Pourquoi la culpabilité?

Chers vous tous,

Je vous ai tous lus de A à Z surfant depuis des heures à la recherche de LA solution. Comment faire pour être heureux et ne pas rendre malheureux. J'ai une compagne d'une gentillesse extrème, une maison magnifique, pas d'enfants.

J'ai rencontré, par hasard, une femme dont je suis follement amoureux. Elle à deux enfants magnifiques et je ne pense plus qu'à une chose en permanence. Fonder une famille avec eux trois.

Je n'ai rien à reprocher à ma compagne mais je n'ai plus de route à faire avec elle. Je suis devant un précipice. Soit, je tente de sauter de l'autre côté au risque de glisser dans ce précipice, soit je recule prudemment comme je l'ai toujours fait au risque qu'un jour on me pousse dedans (une nouvelle fois).
Je suis las de tout cela et deviens de plus en plus réveur résigné.

Bonjour Maridouce,

Je t'ai envoyé un message personnel à partir du menu principal de ce site. Vas voir. Tu pourras me répondre et ainsi, on pourra le faire en privé.

Je suis Québécois aussi.

C'est certain que la question des enfants est délicate. J'en ai moi-aussi et je t'avoue que le plus difficile au début c'est de gérer sa culpabilité envers eux. Je ne sais pas si tu veux avoir leur garde, ou avoir la garde partagée, ou ne pas avoir leur garde du tout. Moi, je n'en ai pas la garde. Et de toutes façons, à l'âge qu'ils ont, on ne parle pas vraiment de garde partagée. Ce sont de jeunes adultes et ils ont décidé de rester avec leur mère. Alors c'est sûr qu'ils me manquent, même si je les vois souvent, même si on se parle au téléphone régulièrement. Je leur manque aussi, mais je crois qu'ils commencent à s'y faire. Je me dis que de toutes façons, un jour ça va leur arriver de partir aussi.

Mais brimerais-tu vraiment tes enfants si tu faisais ton "move"?

C'est certain que c'est toujours difficile de voir ses parents se séparer et ce, quel que soit l'âge des enfants. Mais pense à toi, aussi. Pense à l'exemple que tu leur donne présentement. Si tu te considères heureuse malgré tout, alors ils te voient heureuse. Si tu fais semblant de l'être, attention. Ils ne sont pas dupes. S'ils te voient heureuse avec quelqu'un d'autre, ils devront s'adapter à ton nouveau bonheur, mais ils y parviendront. On peut leur faire confiance, tu sais. Nous ne sommes pas les auteurs de leur bonheur. Seuls eux-même le sont. Tant qu'ils pourront compter sur toi comme guide, conseillère, comme épaule lorsqu'ils sont tristes, partager leur bonheur avec toi, alors tu leur auras donné tout ce qu'il est possible de donner. Le reste, c'est à eux de le faire.

C'est mon opinion et ça m'aide à passer au travers.

Je n'ose pas te conseiller au sujet de la décision que tu as à prendre. Seule toi peux le faire. Mais évidemment, moi j'ai fait le geste et malgré mes petites (et moins petites difficultés), je ne regrette rien. Si tout était à refaire, je replongerais sans hésitation.

J'ai envie de vivre vieux! Avec elle! C'est bien assez pour ne rien regretter.

Rebonjour jcdb...

Je viens de comprendre pourquoi je ne viens jamais dans les forums...À se répondre à cette vitesse, c'est presque du CHAT... j'aime bien bavarder (davantage en privé)avec les gens qui vivent des trucs semblables aux miens. En passant, je suis Québécoise et toi? Disons que la p'tite québécoise est de plus en plus mêlée dans ses sentiments et je ne sais pas si j'aurai le courage de faire le move...Dans mon cas, je n'ai pas de difficulté à prendre soin de moi et même à me gâter...Cependant, quand mes besoins viennent brimer ceux de mes enfants c'est une autre histoire...Tu as raison, je devrais guider ma propre vie car ça fait 2 ans que je retarde cette décision et rien n'a bougé dans ma vie ici....
Merci d'éclairer ma lanterne...!!!!!

Maridouce,

Oh! La! La!

Tu parles de mon expérience...

Tu sais, une grande différence entre toi et moi, c'est que moi, je n'ai pas hésité une seule seconde. Je me suis alors mis à me ronger une fois parti. Et ça, ma nouvelle compagne a été d'un support phénoménal... et l'est toujours d'ailleurs.

Alors. Ma réponse à LA question.

J'ai à apprendre ou réapprendre à prendre soin de moi.

Pour ce qui est de laisser le vie te guider, je te suggère une chose. C'est d'essayer de faire l'inverse, c'est-à-dire de guider ta propre vie. Mais attention. Je n'ai aucune notion de psychologie. Je ne peux pas être certain de ce que j'avance. Je ne parle qu'en fonction de ma propre expérience.

Moi, je me suis laissé dériver par la vie. La vie me faisait avancer et moi, je me laissais aller. C'est sérieux, ça! Aujourd'hui, j'apprends à avancer dans la vie et ce, par mes propres moyens. Tu sais, j'ai perdu un bon 25 à 30 livres depuis ma séparation. J'en suis peut-être rendu à plus, mais je ne me suis pas pesé depuis un bout de temps. Et pourquoi ai-je perdu du poids? Parce que je mange mieux. Je mange moins gras. Je fais plus d'exercices. En fait, j'ai repris l'envie de vivre vieux. J'avais perdu ce désir. En autant que mes enfants soient assez grands pour s'organiser, je pouvais bien mourrir.

Si tu permets, je t'en dirai plus une autre fois. Je suis un peu pressé par le temps.

Je te réécris, promis...

Wow...fantastique...je n'espérais pas une réponse aussi rapide...! Voilà, pour répondre à ta question, oui, tout comme toi, après une très longue relation (avec des enfants en cause)...je suis tombée amoureuse d'un autre. Depuis des années, notre relation connait des hauts et des bas et en fait, la seule personne de qui je ne me sente pas appréciée ds mon entourage, c'est mon mari. Je ne me sens plus le courage d'investir à nouveau efforts et temps car j'ai aussi 40 ans et tout est toujours à recommencer. Je suis donc déchirée entre mon désir d'avoir une vie de couple satisfaisante dans laquelle je m'épanouis et où je suis heureuse...ou poursuivre cette relation parce que je ne suis pas capable de passer aux actes et parce que je suis déjà rongée de culpabilité avant même de l'avoir fait. Comme si je ne pouvais pas faire cela à mes enfants...parce que je les fais passer avant moi et j'en suis bien consciente. Tu peux m'apporter un peu de ton expérience sans doute....

J'aime bien la question de ta thérapeute...qu'est-ce que j'ai à apprendre de cette expérience...???
Difficile...très difficile...je crois que j'ai à apprendre à me faire confiance...j'ai à apprendre à laisser la vie me guider...à lâcher prise. Je trouve la question difficile et je vais y réfléchir sérieusement.

Mon mari est au courant de tout. Je suis honnête aussi, tout comme toi. Il me laisse aller. Je lui dit qu'il est en train de me perdre mais il ne fait rien. Pourtant,durant 18 ans, j'ai été la femme de sa vie...il est aussi déçu que moi je crois et essoufflé de cette relation boiteuse qui a survécu pour les enfants. Nous n'avons jamais eu de vie de couple...alors difficile à reconstruire après toutes les épreuves qu'on a traversées.

Merci pour ton commentaire.
Et tu sais, c'est la première fois que j'écris dans un forum. Faut croire que j'avais besoin de ton aide!

A bientôt..
Maridouce

Maridouce,

Je suis plus à l'aise en tutoyant. Tu peux en faire autant si tu veux.

Premièrement. Ai-je trouvé le bonheur auprès de celle que j'aime?

Oui.

Deuxièmement. Mon sentiment de culpabilité s'est-il estompé ou le traîne-t-on toujours?

Il ne s'est pas totalement estompé. Disons qu'il est souvent absent mais parfois présent. Mais je ne suis séparé que depuis 5 mois. Je suis persuadé qu'on ne le traîne pas toujours, mais pour cela, il faut y travailler. Il ne disparaîtra pas tout seul.

J'ai vu une thérapeute que je connaissais et qui connaît bien notre situation familiale... d'autres problèmes survenus il y a quelques temps... Elle m'a posé une question fondamentale en ce qui concerne ma très grande facilité à me culpabiliser. Voici LA question:

"Qu'as-tu à apprendre de toute cette expérience?"

Alors voilà, Maridouce.

Je te pose la question à toi. Réfléchis-y, essaie de trouver une réponse, réécris-moi que tu l'aies trouvée ou non et je te dirai ce que moi, j'ai répondu. Et je t'avoue qu'à chaque fois que je sens ma culpabilité ressortir, je me repose la question et vérifie si ma réponse a changé. Jusqu'ici, elle n'a jamais changé.

Laisses-tu ton mari pour quelqu'un d'autre?

Ton mari en a-t-il le moindre soupçon, ou est-il totalement au courant de la situation?

J'attends de tes nouvelles...

Je vis une situation semblable à la vôtre et je me prépare à laisser mon mari puisque je ne trouve pas le bonheur auprès de lui. J'ai lu toutes les réponses à votre question de départ.
Je suis frappée par votre sincérité, votre patience, votre honnêteté, votre lucidité. J'aimerais savoir si vous avez trouvé le bonheur auprès de celle que vous aimez...si votre sentiment de culpabilité s'est peu à peu estompé ou si on le traîne toujours...J'aimerais vraiment que vous me répondiez...
Merci à l'avance...

..........,

Je reviens sur ma décision, parce que je voulais te répondre. Pour une fois, ton message me fait plus de bien que de mal.

Je suis persuadé qu mon ex croit qu'elle a tout essayé, elle aussi. De mon côté, c'est la même chose. Peut-être que parfois, il y a une incompatibilité dont on se rend compte, mais qu'on ne veut pas voir. Question de valeurs. On essaie des choses qui paraissent à l'autre comme dérisiores, inutiles. Et vice versa. Mais je n'en suis pas certain. Pas du tout. Mais lorsque l'autre te dit ce qu'elle aimerait faire avec toi et toi, tu le fais uniquement par pur sentiment de culpabilité. Parce que si tu ne le fais pas, tu as l'impression de faire de la peine, de décevoir. Alors tu le fais, mais ça ne t'apporte pas grand chose.

En ce qui concerne ce que TU vis, mais bien sûr, tu as le droit d'avoir une opinion. Tu as le droit de ne pas être d'accord. Tu as le droit d'avoir de la peine. Tu as même le droit d'être en colère.

Maintenant, l'autre côté de la clôture. Ton ex, je ne sais pas, mais moi aussi j'ai le droit d'avoir de la peine. J'ai le droit d'avoir été déçu tant de fois. J'ai le droit d'avoir eu le sentiment d'avoir aimé sans avoir ressenti l'intensité de l'amour réciproque.

L'autre jour, j'ai regardé une photo prise lors de notre mariage... ma préférée. J'ai trouvé ça dûr. J'ai eu beaucoup de peine en pensant à là où nous en sommes aujourd'hui. À là où nous en étions depuis quelques temps avant mon départ.

Mais voilà. J'ai tourné cette page-là. Maintenant, je vais regarder en avant et lorsque je parlerai de vie de couple, d'amour, de partage, de conivence... je le ferai en parlant de ma nouvelle compagne.

Je sais que pour le moment, ta peine est grande. Très honnêtement, j'en suis désolé pour toi. T'en fais pas, je comprends totalement. Peut-être t'es-tu sentie comme un déchet, ou un jouet qu'on jette après usage. Peut-être te sens-tu encore ainsi. Ça, c'est le lot de ceux et celles qu'on quitte. Ceux et celles qui quittent ne se sentent pas ainsi. En tout cas, moi, je me sens aimé comme jamais auparavant. Je ne me sens donc pas comme un déchet. Mais je peux facilement comprendre ce sentiment chez mon ex.

Je te dis tout ça parce que je sais que ce n'est pas le cas. Et ce n'est pas ton cas non plus. Les "laissés pour compte" ne sont pas des déchets. Certainement pas après 20 ans de meriage. Un jour tu trouveras quelqu'un qui acceptera ton amour et qui t'aimera comme tu le mérites. Et cette partie de toi qui est morte ressuscitera... en mieux. Et tu sais quoi? Cette fois-là, tu aimeras avec toute l'expérience de vie que tu as acquise jusqu'ici. Et cela, ça va faire toute un différence! Tu sauras ce que tu acceptes et ce que tu n'acceptes pas. Imagine la différence!

J'ai une mini question pour toi, ex ce qui concerne tes enfants.

Quand tu dis que lorsqu'ils auront envie de parler à ton ex, ils le feront, avec leur coeur, etc... est-ce que ça veut dire que présentement ils ne lui parlent pas?

J'espère que non.

Peut-être n'ai-je pas tout dit...

Peut-être ai-je encore envie de te lire...

Je crois que ça dépendra du contenu...

Mais ne t'empêches pas d'écrire ce que tu penses profondément. Si c'est trop dûr pour moi, alors je cesserai de lire.

Allez .........., ne cherches pas... Trouve!