c'est moi qui avais écrit cette lettre ! Je me suis reconnue à 100% dans ce que tu as écrit lulette...C'est comme si une vieille histoire refaisait surface, avec les blessure que ça engendre...
Quand j'ai rencontré mon ex, je voulais pu rien savoir des hommes. Tous ceux que j'avais rencontrés m'avaient niaisé et n'avaient pas l'air de tenir à moi. Puis ce fameux soir de 1997,je l'ai VU. Dieu qu'il était beau ! Je le trouvais très gentil. En passant, je l'ai rencontré dans un bar. Il avait vraiment l'air intéressé car il me faisait plein de compliments et il était toujours à mes côtés cette soirée là. Je sais pas pourquoi, je n'ai pas porté attention à son "je t'aime" qui aurait pourtant dû m'alerter (on ne dit pas "je t'aime" le premier soir selon moi puisqu'on connaît à peine la personne...)
La deuxième journée qu'on s'est vus, il m'a dit qu'il voulait des enfants. Jamais personne ne m'avait dit de telles choses. Je me disais qu'il devait être vraiment intéressé pour me dire ça. Bien que j'étais flattée d'être considérée comme une mère potentielle, je ne me sentais pas prête car je commençais mon cégep (j'avais 18 ans).
Une semaine plus tard, j'avais écrit dans mon journal intime que ce genre de gars pouvait être violent puisqu'il se sentait menacé par les gars de mon école (j'allais au cégep alors qu'il travaillait dans une ville à 1heure de chez moi)...mais encore une fois, je n'y pas porté plus d'attention que ça. J'étais rendue comme aveugle et sourde, car mes parents m'avertissaient à son sujet, ne l'aimaient pas.
Les semaines ont passé et au bout de 3 semaines, j'ai couché avec, parce que je n'avais jamais fait l'amour (c'était mon premier vrai chum) et que je ne me sentais pas prête avant. Remarques, je ne me sentais pas encore tout à fait prête mais j'ai cédé pour lui faire plaisir, parce que je sentais de la pression, pour pas le perdre. Je l'aimais déjà comme une folle (et le mot est faible) : enfin, un gars qui avait l'air vraiment intéressé à moi car il ne voulait pas me partager . Dans ma tête, j'avais enfin rencontré LE grand amour, même si lors de notre première relation sexuelle, il m'a crié après parce que je me laissais faire ...
Et puis il a commencé à me comparer à son ex qui l'avait laissé et qu'il avait tant aimé en me disant que je ne lui arrivais pas à la cheville...
Les mois et les années ont passé, entrecoupés de plusieurs ruptures. Pourquoi je le laissais ? Parce qu'il criait de plus en plus souvent après moi, me hurlait après à cause d'une pinte de lait mal placée dans le frigidaire ou parce que le repas n'était pas prêt à temps quand il arrivait de travailler (je suis allée rester avec lui et j'avais laissé mes études pour lui entre temps parce qu'il me faisait savoir qu'il était vraiment tanné et que je voulais pas le perdre.) Il me criait après parce que j'avais laissé une lumière allumée ou fait cuire un plat trop longtemps.
Dans nos phases lunes de miel, il me demandait de lui faire des enfants...
Comme tu vois, ça été graduel. Et je ne voyais rien. Je ne voyais pas qu'il me manipulait. Pourtant, je suis une fille intelligente. Et ça été en empirant...
Et puis les menaces ont embarqué. "Je suis vraiment malheureux avec toi. En fin de semaine, je vais aller m'en pogner une autre"
Les humiliations ont commencé : "Pourquoi je pogne jamais de pêtard ? C'est plate que tu sois si petite. (1m57)Crist que t'es innocente !"
Au lit, c'était rendu de plus en plus dur parce que lui aussi, il était fou de sodomie ! Il ne jurait que par ça ! Et moi, je voulais rien savoir. Mais parce qu'il me menaçait d'aller voir ailleurs et de s'en trouver une autre qui voudrait le faire, j'ai fini par céder. J'ai fait de la sodomie...et j'ai détesté ! Comme je lui ai dit d'arrêter, il m'a boudé et s'est fâché.
Les années ont passé et passé. Entre temps, je suis retournée à l'école. Je suis allée à l'université, qui était à 1 h de chez nous. Je revenais seulement les fins de semaine. Mais même si on se voyait juste les fins de semaine, on s'engeulait presque à chaque fois...
Dieu qu'il m'a fait pleurer ! C'est incroyable toutes les soirées que j'ai passées seule, lui étant sorti dans un bar ou enfermé dans sa chambre parce qu'il me boudait pour une niaiserie.
Je pensais de plus en plus à le laisser définitivement mais je m'en sentais incapable. Je me disais que malgré tout, je l'aimais trop pour pouvoir faire une chose pareille. Il y a eu quand même de bons moments...même s'ils étaient rares. Et puis, on parlait toujours d'avoir des enfants. En fait, c'est lui qui me tannait avec ça parce que moi, je voulais finir mes études avant (mes 3ans d'université).
Mais plus le temps passait, plus je me disais qu'avoir des enfants règlerait peut-être tous nos problèmes. J'étais naïve, je sais. Mais c'est ça que je pensais. Je voulais tellement que ça aille bien nous 2 ! À un moment donné, j'ai donc décidé d'arrêter la pilule... J'avais 1 an 1/2 de faite à l'université...Je me demandais souvent comment j'allais poursuivre mes études après, avec des enfants sur les bras ...d'autant plus que mon chum voulait pas que j'y retourne après. Il voulait que je sois femme au foyer... Mais que je travaille en attendant, pour faire rentrer plus d'argent... Et il gagnait déjà un bon salaire... Il voulait que j'lâche l'école pour aller travailler mais pas avec des enfants... IL était en train de me rendre dingue ! J'essayais de lui expliquer que je voulais finir mon cours pour justement avoir de meilleurs chances de trouver un bon emploi : il ne comprenait pas. C'était v'là 2 ans à peu près...1 mois après, je tombais enceinte...
Au début, il était tellement fin avec moi ! J'avais l'impression de rêver ! Il était devenu tout d'un coup tout ce que j'ai toujours voulu ! Mais ... ça n'a pas duré...Il a recommencé à me crier après et à me bouder pour des niaiseries ...et j'étais enceinte !!! Il me dégoûtait de plus en plus et je commençais sérieusement à regretter de lui avoir fait un enfant... Heureusement ou malheureusement, j'ai fait une fausse couche à 12 semaines... J'ai tellement pleuré les larmes de mon corps ! Parce que même si le père était un fou, je l'aimais déjà cet enfant là et je voulais le garder. J'avais tellement besoin d'amour !!! Et je pense que c'était ça mon problème au fonds. J'avais trop besoin de combler un vide affectif pour pouvoir partir...et je pensais le combler avec des enfants aussi. Mais aujourd'hui, je me dis que cette fausse couche a été une bénédiction à quelque part (parce que je n'ai jamais oublé cette vie qui commençait à germer en moi...)parce que ça m'a donné la force et le courage de le quitter. Mais cette fois, je ne suis pas revenue. Comment j'ai fait ? Je suis sortie avec un autre ... C'est pas une excellente solution parce que j'ai à quelque part pris le premier venu mais ça a découragé mon chum de revenir et ça me l'a fait pas mal oublié.
Aujourd'hui, bien que j'aie parfois envie de retourner avec, je sais au fonds de moi avec toutes les bonnes choses qui me sont arrivées et toutes les bonnes rencontres que j'ai faites que j'ai pris la bonne décision. J'ai confiance en la vie. Je sais qu'elle me réserve de belles surprises sur le plan amoureux et sur le plan professionnel. Je suis sur le point d'avoir mon diplôme universitaire et je suis fière de ne pas avoir abandonné mes études (le lendemain de ma fausse couche à l'Hôpital, je retournais à mes cours !)C'est la chose dont je suis le plus fière. Bien que je m'aie encore accroché à des gars qui n'étaient pas faits pour moi (bien qu'aucun ne m'ait plus violenté par la suite, je suis maintenant plus en mesure de couper les ponts quand je vois qu'une relation est pour me détruire. J'ai appris de ma relation de 5 ans. J'ai appris que je ne me faisais pas assez confiance et que je ne m'estimais pas assez pour pouvoir envisager la vie seule, sans homme. Il faut dire que je n'ai jamais eu beaucoup d'amies et que je viens d'une famille dysfonctionnelle (Ma mère est skizophrène et mon père est contrôlant) C'est pour ça que je suis restée avec un homme que j'aimais mais qui me manquait de respect et que j'ai enduré des choses inimaginables. Mais maintenant, j'essaie de penser à moi, à mon épanouissement personnel avant de penser à rencontrer un homme. Je ne veux plus être avec un homme qui ne me convient pas mais surtout, SURTOUT, qui me maltraite, qui me manque de respect ! Et je suis heureuse aujourd'hui d'avoir perdu cet enfant parce que si je l'aurais gardé, il aurait souffert de cette atmosphère malsaine entre ses parents. Je dirais même plus : il en aurait eu des séquelles toute sa vie et le cycle de la violence et du manque de respect se serait transmis de génération en génération. Pour ça, je suis heureuse.
Donc, à la lumière de ce que j'ai vécu, je n'ai qu'un conseil à te donner lulette : quitte cet homme avant d'être anéantie complètement ! Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour ton enfant. Penses à lui avant tout. Je sais, tu penses que tu en es incapable mais si moi, j'ai réussi, tout le monde le peut !
Courage ma belle ! T'es capable ! Tu vaux mieux que cette maudite vie !
Plume 24 xxx