Les recommandations alimentaires concernant les gras ainsi que les fruits et légumes devraient être reconsidérées, selon les auteurs de deux études présentées au congrès de l'European Society of Cardiology et publiées dans le Lancet.
Ces deux études portent sur 135 000 personnes, de 18 pays sur 5 continents, qui ont été suivies pendant 7 ans en moyenne.
Les gras
Dans la première étude, Mahshid Dehghan de l'Université McMaster (Ontario, Canada) et ses collègues ont montré que, contrairement à la croyance, la consommation d'une plus grande quantité de graisses (environ 35 % de l'apport quotidien en calories) ne changeait pas le risque cardiovasculaire et était associée à un risque moins élevé de décès comparativement à une consommation plus faible.
Alors qu'une alimentation riche en glucides (de plus de 60 % des calories quotidiennes) est liée à une plus grande mortalité mais pas à un plus grand risque cardiovasculaire.
L'observation tenait pour les graisses saturées, polyinsaturées et mono-insaturées. Les graisses saturées étaient associées à un risque d'AVC plus faible.
Bien que ces résultats puissent paraître surprenants pour certains, soulignent les chercheurs, ils sont concordants avec plusieurs études observationnelles et essais randomisés menés dans les pays occidentaux au cours des deux dernières décennies. (Le beurre et certains autres gras réhabilités dans une méta-analyse de 50 études et Le beurre, pas mauvais finalement ? Une grande étude fait le point)
« Une diminution de l'apport en gras entraînait automatiquement une augmentation de la consommation de glucides et ces résultats peuvent expliquer pourquoi certaines populations, comme les Sud-Asiatiques, qui ne consomment pas beaucoup de matières grasses, mais consomment beaucoup de glucides, ont des taux de mortalité plus élevés
», explique la chercheuse.
Les recommandations alimentaires se sont concentrées pendant des décennies sur la réduction de l'apport total en gras à moins de 30 % des calories quotidiennes et des graisses saturées à moins de 10 %. Elles sont basées sur l'idée que la réduction des graisses saturées devrait abaisser le risque de maladie cardiovasculaire, mais elles ne tiennent pas compte de la façon dont les graisses saturées sont remplacées dans l'alimentation, souligne-t-elle.
Les recommandations actuelles ont été développées il y a environ quatre décennies en utilisant des données provenant de certains pays occidentaux où l'apport en graisse était supérieur à 40 % ou 45 % de l'apport calorique et les apports en graisse saturée étaient supérieurs à 20 %. La consommation de ceux-ci est maintenant beaucoup plus faible en Amérique du Nord et en Europe (31 % et 11 % respectivement).
Les fruits, légumes et légumes secs
Dans la 2e étude, Victoria Miller, également de l'Université McMaster, et ses collègues ont analysé le lien entre la consommation de fruits, légumes et légumineuses et la mortalité.
Les moyennes de consommation dans les 18 pays variaient entre 3 à 4 portions par jour, alors que la plupart des directives alimentaires recommandent au moins 5 portions, un niveau de consommation inabordable pour la plupart des gens dans de nombreuses régions du monde.
Les risques les plus faibles étaient observés chez les gens qui consommaient 3 ou 4 portions (soit entre 375 à 500 g) de fruits, légumes et légumineuses (légumes secs) par jour. En consommer plus offrait peu de bénéfice additionnel.
L'étude montre aussi que les fruits étaient plus fortement associés à des bénéfices que les légumes.
Les légumes crus étaient plus fortement associés à un risque réduit de décès que les légumes cuits, ce dont les recommandations devraient tenir compte, estiment les chercheurs.
Les légumineuses sont fréquemment consommées comme alternative à la viande ou à certains grains et amidons comme les pâtes et le pain blanc. Elles sont régulièrement consommées par de nombreuses populations en Asie du Sud, en Afrique et en Amérique latine. Même une seule portion par jour diminue le risque de maladies cardiovasculaires et de décès. Elles ne sont pas généralement consommées en dehors de ces régions, de sorte qu'une consommation accrue en Europe ou L'Amérique du Nord pourrait être favorable, souligne Miller.
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : McMaster University, ESC, The Lancet
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