Voici quelques news fraiches.
Elle m'a appellé mercredi dernier pour me prévenir que son stage se finissait le vendredi midi, qu'elle passerai le week-end chez ses parents, qu'elle reviendrai dans le coin lundi après-midi et surtout qu'elle passerai "en coup de vent" chez moi pour récupèrer quelques affaires.
J'ai essayé (et plus ou moins réussi) à ne pas trop angoisser en l'attendant.
Bref, lundi aprem' (hier), 16 heures, la voilà qui débarque, toute souriante.
On commence à discuter de banalitès de base (tu vas bien, t'as fait quoi ce week-end ...), et là je lui demande de m'accorder deux minutes parce que j'ai deux choses très importantes à lui dire avant qu'elle ne reparte.
Elle s'assoie, m'écoute, et je commence par lui demander pardon pour toutes les conneries que j'ai pu faire, et surtout pour tous les malentendus que je n'ai pas su dissiper (et il y en a eu des tas), ce que je n'ai pas su faire ou pas su dire. Là, son visage se décompose en une profonde tristesse. Elle me dit que je n'y suis pour rien, que tout vient d'elle et que je n'ai rien à me reprocher. Mais je suis parfaitement conscient du contraire. J'enchaine immédiatement sur le deuxième point, qui est que je ne veux pas qu'on se voie chez nos amis communs tant qu'on aura pas eu une vraie discussion ouverte et constructive, que si elle veut me voir où me parler, je suis toujours là pour elle, mais que je préfére garder mes distances pour un moment, parce que ne sachant pas très bien où j'en suis, j'ai peur de faire ou dire quelque chose de déplacé sans m'en rendre compte (genre la prendre par la taille ou passer mes doigts dans ses cheveux).
Je pensais qu'après lui avoir dit tout ça elle partirait comme elle l'avait prévu. Encore une fois j'avais tout faux !
Elle a commencé à me parler d'elle, sincèrement, me disant qu'elle était au bout du rouleau, que son stage avait été une catastrophe du début à la fin, techniquement et humainement. Le simple fait d'en parler l'a fait pleurer. Et le nouveau poste dans lequel elle va travailler à partir d'aujourd'hui ne lui convient pas, parce que ce n'était pas ce qu'elle désirait, et que les gens avec qui elle va bosser ne veulent pas d'elle.
Elle est vide, démoralisée comme jamais, ne sait pas ce qu'elle souhaite pour son avenir, qu'elle ne voit plus son futur que deux jours à l'avance, qu'elle ne veut plus vivre avec personne, que si elle croise un charmant jeune homme elle ne sera pas sure de résister à ses charmes, que si je rencontre un fille qui me plait je me dois de flirter avec elle. Elle en était même arrivée à un point où le seul moyen qu'elle envisageait pour se donner un but à sa vie, c'était de faire un enfant et de l'élever seule, alors qu'elle n'en avait jamais voulu avant. Elle a fini par revenir en arrière et rejeter l'idée, mais ça m'a fait mal de voir à quel point sa vie s'est écroulée.
De plus, elle reste complètement bloquée sur les six derniers mois qu'on a vécu ensemble avant qu'elle ne parte à son stage, et qu'elle ne veut plus revivre ça.
Je lui ai expliqué en long en large en en travers que tout ce qui s'est passé est loin d'être définitif et irrémédiable, que la plupart des choses qui, de mon coté, nous on amené à cette situation n'existent plus, soit parce que j'ai fait table rase de ce tout ce qui a pu me prendre la tête, soit parce que j'ai naturellement retrouvé un rythme de vie totalement à l'opposé de ce qu'on vivait l'année dernière.
Elle n'a toujours pas ouvertement abandonné l'idée qu'on puisse être à nouveau ensemble un jour, mais j'ai peur qu'elle ne me croit pas ou plus capable d'évoluer dans le bon sens.
Je lui ai donné quelques points de vue, que j'ai pu glanner sur ce site et ailleurs, sur différentes manières de faire pour qu'un couple puisse survivre à ce genre d'épreuves, et évoluer en mieux. Ca n'a pas eu l'air de lui paraître absurde, mais elle n'a de cesse de se référer au passé, alors que c'est elle qui m'avait demandé "d'avancer" le jour où elle m'a quitté. Je ne sais pas quoi faire pour lui faire prendre conscience que les choses ont VRAIMENT changé.
Au bout d'une heure, alors qu'elle ne devait au départ rester que 5 minutes, elle m'a pris dans ses bras, m'a embrassé et elle est partie.
Du coup, j'ai à peu près pu lui dire tout ce qui m'avait pesé ses dernières semaines, et je sais que maintenant je ne peu plus faire grand chose à part attendre que quelque chose se passe dans ma vie. Je ne sais pas quoi, où, quand, avec qui. Le fait qu'elle m'ait donnée son "feu vert" pour fréquenter quelqu'un d'autre est censé m'oter le poids de la culpabilité si jamais cela arrive un jour, mais je ne suis pas certain d'en avoir envie si cela se produit.
Et on va encore être amené à se revoir. Même si on évite les soirées communes dans un premier temps, elle m'a demandé de l'aider pendant les deux prochains mois sur un projet informatique qui la dépasse quelque peu, ce que je vais faire, non pas pour la voir plus (encore que) mais surtout parce que je ne peux pas m'imaginer la laisser en rade, même en informatique. Trop gentil ? Je ne le sais que trop, dans la mesure où elle n'a de cesse de me répéter que je suis quelqu'un d'adorable.
Alors maintenant, quoi ?
Tant qu'elle n'aura pas son appart, aucune chance d'évolution. Mais après ?
Combien de temps pour qu'elle se reconstruise ?
Qu'est-ce que je peux faire pour elle ?
J'en sais rien, sauf que j'ai à présent peur de deux choses :
- qu'elle rencontre quelqu'un, même si ce n'est qu'une passade. Je ne sais pas comment je réagirai.
- qu'elle finisse par me dire qu'elle est bien toute seule, et qu'elle ne souhaite plus personne dans sa vie, à jamais.
Les mois (années ?) à venir me paraissent déjà une eternité quasimment insurmontable (j'ai dit quasimment).
P.S. : pour le titre de la discussion, c'était "rupture", et non pas "relation". well, anyway.