c'est amusant

Publié le

Anciens messages (page 2)

Caméléonne et Touriste: réponse.

#20 Posté le par DCF__9146
Je vais tâcher de vous répondre à tous les deux en même temps, en vous remerciant des pistes que vous m’avez envoyé.
Merci Camé, j’ai toujours beaucoup apprécié la justesse de tes réflexions (qui sonnent très «professionnelles ») et la clarté de tes propos…Aujourd’hui encore, je ne peux qu’admirer ton sens remarquable de l’analyse, même si c'est ton boulot (mais je peux me tromper et tu n'as pas à me répondre la dessus), c'est du beau boulot!
En fait, si je suis arrivée à cette question, c’est que j’ai littéralement «tilté » dessus en écrivant à Touriste mes réflexions sur l’enfance…Vous ne le savez pas, je suis en thérapie depuis maintenant 9 mois, et j’ai déjà accompli un bon bout de chemin mais là, ça m’a fait comme un flash ce truc de la petite fille, et j’ai eu besoin d’en parler (mon prochain rendez-vous n’est que dans une semaine). Je suis effectivement en travail «d’observation de moi » et l’anonymat du net aidant, j’ai eu envie, voire besoin de vous parler de ça…pourtant il ne s’agit pas d’une souffrance, de même, Camé, que je n’éprouve pas de souffrance en disant que l’on m’a «raté mon enfance », il y en a eu, bien sur, mais depuis un moment, j’ai lâché prise la dessus, me disant que mes parents étaient eux-mêmes des victimes et qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu avec ce qu’on leur avait donné…Pendant des années, j’ai eu avec eux des relations de protection, au sens où c’était moi qui les protégeait de tout (ne pas oser dire à ma mère que mon mari m’avait quittée ou ne pas dire que j’avais été hospitalisée pour des soucis cardiaques…). Depuis quelques temps, mes relations avec eux se sont inversées, j’ai pu leur dire que j’avais encore besoin d’eux parfois, et eux ont su me répondre.
Est-ce à cause de ça que la «petite fille » sort ? Il faut maintenant que je me penche sur ce que je ressens quand elle «sort » avec ton aide Camé …….
La petite fille, je la ressens comme quelqu’un de très naïf et admirateur de ce qui se passe devant elle ! Je m’explique : l’autre jour, une collègue nouvelle réservait devant moi un car au téléphone pour une sortie scolaire….La transaction était difficile, la secrétaire avait l’air «bouchée », s’emmêlant les pinceaux dans les dates et le nombre de classes, mais ma collègue restait très calme, balisant tranquillement chaque étape afin qu’il n’y ait aucune erreur….Et la «petite fille » la regardait et l’écoutait avec admiration, subjuguée par sa patience et sa clarté ! Pourtant, d’habitude, c’est souvent moi qui fait ce genre de démarche pour l’école, car on me dit «il n’y a que toi, Belette, pour arriver à réserver un car chez cette compagnie sans s’énerver ! » Qu’est ce que la petite fille admirait ? L’autre «moi-même » ? Elle était aussi soulagée de voir que quelqu’un pouvait prendre le relais mais peut être aussi un peu inquiète «quelle place vais-je avoir, si ce n’est plus que moi, qui sait faire ça ? » Je crois Camé que cette petite fille arrive à cause de ma thérapie (ou grâce à...), parce que tout le travail que j’ai entrepris consiste justement à ne plus prendre en charge le monde entier (et mon école en particulier !)
La petite fille, je m’en rends compte grâce à tes questions est vraiment présente uniquement dans ces moments là, quand quelqu’un se décide à prendre en charge à ma place ce dont je m’occupais autrefois ! La petite fille regarde subjuguée ma directrice dépanner la photocopieuse et se mettre de l’encre partout à ma place…la petite fille écoute une collègue mettre au point un projet…mais la petite fille n’est jamais là quand je suis face à mes élèves ! Par contre, la petite fille est souvent là quand j’ai demandé à mes fils adolescents de faire la vaisselle et qu’ils se sont exécutés sans protester une seconde (malgré la console de jeux) ! ! ! La petite fille serait donc un spectateur naïf et admiratif de l’évolution de moi-même et par conséquent de ceux qui m’entourent ! Quand j’y pense, la petite fille me fait sourire et ne m’inquiète pas du tout ! Je la trouve juste un peu ridicule « bah quoi ! Pas de quoi en faire un plat non ? ! » j’ai envie de lui dire !
On est en pleine psychanalyse là et il n’y a que dans l’intimité du net que je peux le dire, comme une répétition de ma prochaine séance d’analyse…..
Donc, Touriste (que je remercie aussi pour sa clarté et l’intérêt qu’il porte à ma problématique), c’est aussi un peu l’enfant espiègle qui sort ! Car il a envie de rigoler en voyant sa digne supérieure les mains couvertes de tonner ("chacun son tour!") !
Il est évident, Camé, que je «focusse » sur la guérison et non sur la souffrance…la petite fille m’énerve un peu car elle est un peu…bêtasse, mais elle ne me fait pas souffrir !
En plus je sais qu’elle n’est pas là tout le temps et que son passage est provisoire….
Si les flashs vous branchent, je peux même vous raconter celui que j’avais avant : quelquefois, je me voyais balançant une énorme baffe à mon interlocuteur ! ! ! !Aujourd’hui, avec le chemin de la thérapie, je le vois comme le reflet de la violence que je me faisais à moi-même pour satisfaire chacun…au détriment de moi-même ! cqfd…maintenant c’est la petite fille qui apparaît ! Finalement, la petite fille, je l’aime bien ! Elle m’admire, elle encourage ma démarche !
Voilà, ce soir j’ai vraiment été dans une très grande franchise (je le suis la plupart de temps à vrai dire), j’en viens à dire des choses que je n’ai même pas encore racontées à mon analyste (juste je crois parce que c’est vraiment nouveau cette petite fille et que les 30mn de séance sont courts pour tout dire….) En tous cas, une chose est sûre, je m’éloigne de + en + de la souffrance….
Pour ce qui est de tes autres questions Touriste, il faut que j’y réfléchisse un peu, chaque chose en son temps !
En tous cas, il y a déjà une chose dont je suis sûre, c’est que si j’ai commis des erreurs avec mes fils (qui n’en commet pas, de toutes façons une psy m’avait demandé de «devenir une mère déficiente »), je n’ai pas commis les mêmes que mes parents (à priori il semblerait que je sois partie, comme souvent, dans l’excès inverse)
Sinon, en ce qui concerne mes partenaires de vie, le second (celui dont le départ m’a valu une déprime et la décision de faire une analyse, merci à lui…) était entièrement et douloureusement dans le «moi enfant » et le premier, père de mes enfants, avait une mère exactement dans l’excès inverse de la mienne !
Rien n’est du au hasard !
Merci à vous deux de m’avoir aidée à clarifier cet aspect de mon «moi », à bientôt !
belette

présence au forum

#19 Posté le par DCF__3864
Je ne nierais pas le fait que des gens aient le besoin de se confier pour essayer d'y voir clair dans leur problématique respective. Néanmoins, il ne me paraît pas obligatoire d'avoir des bobos dans son ego pour aller parler aux gens. A te lire on dirait que le forum serait une chasse gardée réservée uniquement aux personnes atteintes d'un mal de vivre. Cependant, je ne pense pas que cela leur enlève la possibilité de penser et de dialoguer avec quelqu'un qui n'éprouve pas le besoin de confier quoi que ce soit. ( encore faudrait-il que j'aie un mal de vivre à raconter, ce qui n'est pas le cas, désolé de ne pouvoir raconter de tel). Il est clair qu'il y a le facteur humain, mais je ne le considère pas comme une fatalité.On connaît la sentence latine " errare humanum est" ( l'erreur est humaine) mais on a tendance à oublier la suite de cette sentence : " perseverare diabolicum" ( persévérer ( dans l'erreur) est néfaste. Or donc, je ne prétend pas qu'il faille faire fi du facteur humain dans les problématiques relationnelles, mais je suggère que l'on se prenne la peine de comprendre les mécanismes qui poussent tout un chacun à agir comme il le fait. Prendre une position fataliste ou défaitiste revient à cultiver une certaine faiblesse au lieu de tirer une leçon de celle-ci et de se donner des outils corrects pour évoluer.
Il est clair que tout n'est pas noir ou blanc, qu'il y a toujours un certain flou, mais la dimension de ce dernier n'est que celle qu'on veut bien lui accorder.
Ce n'est pas parce que l'amour n'est pas une science exacte que cela doit rester hermétique. :o))
Par mes dires, je confie mes pensées et réflexions, et si ça peut donner un point de vue extérieur, je serai déja content d'avoir pu apporter un petit quelque chose.

Enfance et moi-enfant

#18 Posté le par DCF__3864
Vos réflexions témoignent de votre volonté à éclaircir. :o) Maintenant, j'aimerais avoir votre avis quant au distinguo à faire entre l'enfant-soumis et l'enfant-espiègle. Est-ce l'enfant soumis qui se pointe lorsque tu es en face de cette collègue ou l'autre? :o)
Etre amené à connaître les causes qui ont fait "rater" l'enfance, devrait aussi contibuer à réfléchir à ce qu'on fait soi même pour l'enfance de notre propre progéniture, qu'en pensez vous?
(Dans la mesure où l'on ne fait bien que ce que l'on comprend bien )
Enfin, que pensez-vous de la projection que nous faisons envers autrui, et quelle attitude induisons-nous, selon le moi qui prend le dessus?
Rencontrons-nous alors quelqu'un qui est aussi dans un moi enfant? ou au contraire attirons nous quelqu'un dans un moi parental ?