Il a été démontré que l’activité physique, en particulier l’exercice aérobique, réduit les symptômes dépressifs, mais les processus qui sous-tendent ce bénéfice demeurent mal compris.

Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans en juillet 2024 dans la revue Translational Psychiatry, proposent une nouvelle hypothèse : ces processus pourraient améliorer la motivation, qui est importante pour soulager certains symptômes, comme l'anhédonie (un manque d'intérêt pour les expériences de la vie ou de joie), le manque d'énergie et le « brouillard cérébral ».

Des processus biologiques associés à la dépression

Emily Hird, de l'University College London Institute of Cognitive Neuroscience, et ses collègues ont résumé les articles de recherche qui ont exploré les mécanismes de la dépression et ont conclu que la dépression, en particulier l'anhédonie, est associée à une inflammation accrue (causée par une réponse immunitaire), laquelle est liée à une perturbation de la transmission de la dopamine (un neurotransmetteur cérébral).

Ces changements biologiques peuvent représenter des processus clés conduisant à des changements dans la motivation, et en particulier à une moindre volonté de fournir un effort physique ou mental. (Comment l'inflammation chronique affecte la motivation et l'énergie)

Des processus liés à l'exercice physique

L’exercice réduit l’inflammation, stimule la fonction dopaminergique et renforce la motivation. Cela pourrait être une raison importante pour laquelle il exerce un effet antidépresseur.

« L'effet antidépresseur de l'exercice aérobique a été démontré de manière convaincante par des essais contrôlés randomisés, mais son mécanisme n'est pas bien compris. Cela est dû en partie au fait qu'il implique probablement une variété de processus biologiques et psychologiques », souligne la chercheuse.

« Par exemple, en plus de son effet positif sur l’inflammation, la dopamine et le sentiment de récompense, l’exercice réduit également le stress oxydatif et améliore l’estime de soi et le sentiment d'auto-efficacité. Mais, nous suggérons que l'exercice - en particulier les activités aérobiques qui entraînent un essoufflement et une transpiration - diminue l'inflammation et stimule la transmission de la dopamine, ce qui à son tour augmente le désir de faire des efforts et, par conséquent, stimule la motivation en général. »

Pour tester davantage leur hypothèse, les chercheurs recommandent de mener des essais cliniques contrôlés randomisés à grande échelle afin d'évaluer les effets antidépresseurs de l’exercice, tout en mesurant l’effet sur des variables telles que l’inflammation, la transmission de la dopamine et la motivation.

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Psychomédia avec sources : University College London, Translational Psychiatry.
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