Près de 11 % des Français souffriraient d'un « syndrome dépressif », selon une étude publiée par la Dress (Direction de la Recherche, de l’Évaluation, des Études et des Statistiques, France) en janvier 2025.
Environ 6 % des Européens en souffriraient, avec d’importantes disparités selon les pays (par ex. 2 % en Serbie et à Chypre) et les groupes d’âge. (Voir la carte plus bas)
Les données utilisées sont issues de l’Enquête européenne sur la santé 2019 (1), une enquête menée tous les six ans dans les pays de l’Union européenne, ainsi qu’en Islande, Norvège, Serbie et Turquie. Plus de 300 000 personnes répondent à cette enquête, dont plus de 14 000 en France.
La prévalence du « syndrome dépressif » a été évaluée au moyen du test PHQ-8 (Patient Health Questionnaire) qui s’appuie sur huit symptômes autodéclarés de dépression, conformément aux critères diagnostiques du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) :
- l’humeur dépressive ;
- la diminution de l’intérêt ;
- la prise de poids significative ou le manque d’appétit ;
- l’insomnie ou l’hypersomnie ;
- l’agitation ou le ralentissement psychomoteur ;
- la fatigue ou la perte d’énergie ;
- le sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée ;
- la diminution de la capacité à penser ou à se concentrer.
Était considérée comme souffrant de « syndrome dépressif » toute personne présentant au moins deux symptômes parmi cette liste de huit, dont au moins l’un des deux premiers (l’humeur dépressive ou la diminution de l’intérêt), pendant au moins plus de la moitié des jours.
Notez que ces critères définissant ici le « syndrome dépressif » sont moins exigeants que ceux de la dépression dite caractérisée (clinique, ou majeure) dans lesquels au moins 5 parmi 9 symptômes doivent être rencontrés. (TEST : Rencontrez-vous les critères diagnostiques de la dépression caractérisée ? (test PHQ-9)
En Europe de l’Ouest et du Nord, la prévalence de la dépression est particulièrement élevée - atteignant 11 % en France, taux le plus élevé du continent - tandis qu’elle était beaucoup moins importante dans le Sud et l’Est, atteignant seulement 2 % en Serbie et à Chypre.
Le syndrome dépressif chez les femmes et les hommes
Les taux de dépression sont globalement plus élevés chez les femmes que les hommes.
Le syndrome dépressif selon l'âge
L’effet de l’âge différait selon les régions d’Europe.
En Europe du Sud et de l’Est, la prévalence du syndrome dépressif est très faible chez les 15-24 ans, puis augmente progressivement avec l’âge, atteignant son plus haut niveau après 70 ans.
En Europe de l’Ouest, elle est élevée pour toutes les tranches d’âge, avec un pic entre 45 et 59 ans, avant de diminuer légèrement autour de 60-69 ans – ce qui coïncide approximativement avec l’âge de départ à la retraite – jusqu’à 70 ans, où elle remonte un peu.
En Europe du Nord, c’est parmi les 15-24 ans que le syndrome dépressif est le plus fréquent puis diminue au fur et à mesure que l’âge augmente, jusqu’à 70 ans.
Le document de la DRESS présente des cartes portant sur les taux de dépression chez les jeunes de 15-24 ans et sur les taux chez les 70 ans et plus dans les différents pays.
Les limites de l'étude
Mentionnons que le test PHQ-8 repose sur des symptômes autodéclarés, ce qui expose à des biais de déclaration.
Ce, d'autant plus que les modes de passation différaient selon les pays, selon ce que rapporte Caducee : questionnaires en ligne dans le Nord, entretiens en face-à-face dans le Sud et l’Est.
Et, comme mentionné plus haut, il ne faut pas confondre le « syndrome dépressif » évalué dans cette étude avec le concept de dépression caractérisée (clinique ou majeure) habituellement utilisé.
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Psychothérapie pour le traitement de la dépression : actualités
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6 psychothérapies pour le traitement de la dépression reconnues par l'APA
Pour plus d'informations sur les autres traitements de la dépression, voyez les liens plus bas.
(1) European Health Interview Survey (EHIS).
Psychomédia avec source : DRESS, Caducee.
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