JE L'AIMAIS

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Aigrie ou pas aigrie

#10 Posté le par DCF__1348

Si tu savais le nombre de fois ou je me suis posé cette question... Pour être honnête, ce que j'ai écrit là représente à peu près deux pages par mois... pour moi c'est peu. Ca m'a aidé, je pense que le relire maintenant m'aide encore plus à réaliser le chemin parcouru, et ça me donne du courage... Mais j'écris ma hargne contre les gens, tu l'as lue, je leur en ai tellement voulu - comme toi, je ressassais ce qu'unetelle m'avait dit, jusqu'au jour où ça explosait et je lui ai tout reproché (c'est récent) d'où la rupture.

C'est affreux que les gens comme tu dis se croient permis de dire des choses qui signifie en gros : "oublie-le", "tu ne l'aimais pas tant", ou pire "il ne t'aimait pas tant". Comme si ils prenaient ces phrases pour une consolation, comme si nier la relation et le chagrin allait nous faire (excuse moi l'expression) torcher le deuil plus vite... Ils ne comprennent rien, et malheureusement il y en a qui sont incapable de reconnaître qu'ils ont tort, reconnaître qu'au lieu de nous "aider" ils nous blessent cruellement, ce serait trop dur pour eux d'avoir tort, de s'être trompé.

Tu as raison, c'est tout à fait le mot :
ils profitent d'avoir (par hasard) la chance d'être du côté de la vie, pour nous asséner leurs vérités simplistes, allez méthode fordiste pour le deuil, à toute allure, ne surtout jamais pleurer, rigoler, en sortir... Mais comment en sortir sans avoir exprimé ses sentiments, sans avoir réalisé qu'ils sont MORTS. Pas partis, morts ! Ces gens-là s'imaginent que lorsque quelqu'un meurt, à la seconde où il rend son dernier souffle, c'est fini, ils s'imaginent qu'à la minute ou une relation se termine, on en oublie tous les bonheurs, on passe instantanément à autre chose ? Ils sont fous, ou bêtes ?
Ils pensent que dire "mes condoléances" à l'enterrement, à la limite dans leur grande bonté, nous tendre la main la première semaine, cela suffit... et après leur rôle (dixit une amie) c'est de nous "secouer", de nous "foutre un coup de pied au cul". Et de bien nous faire sentir qu'on se morfond, qu'on est pitoyable à pleurer ainsi SIiii longtemps... C'est vrai quoi, deux mois pour un amour c'est teeeellement long quand il est mort.
Et à côté de ça ces personnes n'ont pas peur (vécu) de venir pleurer des mois ! dans mon gilet parce-qu'une relation de trois semaines vient de s'achever sur une rupture.

Ce qui est dégueulasse comme tu le dis, c'est qu'ils profitent d'une façon vraiment perverse de la situation. Oui : ils sont morts, ils ne peuvent plus répondre, plus nous "défendre", plus nous "aimer", ils sont morts, et nous sommes seules, à terre en fait. Ces gens-là n'ont pas honte de frapper ceux qui sont à terre. Parfois je me dis, cette amie connaissait E., et pourtant elle a osé m'affirmer qu'il ne m'aimait pas. Mais qui est-elle pour se permettre d'affirmer des choses pareilles. Et surtout, de quel droit parle-t-elle à sa place, derrière son dos... il n'est plus là pour l'entendre, je trouve ça tellement bas et ignoble ce qu'elle a fait. Evidemment, il est mort, il ne peut pas répondre. Evidemment, il est mort, je ne peux pas me réfugier avec lui pour ne plus entendre ces voix méchantes.

Je me suis longtemps demandé si c'était moi qui "pétais les plombs", comme certains te le reprochent. C'est facile de nous reprocher ça : on est en situation de faiblesse, alors tout de suite, si on se met en colère, ce n'est pas une vraie colère, c'est "notre situation" qui nous fait péter les plombs, dire des choses "déraisonnables", et ils font la sourde oreille. Je pense que la seule solution pour qu'ils ne puissent plus répondre ainsi, c'est de rester très calme et objective dans ses reproches. C'est ce que j'ai fait avec l'amie que j'ai quittée : et au bout de deux heures de discussions à me répéter "mais je voulais t'aider - mon intention était bonne - donc je n'ai pas à m'excuser, je ne regrette rien", je restais ferme et n'étais pas prête à lui pardonner tant d'horreurs si elle ne disait pas "oui je comprends que je t'ai fait du mal".
Finalement... elle a craqué en premier et m'a... sauté dessus !!! Elle s'est jetée sur moi pour me taper cette folle (chez moi!) parce-qu'elle était à bout d'arguments, elle voyait qu'elle me perdait, que je ne me laisserais plus amadouer.
Cette violence m'a confirmé que j'avais raison, et même plus, que j'aurais dû lui parler avant, et qu'elle était impardonnable.

Je comprends ce que tu dis avec cette pression de "quitte-le". J'ai eu un peu les même choses, sauf que c'était "quitte-le dans ta tête, parce-qu'il va mourir". Les gens voulaient me "préparer". C'est impossible de se préparer à la mort de quelqu'un, et de toute façon, à quoi bon... On souffrira moins si on est préparé ? N'importe quoi... Cette pression, c'est notamment ce qui a déclenché notre engueulade à E. et moi, puisque je ne le voyais pas sii malade, j'ai donc essayé d'en parler avec lui, de sa maladie, ce qu'il ressentait, car je commençais à angoisser très fort (ses parents ne me disaient rien sur sa maladie et je n'avais aucun droit auprès des médecins, de plus E. ne voulait rien entendre à ce sujet, donc j'étais dans l'ignorance la plus totale sur l'évolution de son cancer).
E. ne voulait rien savoir, mais tout le monde tournait déjà autour de lui comme des corbeaux "il va mourir, prépare toi, il ne guérira pas". Forcément, baignant dans cette athmosphère, j'avais du mal à être sereine à ses côtés, et j'ai fini par faire des gaffes, à vouloir le faire parler de la maladie alors qu'il crevait de peur déjà. C'est à cause de ça qu'il m'en a tant voulu, et que nos rapports ont commencé à se détériorer. J'avais soulevé le coin du rideau trop tôt... et j'en veux beaucoup à mon entourage pour ça, toutes ces mises en gardes : évidemment qu'ils avaient raison, la vie leur donne raison puisqu'il est mort.

Mais ils ne comprennent pas qu'au lieu de m'aider à ce moment là, leurs conseils m'ont fait couler.
J'ai perdu E. notamment à cause de ça pendant trois semaines juste avant sa mort, et j'ai du mal à ne pas leur en vouloir. Que faire quand, à une fête ou tu essaie de te changer les idées avec ton ami gravement malade, tu retrouves dans un coin deux copines qui parlent avec une tête d'enterrement... et que tu te rends compte que l'une est en train de prévenir l'autre qu'Il va mourir ?! Il est là, bien là en chair et en os... et eux ils font déjà les charognes. Mais, ça oui, c'est sûr : ils ont raison : puisqu'eux, ils sont réalistes, raisonnables. Ils sont du côté de la raison. Et alors, à quoi ça sert de savoir qu'il va mourir. Ca m'aide en quoi ? En rien, au contraire puisque lui, il ne veut pas en parler.
Comment peut-on aux côtés de qqn qui lutte pour sa vie, penser "il va mourir". Je trouve ça inhumain. On voit bien que ce ne sont pas ces gens qui ont dû vivre l'hôpital et toute la maladie avec lui. Ils l'ont abandonné, enterré avant l'heure... et moi je suis taxée de déraisonnable parce-que j'ai refusé de le faire.
C'est comme tu dis. Je ne sais pas si ces gens-là seraient resté pendant la maladie... On les a peu vu à l'hôpital, seulement au début et à la fin (le dernier jour, vingt "amis" qui avaient disparu pendant trois mois de maladie, sont venus dire au revoir... :( je ne veux pas être cynique mais j'ai trouvé ça assez sinistre de leur part.
COmme s'il ne s'était pas douté, que si d'un seul coup tout le monde venait, c'est que ses jours étaient comptés. Tu vois j'ai beaucoup de rancune, maintenant j'y pense moins - mais tu n'es pas la seule à craindre de devenir aigrie. C'est vrai que parfois écrire aide, mais il faut aussi, avec certaines personnes, leur dire ce qu'on accepte et ce qu'on accepte pas, ce qui nous aide et ce qui nous déssert : apparemment ce n'est pas du tout évident pour eux.

Moi il y a quelques amies, à qui au bout de qq mois j'ai eu le courage de dire : "écoute, ça ne m'aide pas du tout que tu essaie de me changer les idées, tant que je n'aurai pas pleuré et parlé de lui tout mon saoul, ça n'ira pas mieux alors tu peux toujours continuer, un jour où l'autre il faudra subir ma tristesse".
Ces gens-là ne supportent pas de nous voir malheureux, et surtout, ils ne supportent pas de se sentir impuissants... alors ils préfèrent dire n'importe quoi plutôt que de ne rien dire.

Et il y a les gens qui se trompent et qui savent le reconnaître quand on leur dit... et il y a ceux qui veulent à tout prix avoir raison, qui n'ont que des certitudes (les "grandes personnes" de saint-ex)... et cela ne peuvent pas rester mes amis après un tel apprentissage que cette année.
Il faut... malheureusement... faire le tri.

Vraiment on dirait que les gens sont cons, égoïstes, ils n'essaient pas une seconde de se mettre à notre place, cela leur est impossible d'ailleurs. Et je suis tellement d'accord avec toi quand tu dis que le plus important, c'est le coeur, mais que les gens (comme cette amie qui m'a dit toutes ces horreurs et que j'ai "quittée"), croient qu'il faut amasser des ronds, des relations "stables" (quand je vois ces petits couples pépère à 20 ans ça me donne la nausée. L'amour ce n'est pas ça pour moi).

Ca doit être difficile pour toi, de ne plus avoir tes parents pour te soutenir, moi j'avoue que, si les parents de E. ne m'ont pas beaucoup aidée, mon père surtout, et ma mère un peu, m'ont permis de me libérer en parlant -après que je leur aie expliqué que j'en avais besoin, que je n'attendais aucune réponse - souvent nulles - mais simplement d'être écoutée, de raconter mes souvenirs, de pleurer parfois.

Peut-être faut-il que tu expliques cela à qqn de fiable dans ton entourage, il faut tout leur expliquer sinon ils n'imaginent même pas tout ça.

Je suis contente si tu t'entends avec sa mère, tu vois c'est le principal je trouve : si sa mère t'apprécie, c'est parce-qu'elle sait qu'il t'aimait, qu'il aurait voulu qu'elle t'accueille comme sa femme, et c'est ça qu'il faut retenir, pas les commentaires de tes amis (qui n'ont peut-être connu par tes récits, que les aspects négatifs de votre relation, en général le bon on n'en parle moins).

Bon j'ai un peu dévié. SI tu veux parler de la culpabilité pas de problème, je te laisse commencer puisque je crois que tu es dedans (moi je pense en être sortie pour de bon), je n'avais pas compris que cela ne fait que quelques semaines - alors les réactions de ton entourage doivent être d'autant plus difficile à supporter..
Moi aussi je suis très contente qu'on s'écrivent, tes idées correspondent tout à fait aux miennes et qq part ça me rassure, j'espère que toi aussi.
En effet j'aimerais bien avoir l'avis d'autre personnes;.. mais ce forum est un peu désert je crois :(

Je t'embrasse, merci de tes réponses,
à bientôt
XX

suis je aigrie?

#9 Posté le par DCF__6532
Je relis mon mail et je me sens en colère contre tout le monde. Moi aussi, je crains de finir aigrie si je continue sur cette voie là. Ecrire sur lui, sur ce que je ressens, être dans l'amour, oui, c'est sans doute mieux , beaucoup mieux; Quand tu écrivais aussi que le déifier n'est pas bon.
A préeent, je te laisse car je suis très fatiguée..; Oui, je vais écrire; dans les jours à venir et jusqu'au printemps. Merci

écrire

#8 Posté le par DCF__6532
Je t'ai lu; Je suis désolée, pour les dernières questions de mon précédent mail. J'ai compris. "Plus le temps passe, moins les gens font attention, moins ils pensent avec tact. Il y en a qui ne se rappellent pas alors qu’il devraient, d’autres qui ne savent pas. " Je ressens exactement cela.
"Il n’y a que ceux qui regrettent réellement E. qui peuvent m’inspirer un peu de soulagement, me sortir de la solitude." Je ressens exactement cela.
Te lire. Cela créé en moi lebesoin d'écrire, de rassembler toutes mes notes. D'écrire. Notre vécu est différent mais le fond, le fond lui a une profondeur semblable, c'est pourquoi je me suis sentie très proche de toi.
Je t'embrasse encore; je me suis sentie toute bete avec mon précédent mail où je disais ma colère sur les "autres" : ne plus leur dire, ne pas abimer mes sentiments mais écrire. Et puis c'est tout.