Le Pr Dave Ellemberg, du Département de kinésiologie de l'Université de Montréal, vient de publier un livre, Les commotions cérébrales dans le sport: une épidémie silencieuse, qui présente l'état des connaissances scientifiques sur les commotions cérébrales et sensibilise, à travers récits et témoignages, à l'importance de la situation et à l'urgence d'agir.
Il y aurait chaque année au Canada entre 200 000 et 300 000 commotions cérébrales dans le sport. Pour chaque joueur professionnel, tel que Sydney Crosby, qui subit une commotion, 50 jeunes Québécois en sont aussi victimes", indique le neuropsychologue.
"Un joueur sur 2 subit une commotion cérébrale au cours de chaque saison sportive, et ce, à partir de l'âge de 8 ans dans des sports comme le hockey, le football, le soccer et même le cheerleading.
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"Une seule commotion endommage le cerveau, le fragilise et provoque des changements qui l'affecteront pour la vie. Après le premier choc, déjà les neurones s'activent avec une moins grande vigueur. Les commotions multiples peuvent avoir des répercussions désastreuses, notamment chez les plus jeunes, davantage vulnérables.
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"Le grand public, les athlètes, les entraineurs et le personnel des établissements scolaires mais aussi les professionnels de la santé doivent mieux connaitre les commotions cérébrales, apprendre à les dépister et savoir comment intervenir.
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Le chercheur appelle aussi à un changement des mentalités dans le sport professionnel. Il prône la tolérance zéro à l'égard des gestes violents. L'influence des joueurs-vedettes, qui ont une influence auprès des amateurs et des joueurs plus jeunes, est importante. Quand ces vedettes nient avoir eu une commotion, elles envoient un très mauvais message, dit-il.
Une loi pourrait aussi contribuer à améliorer la situation. Le chercheur mentionne l'exemple des États-Unis où la loi oblige les athlètes soupçonnés d'avoir subi une commotion cérébrale à se retirer du jeu immédiatement.
Au Québec, un projet de loi "visant à prévenir et à réduire les conséquences d'un traumatisme crânien ou d'une commotion cérébrale chez un élève pratiquant une activité sportive scolaire
" vient d'être déposé.
Psychomédia avec source: Université de Montréal.
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