...je l'ai vu ce matin... (je reprends plus haut pour la commodité).
Il est arrivé d'un seul coup au café où je m'arrête toujours le matin et s'est assis directement en face de moi.
Il m'a dit que je lui manquais, qu'il trouvait la situation tellement difficile, qu'il se demandait à quoi servait d'aimer si on n'était pas capable de bouger.
Alors je lui ai répondu que moi j'avais confiance en nous, que je savais qu'il en serait capable. Il a dit qu'il n'avait plus d'énergie, plus de goût pour rien, qu'il était comme en peine d'amour.
J'ai dit non, que ce n'était pas une peine d'amour, qu'il avait tous les pouvoirs dans les mains.
Et puis il a parlé de sa souffrance, m'a dit qu'aujourd'hui il comprenait davantage ce que j'avais dû endurer.
J'ai dit que j'avais longtemps espéré qu'on se tienne par la main et qu'on avance ensemble mais que je comprenais aujourd'hui que je ne pouvais rien pour lui; que je savais qu'il souffrait et que j'aurais tellement voulu l'éviter mais que je croyais qu'il n'y avait que ce moyen-là au bout du compte.
Il a dit oui, il a rajouté "Tu me l'as longtemps évité".
J'ai l'impression qu'il est reparti plus fort. Je ne sais pas pour combien de temps.
Je ne lui dis pas que je ne nous laisserai pas nous perdre mais je continue à le penser.
Ses mots sur ma boîte vocale mardi disaient un peu ça : que dans mon absence il relisait ce que j'avais écrit et qu'il comprenait mieux.
Mais toi, Jack, je te trouve peu bavard sur toi-même. Trouves-tu plus de "bénéfice" à intervenir dans les autres histoires que de conter la tienne ?
Amicalement,
Livie