La consommation d'aliments emballés ayant un faible Nutri-score est lié à un risque accru de maladies cardiovasculaires, confirme une étude française publiée en septembre 2024 dans la revue Lancet Regional Health-Europe.

L’alimentation, ont montré des études, serait responsable d’environ 30 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires, lesquelles sont la principale cause de mortalité en Europe occidentale, représentant 1/3 des décès en 2019, rapportent les auteurs de l'étude.

Le Nutri-Score, officiellement adopté en France en 2017 (et dans 6 autres pays européens depuis), vise à fournir aux consommateurs une information rapide sur la qualité nutritionnelle des aliments emballés et des boissons. Il comporte 5 catégories, de A à E, en fonction de la composition en énergie (calories), sucres, gras saturés, sel, protéines, fruits, légumes et légumineuses. Il est en évolution, une nouvelle version des algorithmes ayant été adoptée en 2024.

Plus de 140 études publiées dans des journaux scientifiques ont démontré sa validité. En particulier, des liens entre la consommation d’aliments moins bien classés et un risque accru de maladies cardiovasculaires ont jusqu’ici été observés dans des études françaises. Des études conduites en France, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie ont également observé des associations similaires avec un risque accru pour diverses pathologies chroniques ainsi qu’une mortalité accrue.

Dans la nouvelle étude, les chercheurs se sont intéressés à la nouvelle version actualisée en 2024 de l’algorithme qui sous-tend le Nutri-Score en lien avec le risque de maladies cardiovasculaires, dans une large population répartie dans 7 pays d’Europe. Elle fait suite à deux études publiées en 2018 et en 2020 dans la même population et portant sur le risque de cancer et sur la mortalité.

Mélanie Deschasaux-Tanguy et Mathilde Touvier de l'Inserm (Université Sorbonne Paris Nord and Université Paris Cité) ont, avec leurs collègues, analysé des données portant sur 345 533 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Au cours du suivi (12 ans, entre 1992 et 2010), 16 214 participants ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6 565 infarctus du myocarde et 6 245 AVC).

Les participants consommant plus d’aliments moins bien notés sur le Nutri-Score avaient un risque accru de maladies cardiovasculaires, en particulier d’infarctus du myocarde et d’AVC. Ces associations étaient significatives après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie.

« Ces résultats, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score et l’algorithme qui le sous-tend, confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques », conclut Mélanie Deschasaux-Tanguy, coauteure.

« Ces résultats fournissent des éléments clés pour soutenir l’adoption du Nutri-Score comme logo nutritionnel obligatoire en Europe », ajoute Mathilde Touvier, directrice de recherche.

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Psychomédia avec sources : Inserm, Lancet Regional Health-Europe.
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