Une alimentation végétarienne apporterait certains bénéfices mais comporterait également des risques, selon une nouvelle étude de l'Anses (1) qui est chargée d’élaborer les « repères » (normes) alimentaires pour la population française sur lesquels s’appuient les politiques et recommandations de santé publique.
L'alimentation végétarienne est définie comme excluant toute chair animale (viandes, poissons, mollusques, crustacés, etc.).
Les végétariens incluent les lacto-ovovégétariens, qui consomment des œufs et des produits laitiers, et les végétaliens qui excluent tous les aliments d’origine animale.
Ces nouveaux repères ont pour objectif d'aider à couvrir les besoins nutritionnels tout en réduisant le risque de maladies chroniques et d’exposition aux contaminants.
Afin de resencer les bénéfices et les risques de l'alimentation végétarienne, l'Anses a réalisé une revue systématique des publications scientifiques sur le sujet.
Les effets sur la santé
Des liens épidémiologiques entre différents types de régimes végétariens et la santé ont été identifiés.
Les bénéfices
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L'alimentation végétarienne est associée, avec un niveau de preuve moyen, à un risque plus faible de diabète de type 2.
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Elle est aussi associée, avec un niveau de preuves faible, à des risques plus faibles de certaines pathologies : cardiopathies ischémiques, troubles ovulatoires, certains cancers (prostate, estomac, sang) et certaines maladies ophtalmologiques et gastro-intestinales.
Les risques
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Elle est associée, avec un niveau de preuve faible, à un risque plus élevé de fractures osseuses et de malformation congénitale de l’urètre. (Plus de fractures de la hanche chez les végétariens)
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Elle est aussi associée à un statut nutritionnel moins favorable en fer, iode, vitamines B12, B2 et D ainsi qu'un moins bon équilibre phosphocalcique.
Les recommandations pour éviter les carences
En résumé, l'étude montre principalement les difficultés suivantes à couvrir les besoins nutritionnels :
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en certains acides gras oméga-3 (EPA, DHA) et vitamine D pour les végétariens en général ;
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la difficulté, pour les végétaliens, à couvrir les besoins nutritionnels en vitamine B12 et en zinc chez les hommes.
Les contaminants
Pour ce qui est de l'exposition aux contaminants, l'Anses constate l’impossibilité de combler tous les besoins nutritionnels tout en limitant le risque lié à l’exposition aux contaminants, et en restant dans la gamme des consommations observées chez les végétariens.
Les différents régimes optimisés considérés ne permettent pas de rester en deçà de l’exposition maximale retenue pour 21 contaminants ou groupes de contaminants.
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Ainsi, les repères établis pour les légumes secs, les boissons végétales et les analogues de viandes et de produits laitiers doivent s’accompagner d’une recommandation de varier les sources végétales.»
Les repères alimentaires
Les repères alimentaires établis par l'Anses sont les suivants (g ou ml par jour) :
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Fruits et légumes : 700 g/j
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Légumes secs 75 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 120 g/j (végétaliens)
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Féculents et pains : 170 g/j dont au moins 120 g/j complets ou source de fibres (lacto-ovovégétariens) - /250 g/j dont au moins 120 g/j complets ou source de fibres (végétaliens)
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Oléagineux : 65 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 50 g/j (végétaliens)
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Analogues de produits laitiers frais : 350 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 270 g/j (végétaliens)
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Levure de bière : 10 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 15 g/j (végétaliens)
Lait 450 ml/j, œufs 30 g/j, fromage 50 g/j (lacto-ovovégétariens)
En savoir plus :
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
Psychomédia avec source : Anses.
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