En France, 14 % des adultes sans domicile ont suivi des études supérieures et 10 % sont diplômés, selon une étude de l’Insee et de l’Ined publiée le 28 septembre.
Le démographe Philippe Cordazzo et le sociologue Nicolas Sembel ont analysé les données d'un recensement réalisé en janvier et février 2012 dans les centres d’hébergement, hôtels, centres maternels, lieux de distribution de repas ou encore banques alimentaires.
Le nombre des SDF a progressé de près de 50 % entre 2001 et 2012. En 2012, il y avait 143 000 sans-abris en France. Pour les fins de l'étude, une personne était considérée comme sans domicile si elle avait passé la nuit précédant l'enquête dans un service d'hébergement ou dans un lieu n'étant pas prévu pour l'habitation.
Le nombre a continué de progresser depuis 2012, note Le Monde. « Cette année, pour la seule région Ile-de-France, la préfecture déclare mettre à l’abri 80 000 personnes chaque soir.
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« Les sans-abri qui ont fait leurs études à l’étranger (5 %)
», résume Le Monde, « sont plus fréquemment en couple ou en famille – on compte 47 % de femmes – et donc logés à l’hôtel. Ils sont généralement issus des classes moyennes mais ne bénéficient pas de réseau de proximité. Leur déclassement résulte de leur départ de leur pays. Leur arrivée en France, avec la difficulté de faire valoir leur diplôme, les pousse vers la pauvreté.
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« Quant aux personnes françaises ou francophones nées à l’étranger qui ont fait leurs études en France, ce sont plutôt des hommes, entre 30 et 49 ans, Parisiens et issus de milieux défavorisés. Dans plus d’un cas sur deux, ils obtiennent l’aide de proches, parents, amis, voisins, même si 25 % d’entre eux déclarent ne pas en avoir besoin.
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Qu’ils aient ou non suivi des études, un quart des SDF ont, au moment de l’enquête, un emploi. Et parmi les diplômés, 41 % ont régulièrement travaillé.
Pour les diplômés en France, l’absence de logement est, dans 20 % des cas, expliquée par une séparation d’avec leur conjoint, dans 10 %, par la perte de leur emploi et, dans 9 %, par l’incapacité de payer leur loyer.
Au moment de l’enquête, 9 % des SDF dormaient dans la rue ou un abri de fortune, mais 61 % d’entre eux avaient connu la rue au cours des douze derniers mois. Chez les diplômés, la proportion est de 49 %.
Enfin, souligne le rapport, la précarité étudiante est « un phénomène mal connu dont il est difficile de mesurer l’ampleur, probablement sous-estimée ». Ainsi, 6 % des SDF diplômés auraient été à la rue au cours de leurs études, une proportion qui monte à 31 % pour ceux qui ont échoué à obtenir leur diplôme. « Leur sans-domiciliation joue un rôle prépondérant dans la non-obtention de leur diplôme », analysent les auteurs.
Psychomédia avec sources : Insee, Le Monde.
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