Bonjour Max,
Comment fais-tu pour être partout à la fois ?
Je ne passe pas sur ce forum autant de temps que je le voudrais mais je n’écris pas toujours dans des conditions idéales.
Tu vois on aligne les mots, on raconte oralement à nos très proches, par écrit ici, mais au bout du compte les mots ont peu de pouvoir ; sinon celui de nous soulager… peut-être… C’est comme ces raisonnements à n’en plus finir : il m’a dit ça, il a fait ça, ça doit vouloir dire… Tellement humain !
Il m’arrive de m’arrêter, de regarder juste les faits et de me dire que les mots sont faciles, si faciles ! C’est vrai que je les adore, c’est vrai que j’ai toujours écrit et que j’écrirai encore longtemps. Mais attention au piège ! Il est si facile de les manipuler ! Or le but est d’avancer pas de créer ou d’entretenir un rêve n’est-ce pas ? J’ai l’impression d’avoir longtemps (dans ma vie) raconté mes histoires de façon à ce qu’en face de moi l’impression soit favorable ; pour me faire renvoyer une image correspondant à mes espérances
Bref, maintenant, dans ce silence, je suis comme plus dépouillée, je prends du recul, et j’essaie de récupérer un regard neuf sur ma propre histoire. C’est vrai que ce forum et le regard de ceux qui sont à l’extérieur aide.
Pour te répondre, bien sûr, la conjointe de l’homme que j’aime n’est pas seule responsable de ce qu’elle vit. Et si je refuse de lui enlever toute responsabilité je ne lui mets pas tout sur le dos non plus. Quoi ? Le destin ? Je ne sais pas.
C’est vrai que ce qu’il fait n’est pas assez. Mais s’il avait clairement décidé de la confronter il agirait autrement. En réalité il cède parfois à ce qu’il a au fond de lui mais à d’autres moments il tente de façon évidente de la protéger.
Il n’a pas tant choisi la facilité Max. En fait il n’a rien choisi du tout. Il subit… Il subissait je veux dire… et espérait. Il m’a dit un jour que s’il avait du mal à bouger, en revanche, il avait une patience qui touchait à l’obstination et tenait le temps qu’il fallait à la résolution de ce qui lui tenait à cœur.
En dehors de mes moments de souffrance intense ou de colère (qui souvent marchent ensemble) je ne le juge ni ne le condamne pour ça. Je saisis seulement à quel point nous sommes différents parfois les uns des autres dans notre fonctionnement. Moi je ne supporterais pas de jouer ce jeu, d’endurer un quotidien qui me pèse quand mon rêve me tend les bras ailleurs mais je manque aussi de patience de façon générale. Le fréquenter m’a beaucoup appris : la douceur, la patience, la tolérance, l’écoute… Il a toutes ces qualités beaucoup plus fort que moi.
Et j’en ai d’autres qui lui manquent un peu, peut-être de courage, un certain esprit de décision, l’optimisme, l’enthousiasme
Les conseils que tu sembles donner dans ton message ne s’appliquent-ils pas tout autant à toi ? Depuis combien de temps n’as-tu plus de nouvelles de celui que tu aimes ?
Amicalement,
Livie