Salut Belette,
Quelle merveilleuse démarche tu fais!!! Et tu commences déjà à voir les effets bénéfiques de cette quête de ton toi-même. C'est l'fun !!
Je tiens à te remercier de ta confiance. Tu avais en partie raison quand tu as dit que mes " réflexions sonnent très professionnelles ". J'ai fait un retour aux études (universitaires) en 96. J'ai fait un bacc. en psychosociologie de la communication donc je suis psychosociologue de formation au même titre que Jacques Salomé (mais je n'ai pas autant de formation et d'expérience que lui). Psychosociologue…, ce titre est un bien grand mot pour dire que je suis une professionnelle des relations humaines. Je suis aussi spécialisée en systémique et en dynamiques de groupes. Cependant, je ne pratique pas actuellement dans ce domaine. Je suis plutôt dans le domaine des arts et de la culture.
Non je ne suis pas psychologue ni thérapeute au moment où j'écris ceci mais je compte faire carrière dans ce domaine d'ici la quarantaine (j'ai 37 ans). Pourquoi je ne le fais pas maintenant ? Tout simplement parce que je ne m'estime pas encore prête à faire le grand saut et me considérer réellement aidante car je suis encore trop près de mes fantômes du passé. Quand je pourrai me considérer moins " hantée ", et que tout sera plus facile avec la plupart des clientèles, je ferai le grand saut d'entrer dans cette profession, pas avant.
Ce qui me rend si connaisseure dans le sujet qui te concerne c'est que j'ai moi-même fait une psychothérapie (en groupe, 4 heures/semaine et en individuel, 1 heure/semaine) entre 1994 et 2000 à raison d'une fois par semaine. C'était une thérapie de type surtout transpersonnel mais on a travaillé sur diverses techniques (bio-énergie, la danse créative, psycho-drame, le dessin, travail corporel (tel respiration holotropique et intégration posturale), etc.)
Ce qui m'a amené là, c'est qu'en 1994, j'ai fait une dépression majeure qui m'a clouée sur le dos durant 2 ans ou presque. Je connais bien ça les problèmes de sommeil, fatigue intense, faiblesses, désir de mourir, perte d'appétit, émotions sans cesse affluentes, perte de contrôle total sur sa vie, brailler jusqu'à ce qu'on ait pu d'eau dans le corps < :o) etc.
Durant ma démarche, j'ai bien sûr aussi travaillé sur cette petite qui est en moi car elle avait vécu tellement de souffrances que les gens ont muselées. Entre autres :
-Abus sexuels à 6 ans (1 fois) et à 12 ans (plusieurs fois) par 2 pédophiles différents (on aurait dit que j'attirais ça!!!)
-Une relation avec le père qui n'était pas trop claire même s'il n'y a pas eu d'attouchements (même s'il ne m'a jamais touchée, j'ai toujours eu peur qu'il le fasse… et je ne crois pas avoir pris ça dans les airs… mais ce fut travaillé et c'est du passé)
-Sévices corporels et psychologiques durant toute mon enfance et mon adolescence car j'ai toujours été la plus petite de tous (pour te donner une idée, actuellement je fait 1m40) et que par le fait même, je n'avais pas appris à me défendre, donc, j'en étais incapable (psychologiquement j'en étais incapable, je n'avais pas accès à ma colère)
-Une relation abusive avec un conjoint qui a duré 9 ans et qui a laissé des séquelles qui ressemblent en partie au même types que les gens qui sortent des sectes (mon jugement face au bien et au mal a été faussé, comme un lavage de cerveau, j'ai encore peur de certaines représailles face à certaines actions que je fais même s'il n'est plus dans ma vie depuis 1988)
-Assisté involontairement à un suicide.
-J'ai été la thérapeute de ma grand-mère dépressive durant presque toute l'enfance. Ma grand-mère n'étais pas consciente du tort qu'elle me faisait en me forçant à grandir trop vite en écoutant ses problèmes.
-Mon rôle d'enfant a été encore inversé car à 14 ans, ma mère est devenue très malade. Je suis devenue la mère de ma mère car elle avait besoin de moi et personne dans la famille n'a créé de limites dans ce type de relation. Donc j'ai travaillé très fort à défaire cette relation symbiotique afin de devenir adulte et de reprendre du contrôle sur ma vie. Par le passé, j'étais devenue moi aussi, la " moman " de tout le monde dans la famille, celle qui était la forte et qui prenait tout en charge (c'est fini ce temps là).
Et la liste pourrait s'allonger… mais je vais mieux maintenant. Je n'ai listé que les trucs majeurs mais il y en a tant d'autres <¦o)) Comme tu peux le voir, j'ai été pokée, hihihihi
Néanmoins, j'ai cessé de rencontrer ma thérapeute par choix en juin dernier car j'avais envie de prendre une bonne pause sur ce type de travail sur ma personne. Ça demande tellement d'énergie. Et je voulais que ma vie soit un peu plus légère pour les prochains mois (surtout après plus de 4 à 6 ans de thérapie plus ou moins intensive dépendant des périodes).
En ce moment, au lieu d'une thérap., j'ai une grande amie avec qui j'échange sur le net et en réel et qui est la sagesse même. Je n'ai jamais vu de personnes aussi sage qu'elle dans mon entourage. Elle est devenue mon guide spirituel. C'est elle maintenant qui fait le travail de me ramener à moi-même et à m'aider à me poser les bonnes questions. J'ai pu apprendre à éliminer énormément d'attentes face à la vie grâce à ses réflexions. Elle est devenue un modèle, une espèce de mentor pour moi mais cette relation n'a rien de " gouroutique " puisque je suis libre (Surtout que j'ai tendance à créer ma propre conduite qui est très différente de la sienne).
Bon, voilà pour le pedigree de Camé, hihihihi
À toi maintenant
Tu te poses bien des questions face à ta petite fille intérieure hein ? Mais moi je ne peux répondre à ces questions car ce sont les tiennes… Il est possible que tes pistes soient les bonnes mais il n'y a que toi qui peut les vérifier (souvent par l'essai-erreur). Je te dirai seulement que quand tu sens que ce sont tes tripes ou ton cœur qui te disent quelque chose, bin c'est ta vérité. Autre petit détail, dis-toi que les réponses aux questions que tu poses vont venir lorsque la Petite-Belette va être vraiment prête à parler. N'oublie pas que si tu l'as muselée durant des années, elle peut bouder parfois pour t'en faire baver un peu <;o)
Si tu veux vraiment savoir ce qu'elle pense, pose lui la question via une lettre que tu lui écriras. Tu la commences en disant " Chère petite Belette " (je connais pas ton vrai prénom mais c'est celui là que tu mettras là hihihihi). Puis tu continues à lui parler et à lui poser les questions que tu veux. Tu vas voir, elle va te répondre et les réponses vont venir à ta conscience graduellement.
Sur une feuille tu écris tes questions et tout ce que tu veux lui dire puis sur une autre feuille, tu vas écrire les réponses de la petite fille avec la main inverse à celle avec laquelle tu écris habituellement. Essaie cet exercice si tu ne l'as pas déjà fait… c'est super efficace pour avoir des réponses. Encore là, il est possible que tu n'aies pas les réponses tout de suite sous forme de mot. Si tu voies qu'elle ne veut pas dire des mots, fait lui faire un dessin avec la même main inverse et voit les messages qu'elle t'enverra par celui-ci. Même si le dessin n'est pas beau, c'est pas important la beauté des dessins puisque dans le fond, ils sont toujours beau lorsqu'ils expriment notre cœur.
Quand tu demandes " qu'est-ce que la petite fille admirait chez la dame qui prenait les choses en main "??? Je te répondrai seulement que les autres sont des miroirs dans lesquels on se reflète. Lorsqu'on admire une qualité chez quelqu'un, c'est qu'elle est quelque part en nous, à l'état latent ou encore elle est présente et bien en fonction. Lorsque quelque chose nous horripile, c'est souvent notre part d'ombre en nous qui refait surface. Il y a des côtés de nous qu'on rejette car on ne les aime pas et lorsque quelqu'un nous tape sur les nerfs, bien moi je crois que c'est notre ombre que l'autre nous reflète. Parfois c'est même ce qu'on aimerait être mais qu'on trouve inadmissible de s'avouer soi-même(!)
Dernier petit détails, fais attention aux termes que tu emploies face à ta petite fille car quand tu dis que tu la trouve " juste un peu ridicule " ou encore quand tu dis " la petite fille m'énerve un peu car elle est un peu… bêtasse "…, tu crées un mouvement d'énergie contraire à ce que tu veux faire en thérapie. Ces paroles anodines peuvent sonner très dures chez ta petite fille et elle peut t'en tenir rigueur par la suite lorsque tu voudras avoir accès à certaines informations. L'inconscient humain est tellement compliqué qu'il faut mettre toutes les chances de son côté. Même si parfois ça nous paraît tiré par les cheveux.
Au même titre que ce que des sages m'ont déjà dit lorsque je n'étais pas rendue où j'en suis dans mon cheminement je te dirai :
Apprend à accueillir ta petite fille intérieure telle qu'elle est, de façon inconditionnelle, comme un parent le fait
Aime là dans ses imperfections, pose lui les questions de façon douce et empathique
Si tu vois qu'elle essaie de prendre le dessus sur toi, dis lui tendrement que tu l'aimes mais que c'est toi qui mène la barque et qu'elle aura son tour lorsque ce sera le temps de s'amuser ou autres trucs du genre.
Ça peut paraître étrange mais ces petites règles de conduite permettent d'avancer de façon plus efficace et plus rapidement.
Désolée de la longueur du message... faut croire que j'en avais long a raconter <#¦o))
Au plaisir, chère Belette…
x x x x x
Camé…