Salut,
Je voulais juste amener un peu de ma lumière sur ce que tu viens de formuler comme question.
Tu dis :
" laissons nous l'enfant qui est en nous prendre le dessus sur l'adulte parce que l'on nous a fait croire que nous étions le centre du monde? Ou parce qu'au contraire on nous a raté notre enfance? "
Premièrement, je crois que c'est un peu dur à dire " qu'on nous a raté notre enfance ". Notre famille a fait du mieux qu'elle pouvait avec les outils dont elle disposait à l'époque. Je crois qu'il est préférable un jour de pardonner ces imperfection à nos parents, à nos frères et sœurs car ils ne pouvaient enseigner ce qu'ils ne savaient pas déjà. Bien sûr, avant de pardonner, il y a plusieurs étapes et il faut être rendu à cette dite étape pour le faire.
Je crois fermement que ce qui est important maintenant, ce n'est pas de savoir si c'est parce qu'on était le centre du monde ou encore quasi rien que l'enfant refait surface. Je pense qu'il est préférable de se questionner sur ce qui se passe maintenant d'abord en soi tout en essayant de voir quelles sensations ou émotions on a éprouvé lorsqu'on croit que cette enfant qui nous hante maintenant a reçu des traitements inadéquats. Focusser sur nos ÉMOTIONS présentes et passées (peine, colères, etc.) et non pas uniquement sur les causes. La raison de ceci c'est que bien souvent, on ne peut plus agir sur les causes vu que nous sommes adultes maintenant et que nous ne sommes plus sous l'autorité parentale.
Connaître les causes permet de savoir qu'on n'imagine pas tout ça et que c'est bel et bien arrivé mais par contre, ça ne permet pas la guérison réelle. Il reste que tout ça, c'est du passé et ces personnes ne sont parfois même plus comme elles étaient à l'époque ou encore ne sont plus présentes dans notre quotidien. Par contre, on peut énormément agir sur la blessure, sur l'émotion qui a été muselée et sur l'état intérieur du passé et du présent car il est en nous et nous habite à toutes les minutes de notre vie.
Aussi, lorsqu'on sent que l'enfant prend trop le dessus et qu'il nous nuit, il est bien d'essayer de pratiquer ce qu'on appelle " l'observation de soi ". Devenir observateur autant qu'acteur de notre propre comportement. Certains appellent cela " allumer son témoin intérieur ". Ainsi, quand on réussit un jour à bien maîtriser cette façon de faire, l'enfant ne prend plus toute la place en nous. On arrive à voir quelle partie de soi est touchée par ce qui se passe au moment où ça arrive, on guérit lentement cette partie et on arrive à avoir moins de réactions vive face à notre interlocuteur, face aux événements du quotidien. L'adulte réussit à prendre la place qui lui revient tout en maintenant l'enfant en veilleuse pour les moments adéquats <¦o))
Tu dis voir en toi une petite fille à la place de la femme qui discute actuellement avec un autre adulte. J'aurais envie de te formuler les questions suivantes en guise de piste de réflexion (car toi seule connaît la réponse à ta question, c'est de toi dont il s'agit, c'est ton histoire) :
Quelle place accordes tu à cette petite fille qui est en toi actuellement??
Si cette petite fille est présente tant que cela, à quoi elle pense au moment où ça arrive?
Tu la traites comment cette petite fille qui est en toi ?
Est-ce que tu l'aimes ?
Est-ce que tu focusses (met l'emphase) surtout sur " à qui la faute de l'enfance ratée " ou encore ton focus est mis sur la guérison ?
Te concentres-tu sur le fait d'assumer cette souffrance, à la vivre pleinement et à faire le deuil de cette enfance " supposément " ratée (afin d'éventuellement guérir et passer à autre chose) ?
Le défaut de bien des gens est qu'ils veulent à tout prix trouver la cause sans se permettre de vivre la souffrance reliée à cette blessure. Ils sont trop dans leur rationnalité et pas assez dans leur tripes. Et pourtant, tant que la souffrance (colère, peine, rage, etc.) n'est pas vécue pleinement en la faisant vraiment remonter à la surface (avec une aide professionnelle bien sur) bien, la souffrance demeure imprégnée dans le corps, dans l'inconscient et on ne se libère pas vraiment. Ça ne fait pas mourir que de pleurer
Nos souffrances sont comme des bulles collées au fond de l'océan. Faut prendre une petite pelle et les soulever un peu pour qu'elle viennent éclater à l'air libre et ainsi mourir de leur belle mort et ne plus nous hanter.
Autre métaphore que j'ai adaptée à ma vie :
Si tu tombes dans un océan de souffrance, si tu te débats et que tu nages entre deux eaux, tu ne bouge pas toujours dans le bon sens…C'est mieux de te laisser aller jusqu'au fond dans la noirceur et lâcher prise (ne pas avoir le contrôle sur tout). Ceci permet descendre et de toucher le fond avec tes pieds et ainsi te donner l'ultime poussée qui va te permettre de remonter à la surface (vers la lumière).
Voilà, c'était ma vision des choses. Espérant qu'elle a pu t'apporter un peu.
Bonne réflexion.
Camé…