Je n’ai malheureusement pas autant de temps que je voudrais pour te répondre.
Sans doute, si tu as mal réagi à mes mots, c’était justifié. Je comprends, mon « discours » a pu te paraître agaçant.
C’est vrai, quand tout va de travers on reçoit mal les conseils ou les directives de d’autres qui semblent dire qu’ils ont tout compris. Mais je ne voulais que te faire part de mon expérience parce que je suis persuadée que la beauté se gagne.
Par contre tu écris que la beauté ne t’intéresse pas. Mais là, ma chère Cléophée tu me laisses sceptique. Moi comme les autres (apparemment) avons compris que ta douleur était bien de ne pas te sentir belle
Peut-être aussi y a-t-il un malentendu au niveau des mots, de la façon de s’exprimer. Et ce qui m’y fait penser sont tes commentaires.
Non, la beauté ce n’est pas de rentrer dans le moule de tout le monde ; je dirais presque, au contraire. Tu veux qu’on t’accepte avec tes défauts ? Je te donne raison à priori (il y a tout de même des choses sur lesquelles on peut agir et qui nous rendent fière, qui nous font travailler sur nous-même psychologiquement et donc grandir). Mais si tu as mis 15 ans à accepter ton physique (dis-tu) alors pourquoi toute cette rébellion, toute cette souffrance derrière les mots ? Oui, il faut apprendre à s’accepter. Es-tu sûre de l’avoir fait ?
L’attirance qu’on ressent à l’encontre de quelqu’un est rarement le fait d’un physique irréprochable. Elle est plutôt le résultat d’un état d’esprit, de confiance qui émane de cette personne. S’accepter telle que l’on est, c’est avoir envie d’être reconnue et aimée pour ce que l’on est. Se mettre en valeur n’est pas tricher mais souligner. On peut avoir envie de séduire et être sincère ; je te le jure.
Non, Cléophée, tout ça n’est pas de l’hypocrisie, ce n’est que la nature humaine. Les gens qui attendent de toi que tu rognes sur toi-même pour ressembler à tout le monde n’ont rien compris. Mais bien sûr tu as tout de même des efforts à faire. Pas pour plaire aux autres ; pour te plaire à toi-même. C’est le cheminement classique de la vie et au bout du compte je crois qu’il est très gratifiant. Si tu te plais à toi-même tu plairas forcément à d’autres ; c’est le cadeau, pas le but.
Rebelle écris-tu ? Oui je l’ai été ; plus que je ne le suis. Parce que je ne pouvais concevoir que d’autres, quels qu’ils soient, m’imposent leurs vues sur ma propre vie. Je le suis moins aujourd’hui parce que je passe tout simplement par-dessus ceux qui ne sont pas d’accord (je m’en fous). Et qu’à la longue il y en a beaucoup moins (ou ils se taisent). Avoir 37 ans a du bon ! Il n’en reste pas moins que se rebeller, ne pas accepter les vues des autres me paraît un signe de bonne santé mentale.
Au fait : Non ! Je ne suis pas conformiste sur quelque plan que ce soit. Je veux être belle parce que c’est un plaisir et un pouvoir. J’ai tout à y gagner. Je me sens belle aujourd’hui parce qu’on me le dit, les hommes comme les femmes. On me le dit, très certainement, parce que j’ai appris à m’aimer, parce que je suis bien dans ma peau, que j’ai confiance en moi.
Attirer les hommes ? Bien sûr que c’est agréable de marcher dans un lieu public et de remarquer du coin de l’œil les regards qui me suivent. Mais lis ceci (et c’est presque la clé) : si dans ce même lieu je m’arrêtais une minute et pensais à mon ventre un peu rond, aux petites marques de l’âge qui se déposent sur le visage d’une femme avec le temps, à mes seins pas assez volumineux, aux quelques boutons qui se posent en intrus… ou à bien d’autres choses que je ne me mettrai pas à énumérer… alors tout ceci empoisonnerait tout et je ne me sentirais plus belle. Les autres, du coup, ne me verraient plus belle non plus. C’est bel et bien un apprentissage. Et qui ne passe pas, en général, par un régime mais par l’état d’esprit. Les impératifs de la mode je m’en fous. J’y prends ce qui me convient, voilà tout.
Est-ce que ça te donne quelques pistes ?