Une grande étude, publiée dans le New England Journal of Medicine et financée par le NIH/National Institute on Aging (NIA) américain, a comparé les effets d'une aspirine à faible dose par jour à un placebo chez des personnes en santé.
Les bénéfices de l'aspirine pour prévenir les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux chez les personnes qui ont des maladies vasculaires sont démontrés, indique Richard J. Hodes, directeur du NIA.
John J. McNeil de la Monash University (Melbourne, Australie) et Anne M. Murray du Hennepin Healthcare (Minneapolis, États-Unis) ont mené cette étude avec 19 114 personnes âgées de 70 ans et plus en Australie et aux États-Unis. Elles ont été assignées au hasard à prendre 100 mg d'aspirine par jour ou un placebo. Elles ont été suivies environ 5 ans.
L'aspirine n'apportait aucun bénéfice tout en causant des effets néfastes.
La longévité sans démence ni incapacité n'était pas améliorée : 90,3 % du groupe avec aspirine et 90,5 % du groupe avec placebo.
Le risque de décès était accru comparativement au groupe placebo : 5,9 % des participants sont morts au cours de l'étude avec l'aspirine et 5,2 % avec le placebo. Cet effet n'a pas été observé dans des études antérieures, et il faut interpréter ce résultat avec prudence, soulignent les auteurs.
La mortalité plus élevée dans le groupe traité avec l'aspirine était principalement attribuable à un taux plus élevé de décès par cancer. Cette augmentation est surprenante étant donné que des études précédentes ont suggéré que l'aspirine pouvait réduire ce risque, soulignent les chercheurs.
Les taux d'événements cardiovasculaires majeurs, dont les maladies coronariennes, les crises cardiaques non mortelles et les accidents vasculaires cérébraux ischémiques mortels et non mortels étaient semblables dans les deux groupes.
Mais l'aspirine était associée à un risque accru de saignement, principalement dans le tractus gastro-intestinal et le cerveau. Des hémorragies cérébrales, gastro-intestinales ou à d'autres endroits ayant nécessité une transfusion ou une hospitalisation se sont produites chez 361 personnes (3,8 %) sous aspirine et chez 265 (2,7 %) sous placebo.
Les résultats à plus long terme de cette étude qui se poursuit pourraient différer, notent les chercheurs.
Il est important de noter que ces résultats ne s'appliquent pas aux personnes ayant une indication avérée pour l'aspirine comme un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque ou une autre maladie cardiovasculaire, soulignent-ils.
L'aspirine quotidienne plus nuisible que bénéfique
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Psychomédia avec source : NIH/National Institute on Aging
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