JE L'AIMAIS

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désolée pour le retard

#3 Posté le par DCF__1348

Salut Martie,

Je ne suis pas certaine de comprendre comment ton ami est décédé, mais peu importe, je pense que l'on ressent un peu la même chose (quoi que je me suis affranchie depuis peu de cette culpabilité que je ne pouvais plus supporter).

Mon ami s'est senti moralement très mal à partir d'août 2002, sans que rien ne puisse l'expliquer... puis il a eu des douleurs physiques de plus en plus fortes avant d'entrer aux urgences en novembre, et après un mois d'hospitalisation il a appris qu'il était atteint d'un cancer, un traitement a été tenté mi-décembre, c'était le seul disponible... et il n'a pas marché. En Février 2003, il y aura bientôt un an, il est mort.

Nous étions restés ensemble un an en tout et pour tout. C'était ma première histoire d'amour. Il avait 21 ans et moi 18.
On s'aimait très fort, peut-être trop parfois, à en oublier les autres, à tout quitter pour ne penser qu'à l'autre - passer parfois des semaines collés sans se quitter, jusqu'à ce que ça n'aille plus et qu'une grosse engueulade survienne.
C'était à peu près toutes les deux semaines avant sa maladie, presque "régulièrement", on s'engueulait violemment (en paroles) et on pensait que c'était fini.
Nos amis (communs ou respectifs) n'en pouvaient plus de ces changements d'humeur, à force de crier au loup ils ne nous croyaient plus, ils savaient qu'on s'aimait et qu'on avait besoin de ces grosses engueulades pour se rappeler combien on tenait l'un à l'autre. En si peu de temps, on avait besoin l'un de l'autre, on se ressemblait pas mal sur beaucoup de choses. On n'arrivait pas à imaginer quand ni pourquoi on se quitterait... on essayait de s'imaginer avec des rides, on en riait. Je m'étais jurée qu'il resterait dans ma vie quoi qu'il arrive, comme la personne que j'estimais le plus au monde.

Mais bien sûr il y en avait toujours, des personnes dans notre entourage pour dire "pourquoi rester ensemble si c'est pour se disputer tous les quinze jours, ce n'est pas de l'amour, ce n'est pas une vraie histoire, ça vous fait souffrir tous les deux, alors à quoi bon ?"
Parfois je me suis posé la question c'est certain, mais il suffisait que quelqu'un me dise cette phrase pour que je me rappelle pourquoi je l'aimais, tous les bons moments, combien j'avais besoin de lui, et surtout combien je le trouvais sensible, génial, fait pour moi. Jamais je n'ai sérieusement pensé le quitter.

Malheureusement, avec la maladie, les choses ont changé. Il était faible, il avait un moral très très bas, un mois d'hospitalisation... je ne pouvais plus me permettre ces engueulades hebdomadaires, qui faisaient pourtant, à force, partie intégrante de notre relation. Cette séparation forcée (hospitalisation pour lui, interdiction de rester dormir pour moi)tombait particulièrement mal car je venais de rentrer d'un stage à l'étranger qui nous avait déjà séparé un mois après la séparation des vacances (un mois). Je ne l'avais plus beaucoup vu ces derniers temps, après quelques vacances de rêve passées à deux - il m'avait atrocement manqué mais je me raisonnais, j'avais la vie devant moi pour le voir, ce n'était pas raisonnable d'avoir tant besoin de lui etc. Nous nous étions retrouvés, à peine le temps de se réadapter à l'autre, à notre vie à deux, et un mois plus tard il était à l'hôpital.

A partir de là je l'ai soutenu évidemment, jusqu'à l'annonce de son cancer, il m'en était reconnaissant, il était faible et démotivé, il était plus difficile de se concentrer sur l'amour, puisqu'il angoissait, se posait des questions (quelle maladie ? grave, pas grave ?) - mais il m'aimait, il me le disait et me le répétait.

Et puis, lorsqu'on lui annoncé son cancer, en trois semaine, il s'est replié sur lui-même, il avait beaucoup moins envie de ma présence, se sentait incompris je pense, il ne parlait plus beaucoup, refusait la plupart des sorties.
Cette situation m'était assez difficile, mais je pensais qu'avec le dialogue cela passerait...
Et puis, nous avons passé le Nouvel An à une fête, il a souffert, toute la soirée, n'a pu profiter de rien. J'essayais de lui parler, je lui reprochais de disparaître systématiquement sans me prévenir, de m'éviter en quelque sorte.
Je me disais, patience, il vit un moment difficile, calme tes reproches... jusqu'au jour où j'ai commencé à douter. Est-ce qu'en fait, ce ne serait pas tout simplement qu'il ne m'aime plus ? La maladie n'excuse pas tout. Il refusait de parler de sa maladie. Janvier s'est égrené lentement, et si vite à la fois... il venait de plus en plus rarement chez moi, où il passait auparavant presque chaque nuit, quand ce n'était pas moi qui venait. Désormais il dormait chez ses parents. Quand je venais, plusieurs fois je me suis réveillée seule. Il avait été dormir dans un autre lit. A la fin du mois, nous avons eu une petite dispute, la première depuis longtemps, à ce sujet. Le soir, il devait théoriquement dormir chez moi, j'avais fait des courses, je m'étais promis de lui faire une super soirée, puisqu'il ne venait plus je voulais le motiver, lui rendre la vie plus agréable. Je ne me rendais pas du tout compte de la gravité de son état, il commençait à vomir tous ses repas mais je ne l'ai appris qu'après. Il se cachait en fait. Et lorsque j'essayais de lever un coin du rideau, savoir ce qui clochait, il devenait agressif.
Ce soir-là, je l'ai appelé, pour confirmer qu'il venait. Il a dit non, je ne peux pas. J'ai dit tu ne veux pas, quand on veut on peut. On a parlé, puis crié, on a gueulé, je lui ai dit qu'il n'avait qu'à oser me le dire, qu'il ne m'aimait plus, que la maladie n'excusait pas tout, qu'il n'avait plus envie de me voir, qu'il ne me proposait plus rien tous les deux. Il a répondu qu'il avait peur d'être seul avec moi et qu'il lui arrive quelque chose dans son sommeil. Je n'ai rien écouté, rien voulu entendre, il ne disait pas je t'aime, ça me suffisait pour comprendre. J'ai fini par lui poser l'ultimatum : il venait, ou il me quittait.
Il m'a quittée. C'était un mois jour pour jour avant sa mort. J'étais loin de me douter qu'il lui restait si peu de temps, jamais je n'ai cru qu'il allait mourir, j'étais morte de peur, que le traitement ne marche pas... mais je n'en étais pas à compter les mois !

Les deux semaines suivantes, on s'est dit des horreurs mais contrairement aux engueulades précédentes, on ne revenait pas dessus, on n'en a pas reparlé, on ne se réconciliait pas.
Au début je ne voulais pas m'excuser, je considérais que c'était lui le fautif, que je ne méritais pas cette disparition.
Car c'en était une : il m'a quittée, mais il a carrément refusé de me voir, d'abord tout simplement il ne rappelait plus, lui avec qui j'avais passé un an, lui avec qui j'avais vécu l'angoisse, l'attente, le diagnostic de cette putain de maladie... Il croyait que j'allais pouvoir me passer de lui entièrement, totalement comme s'il n'avait jamais existé. C'était surréaliste. Plus rien, plus de nouvelles, d'occasion de le voir. J'étais en plein dans la maladie moi-même, pour avoir vécu jour après jour chaque nouvelle (toujours mauvaises), en tremblant pour lui. J'étais morte d'inquiétude de ne pas savoir comment il allait. Je suis allée à l'hôpital, puisqu'il me filtrait au téléphone. Il m'a demandé quinze jours sans me voir, il n'était pas content que je sois venue. Je sentais bien dans sa voix que les quinze jours n'étaient qu'une parade. Je sentais bien qu'il ne me regardait plus pareil. Et une semaine avant, il m'avait fait une surprise, en enregistrant sur la page de démarrage de mon ordi, une page entière de "je t'aime". En dix jours l'amour avait disparu de son regard, remplaçé par une haine que je ne comprenais pas. Le ton montait, je devenais haineuse à mon tour. J'ai rapporté toutes ses affaires chez lui quelques jours plus tard, jeté tous les négatifs, déchiré notre album photo, je n'y croyais plus et ne pensais qu'à survivre. A quoi me serviraient désormais ces photos si c'était pour pleurer dessus quelqu'un qui n'avait pour moi que de la haine ? Il fallait l'oublier au plus vite. Une semaine plus tard j'ai eu des échos par des amis. Loin d'aller mieux il ne pouvait plus manger. Il marchait avec difficulté. Et il ne me donnait toujours pas de ses nouvelles. J'ai craint le pire. J'ai commencé à m'écraser même si je ne m'estimais pas coupable. Au téléphone, j'ai si bien plaidé ma cause, insistant comme une dingue, qu'un jour il m'a rappelé. Je lui avais dit qu'il n'avait pas le droit de mépriser notre histoire, de la jeter aux ordures comme il le faisait de moi, que malgré ce qu'il pensait maintenant on s'était aimés et qu'il ne pouvait pas essayer de l'effacer. J'avais l'impression qu'il me jetait au pire moment, alors que j'étais totalement impliquée dans sa maladie, il me privait de lui et de ses nouvelles, personne d'autre ne pouvant m'en donner. Il m'a rappelée, et je me suis excusée pour tout ce que j'avais dit. J'ai compris que ses parents le montaient contre moi depuis une scène faite à l'hôpital, il est vrai j'avais pété les plombs mais qui ne l'a jamais fait...
Il m'avait bien dit, les semaines précédentes, qu'"on n'était plus compatible", qu'il ne "ressentait plus d'amour pour moi", qu'il avait "de la haine pour moi", qu'il ne voulait "plus me voir", qu'il ne "pouvait plus se permettre" une telle relation. Et les actes illustraient les paroles. Dix jours après les "je t'aime" spontanés enregistrés sur ma page de démarrage...

Il s'est radouci et nous avons pu reparler régulièrement au téléphone ensuite. Je me demandais toujours s'il pensait ce qu'il m'avait dit pendant nos engueulades, sur quoi évidemment je n'avais pas voulu revenir de peur qu'il ne se fâche. Je n'osais pas en reparler : il ne supportait plus aucun reproche et j'avais trop peur de le reperdre. Il me parlait d'"être amis".
Mais à chaque fois que je tentais de parler de se voir, il disait, plus tard, pas maintenant, il évitait. Il me disait que s'il ne répondait pas au téléphone, ce n'était pas parce-qu'il me filtrait mais à cause de la fatigue. Je ne le croyais pas. J'étais encore folle amoureuse de lui, mais tellement déçue et blessée que j'avais dit des horreurs moi aussi.

Un jour, je savais qu'il aurait dû avoir un examen important, j'ai appelé. C'est son père qui a répondu, m'a annoncé qu'ils partaient à l'étranger pour tenter une chirurgie, sans quoi les médecins prévoyaient sa mort pour les prochains jours. J'ai été sonnée par la nouvelle. Personne ne m'avait jamais fait part d'une échéance si proche. Il marchait, vivait encore normalement trois semaines plus tôt ?!! COmment mourait-on du cancer, je ne le savais même pas. Son père m'a dit d'aller le voir. Le plus tôt serait le mieux. Pourtant il ne m'aimait pas. J'avais passé ces dernières trois semaines à osciller entre l'adoration et la haine pour lui, et je saoulais mon entourage de paroles, contre lui, pour qu'ils m'approuvent, "oui quel connard, oublie le", je me shootais aux somnifères ou en buvant le soir, ne dormais tout de même pas la nuit. Et là d'un seul coup il fallait comprendre qu'il allait bientôt mourir, c'était une question de jours, et je devais aller le voir. Je voulais le voir... en même temps je lui en voulais encore de m'avoir transformée en "amie" alors que je l'aimais passionément, au pire moment, ou j'aurais voulu qu'on soit unis. Mais il avait choisi. Lorsque je l'ai vu, j'ai eu un choc terrible ; il n'était plus que l'ombre de lui même, avait perdu des dizaines de kilos, il était méconnaissable. J'ai compris pourquoi il avait refusé de me voir, et en même temps je lui en ai voulu. Je me doutais que cette engueulade était tombé au mauvais moment, alors qu'il répétait : "plus tard", "quand ça ira mieux", "tu verras"... Et désormais, c'était déjà trop tard pour tout rattrapper. Toutes les horreurs qu'on s'était dites, j'aurais eu besoin d'en reparler, j'en avais tant besoin, qu'il me dise qu'il regrettait, qu'il ne le pensait pas, qu'il m'aimait encore, qu'il ne m'avait pas quittée juste avant de mourir. Mais il n'a rien dit de tel. J'étais désespérée. Au moins, me disais-je, il acceptait enfin ma présence. Je suis venue chaque jour jusqu'à son départ (quatre jours). Je pensais qu'il y avait peu de chance qu'on se revoie ensuite et je ne me suis pas trompée.
Il s'est comporté "bizarrement", forcément : il était bourré d'antalgiques, tellement faible, son regard était un peu vide, parfois il était lucide, mais il ne pouvait plus parler, ou si peu. Ce n'était pas le moment, que j'attendais depuis trois semaines, de régler nos comptes... le moment était venu de se dire adieu, et merci pour cette belle année, la plus heureuse de ma vie, malgré l'immense déception.

Il m'a dit quelques mots, pour m'assurer qu'il n'avait pas voulu délibérément m'éviter, il n'avait pas PU faire autrement, la maladie était trop forte dans sa tête et dans son corps pour qu'il puisse avoir la force de m'aimer comme je le voulais. C'était comme un aveu ; "en effet, je ne t'aimais plus, mais ce n'était pas de ma faute." -Et maintenant ? Il ne voulait plus qu'on le touche.

Après sa mort, tous ceux à qui j'avais parlé avec haine de lui, lors de notre séparation de trois semaines (la plus longue séparation volontaire de notre relation), pensaient que je n'avais pas perdu mon amour, j'avais perdu quelqu'un de moins important, puisqu'il avait choisi de me quitter avant. Je doutais : avais-je le droit de pleurer mon amoureux, ou devais-je, comme il l'avait voulu, lui faire perdre cette importance à mes yeux - était-ce fini lorsqu'il est mort, ou pouvais-je considérer qu'il m'aimait encore ? Avais-je le droit d'être si en manque de lui, et en même temps de le haïr parfois pour ce qu'il m'avait dit, ses injustices... mais c'était la vie qui était injuste avec lui...
Je pense maintenant, avec la réfléxion, que s'il faut blâmer quelqu'un pour tout ça, c'est la maladie. Mon copain était tellement angoissé, il avait si peur qu'il n'a plus pu s'intéresser à autre chose qu'à sa survie au bout d'un moment, j'ai été trop fort en essayant de le forcer au dialogue, je lui ai fait peur, et il a préféré couper court. J'ai mis presque un an à accepter cette fin, si décevante d'une histoire qui m'avait rendue tellement heureuse. J'ai mis longtemps à comprendre ce qui était du ressort de la maladie, de mes maladresses, et de sa volonté personnelle. Maintenant je peux dire que malgré toutes les horreurs qu'il m'a dites, je l'aime toujours, et que s'il ne m'aimait plus de la même façon, c'est la vie qui l'a voulu mais je ne peux pas lui en vouloir ni le regretter. C'était inévitable. Tout comme je ne peux pas regretter mes gaffes, j'ai réagi comme j'ai pu, avec mon âge, mon expérience, l'aide que j'ai reçue pour comprendre tout ça.
Je n'ai plus de remords, les remords m'ont suffisamment bouffée et empêché de vivre. Je l'aimais, j'ai fait comme j'ai pu avec les éléments dont je disposais, mon caractère, si je me suis trompée c'est que je ne pouvais pas faire autrement. Et lui... c'était quelqu'un de merveilleux, qui m'a aimée d'une façon unique, il était fait pour moi, une sorte d'âme soeur, malheureusement la maladie lui a tout volé ou presque à la fin ... mais grâce à quelques phrases de la fin je l'ai retrouvé tel que je l'aimais.

Je ne sais pas si cette histoire vous parle.
Je ne sais pas exactement ce dont souffrait votre ami, mais il semble que ce soit plus d'ordre psychologique. Cela dit, les maladies "psychologiques" sont aussi des maladies, et c'est souvent difficile de distinguer ce qui provient de la volonté consciente de la personne, et ce qui en elle est influencé par la maladie. Le fait qu'il vous ait dit des phrases terribles, que vous avez prises au premier degré et qui vous blessent cruellement, qui sait d'où ces phrases lui venaient ? Peut-être la dépression, le mal-être étaient-ils tellement profonds (maladifs) que n'importe quelle histoire, même la plus belle, n'aurait pu suffire à lui rendre le goût de la vie. Qu'il ait été voir ailleurs ne signifie pas qu'il ne vous aimait plus. Il n'a apparemment pas trouvé ailleurs ce qu'il cherchait.

C'est dur de douter - on pèse le pour et le contre, on repense à toutes ces phrases terribles en se demandant, "les pensait-il vraiment ?", et comme il n'y a pas eu moyen d'en reparler, on se blesse à chercher en soi les réponses. Moi je crois que la réponse c'est qu'une maladie, qu'elle soit d'ordre psychologique ou organique, bouleverse la vie d'une personne, qu'elle la fait douter de tout, lui fait relativiser tout le reste... et que forcément, ceux qui "prennent" sont les plus proches, ceux qu'on avait investi du plus grand rôle. Ces proches (nous) n'y sont pas forcément pour grand chose, et personne ! ne peut se permettre de les blâmer ou de faire des commentaires. Mon ami voyait certaines personnes prendre son parti et me critiquer lorsqu'on était engueulés, mais il les coupait : "Personne n'a la droit de la juger". Je pense que c'est dur, quand on se pose tant de questions, quand on est torturé par le doute, c'est dur de faire abstraction de l'avis d'autrui. Au contraire, parfois on se dit qu'ils sont plus objectifs, qu'ils savent mieux, vu de l'extérieur. Mais en amour, il y a des choses (la plupart) que seuls les deux intéressés savent. Et c'est seulement avec ces choses-là qu'on peut fonder son avis.
C'est pourquoi lors d'une rupture on se sent si seul. On a perdu sa moitié, et avec elle, des souvenirs qu'on ne peut plus partager avec personne. Les autres ne peuvent pas juger de tout cela. Alors petit à petit, il faut apprendre à ne plus les écouter, les laisser dire, ne plus être touché par les commentaires, car la réponse est en soi. J'ai trouvé "ma" réponse, je me fiche de ce que pensent les autres. Il m'a aimé très fort, puis il n'a plus pu m'aimer si fort, je me suis trompée en le lui reprochant, en effet, mais c'est pardonnable, et nous avons eu une sorte d'adieu même s'il était horriblement difficile et frustrant. Ca me suffit. Et je ne veux pas gâcher le souvenir d'une si belle histoire en repensant aux horreurs qu'il m'a dites. Si il avait vécu je sais qu'on en aurait reparlé et que ça se serait réglé, en bien ou en mal, mais réglé.
Il est mort, et j'ai été seule pour refermer la plaie, mais je ne pouvais pas continuer à vivre avec une plaie béante qui saignait à chaque évocation de lui.
La réponse personne d'autre que toi ne la détient.
Et je pense que ça a beaucoup à voir avec la maladie et la fatalité dans ce cas, car le décès nous a empêché de faire le "deuil" "normalement" de la relation. La rupture n'était pas claire au moment du décès et c'est cela qui nous torture. Alors il faut tenter de la clarifier soi-même pour pouvoir avançer sans culpabilité, mais avec nostalgie - avec le souvenir de celui qu'on aimait, qu'on a haï aussi parfois, et qu'on a perdu.
Voilà ce que je pense. Tu peux me répondre, j'en serais heureuse.
Bon courage en tout cas.
XX

d'accord

#2 Posté le par DCF__6532
Oui, à lundi surtout. Merci à la personne qui vient de répondre.

oui, il y a quelqu'un comme toi...

#1 Posté le par DCF__1348

Bonjour, Martie.

Oui il y a quelqu'un qui a vécu ça comme toi. Aujourd'hui je ne peux écrire que quelques lignes, je reviendrai te raconter mon histoire lundi - peut-être que cela t'aidera à faire abstraction des conneries des autres qui croient tout savoir (sans l'avoir vécu qui peut juger...), peut-être pourras tu te débarrasser un peu de la culpabilité, je connais ça tellement bien...

Reviens-me lire lundi, j'ai plein de réactions à ton message - hâte de pouvoir en parler mais là je n'aurai pas accès à internet avt.

Nottamment tes deux dernières phrases, je les ai dites tant de fois...

Bon courage, et à lundi surtout.
xx