montre qu’une intervention intensive visant à supprimer entièrement le système immunitaire et à en régénérer un nouveau avec des cellules souches sanguines peut faire disparaître tout signe d’inflammation cérébrale chez les personnes qui sont au stade précoce d’une sclérose en plaques (SEP) agressive et peut même faciliter un rétablissement durable», indique le communiqué associé à l'étude.
« Mené par le Dr Harold Atkins et le Dr Mark S. Freedman de L’Hôpital d’Ottawa et l’Université d’Ottawa, l’essai incluait 24 participants, âgés de 18 à 50 ans, qui ont été suivis de 4 à 13 ans après le traitement.
« Notre essai est le premier à montrer la disparition complète et durable de toute activité inflammatoire chez des personnes qui ont la sclérose en plaques
», affirme le Dr Atkins, médecin spécialisé en greffe de cellules souches. « C’est très prometteur. Cela dit, il faut savoir que ce traitement peut comporter des effets secondaires et des risques graves et conviendrait seulement à une faible proportion de personnes qui ont une forme très active de sclérose en plaques. Celles qui ont une incapacité importante depuis longtemps ne pourraient probablement pas en bénéficier.
»
La sclérose en plaques se produit lorsque le système immunitaire s’attaque par erreur au système nerveux central, qui comprend le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique.
L’essai clinique (de phase 2) a évalué un traitement appelé « immunoablation et greffe autologue de cellules souches hémopoïétiques ». On donne d’abord à la personne un médicament qui incitera ses cellules souches hémopoïétiques à passer de la moelle épinière au sang. Puis, on recueille ces cellules souches dans le sang pour les purifier et les surgeler. Ensuite, la personne reçoit de fortes doses de médicaments de chimiothérapie pour supprimer son système immunitaire malade. On transplante alors à nouveau dans le corps de la personne les cellules souches pour qu’elles produisent un nouveau système immunitaire qui n’a aucun « souvenir » d’une tendance à attaquer le système nerveux central.
Après le traitement :
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Aucun participant n’a fait de poussée clinique (zéro poussée en 179 années-patients), tandis qu’avant, ils faisaient en moyenne 1,2 poussée par année (167 poussées en 146 années-patients).
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Aucun participant n’a eu de nouvelle lésion inflammatoire active au cerveau (zéro lésion sur 327 examens d’IRM), tandis qu’avant le traitement, 48 examens d’IRM ont révélé 188 lésions.
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Aucun participant n’a dû prendre de médicament pour traiter la sclérose en plaques.
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70 % des participants ont vu la progression de leur maladie cesser complètement.
L’atrophie du cerveau, qui s’accentue normalement à mesure que la maladie progresse, est revenue dans les moyennes normales associées au vieillissement. -
Chez 40 % des participants, des symptômes se sont résorbés définitivement, comme la perte de vision, la faiblesse musculaire et les problèmes d’équilibre.
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Des participants ont pu retourner au travail ou aux études ou ont retrouvé la capacité de conduire, se sont mariés et ont eu des enfants. »
Un participant de l’étude est décédé d’une insuffisance hépatique (foie) et un autre a dû recevoir des soins intensifs pour des complications du foie. Tous les participants ont eu de la fièvre, associée dans bien des cas à une infection.
Une participante, Jennifer Molson, rapporte le communiqué de la Société canadienne de la sclérose en plaques (SCSP) qui a cofinancé ces recherches, a reçu un diagnostic de sclérose en plaques en 1996, lorsqu’elle avait seulement 21 ans. Elle a reçu sa greffe en 2002. « Avant ma greffe, je ne pouvais pas marcher ni travailler et je devais vivre au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, car je n’étais pas autonome, explique-t-elle. Maintenant, je peux marcher sans aide, vivre chez moi et travailler à temps plein. J’ai aussi pu me marier, descendre l’allée avec mon père et danser avec mon mari. J’ai même fait du ski alpin. Grâce à cette recherche, j’ai eu une deuxième chance dans la vie.
»
« Cela fait des décennies que nous traitons la leucémie selon le même principe, mais procéder ainsi pour des maladies auto-immunes est relativement nouveau, affirme le Dr Atkins. On le fait seulement pour les cas très graves, car l’intervention comporte d’importants risques d’infection et d’autres effets secondaires, pouvant aller jusqu’à la mort.
»
Les personnes intéressées par ce traitement devraient en parler à leur neurologue, qui pourra les recommander à la Clinique de la sclérose en plaques de L’Hôpital d’Ottawa ou à un autre grand hôpital ayant de l’expérience dans ce domaine, indique le communiqué de la SCSP.
Cet essai a aussi des retombées plus générales en permettant aux chercheurs de mieux comprendre des mécanismes du système immunitaire (en anglais) impliqué dans la maladie.
Psychomédia avec sources : SCSP, The Lancet.
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