l'erreur médicale n'est pas une fatalité
Non, l'erreur médicale n'est pas une fatalité, nous ne devons surtout pas le croire.
Mon cas, il est vrai est ahurissant, car je devrais être morte, les radios qui montrent les fractures sont celles d'un cadavre pratiquement, il était carrément impossible que je survive à ça.
Mais manque de chance pour les médecins, je suis vivante et bien vivante.
J'ai été tellement méprisée, tu sais ce que c'est, personne ne me croyait, avec mes douleurs qui devenaient insupportables, ma tête qui ne venait pas ( elle était complétement instable), la déformation du cou, ma déglutition qui ne se faisait pratiquement plus et ma voix qui changeait...Je t'en passe Gabriel, mais ce que j'ai vécu est tellement incroyable, j'ai même eu droit a une coloscopie car j'ai fait une hémorragie anale, si j'avais du être intubée je serai morte, le tuyau ne pouvait pas passer, ma première cervicale avait basculée en avant.
Ici, tu sais c'est comme au Québec, pour se défendre, c'est très difficile, surtout que là, j'ai attaqué et des médecins privés mais surtout un hopital public donc l'Etat Français.
La chance que j'ai eu ( enfin si l'on peut parler d'une chance ) c'est que j'ai les preuves de mon état le 4 Novembre 1999, la radio qui montre mes fractures, le compte rendu du chef de radiologie de l'hopital public mais qui n'a pas suivi, alors qu'il parle de ces fractures.
L'interne m'a complétement abaissée, méprisée, pendant plus d'un mois ils m'ont pratiquement traitées de cinglée, car je disais tout le temps que j'avais l'impression que j'étais en train de
mourir.
Et à présent, c'est marqué noir sur blanc, " la fracture dont elle était porteuse menaçait sa vie a chaque instant, cette fracture était responsable de mort subite", tu vois Gabriel, je suis vraiment miraculée, c'est pour ça aussi que je me bats, et que je n'accepte pas que les médecins se comportent comme ils le font, ce ne sont pas des Dieux.
Je gagne mon procès, et tu t'imagines le soulagement, non je n'étais pas folle, comme ils le disaient, non je ne faisais pas de cinéma, c'est de leur faute tout ce que j'ai vécu, ce sont eux les coupables et moi la victime.
Les choses sont remises à leur place,je me suis sentie coupable moi aussi, car je changeais de médecin,et ils faisaient tout pour me culpabiliser.
L'erreur de diagnostic n'est pas condamnable en France non plus, ce qui est condamnable c'est la faute lourde " faute d'organisation " pour l'hopital public et la "faute pour négligence" pour les médecins privés.
Tu sais, c'est très dur une procédure, il te faut une sacrée énergie, et ils font tout pour que tu arrêtes, mais, moi je vais jusqu'au bout.
La prochaine étape est de les faire interdire l'exercice de la médecine quelque temps, il faut que je continue, tu vois pour que les choses changent.
Plus il y aura de personnes comme moi, plus les médecins seront pénalisés et plus les patients seront pris en considération, c'est indispensable, nous sommes des êtres humains me semble t'il ?
Pour ton cas, Gabriel, si tu dis que c'est physique, c'est que c'est physique, ils doivent continuer leurs investigations, ils ont un code de déontologie, qu'ils le respectent.
Tu sais, si tu vas de plus en plus mal, à cause de leur non-écoute, ils risquent gros quand même, ils ne sont pas a l'abri, il faut qu'ils le comprennent.
Ils n'ont pas tous les droits, ils ont des devoirs.
Et est ce qu'ils t'ont fait un scintigraphie de la thyroïde ?
Ce que tu vis , je l'ai vécu, c'est pour ça que je te comprends, et que tu peux tout me dire ce que tu ressens.
Je devais faire partie d'une association d'aide aux victimes d'erreurs médicales, parrainées par mon avocate et des gens du show-bussiness, mais je n'ai pas voulu, car je préfère aider comme ça, gratuitement sans demander de cotisation,je suis à ta disposition si tu as des questions, je ferai tout ce que je peux pour t'aider a te sortir de là.
C'est une sacrée épreuve, ce que tu vis, ne pas être pris au sérieux c'est dingue, on sait quand même ce qu'on ressent.
Moi cela ne va pas t'étonner mais à présent j'ai la plus grande des défiances envers la médecine, le seul qui a le droit de me toucher et de dire son avis, c'est celui qui m'a réparé, mon neuro-chirurgien.
Les autres, non, j'y vais et c'est moi qui fais mon ordonnance pratiquement, et puis comme je suis à la campagne ( en haute normandie depuis 6ans presque parisienne d'origine), les nouvelles vont vite et les médecins pas vraiment contents de m'avoir comme patiente, mais je m'en fous de ce qu'ils pensent, je les paient pour me soigner, alors qu'ils le fassent.
Ils peuvent penser ce qu'ils veulent de moi, cela m'est complétement égal, et de voir la peur dans leurs yeux, et ben je t'avouerai que cela me fait plaisir, j'ai tellement eu peur moi, j'ai tellement souffert....
Je vais sur psychochat, en ce moment l'après midi, mon nick est chloee, si tu y vas on pourra parler en pv si tu veux;
Courage, Gabriel, les choses bougent, on va arriver à te sortir de là, il le faut, mais il faut que tu y crois aussi, mais la dessus je ne me fais pas de soucis, tu es comme moi, tu ne lâches pas, c'est bien.
Chue là ( comme on dit chez toi ).