Le manque d'ensoleillement, la carence en vitamine D, la mélatonine et le microbiote intestinal interagiraient pour initier la sclérose en plaques, propose une analyse publiée dans la revue Frontiers in Immunology.
Majid Ghareghani de l'Université Laval (Québec) et ses collègues ont analysé la littérature scientifique portant sur les causes potentielles de la maladie, rapporte Jean Hamann dans Le Fil, le journal de l'université.
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune dans laquelle certaines cellules du système immunitaire attaquent la gaine de myéline qui recouvre la partie allongée (axone) des neurones du cerveau et de la moelle épinière. En l’absence de cette gaine, la transmission de l’influx nerveux est altérée, entraînant des problèmes de sensibilité et de motricité.
Dans les deux hémisphères, la prévalence de la maladie augmente en fonction de la latitude à partir du 40e parallèle. Au Canada, une personne sur 385 en sera atteinte au cours de sa vie, soit l’un des plus hauts taux au monde. Ce qui suggère que des facteurs comme la durée du jour, le manque d’ensoleillement, une carence en vitamine D et des taux élevés de mélatonine pourraient être en cause.
Contrairement à la vitamine D dont la synthèse nécessite une exposition aux rayons solaires, la mélatonine est surtout produite pendant la nuit dans la glande pinéale du cerveau, explique le chercheur.
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Cette situation, résume Jean Hamann, met en branle une mécanique complexe que les chercheurs décrivent comme suit. D’abord, la carence en vitamine D réduit l’absorption de calcium par l’intestin. Comme cet élément est essentiel aux contractions intestinales, il s’ensuivrait une réduction de la mobilité de l’intestin et une augmentation de sa perméabilité. Le résultat : plus d’endotoxines produites par le microbiote intestinal entreraient dans la circulation sanguine et se rendraient dans le système nerveux central où elles stimuleraient la production de molécules pro-inflammatoires, en particulier dans la glande pinéale. La réponse inflammatoire qui en résulterait provoquerait une réaction immunitaire conduisant à la destruction de la myéline des neurones.»
La validité de cette mécanique reste à démontrer, précise le chercheur. Si l'hypothèse est vraie, souligne-t-il, il serait possible d’envisager des interventions nutritionnelles et des recommandations concernant l’exposition au soleil pour prévenir ou traiter la maladie.
Pour plus d'informations sur la sclérose en plaques, voyez les liens plus bas.
Illustration : Carte de la répartition des décès causés par la sclérose en plaques en 2012 basée sur des données de l'Organisation mondiale de la santé. La prévalence par million d'habitants va de 0, en jaune canari, à 13-25, en rouge. Source : Wikimedia Commons.
Psychomédia avec sources : Université Laval, Frontiers in Immunology.
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