En 2012, dans les agglomérations d'au moins 20 000 habitants de France métropolitaine, 81 000 adultes accompagnés de 31 000 enfants étaient sans domicile fixe (SDF), ce qui représente 44% de plus qu'il y a 11 ans (2001), selon le "Portrait social de la France" de l'Insee (1) rendu public le 19 novembre.
Ils sont plus nombreux si l'on inclut ceux qui ne fréquentent aucun service ou vivent dans des communes de moins de 20.000 habitants.
10 % dorment dans la rue et 90 % sont hébergées dans un logement fourni par une association (29 %), un foyer (33 %), un centre d’urgence que l’on doit quitter le matin sans assurance de trouver une place le soir (12 %) ou encore à l’hôtel (16 %) dont le coût est le plus souvent pris en charge par une association.
Depuis 2001, la part de personnes accueillies en centre d’urgence a baissé de 4 points au profit des chambres d’hôtels (+ 8 points) grâce en partie à la loi pour le droit au logement opposable du 5 mars 2007, rapporte Le Monde.
55% (45 000) des sans domicile sont nés à l'étranger, dont plus de la moitié, souvent francophones, dans un pays d'Afrique (Maghreb et Afrique sub-saharienne). Parmi les 16.000 non-francophones, 2/3 sont nés dans un pays d'Europe de l'Est ou en ex-URSS (Roumanie, Bulgarie, Pologne).
Les femmes (38%) et plus généralement les familles sont plus nombreuses parmi les sans-domicile nés à l'étranger. Ces derniers se trouvent surtout dans l'agglomération parisienne. Parmi les SDF nés à l'étranger, 40% sont accompagnés d'enfants, contre 16% pour les sans-domicile nés en France.
Les familles sont accueillies en priorité dans les logements fournis par les associations. Mais les sans-domicile nés à l'étranger avec enfants bénéficient moins souvent de cette solution plus stable, en particulier dans les grandes agglomérations hors Paris.
Parmi 66.300 SDF francophones interrogés de manière plus approfondie par l'Insee, 86% disent avoir vécu dans l'enfance au moins un événement douloureux lié à l'environnement familial (problème de santé grave, handicap, décès d'un parent). Un quart ont été placés en famille d'accueil ou en foyer dans leur enfance.
80% vivent avec moins de 900 euros par mois, et 30% (45% de ceux nés à l'étranger) vivent avec moins de 300 euros. Les sans-domicile qui travaillent (24%) occupent souvent des emplois à temps partiel, peu qualifiés et précaires. Ils sont majoritairement employés ou ouvriers, et 22% n'ont aucun contrat de travail.
Plus de 4 SDF sur 10 n'a jamais vécu dans un logement personnel indépendant. Et pour ceux qui en ont déjà eu un, 35% l'ont perdu à causes de difficultés familiales (séparation, décès du conjoint, violences conjugales), 30% en raison de problèmes financiers (perte d'emploi, loyers trop élevés, expulsions, etc.).
(1) Institut national de la statistique et des études économiques.
Psychomédia avec sources: Insee, AFP
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