Une équipe de l’Inserm/Université de Strasbourg, dont les travaux sont publiés dans la revue Trends in Biotechnology, a mis au point une nouvelle génération d’implants ostéo-articulaires qui combinent des cellules souches et des facteurs de croissance de l’os afin de régénérer une articulation abimée.
« La mobilité des articulations, zones de jonction entre deux os, est assurée par le cartilage, qui tapisse les extrémités osseuses (os sous-chondral) et permet le glissement des deux os l’un sur l’autre.
»
« Le cartilage s’use avec l’âge jusqu’à disparaitre peu à peu. On parle d’arthrose lorsque la destruction du cartilage s’étend aux autres structures de l’articulation, notamment l’os sous-chondral.
»
A l’heure actuelle, outre la pose d’une prothèse, une des techniques utilisées pour réparer le cartilage consiste à injecter dans l’articulation un échantillon des propres cellules de cartilage (chondrocytes) de la personne. Mais comme la réparation a lieu sur un os abimé, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants.
Nadia Benkirane-Jessel et ses collègues de l'Inserm/Université de Strasbourg, spécialisés en nanomédecine régénérative, ont conçu une nouvelle génération d’implants, composés de deux compartiments :
-
Un compartiment «
est une membrane nanofibreuse (à base de collagène et de polycaprolactone) conçue pour ressembler à la matrice extracellulaire entourant le cartilage. Des nanoréservoirs, recouvrant les fibres de cette membrane, renferment des facteurs de croissance de l’os
». -
L'autre «
est une couche d’hydrogel (d’alginate et d’acide hyaluronique) contenant des cellules souches dérivées de la moelle osseuse de la personne. Ces cellules peuvent se différencier aussi bien en cellules de l’os (ostéoblastes) qu’en cellules du cartilage (chondrocytes)
».
« Cette structure mime l’environnement physiologique de l’articulation et offre une porosité adéquate pour l’infiltration des cellules souches. Lorsque ces cellules grandissent et se divisent, elles s’infiltrent plus profondément dans la membrane poreuse et déclenchent la libération des facteurs de croissance, qui à leur tour stimulent la prolifération des cellules.
»
En plus de réparer le cartilage, cette technologie régénère l’os sous-chondral situé juste en dessous.
Les chercheurs ont validé cette technique sur différents modèles animaux, et sont en attente de financement afin de lancer les essais cliniques de phase 1 chez l’homme. « Ces essais seront menés avec 30 personnes (de 18 à 50 ans) ayant des lésions du genou, recrutées dans trois pays (France, Angleterre, Espagne). L’implant, déjà breveté, sera mis en place par un seul acte chirurgical. La membrane de nanoréservoirs est déposée en premier sur l’articulation lésée, puis les cellules souches y sont ajoutées » précise la chercheuse.
Psychomédia avec source : Inserm.
Tous droits réservés