A te lire, je me rends compte que je devrais sérieusement songer à consulter un psy, depuis le temps que je me le dis...
Quand je réfléchis en effet à mon enfance, et à l'amour que j'ai reçu de mes parents, je me dis que forcément, il y a beaucoup d'éléments qui indiquent de bonnes raisons de rencontrer des problèmes dans mes relations amoureuses...
Bref, et si les problèmes que je rencontre, toujours, venaient de moi ?
Aujourd'hui, j'ai décidé de quitter mon ami, moi qui me plaignait qu'il avait failli me quitter parce qu'il ne savait plus trop... Liu est fou amoureux, ne veux surtout pas que je parte, je suis la femme qu'il veut épouser (je ne dis pas la femme de sa vie, car je ne le pense pas)... moi, je ne le supporte plus, il m'étoufe, il ne me convient tout simplement pas. Il m'étouffe sans m'apporter l'amour nécessaire...
Et je pense que mes relations avec mes parents jouent un rôle dans mes problèmes.
Mon père ne m'a jamais montré d'affection quand j'étais petite, et ce jusqu'à ce que je quitte la maison DEFINITIVEMENT, c'est à dire quand j'ai commencé à travailler à 23 ans. C'est un homme très pudique, timide, et pudique de sa pudeur et desa timidité même, ce qui le fait se cacher trop souvent derrière un masque de cynisme, mépris. Il est assez poisson froid. Dans son regard, je n'ai que trop souvent du dédain et de la critique. Pas un geste d'affection (avait-il peur ?), peu d'envourgements ou de félicitations sincères. Je crois qu'il a dû me féliciter quelques fois dans ma vie, mais il gardait toujours une distance froide, qui faisait douter de la sincérité de sa joie (impression qu'il sacrifiait à une obligation guindée de féliciter, cmme quand tu félicite poliment des gens alors que ça te fait complètement chier et que tu t'en fous qu'ils aient réussi...). Parfois, il m'a même "démontée" devant des gens qui me félicitaient chaleureusement (un jour que j'avais joué du piano devant un des amis de mes parents, ceux-ci m'avaient félicité, et mon père, sans même me regarder, avait ricané et dit "Ouais... bof... c'est pas terrible n'exagérons rien..."... Pour mon âge, je jouais objectivement bien, ce qu'il avait fait là m'a profondément choqué... car il refusait d'admettre mes réelles capacités, et pire, il me détruisait méchamment, m'humiliait, au lieu de m'encourager et d'être simplement fier...). A côté de cela, je me souviens m'être souvent fait gronder, méchamment, de façon cinglante, dès que je faisais la moindre petite bêtise, car il faut dire qu'il est très maniaque (errafler un mur, faire une mini-rayure sur le parquet, etc...). C'est très très dûr de voir que son père voue bien plus d'attention à ce que son matériel soit en parfait état plutôt qu'à nous entourer de tendresse. Il m'engueulait avec une énorme voix, les lèvres pincées... sans s'excuser après, ou alors si longtemps après, que le traumatisme était déjà là... J'ai longtemps craint mon père, au point d'éviter tout contact avec lui, car au pire j'allais me faire salement engueuler pour des choses si futiles, au mieux, il ne se passerait rien. Je l'ai beaucoup détesté, au point d'espérer que mes parents se séparent. Récemment, depuis que je suis devenue indépendante en fait, j'ai décidé de me rapprocher de liu, car j'ai pensé que le jour où il disparaîtrait (sic!), je regretterais de n'avoir jamais vraiment connu cet homme, qu'il fallait sûrement fouiller, forcer les portes. Je commence à le découvrir, à l'apprécier même, mais je sais que dans le fond, je ne peux pas oublier. Je sais que je l'apprécie parce que j'ai absolument voulu l'apprécier, parce que c'est mon père... mais je garde toujours une zone de sécurité entre nous. Parce que je n'ai pas confiance, parce que c'est trop tard.
Ma mère, c'est tout le contraire. C'est une mère-poule, qui m'a prodigué un amour absolument inconditionnel. De quelle abnégation elle a fait preuve pour ses enfants. Sa vie est toujous passée après nous. Toujours toujours. Pour moi, elle n'est pas une femme, elle est une mère. Pour elle aussi. Elle a occulté complètement son développement en tant que personne individuelle, elle ne vivait qu'à travaers nous. Que pour nous. Elle nous a surprotégé, et elle a encore tendance à le faire, alos que j'ai 27 ans !! Cette forme d'amour st affreuse, car elle metceux qui en sont les objet dans un statut de dominé et d'infériorité : comme si on était incapable de se débrouiller seul, comme s'il était inutile qu'on se préoccupe nous-même de nos besoins et désirs, puisqu'elle avait le sentiment et le désir absolu de savoir et pouvoir y répondre sans qu'on ait rien à exprimer. Elle a fait preuve d'une générosité suprême qui devient étouffante, gênante (notamment quand elle n'est pas méritée), aliénante (comment "s'opposer" à quelqu'un qui en fait des tonnes pour ne rien avoir à se reprocher ??)... A la fin, elle régit la vie des autres presque de façon totalitaire selon sa conception des désirs et besoins que l'on peut avoir, sûre de détenir toutes les clés... ça ne lui viendrait pas à l'idée que les premiers capables de savoir ce qui est bon pour nous, c'est nous, et qu'avant de s'écouter elle, il faut d'abord nous écouter nous...
Bref, tout ça pour dire qu'entre un père mal-aimant, dédaigneux et dévalorisateur et une mère trop-aimante, c'est pas facile.
Dans un cas, j'ai appris que j'étais de toute façon nulle, que tout ce que je faisais était nul, peu importe les efforts, ce qui compte c'est le résultat et il n'est jamais brillant.
Dans l'autre cas, j'ai appris que j'étais incapable de me débrouiller toute seule, que mes désirs ne comptent pas et ne sont pas légitimes, ce n'est même pas la peine de les exprimer, on s'en fout, et qu'il fallait que je m'asservisse gentiment à faire comme on me le dit. Vouloir faire autrement est pure perte de temps.
Eh ben c'est pas jojo... Pas facile après d'avoir confance en soi, d'avoir une image de soi valorisée, de croire en soi sans se dire qu'il est normal que les gens me disent que je suis nulle, d'écouter ses désirs et ses besoins voire même d'oser les formuler, sans crainte qu'on me regarde de travers en s'amusant que je m'exprime mais en tournant les talons...
Donc, à mon avis, je dois reproduire certains schémas que j'ai reçu dans l'enfance, et il va falloir que ça change, sinon, je suis mal barrée... Entre un père tyrannique, inflexible, méprisant et une mère "bêtement généreuse, à tort et à travers", je n'ai pas eu un modèle de relation d'amour intelligent...