Dépendance affective, grossesse et relation malsaine, j'ai besoin d'aide

Je suis peinée par tes propos lulette...vraiment triste pour toi. Excuse-moi si je te parais brutale et injuste mais on dirait que tu te complais dans cette douleur, dans cette colère, dans cette frustration, cette humiliation et cette immense peine que ton %*%* chum (peut-on appeler ça comme ça un homme qui est dégoûté de nous ?) te fait vivre... Parce que je sais que c'est la réalité...l'ayant vécu moi-même. Et ton enfant, seigneur, ton enfant, as-tu pensé à lui, pauvre petit ? AS-tu pensé aux séquelles qu'il portera, peut-être toute sa vie ??? Qu'il pourrait transmettre à ses propres enfants ? À quelque part, je trouve cette réaction égoïste de ta part parce que tu ne veux pas offrir le meilleur à ton enfant à naître...tu veux seulement ...je ne sais pas ce que tu veux en faite, en restant avec un tel homme ... Si tu éponges les dettes de Monsieur, tu as sûrement les moyens de quitter cet homme...Tu te complais dans le rôle de victime alors que tu pourrais sortir de ce merdier...Non, je ne crois pas que la mort soit une solution...La vie est trop belle pour vouloir en finir...Mais ce constat, tu ne pourras jamais le faire en restant avec ton chum...Tu le feras si tu te libères de son emprise (parce que c'est bien ça le problème). Alors seulement à partir de là, tu te rendras compte combien la vie est belle. Dis-moi lulette, qu'est-ce que ça te donne de rester avec cet homme ? Qu'est-ce que ça t'apporte de bien à part la sécurité ? RIEN. Il faudra que tu regardes cette réalité en face : Cette relation ne t'apporte rien de bien à part la destruction de toi-même. Et c'est comme ça que tu veux vivre ??? Pendant des mois et des années ? Est-ce la vie que tu avais rêvé que tu vis ??? Non, bien sûr. Tu as l'air d'être entourée de parents et d'amis qui t'estiment (ils reconnaissent tes talents). Alors pourquoi ne pas aller y rester ? Je sais, tu ne veux pas les déranger avec tes problèmes mais penses-tu qu'ils ne se rendent compte de rien ? Penses-tu qu'ils te croient heureuse avec ce mec ? Sûrement pas. Alors qu'ils ne demanderaient qu'à te voir heureuse, je suis sûre et que pour ça, ils seraient prêts à t'acceuillir chez eux quelques temps. La vie est trop courte pour la gâcher comme tu la fais. Et je trouve que tu l'as déjà assez gâché comme ça. Sais-tu ce que je regrette le plus de mon ex ? C'est d'être restée aussi longtemps avec, à perdre toutes ces années qui auraient pu être heureuses...

Penses à ce que je viens de te dire car ce n'est pas pour que tu soies malheureuse que je te dis ça mais plutôt, pour que tu sois enfin heureuse. Pendant les années que j'ai passées avec mon ex, mon entourage n'arrêtait pas de me dire de le quitter et je le leur reprochait. Je pensais qu'ils me disaient ça parce qu'ils étaient jaloux d'une telle fusion entre nous...Tu parles...Je pensais qu'ils me disaient ça pour faire éclater mon couple...Je ne voyais rien moi...Je ne voyais pas qu'ils essayaient AU CONTRAIRE de M'AIDER ! Je ne l'ai vu qu'une fois séparée définitivement de mon ex...

Je sais que c'est toi qui prendras la décision finale mais penses comme il faut à ce que je te dis...

D'une fille qui te comprend et qui s'en est sortie,

Plume24

Salut Plume 24,
J'ai lu ton message du début à la fin avec intérêt. Et je réalise à quel point tu as été chanceuse de perdre cet enfant dans une situation comme celle-là. Bien que je sois athée et que je ne croie pas au destin, je me dis que rien n'arrive pour rien. Sauf que dans ton cas, c'est lui qui insistait pour avoir des enfants, alors que dans mon cas, c'est moi qui en avais envie et pas lui. Cette fausse-couche t'a arrachée à une vie de misère où tu aurais souffert le martyre de voir cet homme te hanter jusqu'à la fin de tes jours à cause de la présence de cet enfant et de son rôle présumé de père, tu n'aurais jamais pu te débarasser de lui complètement. Et tu aurais été doublement malheureuse de voir l'enfant souffrir à cause de son père et du tort qu'il vous aurait fait à toi et à ton rejeton. Je suis présentement à 12 semaines et les chances (excusez-moi, les risques) de faire une fausse-couche sont de moins en moins probables. Cet enfant viendra au monde et connaîtra la misère de ses parents. Je ne veux plus me faire avorter depuis que j'ai entendu son petit coeur... mais je ne veux pas non plus quitter cet homme. Je me reconnais à 100% dans ton histoire, surtout quand tu parles des crises de nerfs à propos de rien, comme des plats cuits trop longtemps, des lumières allumées...moi aussi, j'ai connu ça! Mais lui c'est plus quand on touche à ses affaires, ses manettes de jeux vidéo, ses gadgets électroniques... c'est un hyper-paranoiaque. Du genre à se sentir constamment menacé dans la rue par n'importe qui qui ose le regarder dans les yeux plus qu'une seconde. À s'en faire pour une blague ou un détail émis à son sujet. À remettre en question toute une relation et me traiter de débile seulement parce que je passe un simple commentaire devant un de ses amis. Avec une telle personne, on se sent constamment sur le qui-vive. Je suis toujours aux aguets de ses moindres réactions, j'ai peur, je sens l'étau se resserrer sur moi à mesure que ma grossesse avance. Et je sais que de moins en moins, je pourrai envisager l'éventualité de partir parce que dans le fond, c'est cela que j'ai souhaité. M'enchaîner encore mieux auprès de cet homme pour être certaine qu'il ne me quitte jamais. Et j'ai fait une erreur. Celle que j'étais avant, la fille enjouée et pleine de confiance en moi, est celle qui refuse cette vie et qui m'agresse le quotidien avec des nausées pour m'inciter à partir. Mais l'être vide que je suis devenu ne réagit plus à ses menaces et ses insultes, et veut à tout prix préserver cette relation.
Au moins ton homme t'avait dit que tu serais une bonne mère, pas le mien. Il ne m'a jamais dit de lui-même que je serais une bonne mère, seulement si je le demande, il émet un faible "oui" à reculons. Et lorsque nous sommes en chicane, c'est le premier à dire que je suis folle, que je serai une mère indigne, que j'empoisonne déjà notre enfant "avec l'acide sulfurique de mon anxiété qui passe dans le cordon ombilical" et qu'il sera le premier à partir en réclamant la garde légale et totale de l'enfant. Parfois lorsque je regarde à la télé ces émissions pour les femmes enceintes où l'on nous montre chaque fois un nouveau couple en entrevue qui attendent un enfant, je n'en crois pas mes oreilles d'entendre les futurs pères s'extasier devant la grossesse de leur femme : " elle sera une bonne mère, je me suis renseigné sur la grossesse, c'est une femme extraordinaire, je n,ai pas de crainte, etc..." Ces hommes s'expriment si bien et ont tellement de choses à dire sur leur femme! Si mon homme ferait une telle entrevue, il ne pourrait émettre qu'un étrange gargouillis et montrer un visage fidèle à lui-même, perdu et abruti!!! Comment aimer un être qui nous a fait tant souffrir! À part lui, tout le monde dans ma famille et mes amis s'entendent pour dire que je suis à l'aise avec les enfants et que je les adore, tout le monde sauf mon conjoint évidemment. Même chose pour mes talents en dessin, en musique et en écriture. C'est le seul à ne pas en parler et à continuer à les exploiter. Il ne me demande jamais les choses les plus simples comme : "Ça va? T'as eu une bonne journée?" Il ne sait pas parler. Il ne parle qu'en termes de jeux vidéo et ses phrases finissent toujours par :" Je l'veux aussi, c'te jeu-là".
C'est étrange la dépendance affective car nous sommes quand même des personnes intelligentes (nos résultats scolaires le prouvent) mais incapables de refuser une situation devenue inacceptable. Comme si nous n'avions aucune force mentale pour accorder nos valeurs et nos gestes. D'ailleurs, c'est mon conjoint qui prend un malin plaisir à clamer que "je n'ai pas de caractère", que "j'essaie d'en avoir", seulement pour me diminuer alors que dans tous les autres domaines de ma vie, je suis une fonceuse-née et une leader. Comment ai-je pu en arriver là?
Il m'a aussi dit la célèbre phrase qui fait si mal :"je n'ai jamais sorti avec un pétard", que lui et moi sommes des "has-been", des "low-profile", des "gens peu éclatants", et que nous "sommes niaiseux ensemble". Il dit qu'il n'est plus attiré", que j'ai "des ongles de Hobbit qui le débuzz". Tout ce qu'il trouve beau à l'occasion chez moi, ce sont mes fesses. Il n'a jamais parlé de mon visage. Et, comble de stupidité, il m'a proposé une solution pour faire "renaître la passion éteinte" : que je le paye pour qu'il m'achète des vêtements, des talons hauts (que je déteste en passant) ,une métamorphose du visage et une manucure!!!!! Et dit que ça effacera ce qui a été terni dans la relation par nos chicanes. Je suis déjà un être vidé de son contenu et il veut me vider encore plus de ma personnalité, des mes goûts et de mes aspirations dans tout mon être. Je serai condamnée à vivre déguisée derrière des ongles de plastique et des talons hauts!!!!! Il ne se gêne pas pour s'inclure lui-même dans la série de jugements abrutis et stupides qu'il peut émettre dans une journée. Il a perdu beaucoup d'amis de cette manière, et les rapports avec son unique frère sont pratiquement inexistants depuis qu'il a fait une crise du genre lorsqu'il était soûl l'an dernier. Son frère a claqué la porte et ne le rappelle plus depuis. Mon chum n'a que ce qu'il mérite.
Ça me stresse quand il dit qu'il ne veut faire aucun sacrifice pour son enfant et qu'il achètera quand même tout ce qu'il veut (sa demi-douzaine de jeux qui vont sortir pour le temps de fêtes, son étagère et tout et tout). Je dois tout lui payer en cadeau parce qu'il menace de le mettre sur sa carte de crédit. Et sans revenu, comment paiera-t-il tout ça? C'est moi qui avais essuyé ses dernières dettes lorsu'il a perdu son emploi l'été dernier, j'avais coupé toutes ses cartes mais elles se reproduisent comme des vers blancs dans son portefeuille malgré une entente que nous avions fait à ce sujet. Et le voilà qu'il recommence!!! Il n'a toujours pas dépensé un sou pour le bébé, pas même un cossin en plastique, rien. Et cela malgré les cadeaux qui affluent de la part de ma famille et de mes amis.
Je ne crois pas combler un vide affectif (mais dieu sait qu'il y en a un chez moi!) avec la venue de cet enfant, au contraire. Mon stress montera d'un cran quand j'aurai pour la vie la responsabilité de nourrir, d'habiller et de loger cette petite chose tout en essayant de continuer de survivre dans cet univers humiliant et à m'occuper des animaux aussi, il ne faut pas les oublier!
Au fond, j'espère toujours un accident de la nature qui interrompra cette grossesse. Je suis perdue, et l'enfant aussi. Je ne recommencerai plus jamais cette erreur d'être tombée enceinte!!!!! Mais je me sens mourir à petit feu, car ce n'est que la mort qui me lébérera de cet enfer. Un jour, je les quitterai tous les deux et je tenterai de les oublier pour aller refaire ma vie ailleurs.