'explique ça ???!! Enfin, trop tard pour nous. Le dernier mois j'ai découvert à la télévision qu'il existait néanmoins un forum pour les jeunes malades, du type de ceux de la ligue contre le cancer, qui peut "pallier" plus ou moins à ce silence institutionnel, puisqu'ils peuvent y raconter tout ce que d'autres ne comprennent pas. Mais mon ami n'a jamais souhaité y aller (exactement comme tu dis pour ton père, qui voulait faire comme si de rien n'était : il ne voulait pas entendre parler de cancer. Alors là, je crois que personne ne pouvait l'en faire démordre). Bref. Je vais essayer de répondre à ton autre message maintenant, ne t'inquiètes pas je n'ai pas vraiment "quitté" le forum.
Amitiés,
xx

Maladie

#31 Posté le par DCF__6532
Chère XX,
Tu t'es absentée depuis quelques temps; j'espère que tu vas bien, que tu reviendras bientôt donner de tes nouvelles. Je réagis à ce que tu viens d'écrire sur la maladie et l'absence ou le mal à dire, qui ont été conjoints dans ton histoire, ainsi que dans la mienne. Plus la maladie a évolué, et plus la personne avait du mal à dire. Curieux ces réflexions sur le langage, que j'ai trouvé un jour au détours d'une lecture. Je suis triste pour mon ami car il avait quelque chose à dire mais il était quelqu'un de tellement doux, délicat à l'intérieur de lui, qu'il ne laissait pas transparaître facilement sa beauté intérieure. Je suis sure que tu as fait tout ce que tu as pu pour lui. Mon père est mort de la même maladie, tu sais XX, et... il n'aimait pas que je l'appelle tous les jours ou que j'aille très souvent le voir. J'ai le sentiment que c'est parce qu'il sentait que si je n'étais pas comme d'habitude avec lui (avant sa maladie, je ne l'appelais qu'une fois par semaine et j'allais le voir une fois par mois environ), c'est que c'était grave. ET CELA, il ne voulait pas l'accepter. De plus, le malade peut avoir peur du regard de l'autre, peur d'y lire l'inquiétude, le désespoir, l'angoisse qu'il ne guérisse pas, (qu'il meurt : sujet tellement indicible). Je suis étonnée que les malades ne soient pas suivis régulièrement par des psys. A partir du moment où une personne est atteinte d'une maladie nécessitant des soins lourds ou avec un enjeu vital important, elle devrait être visitée par un psy, à l'hôpital ou à domicile très souvent. Une maladie devrait être prise en considération dans tout son ensemble et le mental doit aussi être soutenu, car lui aussi, forcément, souffre : difficulté à parler, angoisse. Qu'en penses tu ? A bientôt pour ta réponse.

merci

#30 Posté le par DCF__6532
Merci pour vos réponses si authentiques. Mon grand problème actuel est ma fatigue. j'ai un poids d'une tonne à porter chaque jour. Au quotidien, je n'arrive pas à gérer correctement. Je dors très tard la nuit et le matin, je n'arrive pas à parler, bouger, prendre des décisions.. Toute ma vie est chamboulée. J'ai du mal à aller chez le psy, chez le médecin, je n'assume pas tous mes rendez vous, je ne peux pas, je n'arrive pas à trouver la volonté, je suis dans un état vaseux. Aaprès, il faut s'expliquer auprès de tous ces gens à l'agenda plein qui me regarde avec un air réprobateur. Alors, je culpabilise. Si on me dit : "bouge toi", je culpabilise et je ne rappelle plus les gens. Si on me dit : "t'appelle quand tu veux", je n'appelle jamais. Tout ce que je dis vexe les gens. Ils le prennent pour eux alors que je suis au plus mal, prête à fondre en larmes. On ne me passe rien mais je ne peux pas arriver à l'heure, je ne peux plsu être comme avant car je suis dans un état second. je n'arrive plus à faire du sport depuis trois mois, je perds mes cheveux, je perds du poids et j'en reprends, et la seule chose que je peux encore faire, c'est aller chez le coiffeur. On m'a fait des examens, ca va. J'ai du mal souvent à respirer correctement. J'ai l'impression que les autres m'en veulent de mon état, mais je ne peux pas faire autrement. C'est plus que je ne peux supporter. Je ne comprends parfois plus rien à mon travail. J'ai l'impression que les autres s'agacent de ma lenteur. En milieu de journée, ca va mieux, je reprends des forces, puis je retombe le soir et suis incapable de dormir. Je prends des anti dépresseurs mais refuse les somnifères.
Ce qui est surprenant, c'est que mes amis, ceux que j'aimais avant, ne m'intéressent plus. je les trouve indifférents, égoïstes, stupides et surtout superfiçciels. c'est comme si j'avais compétement changé et que je voyais la vie autrement. Je n'éprouve plus de joie, parfois il m'arrive de rire, mais c'est rare. J'essaie d'écrire pour essayer de comprendre ce qui est arrivé, mais je n'y comprends rien non plus.
Les mails de xx m'ont énormément apportée. je trouve qu'ils sont plein d'intelligence et je trouve son esprit plus clair que le mien. Sans doute est ce parce que tout est trop tôt pour moi. j'espère la relire un jour. merci xx pour ton amitié et ton respect.

Le processus du deuil

#29 Posté le par DCF__1437

Je pense que mon deuil est encore trop récent pour que je puisse en parler. C'est pour cela que je n'ai pas voulu me tremper dans la discussion dans mom premier mail.

Je me sens étrangement seul. En fait, je l'ai toujours été puisque j'ai été abandonné à la naissance et que j'ai dû frayer à la dure (7 familles d'accueil et de multiples blessures). Mais là c'est la solitude, la vraie, à l'extérieur; et le vide à l'intérieur. Et la tête remplies de souvenirs et de nostalgie. Un sentiment d'échec. Une terrible sensation d'absurdité aussi. Le sentiment d'avoir passé à côté de mes rêves. De la douleur, beaucoup de douleur.

Je me suis laissé dire que la perte d'un être cher provoque chez l'endeuillé, plus ou moins intensément selon les individus et selon le degré d'attachement, l'angoisse de séparation que nous avons tous vécue étant nourrisson. Dans les premiers mois suivant la naissance, toute séparation de la mère et de l'enfant est perçue chez le nourrisson comme une véritable destruction de son être. Voilà pourquoi le deuil d'un être cher éveille tant de souffrance chez les survivants car il réactive ces anciennes angoisses, d'où la phase de destructuration qui suit immédiatement le choc de la perte.

De comprendre le mécanisme du deuil n'apaise pas la souffrance mais cela contribue néanmoins à mieux l'accueillir.

Tu parles des anges spirituels. Je crois que l'un des moyens d'émerger de l'absurdité, c'est de se trouver des symboles transcendants suffisamment fort afin de donner un nouveau sens à sa vie. Mais je n'en suis pas encore là pour l'instant : il faut d'abord vivre pleinement la phase du choc et de la destructuration avant de parler symboles et nouveaux projets de vie.

Je sais, je sais, je rationnalise beaucoup...c'est ma façon à moi de garder un contrôle sur ce que je vis.

En tous les cas,merci de me donner l'occasion de partager un peu de mon expérience avec vous.