Mise à jour 2024 - La revue Prescrire a actualisé sa liste « des médicaments à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes leurs utilisations ».
Huit antidépresseurs figurent dans cette liste 2024 de 105 médicaments plus dangereux qu'utiles.
« Plusieurs médicaments autorisés dans la dépression exposent plus que d’autres antidépresseurs à des risques graves, sans avoir une meilleure efficacité que les autres médicaments de la dépression, qui ont en général une efficacité modeste, souvent d’apparition lente
», estime la revue. « Le choix est plutôt à faire parmi des antidépresseurs dont on connaît le profil d’effets indésirables par un plus long recul d’utilisation.
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Ces antidépresseurs sont les suivants :
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L’agomélatine (Valdoxan ou autre), d’efficacité non démontrée au-delà de celle d’un placebo, expose à des hépatites et des pancréatites, des suicides et des accès d’agressivité, des rhabdomyolyses, des atteintes cutanées graves (dont des syndromes de Stevens-Johnson).
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Le citalopram (Seropram, Celexa…) et l’escitalopram (Seroplex, Lepraxo, Cipralex…), «
des antidépresseurs dits inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS, IRS), exposent à un surcroît d’allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme et de torsades de pointes par rapport à d’autres antidépresseurs IRS, ainsi qu’à des surdoses aux conséquences plus graves.
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La duloxétine (Cymbalta ou autre), le milnacipran (Ixel ou autre) et la venlafaxine (Effexor LP ou autre), des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa), exposent aux effets indésirables des antidépresseurs IRS, et en plus à des troubles cardiaques liés à leur activité noradrénergique, dont des hypertensions artérielles, des tachycardies, des troubles du rythme cardiaque, des allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme et, pour la venlafaxine, à un risque élevé d’arrêts cardiaques en cas de surdose. La duloxétine expose aussi à des hépatites et à des réactions d’hypersensibilité avec des atteintes cutanées graves (dont des syndromes de Stevens-Johnson).
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L’eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato), «
a une efficacité très incertaine dans les dépressions dites résistantes. Ses effets indésirables neuropsychiques sont fréquents, dont des syndromes de dissociation. Des addictions et des détournements d’usage sont à prévoir. Dans cette situation clinique difficile, il est plus prudent d’envisager d’autres options moins dangereuses, même si leur efficacité clinique est incertaine : commencer une psychothérapie ; augmenter la posologie de l’antidépresseur initial ; changer de groupe pharmacologique d’antidépresseur ; ajouter un neuroleptique dit atypique ; pratiquer une électroconvulsivothérapie (alias électrochocs). Le choix repose alors essentiellement sur le profil d’effets indésirables.
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La tianeptine (Stablon ou autre), d’efficacité non démontrée au-delà de celle d’un placebo, expose à des hépatites, des atteintes cutanées graves, parfois mortelles, dont des éruptions bulleuses, et des toxicomanies.
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En septembre 2018, la revue a présenté « quelques points de repère » sur les antidépresseurs. Elle mentionnait notamment un « sevrage pénible » à l'arrêt de ces médicaments. (Arrêt et sevrage des antidépresseurs : actualités)
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Dépression : quel antidépresseur choisir ? (Prescrire, 2024)
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Psychothérapie pour le traitement de la dépression : actualités
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Liste 2024 de 105 médicaments plus dangereux qu'utiles selon Prescrire
Pour plus d'informations sur les antidépresseurs et la dépression, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Prescrire.
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